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Et comme les Etats Gé- néraux s'empreflercnt d'en témoigner leur allésrefle, le Roi Très-Chretien de €qn coté ne fîit pas moins prompt à leur en marquer u fatisfaâion, & le Tinte F. A plai^- t Hîftoire de Franct , X6js. plaifir qu'il avoit de leur pouvoir rendre (a première afFeétion. De- forte que ce ne fut que félicitations réciproques au fujet de ce Traité de Paix & 4' Amitié , cfomme on le nommoit (i). La Publication s'en fît le 18. de Septembre en m^oie jour à Paris & à la Haie au bruit de l'Ar- tillerie , des acclamations 'du Peuple, & de la folempité des feux de joie. Celui que le Comte d' A vaux , Am- bafTadeur Extraordinaire du Roi , fit allumer devant fon Hôtel , rcpréfen- toit par des Figures iymboliques Tu- . nion de la France & de la Holknde. C'étoient fçpt Flèches , qui lîgni- fîoient les Sept Provinces, entrelaflecs d'une branche de Lis avec ces mots : ^is fepfirabit ? Qyi les féparerâ? Rien ne pouvoit être plus flateur pour la République. Le Diicours de l'Ambaflàdear, en prenant fa première Audience. ( a. ) , ne le fut pas moins: & la Lettre, qu'il préfenta de la part du Roi (on Maître (5), donnoit tout le prix à une Alliance fi honorable &; ii cbére aux Sept Provinces. VCris - Cher s 5 Grands » Ci) Vêin. h' Uerc0M, HêllatuUù pwr Pémét xtf/f». (i)Lt I. oa»bn Î67S. (ij £ii it9H dti$.dt St^mhu fous le Règne de Louïs XITT, 5 Grands Amis y Alliez (3 Confédérez^ 16J9. difoit le Roi , maintenant que le Trai^ //, qui a été Jigné entre nos Amhajfa'- deurs Ç^les Vôtres à Nimegue^ a heU" reu/ement fini les troubles qui ont altéré depuis quelques années F étroite Alliance qu^il y avoit entre nous^ le premier foin que nous voulons avoir , c'eft de vom faire favoir avec combien de fincérité nous voulons la rétablir ^ fur les fermes fondemens de T ancienne amitié que nous avons toujours eue pour Votre Etat. ' Il ne faut pas s'étonner, fî après Difcours des exprcffions fi afFeélucufes de la ^^j^""^ J)art dû Maître , le Miniftre parla fur -" c même ton. Sa Majefié^ dit-il aux ^ Etats , vous a rendu fon ancienne ami-- tiê , auffitèt qu'elle a fu que vous Va-- vez fincérement defirée. . . . C*eft ce qui Fa portée , lors quelle et oit au mi^ lieu de fes Vi£loires , 6? dans la plus grande profpérité de fes Armes ^ à arri- ter à votre çonfidération le cours de fes Conquêtes. Il fait enfuite Ténuméi-a- tion des Conquêtes rendues par Sa. Majeftc, & de celles, dont elle a bien voulu le contenter en leur fa- veur , & venant à fon Ambafiâ- de: Ilmefemble^ dit- il , que vous ne pouvez regarder là promptitude de Sa A z Ma^ 4 Hîftoire de France^ ^<^79^ Majefti à me faire paffèr auprès de vousj que comme un effet bien parti" culier de fon amitié ^13 un excès de la confiance qu'elle a eu'éj que les Etats Généraux confirmer oient avec joie un Traité qui leur rend avec la Paixj la ferme amitié que Sa Majefté a eue de tout tems pour Votre République. fsdeuis Généraux par la célèbre Ambaflà- «tTlJoi,**^" de (i) qu'ils envolèrent au commen- cement de l'année, &: dont celui qui portoit la parole ne s'exprima pas avec moins de refpeâ que de force &de grâce (2). Sire ^ dit-il, nos Seigneurs 6? Maîtres fâchant fort bien combien V amitié de Votre Majefté leur efi néceffaire ^ ^ de quelle importance il eftj pour le bien de leur République y d'entretenir une fi glorieufe Alliance , ils ne manqueront pas de faire voir aux çccafions qui fe prifenteront , qu'ils les recherchent avec grand* foin ^ £5? qu'ils conferveront un profond refpeSl four un fi gjrand Roi. Et enfuite, après avoir dit que les Etats fouhaitoîent de voir toute l'Europe rétablie dans une Paix parfaite , il gjoûte , c^efi pourquoi ils nous (l) Eilf ifit etmpo/it âê Hn> Btreel, VâH Odjck^ 6*. VM Wtit, (ft) £0 Mars 1679, Vnn, itJiûttttrtHéllâiuUu^ fous Je Règne de Louis XIV. f nous ont ordonné de prier Foire Majef i ûygl té , comme f unique jlrbitre S* une fi grande Oeuvre ^ 6? véritablement digne d'un RoiTrèsrChrétien^de vouloir faire €éder la gloire de fes Triomphes au repos de tant de Peuples^ 6? de vouloir pré^ férer la Paix Générale à Tefpérance que la continuation d*une Guerre avanta^ geufe pourroit donner. La Hollande ne fc contenta pas de Mëdaîiic ces félicitations au (iijet de la Paix , ÇhSlncia & du glorieux aveu qu'elle faifoit au *» ^^^ Roî de lui en être redevable : elle voulut encore, pour en rendre lamé* moire perpétuelle, la faire graver iiir le métal, & fit dans ce deflein fra« {>er l'année fuivante une Médaille en 'homieur de Sa Majefté. Le Roi y étoît^'repréfenté enBufte (r), k Gaih que en tête & couronné de Lauriers, avec ces paroles : Louis le Grande Pa^ eificateurde TUnivers (z). Et c*eft ainfi que Septime Severe eft qualifié * dans une de iês Médailles. Sur le re^^ vers de celle du Roi étcMC la Paix , & A3 au (0 V%in, PWflêirt iê Hêlfdndi pétr U NàttfrWt^ impri- miê À PérU m ltf91.« àr U Jtutnml dis S&vàns de Pétri i fêMT lis émniit 16(7. & 261 1. & CHifiùirê MétéUis^ut di U KjftdftûiMi âê lUikmde f ^ Mr. 4»- fa » fûpvrtéi déMs ii JotêrmU di lét7« (s) EiUs étntm m Laii».y Ladovicui M«gni»> Oxbû ladficacox. 6 fSfioire de France , i6ys* ^u defTous un Soleil diffipant les nua- ges , avec ces paroles , Ceft à lui qu^on eft redevable du Repos Public (i). On ne pou voit témoigner plus fo- lemnellemênt fa leconnoifTance de la Paix que venoit de donner le Monarque Victorieux : & au(fi ne pouvoît-on rcfufer un fi glorieux témoignage à un Prfr^ce qui avoit le premier façrifié à une Paix fi dé- firee, |)ar la reftitution de tant de Places conquifes qu'il avoit bien voulu rendre à rÈfpagne, Com- me non fjbulement les Etats Gé- péraux , mais auflî tous les Pléni- potentiaires .aux Conférences de . Nimegue eureiit la bonne foi , ou là complaifancc, dit T Auteur (z) qui le raporce, de le reconnoî- tre. lefiince Le Prince de Furftçmberg, raiis bcig vient en liberté par le Traite du f • de îeToï" Février , vint le 4. d'Août en Fraii- xe en remercier (on Libérateur, & fut toujours attaché aux intérêts du Roi. ^pouTeia qui le fit Icji. d Aout avec Made- du Duc ^^* d*Oilcaiis, M Solos hxc otia fecit. (2) F»f«% P«/H$qm nwvtlU dt is Cutr tU France y imfrimét fous le JHegne de Lokïs XIV. f ^ moifelky fille aînée de Monfieur ( i), 1679. fortic de fbn premier Mariage avec Henriette d'Angleterre , fut le plus agréable, & devoit être le plus in- violable Scea.u de Ja Paix. Mais que les chofes humaines font inconftan- tes! La mort de cette Princeflc, qui arriva au commencement de Tannée i68p. rompit ce Sceau , Êuifque , comme nous le verrons dans ; fuite , ce fut quelques mois après que r£fpagne déclara la Guerre à la France. Spinola Dorie, Marquis de Los Balbafés, & revêtu du Caraélérc d|AmbafIâdeur Extraordinaire , en vint faire la demandeje %6. d'Avril^ & le z, de Juillet il obtint le confcn- tement du Roi ôc de Monfieur, Les conditions du Mariage furent réglées avec le Marquis de Los BaJbafés le 1 1 . du même mois, & la Célébration s'en fit à Fontainebleau le } i . d'Août. Le Prince de Conti, porteur de la Procuration du Roi d'Efpagne pour époufer Mademoifelle ^ parut avec un habit âc un manteau tout couvert de Perles & de Diamans , & fe mit i la main droite de la PrincefTe, A 4 donc (1} Ftfîirti Us Ffifiti àê ÏAHli leCrdndt Dt Kjtneoitrf^ Ig ^ùrcMvi Holiandêis fêttrl* Année i67P> UsMémfirts f«iir ftrvir H CHifttift dt Louïs U Grand^ 8 Hsftoire de France^ lôyp. dont la mante & Thabit ctoît de ve- lours violet, femé de fleurs de Lis d'or avec un bord d'Hermines , aiant iur la tête une Couronne d'or , fer- mée par le haut , en forme de croix avec des demi -cercles de Diamans. Le Cardinal de Bouillon , revêtu de fès Habits Pontificaux , les maria fui« vant le Cérémoniel, & leur donna la bénédiâion nuptiale. Le Roi & la Reine , Monfieur , Madame , les Princes & les PrincefTes. du Sang, toute la Cour enfin affifta à cette au- gufte Cérémonie , où il y eut peut- être plus de magnificence que de vé* ritabîe joie. Car enfin ce Mariage n'étoît pas du goût de la jeune Princefle , éle- vée dans une Cour dont les maniè- res étoient bien différentes de cel- les de la Cour où elle alloit entrer (i). Auffî le regarda-t-elle moins comme une fortune éclatante, qui la fàifbit monter fur un des premiers Trônes du Monde, que comme un lacrifice qu'elle faifbit de fa liberté & de fes inclinations à la Cour de France qui le fouhaitoit. Le preflentiment qu'el- le avoit de iès malheurs ne fut que trop (0 Y%ia, lu Mimnres iê U Ottr éPEj^éffUn fous /? Règne de Louis XI F. 9 trop réellement accompli. Enfermée l6jQ dans fon Palais 5 qui lui fervoit de prifbn fous la garde d'une vieille Ca- maréra Major ^ (à Geôlière, plutôt que (à première Dame d'hônheur^ n'aiant pour compagnie & pour con- folation que d'autres vieilles Efpa'* KQoles qu'elle n'entendoit point , 2c a qui elle ne pouvoit fe faire enten- dre, & pour divertiflement aue des Tragédies de la façon desjefuïtes, où elle ne comprenoit riea, des Ca- valcades, où elle couroit quelquefois rifque de la vie , & des Aéces du cruel Tribunal de rinquifîtîon, dont le Spe&acle lui faifoit horreur : (ans argent, & hors d'état de faire ni cha- « ritez , ni libéralités à perlbnne , elle pafla ainfi dix ans de vie le plus tris- tement du monde. Et s'il faut croire les bruits qui coururent de fa mort arrivée en i68p (i), eUenefut pas naturelle, & on en publia des cir* confiances fort fèmblables^ celles db la feue Duchefle d'Orléans fa mère; mais il ne faut pas avoir trop de cré- dulité pour ces fortes d^Anecdotes. Aufli l'Auteur qui les Faporte, die A f bien- ic ' Hiftoire de Francis t6yp. bientôt après^ que c'étoient des dif- cours en l'air : auffi bien que ce que l!on dit des foins qu'on avoit pris en France avant qu'elle en partît , pour qu'elle ne pût ayoir d'enfans. Je reviens à (on Mariage. Aiant été célébré de la manière que j'ai dit, elle partit pour fe rendre en Efpagne, accompagnée de Monfieur & de Afo- iafne jufqu^à Orléans , d'où elle fê rendit le ip. d'Oétobre à St. Jean de Luz , .qui eft la. dernière Place de France de ce côté-là ; & après quel- 'que féjour que cauférent les ordres qu'on attendoitd'E^fpagne, elle con- tinua fa route, Se arriva le 3. de No- vembre fur les bords de la petite 8c fameufë Rivière de BidafFoa, quifé*- pare les deux Roiaumes , &; qui en de pareilles occafions fert de Rendez- vous à la Pompe dts^ deux Cours. Le Marquis d'Aftorga en aiant été aver- ti y vint trouver Sa Majeflé , étant wnu^ dit-il, au nom du tbifon Mat^ tre pour recevoir la Reine. A quoi le "Prince de Harcourt, qui la condui- ibit , répondit : J^'/7 étoii venu de ^ fon cote peur la lui délivrer ^foubaitant que Sa Majefti pûtfervir d'un gage d^a- mitié entre les deux Couronnes. L' Afte ^ ' de i(î7p. fous h Règne âef Louis XI F. i ï de Délivrance s-étant fait ehfiiite, h Reine entra' dans le batteau qui 1.^ ,porta fur les Terres d'Efpagne , & Je Roi vint la recevoir le i8. dfr Novembre à trois lieues de Burgos^ où le Mariage fut béni pour la fecon- -àc fois. Le lendemain Leurs Ma- jeftez fc rendirent à Burgos, d'où elles prirent le chemin de Bûen- Retiro, & Tannée fuivante firent leur Entrée à Madrid avec la Pompe ordinaire en de femblables Fêtes. Dom Jean d'^Autriche, dont j'ai La mort de fouvent fait mention, eût dû s'y d'AmnAc trouver par le Droit de là naiflarice : mais il etoit mort le 17. de Septem- bre , & (a mort avoit fait différer pendant quelques jours les réjouïflan- ces publiques qui dévoient fe faire, fur les nouvelles que la Cour de Ma- drid avoit eues de la Célébration des Noces faites le 31. d'Août à Fontai- nebleau. Ainfî il n'y a pas d'aparen- ce au bruit qu'on fit courir, qu'il étoit mort de chagrin de cette Allian- ce, pour laquelle ilavoit del'averfîon. Ge que j'ai eu occafion de raporter de la vie oc des travcrfes de ce Priflce en divcrfes rencontres (i), m'oblige A 6 de (i) KWcm k /r. r^mt 1411. i%i^ trfmt^ rcmpèche d*afliftci aiuiNôccs, i z, Hiftoire de France^ 167P, de dire quelque chofe de (â mort ,£c d'achever fon éloge en peu de mots. Il languit pendant vingt-trois jouns d*une fîévre maligne , qui le coucha dans le tombeau à Tâge de cinquante %ML doge. ans. Il étoit fils naturel de Philip- pe I V* qui Tavoit légitimé , & TEC- pagne n*avoit point eu depuis loogr tems un Prince de fi grand mérite : également bien fait de (à peribnne» foit pour le corps >foit pour refprit : régulier en tous les traits de ion vi- fage , d*une convcrfktion agréable 9 & s'attirant les cœurs de tout le monde: propre , galant, poli, écri- vant fort bien en plufîeurs (brtes de Langues. Il n*étoit pas moins verfé dans la Politique, ni moins habile, ni moins brave diuis la Science Miii-, taire, & à la tête des Armées,, té- moin la célèbre Bataille des Dunes ( i ), & tant d'autres, où nous Pavons va fîgnaler fa capacité Se fà valeur. Il avoit été Vicaire- Général ea Italie , titre qui Télevoit au defTus des Vice- rois : on lui ayoit donné le Gouver- nement des Pâïs-Bas en propriété: & les Roiaumes d' Arragon & de Ca- talo£^ Tavoient reçu pour leur Vi- ceroi. fouî U Règne de Louis XI V^ \ J ceroi. Mais, comme' je Tai dit (i), KJjp. la Reine Douairière d'Ëfpagne avoit été tomme fa Junon, qui lui avoit continuellement fufcité de facheufes traverfcs , 6c il ne trouva de repos que dans le cercueil , on il fut porté à rEfcurial y & enterré auprès des Pjrinces de la Maison Roiale. L'année 1680. (2) où nous allons i68a. entrer , commence une des plus conr fîdérables Epoques du Règne de Louis XIV. Ceft auffi une ^ plus délicates, & qui demande le plus de drconfpeéfcion & de ménagement. Ce fut pendant cette Epoque, que je poufle jufi]u'à l'année t68p. qu'on vit édore lesfemences d'une nouvel- le Guerre , plus générale , plus fan* glame, & plus longue que celle qui venoit d'être terminée par la Paix de Nimegue. • Jufques ici tout le Règne de Eloge d« Louis XI V a été aplaudi , comme S"^ celui d'un fameux Conquérant, &fi lufq»^^^ la fureur de fes Armes a laifTé de £u- ^*'** nèfles traces en quelques endroits, A 7 td (2; Vùn. lis Fâfiêi di Lêtas k Gfmd^ ks Mhiéins pêm fnvw À raiflurt 4$ Uias U Grami » D* T^tncnm^ Us Jmnumx du Sâvéku de fmii^ rHi/ltirt d» Gml» T4 . Hijiùire de France j 1680. tel cft le foi-t de la Guerfe , 8c le malheur prefque infcparable de la Viétoire. , Peut-être encore Pambi- tion & la fierté Pont - elles emporté trop loin : mais il eft peu de Héros ' ïkns CCS défauts. Après tout il a fit fc borner, & fes Ennemis réconci- liez ont donné des éloges à fa modé- ration , auffi bien <}u'à fes Triom- phes : témoin la Médaille que la Hollande fit fraper à fon honneur enfuite de la Paix , & le témoignage que lui rendirent les Plénipotentiaires aux Conférences de Nimegue ( i ) : Mais je crains qu'il n*en foit pas de même dans la fuite , & que fon am- bition ne fiifle tort à fa gloire. Je ne puis néanmoins me réfoudre à diffi- mulcr les grands mouvemens qu*il a donnez à toute l'Europe, pour ac- complir fès defleins , qui ne furent guère moins vaftcs que ceux d'Alex- andre & de Céfar. Je n'oublierai rien de ce qui fe peut dire pour les juftifier: mais je ne fuprimerai pas non plus les plaintes améres qu'en font fes Ennemis , & les odieufes couleurs avec lefquelles ils Içs dé- peignent. (i) V^t^à^mfêite^ fous U Règne de Lùuts XIV. if Je commencerai par domier un itfSô. Flan de la fituation où la Paix de Ni- Konveiics megue avoit mis toute l'Europe. Il SJ^I^'y*^ Earut bientôt après qu'elle rat pu- et '** liée que le Traité n*avoit pas tout réglé , & qu'il avoit laifle d'auffi grandes prétentions à la France , que celles qu'il lui avoit adjugées. Elles confiftôienten plu (leurs Châtellenies, Villes , Bourgs, Villages & autres lieux que le Roi avoit conquis par Tes Armes, & qu'il prétendoit lui a- {>artei;iir , n'étant point nommezdans es Articles^es Ceffions (pécifiées par le Traité de Paix. Mais le Roi d'Elpa- gne ibutenoit qu'ils y étoient renfer- mez: Se cette conteftation donna lieu à un Congrès quife tint à Cour- Con^èt trai (i) en l'année i«8i. où les \l^^ deux Rois avoient leurs Commiflaires .députez,qui travaillèrent inutilement à l'accommodement de leurs difFé- rens , fur lefquels ni les uns ni les autres ne voulurent point fe relâ- cher. Les Conférences rompues , la France n'abandonna pas fes préten- tions, & menaça de fe faire juftice, fi on ne la lui iîufoit pas. Elle ( i ) Vntuu U Pmh Vtrhâl dts FfHttfèws (ki dtms 7(^9Ùi C^pmlfUt de Cntrtm^ i6So. Autics pié« tentions si canfe du Comté de Chincy ^ des trois Evêchcz. 1 6 Hifiùin de France i Elleprétendoit encore que le Côm-' té deChiney ( i ), qui lui fut cédé te 21. de Juillet 1681. étendok fa Ju* rifdiâioD jufqu'aux Portes de Lux- embourg, & par ce moîen elle te- npit cette Ville toujours bloquée, lui coupoit Içs Vivres, & poûvoic la réduire à mourir de faim. 11 falr loit donc la lui céder , ou lui donner un Equivalent/ La Ceffion qu'on lui avoit faite de l'Alface (t) ne lui donnoit pas de moindres Droits fiir Strasbourg : Se les Villes de Mets, Thoul & Ver- dun, qui (ont des Sièges d'Evêchez j lui attribuoient une grande étendue de Pais qu'elle foutenoit être de Tan- cienne Mouvance de ces Evêchez j dont^ l'Empereur Se les Seigneurs particuliers Favoient fouftrait > Se où elle vouloit le réiinir. De là vinrent les Chambres de Brîiàch Se de Mets , donc je parlerai bientôt. Telles é- toient les prétentions de la France.; Il s'en talloit donc bien que la Paix de Nimegue n'eût fait le repos de lIEurope , puis qu'on la voioit tout de nouveau à la veille de fe brouiller plus (i) Ou Chm, (t) En tn/nHUU U Tmti ai Wtfifhàk* fiui le Règne de Louis XI F. 17 plus que jamais 9 & de reprendre les i me- fous le Jlegne de Louïs XI F. ip 5, mcfure que fes cntreprifes feront i68o, ,, fui vies de fuccès heureux ? Et que „. veulent dire fes quatre Camps en „ Alface, en Flandre, fur,la Sâre 5, & fur la Saoiie ( i ) ? fi ce n'eft 5i pour alarmer l'Efpagnc, TEmpe^» iy re«r , les Eleâreurs, toute TEurope. La France traitoit ces Plaintes de Rcfponfc de pures Déclamations, & prétendoit ^*^"""- n'avoir fait aucune contravention au Traité de Nimegue, „ duquel au 3, contraire elle exécutoit les Arti» jj clés, (bit à l'égard des Ceffions „ qu'on lui .avoit faites, foitàl'é» 9, gard des Places qu'elle n'avoit „ pointcédécs,& qu'elle prétendoit 5> retenir:: comme elle s'en étoit^Xi^ 9, pliquéç aux Conférences de Courr „ trai. Qu'à l'égard de Lixxcm* ), bourg, elle ufoit de fes Droits fur y, le Territoire de fon Comté de Chî- ,^ néy, fans qu'elle fûtoblîgéed'avoir ^9 de k confidération , pourlepréju^ ^, dice que la Ville de Luxembourg „ en pouvoit recevoir à caufe de fon „ voifihage : & que pour les Réii- „ nions qu'elle faifoit faire par les „' Chambres de Brifach & de Mets, „ il n'y avoit là rien que de Juridi- „ que, {i) Là ffAHU fâiftit câtnftr ià ^ntim Çtrf$ àt Tntfo; 20 mjloire de France^ i(î8o. 9, que, que tout sy paflbit félon les ,, Loix, & qu'elle nes'étoit pas liée „ les mains par le Traité de Nïme- 99 gu^ 9 ^ n'avoit pas renoncé au ,, plus beau Droit oc au plus nobk ,, Apanage éts trois Ëvéchez. ,, Quant aux Villes de Strasbourg ,, & de Cafal , la première étant unb yy Y'\\\t libre , avoit pu fe donner à la 9, France , & Cafal , en recevant Gar- ^ nifonFraxiçoifè, avoit pourvu à £i ,, {ureté. ,, Il y avoit auflî peu de raifbn à cri- ,9 tiquer iès Camps & &% Armées ; ,, comme fi un Souverain étoit obli« ^ gé de rendre compte à iès Ennemis y, ou à (es Voifîns de l'exercice & du 9, campement de fes Troupes fur fes 99 propres Terres. Ambition Toutc la France pourtant n'aplau- 4cLottvoii. jj^^j^. p^ s pj„nbitk>n du Monar- que : mais on en rejettoit la haine fiir celle du Favori (i). AfrèslaPuix de Nimeguiy dit l'Ecrivain moder* ne (i)) on peut dire que la idamnation de la France étoit comme établie dans toute r Europe y (^ que le Roi fût de- venu r Arbitre de tous les Princes dans cette i fom le Regnt de Lmïs XJF. . zi ctite partie de notre Hémisphère^ s'il i68o« eût marqué de la modération 13 de /V- quité : mais P ambition de Louvois , qui vouloit perpétuer la Guerre , enga^ gea le Roi dans de nouvelles prétentions » ^ fit ériger la Chambre de Mets^ fur^ prendre Strasbourg ^ 6? faire, le Siège de Luxembourg en pleine Paix. On vit par là , continue cet Auteur , qu^il éteit nécejfaire pour la fureté Publique que tout le monde fe liguât contre la France. . Que les Rois font à plain* dre d'avoir de iemblables Favoris , ôc que l'ambition en eft pemicieufe ! Cqs entreprifês rallumérept le feu mal éteint & firent, remuer tous les Intéreffez. Us en portèrent leurs {>laintes au Roi d'Angleterre, donc e Roi Très-Chrétien ne refufa pas la Médiation. L'Empereur l'accepta de fon côté \ mais l'Ëfpagne ayoit de la peine à y confentir, dans la pré- vention où elle étoit des liaifons du Monarque Anglois avçc fa Majefté Très-Chrétienne. Elle s'y réfoluten* fin , & alors Louïs XIV. fit lever en i68i. le Blocus de Luxembourg, & . rompre les Conférences de Cour*- trai, aufquelles on en dcvoit fubfti- tuer d'autres, d'un plus grand pou- voir ^•" . Ji> fous le Règne ^*^ .ZL^uïs XIF. i| "t^ détail plus Se dans les Ji^xxx où. elle porta ^'^s Armes ou (es J>T é^ociations. ^e Roi, pré-vo-îant: les nouvelles ^^erres, où i»e3K-j:>licracion du Traité "^ Nimegue aJloitr J'^acpofer, cbm- i^^cnça par foilicrirc^i- J«rs Etats Gêné- |:^ux d'entrer avcrcr IliI «dans uneAl- iiance défenfîvc C ' ->» s 'obligeant de jenir prêts cinqua-nte xxa:£l le Hommes , o"tes ies fois qu'il f^^-oic néceflairc n^.^^^'np/o/ei- j^oux- ie Bien Corn- ^-Se'rf^ ™'^'^ Ï^^«t:^\s8cde 9«edé p.^?'''*"^- '* ne crut pa» ^•^on„"^ . if ^^^ ^o'r - r-êtabUs dan. ^'^onnem- w .-'^ voit- rétablis dans '^'iiefS ïf ^*^" a.mitzi^: , vouluffent ^'«"o'v.fat'' 1^"^'-^'- lle étoit encore cette Locufta, fi renommée pour la fubtilité de fes poifons, & dont Agrîppine fe fcf vit pour faire périr l'Empereur Claude fon mari. Dès lors les forti- léges fe joignoient aux empoifonne- mens, ( t) Voin. Us falfes de Lontslt Grande Dt Higncofêtt^ U JûMrtuU drs Savms de Paris » et Mtrtim fMUthtUiu (%) Vêin, TiteLfve, Lfv, I. 0», XS, fous Je Règne de Louis Xlf^. zj mens , & THiftoire cft pleine de i(î8o. CCS Conjuratîbns , que failoient ces i)rétendus Sorders ou Magiciens fur a vie 9 foit des Empereurs , foit des autres Grands de Rome, qu'on les accufoic de faire périr par leurs en- chantemens. De là ces Caractères Oii|?nedet & ces^ Talifmans fi vantez dans tous MT oî- les Siècles , & qui ne (ont pas igno- xaâéxcs. rez du nôtre, aufquels on attribue une vertu magique, dont la crédu- lité & la fbiblefTe de Tefprit humain font tout le fondement. La France, aufli bien que ritalîc BmpoîfoiH neurs fie Çc que tous les autres Peuples du sorctew Monde, s'eft reflentie du mal gêné- France, rai. Elle a eu aufli fes Ëmpoifon- neurs Se fes Sorciers , foit qu'il faille en faire deux genres de Scélérats difFérens , ou les confondre cnfem- ble , n'étant diftinguez que par la {uperflition du Peuple , qui traite de fortilége tout ce qui ne lui paroit pas naturel. C'efl ainfî que du tems de Charlemagne la mortalité s'étant mîfe parmi les Befliaux , Je Peuple crédule ^ fuperjiitieux , dit THifto- rien (i) , fut ajfez fou pour croire que ce mal vernit de fortilége On alla B z bien en i8 Htfiqirt de Frante^ i<î8o. bien plus loin. On publia que Gi> Les Contes nioald, Puc de Bénevcnt, ennemi dç giV)n cA Charlemagne, envoioit dcsJiommcj âvçc des poudres enchantées pour le^ jetter dans les herbages & fur Iç Bér tail) & qu'il y avoir un Païs de Mar^ godie^ où ces Sorciers s'embarquoient dans les nues, & vçnoient prendre terre où il leur plaifoit. I^'Hiftorien ajoute, que ce bruit univerfellcment répandu blefTa (î fort Timagination de plufieurs efprits foibles , qu'ils crurent , & qu'ils avouèrent mêmç en juiliçe qii'ils croient du nombre de çe^ malheureux - là. Ce n'ell: pas que je yçuillç nier qu'il y ait eu , ou {outenir qu'il n'y ^t pas encore de véritables §orciçrs , des hommes afle2; al?omina|>les pour fjiire paétc avec Iç îpéqion, & pour emprunter de li|i Içs divinations & les autres (brtiléges îdont ils trompent ceux qui les çonfultent. Mais il çft certain que la plupart de ces niifçrables , ne font que des Fourbes & des Empoi- {bnnours. Ils n'en fpnt pas moins criminels, Se lesLoix divines & hu- maines s'arment égaleipent contre dç femblables Monftres. 4u(n le Roi ^o^nà le 1 1 . de Jan- vier fous h Règne de Louts XIV. ip vîcr une Déclaration qui comprcnoit riîSo. les uns & le^ autres. 9, Voulant Dcciam- „ pourvoir aux Impictez, Sortilé- ÎJ^VmJÔi^ ,, ges, Empoifonnemens , 8c autres fonncius )) Crimes énormes que commet- îi,^^*^** ), toient certaines perfonncs qui fai- 5, foient profeflîon de Magic , qui ), paflbient pour Devins, & qui fous ,) ce prétexte furprenoient la crcdu- ), lité de beaucoup de gens, par la ,, fauffeté de leurs impoftures & de ,) leurs enchantemens , Sa Majefté ,, ordonne que tous les Devins & y^ DevinerefTes fortiront inctflam* j^ ment de fon Roiaume , à peine 55 de punition corporelle : & que 5j tous ceux qui auront emploie des „ termes de TEcriture Sainte 9 ou „ des prières , en faifant des chofes „ qui n'ont aucun raport aux caufcs 5, naturelles, feront punis cxemplai- „ rement. „ La même Déclaration défendoit Tufage des poifons à tous autres , qu'à ceux qui font d'un Art 8c d'une Profellîon qui les autorife à les cmploier dans leurs remèdes 8c leurs antidotes: abandonnant au refte les . * Empoifonneurs à la rigueur des hoix. Il y avoit déjà quelques années • B 3 que ttfSo. Sttplîcf de la Voifio «cdelaVi- gouxcufc f lies ac- cufcnt les pcrfoiinci de la prc- miirc qua< littf. . ^0 Hiftoin de France^ que k Marquife de Brinvilliers (1)9 convaincue d'avoir empoifonné Ton pcre , fon frère , & plufieurs pauvre^ de l'Hôpital, avoit eu la tête tran- chée, fuplice trop 4oùx, mais que les grandes alliances de fa Famille dans la Robe lui obtinrent 9 au lieu du feu qu'elle avôit mérité. Cette exécution n'empêcha pas deux autres malheureufes , la Vigouteuie & la Voifin (i), dé faire Te même métier, & de joindre à leurs poifons , l'art trompeur de deviner. Leur détefta- ble commerce avoit été fuivi de cri- mes énormes , & elles furent brûlées toutes vives. Elles nonlmérent des Complices d'un grand nom , ôc entre tous les autres la Duchefle de Bouil- lon, la ComtefTe de SoiflTons, & le Duc de Luxembourg. La première brava les Juges dans fon interroga- toire, & ne fut pas mife en prifonj mais on l'obligea de s'abfenter pen- dant quelque tems. La Comtefle de ' Soiflons, décrétée en prife de corps, aima mieux pafler en Flandre , que de s'expofer à la haine des ennemis qu'elle avoit à la Cour (3). Pour le Duc ( t } F fWNM itf Mlttnfmfê de te nem , ér fUe du Liemtemuit' dwl ^tdiréi iiinpitie en \4iTfi. 1%) Stkie ' femme, ( I ) X^ Mérjmfi tU Uème/femp V fotti le Règne de Louh XI F. } i Duc de Luxembourg , accufé de i58o. commerce avec le Démon & les Ma- accuû- giciens. il fut envoie à la Baftille. ««onscon- mais élargi bientôt après oc déclare de Luxcm- abfous. On dit (i) qu'il s'étoit attiré ^"^& cette difgrace, pour s'être brouillé avec le Favori.- Paflbns à des Evénc- mens moins tragiques Se plus impor- tans. L'Al&cc, qui s'étend entre le LeRoîfaît Rhin qu'elle a à l'Orient, & la Mo- saaii'Svïi. (elle qu'elle a au Couchant , depuis la Lorraine jufqu'à la Suifle , pou* voit être cxpoiee aux Courfes des Allemands, oC à l'irruption des Suiv- ies, à qui d'ailleurs la Franche-Com* té étoît ouverte. Le Roi fit fortifier Saar-Louïs, fituée fur la Saar à l'ou- verture de la Lorraine du côté du Nord, 6c d'une Bicoque qu'elle étoit auparavant , il en fit une Ville con- fidémble, dans laquelle il établit un Siège Préfidial d'un grand refibrt. Cette Ville empéchoit ks irruptions des Allemands du côté du Rhiii Sc de la Mofelle , Se couvroit la Lorrai* ne & l'Alface. A l'égard de la Franche- Comté ^ bornée à l'Orient par la Suifle, par . B4 oà ( t } Vêia. Ut Mimêifis dmM.D.UP. 5 1 JSflùin de France j 1 6ÎO. où il ctoit facile de pénétrer dans la iLçKdifaic Prôvincc, & de là dans le cœur de Fort de la France , le Roi fit bâtir le Fort de Hnnaiiifiir, Hunningue , qui tient Bafle en échec & comme à fa difcrétion. Par là toute la Suifle ,eft arrêtée, & n'ofe- roit donner pafTage aux Ennemis de la France, fans s'expofer à perdre . une de fes plus belles V illcs , & un de fes plus riches Cantons. D'abord le Roi trouva quelque réfiftance de la part des Suifles, qui dilbient, qu'on vendoit leur liberté Se leur Païs à la France , en lui foufirant de bâtir une Citadelle fur leur Mouftache, pour ainfi dire , & qui la rendoit maitreiSè de Bafle. ^ Les Penfîonnàires de la France fermèrent la bouche à ces ja- loux Républiquains, qui (ê trouvè- rent être le plus foible Parti. Tant les mefures de cette Cour avoient été bien prifes ! Nous verrons dans la fuite la jaloufîe que prirent les Im- périaux de voir les François fortifier cette Place, & qu'ils tâchèrent d'en donner aux Suifies , en voulant leur Î)erfuader que c'écoit menacer leur iberté, qui fe trouvoit par là à la merci du Roi Très-Chrétien. Mais, comme fut fort bien jepréfenter fon Mi- fotts h Règne de Louis XIF. J 5 Miniftre à rAflcmblée de Bade k 8. ihine, qui curent ordre d'aller au devant de cette Princefle jufqu'à Scheleftat. Ce fut là que furent diflribuez les prefens envoiez par le Roi pour ceux de la Suite de la Princefle ^con- iîftant en pierreries pour les peribn* ncs du premier rang, & en argent .mon?- «oônnoié qu'on fkh: monter â Vingt i6SÔ« mille écus pour les autres. \J'kx&aeesL fot compte par Bertholot , qui leuK die que s'il y avoit quelques pièces qui ne fuflent pas de mife, il les leur feroit échanger. Le Dauphin partît de Verfailles iiie«vû» avec le Roi au commencicment de l"de"a*^** Mars pour recevoir la Princefle, & î>awpWûc Tentrcvûc fc fit à Vitri le Fran- çois (i). Auifitôt que Madame la Pauphine aperçut le Roi , qui avoit suis pied à ttxxt^ elle defcendit promDtement du Caroflc, & fc iet- ta à (es genoux. Le Roi la releva auflitét , Tembraflâ & la préfenta au Dauphin 9 qui lui témoigna la joie qu'il avoit de fon arrivée en des ter- mes convenables à une pareille (b- lemnité. Âpres quoi tous trois mon«^ téren( en Carode, où le Roi fit pla- cer deux Dames d'Honneur (i) de la Dauphine , & s'il eft vrai ce qu'en dit une Relation (3), il voulut aufii eue la Marquife de Maintenon y eût và, place. Deforte qu'il faudroit que dès lors elle eût pris la (upériorité fiir la Marquife de Montefpan, & . E 6 Tem* i6to. Cétémontt avec toute fa Cont yi- fiter Tes ViOAÛéses. 55 Hiftoire de France^ l'cmpîrc fur le cœur du Roi. La Reine attendit la Dauphine à Châ* Ions , où elle lui fit le plus obligeant accueil du monde , & lui donna de fenfibles marques de Ton afFeâion. La Cérémonie, des Fiançailles fut faite ou réitérée ( i ) le 7. de Mars par le Cardinal de Bouillon , Grand Aumônier de France , dans la Cha* pelle du Palais Epifcopal , & celle du Mariage le lendemain dans TE- glife Cathédrale par le même Prélat, affilié de TEvêque d'Orléans , pre-» mier Aumônier du Roi, & de TE*- vêque de Condom , premier Aumô- nier de la Dauphine, en la préfence de leurs Majeftez Se de plufîeurs mds Seigneurs & Dames de la >ur , avec toute la pompe que de- mandoit une fi* belle Fête. Quelques mois après le Roi vou- lut vifiter fes Frontières , & comme ce n'ctoit qu'un voiagc de plaifir, il fouhaita que la Reine & les nou- veaux Mariez fufient de la partie. Il partit donc le i ^. de Juillet de S^int Germain avec cette.CompagnieRoia- ]e , ne menant que les Troupes de £1 Maifbn , commandées par le Duc de fous le Règne de Louis XI Fi J 7 de Noaillcs, premier Capitaine des 1680. Gardes du Gorps. Je ne marquerai foint tous les jours de cette galante *romenade , ce tous les honneurs qu'on fît pendant toute la route à lcui*s Majeftez, ainfî qu'au Dauphin & à la Dauphine, qui ne virent que des démonftrations éclatantes de Tal- légrefle publique. Je me contenterai de raportcf ce qu'il y eut de plus re- marquable. Telle fut la curîofité qu'eut le Roi au départ de Boulogne, où il avoit couché le ip. du mois, d'aller voir le lendemain le Port d'Amble*- tuife , qui en eft éloigné de deux lieues, oc d'en confîdérer la fituation. Ce Port eft le feul dans la Manche du côté de France, d'où lesVaifleaux puiflcnt fortir par un Vent de Nord, • & la Rade en efl aufiî bonne que celle de Dunkerque. La Mer d'ail- leurs ne s'en éloigne que de quatre cents toifes , au lieu qu'elle s'éloigne de plus de mille de Dunkerque , 8t on voit de là aifément la Côte d'An- flçterre. Le Roi vifita encore le ort de Viflan (1)5 que l'on croît être le Port Iccms^ d'où Céfer paflk B 7 des il) On tffmfhimx Umidi tM étsÀHikktnft^ )8 Hiftoifi Je Franetj l(So8. des Qaules dans la Grande Bretagne* Il ne faut pas douter que^aMajefté, inftruite de l'Expédition de ce célc* bre Conquérant^ ne prît plaifir à jet- ter les yeux fur ce fameux trajet de l'Océan ^ où Céfar avoit le premier des Romains arboré fur fon Bord, TAigle de cette République , alors snaitrefle du Monde , & dont il fe rendit dans la fuite le maître lui-mé^ me. Cependant le Roi préféra le Port d'Ambletufc à celui de Viflan, & la iîtXiation lui en aiant femblé meilleure y il réfolut d'y faire tra- vailler (i). De là le Roi fut à Calais, vifitt les Ouvrages de la Place 9 8c les jours fuivans ceux d'Ardres, d'Aire, de St. Omer, & fur le chemin fit la rcvûë dé plufieurs Régimens , que le Cbe<* valser de Soui:dis avoit rangez en Bataille à une lieuë de St. Omer, où il rentra avec toute la Cour. Il en partit le 16. pour Dunker^^ Se , où il fut complimenté par le )mtc d'Oxford 8c le Colonel ' Churchil de la part du Roi d'Angle- terre 8c du Duc d'York , 8c par le Marquis de Varguies de la part du Duc fottsURegneieLouisXIF. Jji j Duc de Villa -Hcrmola. Il vint le i6So. ; lendemain voir un des plus grands & jj ^^.^ ^ j des plus beaux Vaiflëaux qui fût dans Dnnkcrque _ I fes Ports, que le Marquis de Segnc- "S^vS^l^' lai, par ordre'deSa Majefté, avoît icaa. nouvellement fait venir de Breft. Il étoit de mille Tonneaux , & doré jufqu'à Teau. Il avoit quatre cents Hommes d'Equipage, & étoic monté qui br« donna à la Chambre de prononcer fur ce différent » au refus au Roi de Suéde de comparoître fur la cita« tion : deforte qu*aprés bien des pour- Fioce de parlers inutiles entre TAmbaiDideur mTînl^ Suédois, & les Miniftrcs François, ché des la Chambre donna un Arrêt de réii* SiTa^r" nfon ^^ Duché à la Couronne, fi dans un tems précis le Roi de Suéde n*en rendoit foi & hommage. C'é-« toit un jeune Prince trop fier pour déférer a ce jugement ; 2c le Roi vou- ^ s fins U Règne de Louis XI F. f i ? voulant fidrc voir qu'it tfavoît pas i(î8o. ^ ^ feit rendre cet; Arrêt par un motif ^ de convoitife, & fjour s'emparer du ** Duché 9 en fit offrir rinveftiturc au ^ Duc Adolfe, Oncle du Roi de Sué- o» dtenne ^ .de, & encore à (bn redis au Prince mnaa^* ^ Paktin de Birkenfeld , oui en fit la J«nj«^ ^^ (biSc Thommage. Ceu ce qui fit M^^iK Serdre à la France T Alliance du Roi e Suéde qui entra dans le Parti con- !< traire, aiant conclu en i68i. un t Traité avec TEfeagne & la Hollan- ^ de ( I ), & (on SuccefTcur ne rentra a dans le Duché que par la Paix 4e |8 Ryswyck. ^ LeRoid*E(pagne né (ut pas traité citutioa ' plus (àvorablement : cité en qualité 4*£]^agiie, tf de Prétendu Seigneur pour prêter foi & t hommage à cau(e des Villes & Pré« votez de Verton & de St.Mard^ i comme d'un Fief mouvant de TEvê- i ché de Verdun : & faute de compa- p roître, la réiinion jugée à la Cou* i tonne de France par le Tribunal de i la Chambre dé Mets. N'étoît-cc point exercer fes Droits avec trop de ) hauteur , ^ ne point afièz mena* ger les Têtes couronnées ? n'étoit-ce t C z ' pas li) n efi mftrtê pAT Dmmm ism U nêHvêàà %*mU du TwÊitt9,4rt.T9mi. - itfSo. MatÎAy Se 1« Com- te de V«l- densutitez Le Rhin- graye re- connoii la îufifdtc- tion de U Chambre des Kéu- pas en ftirc des Rois de Théâtre? L*Ëlcftcur Palatin ne fut pas plus ménagé pour une partie de les Ter- res': oc le Comte de Veldens , autre Prince Palatin, ne put empêcher la réunion de fon Comté de Veldens. En vain le Roi d*Angleterre intercéda pour le premier : en vain la Diète aeRatisbonne écrivit une Lettre fort rclpeâucufc au Roi Très-Chrétien en faveur de Tun & de l'autre, &dc tbus les autres Seigneurs de TEm* pire qui étoient dans le nfême cas : en vain encore le Comte de Mans* feld, député par TEmpéreur, vint à Paris (oUiciter leur décharge : rien ne put arrêter les procédures, & le Roi ^prévenu par le Marquis de Lou- vois, ic fit une faufTe gloire de foute- nir ces deu?c étranges Tribunaux, fie d'en ^utorifer les Arrêts. Je ne parle point des antres Réii- nions en grand fiombre : je dirai feu- lement encore que le Rh ingrave, qui eft un Comte de TEmpire, com- me fon nom le (ignifie, reconnut h Juriidiétion de ce Tribunal des Réu- nions, 8c nV comparut pas feule- ment pour niîVc hommage de fes Terres, mais i^ pcrfuada encore les fous Je Règne de Louis XI F. f } autres, qui étoîent dans foti Voîfi- itfSo; mge, de fuivrc fon exemple. Ain- fi tout fc foumettoit par amour où par^ crainte : & on trouve, datfs Us- Mémoires pour fervir à THifiotre de Louis U Grand une foule d'Arrêts qui réiinifToient aux trois Êyéchez^ c'cft-à-dire, à la Couronne qui en avoit les Droits cédez, une multi- tude de Villes , de Terres, & de Sei- . faeuries : 6c de la manière dont la rance s'y prcnoit, clic eût pu y réunir tout rEmpirc. Elle ne fàifoit pas moins valoir fês Pr^tentîoai Dépendances. Les deux Chambrés p^ciSa»' de Mets 8c de Brifach avoient été «««• établies pour juger les Réiiniohs: le différent des Dépendances fe Xrai- toit à rAiïcmblée de Coujrtrai, dont j*ai àtyi fait mention (i)^ fans qu'on |>ût, comme je l*ai dit, y convenir de . rien* L'Efpagne fc plaigpoit de et que la France étcndbit trop fcs Dé- pendances, Se les Annexes des Plaées qui hii avoient été cédées f St ^ France prétcndoit au contraire que c'ctoit rEfpagnc qui vouloir trop étendre celles des Villes conquises qui lui avoient été rcmîiès. Je ne C j ra- f4 . Hiftinre ie France j i69o. raportemi point les raifons des Qns& des autres. Cette dîfputc n*eft pas du rcflTort de THi^irc, & j'en ren» voie le détail au Procès Verbal des CotnmifTaires des deux Rois à TAf- Temblée de Counrai ( t ). Pour en hâter la décifion,làFrance joignit à fes Manifeftes la force de Tes Armes 5 & bloijua Luxembourg» Elle leva depuis ce Blocus en itf 8i. & nous verrons pourquoi ? Elle le bombarda en 1683. P^^^ Courtrsû & 'Dixmude la même année ^ .& aiant . alîtégé Luxembourg dam les formes en 1684. elle en fît alors la Conquê- te» La Trêve conclue & RatistK>n* ne arrêta fes progrès, comme je Tai déjà dit ) Se comme je le dirai en (on ordre plus amplement» Je reprcns le fil des Evénemens oc Taimée itf 80. dont il me refie peu de choie a dire. . Dà Tannée i6jç. Colbert de Croiifi étoit paflë en Bavière (z)f pour di(pi^ le jeune Eleâeur à en* trer dans une étroite Alliance avec la France y en épouikni MademoilêUe de Umiêis /HT rémnét i4Êa, la Mêmjjntfmr fiwwjr è . fiusUlUffitiiLmsXIF. ff de Bkns ( i >. En fnpax de cette Alliance on lui £droit cTpcrer le (c^ cours de la Fi>ance pour le faire élire oïdes Romams^ titrciasrefté a ce* lui qui. doit fuccéder à rÊmpire. D'autres difent quele Miniftre Frasi* çoia étoît paflë dans les Coun d*Al« moxffié^ aans le deflêin de foUiciter cette dighité tKnir le Dauphin, 6c l'on en débita les cmptt ee Teftament^ & donna lieu à f 1 S> cond qui inftitua le Duc d^îflinjou^ r règne. aujotird*btti (bus le nota PMi(^ iK . Ceft pour iâise con* nohre que les dêftinées des PriiM^s le des Empires font cachées dans un avenir impénétrable, & que hProvi^ dehce^en diipofe cdmme. il lui plaît. . , . * Sur fius U Regm de Lm&s XIV. ff Sur h fin de cette âiînée, rapari« itfSo. tion de la plus grande Comète , acmt Ajpadtioa ôû ait jamais ouï parler, donna lieu^ de"^S."^' à bien des (péculations Se à bien des mlt<;i ifaifbnnemens. H eft certain que ces Phénomènes ont leurs caules natu« relles, & <|u'ils ne produifent nulle- ment les funeftes accidens qu'on leur attribue. Mais c*efl: une erreuif fi invétérée , qu*on n*en guérira ja« mais le Peuple , & toute la Philofo* phie des plus (âges 8c des plus éclai- rez ne détruira pas la vieille opinion^ . fue jamais Comité tfa paru imputer ment (i). Quoi au*îl en foît, celle-ci iè fit voir pendant plufieurs jours -avec une longue queue qui avoit quelque chofe d'efFraiant. Mais elle avoit paru quelques jours auparavant en Angleterre, plus épouvantable encore , avec une queue de plus de • vingt pieds , fe montrant deux heu- res devant le jour pendant unç fe- maine entière. Elle parut le i.ô. de Décembre à Portfmouth , & le ! ^: à Kîngrale. II feroit difficile au refte ' de lui aflîgner quelque Païs en Ëu^- pe, ni cette année, ni la fuivânife, où il fe fût pafle rien d*aflcz tragi- C f / qifc. i6Zc^ que» poor Ten (aire ou la canfe fâca* Icy ou le figue avantcomcur : & il feroit ridicule d'en ^Etendre les io» fluences à des tems plus éloi^^œz ^ pendant qu*elle n*influeroit pomt iiir tes plus proches. Je ^rai cette année par un belle aâion du Roi. Il avoit Procès pour de certwis Droits , ou de certains Fonds (i ) x^u'on voulut lui perTuader ixxc du Domaine de la Couronne ^ mais qui lui étoient difputez par les Foflèflèun ^ & le raport s'en iâilbit au Conibil oxi il voulut affifter. Le 4- Raporteur (x) opina hardiment à Ion préjudice 9 & en aiant goûté les rat- ions il les aprouva.5 fe condamnant lui-même, ou cédant fon Droit dans la propre caufe contre i^ Sujets. N'etoit-ce pas imiter Trajan? Sous TEmpire duquel , nous dit Ton Pané- gyrifte ( j) , lé Fiifc faifoit gloire d'ê- tre vaincu. Il nd faut pas s^étonner après cela^ fi le Roi ne prenoit pas moins de loin àt% Loix que des Armes, & s*il vou- lut établir dans fa Capitale une Chai* re pour le Droit François (4) , dont fat Jwi^^demie A la néfne wto- itfSoi lité dans le Roiaume > -quVote cd* te du E^ote Rom^n àma PEtnm-* re: dnfi que je Tai raporté eo ton ordre (i). ' .La Marine (ut miie Tan 1681. (ur itfSt . un pkd qui fit voir que le Roi vou* loÂt donner déa Lois fur la Mer auffi bien aue fur la Terre (a). Soixante milfe Matelots furent enrollex & dif* tribueï par Claflès pour fervir fur les deuxMm: & bientôt après, lesTri« polins , dont les pyrateries avaient attiré l'indignation de k France , fen* ttitnt la force, & la vengeance de fc% Armées^Navales. On navûzea la mé« me année tout le long du Canal de la Méditerranée i rOcom ; & ces deux Mers fembbijsnt ne & Joindre que MOT reconnoitvè eofianote k jpui(« ttnce as5 & qui ne<^ufiErent pas moih&d^étoimemMt^ qu^ils ^excitèrent de plaintes. AvL milieu de tous ces foins qâde« mandoiént Tapticatioa du Prince , il fut bien réprimei; les attentats de la Cour de Rome, &: jaloux des Droits de fa Couronne , autant que de (a propre gloire, il ne voïilut pas pHis Çoxmnt Tes entrepr ifes (ar rune que (tir l'autre. Parcooronsj tous ces^Evé-* aemens dans leur ordre, ixp^ditioa • Je commence par l'Expédition de TiîpoiiîS 1^ Flotte commandée par le Marquis Du Qucfne, que le Roi envoia contre ceux de Tripoli; :Per(bnneh*ignore la fituation de det Etat y la cdnftmi* t»on de fon Gouvernement, fie la qualité de fes Habitans. Situé dans cette Contrée de rAfrique , quPoa nomine la jffar^^nV, entre les Roiau« mes de Tunis & dfe Barca , gouverné en République fous 1^ pioiiftio^ du Grand Seigneur ^ a un Bâcha i*éfi- - -.. dent fiut kJtegne de IMh^XIK (Si I dent dans (a Capitale, & qui n'eft itfSs# I habité qne par des Pyrates^tl ne sy I feit guère d>utre Commerce que I celui des voleries & des brigandages I de ces Corfaircs , jraére d'autre Tra- I fie que celui des Eiclaves qu'ils font i fur lesVaîileaux qu'ils prennent^ iaîtt I fc'foucier.dc îquellé Nation ils peu- vent être. Us avoient pillé les yaiP I fi^ux François comme les autres ^ 8c I venoient les infulter jufque fur leurs I Gâtes & à leurs Rades. Le Roi en - voulut réprimer les Coiïrfes, & leur ftpreildre a relpeSer fon RivîTlon. Il fit partir le Marquis Du Quefiie avec fincËfeadre, pour leur donner la chaP le par tout où il les rencohtreroit^ avec ordre de les chercher & de les pourfui vre en-quelouePaïs qu'ils put fent rddchef. Il les trouva dans le n tttt^ Port de Scio, qui èil une des lies de JSix^dSi l'Arcbipd ' ibus la ;^minatîon . des itfoni^ Turcs, depuis la Conquête qu'en fit *^^ Sofiman 1 1. fitr les Génois : & ne icroiant pas qu'il dût y avoir d'aiyie rsur 1^ Conaires , il ne balança pas les y attàqtler) les foudroia de tout fon Canon , & en fit couler la plû- Eart à ScSi. ' Comme le Château de i Ville en prit }z défeniê , & fe mit C 7 ne l^. Vaifloui qu^ils aroient pris fiir un i^%l Capitaine François arec tons fis Qi» nous, tons (es EquipuRs, & ungrand nombre d*£fi:laves Chrétiens , pro- mettant encore de rendis ceux qu'ils avoient difperfez dans le Païs , dont' le Bâcha iê rendit garant. Gé fut fiir la fin de Septetobre ^ue Strasbourg (ê rendit au Roi 9 qui y fit fen. Entriée le z; . d'Oébbre. La réduâton d'une fi importante Place â robéiflance de Sa Majeité, mérite bien qu'on en raporte au moins les principales circonftances. Strasboui^ fur rill 9 & proche du vi^M^gêÊk tùàn eft la plus confidérablc Ville t^^^ d'AUâce9 dont elle eft la Gapttal69 fou goo- au moins par (à fîtuation & par fes. ^•***'***'^ Fortifications. Cétoit une des dix Villes de cette Provinoe9 qui feeocH vemotent de tcms immémorial en Etats libres 9 & en forme de Repu* bliqucs fous la proteftion ^ plutôt Ïie fous la dépendance de r£mpirc, a France ptétendoit que TAlËure fz6eatto«s lui aiant été cédée par le Traité de ^^^5 Munfler ^ confirmé par cdui de Ni* me^, elle avmt un Df6it de Sou* veiaineté fur StndHmrg.: & l'Em* pereur (ôutenoit qu*co cédant VÉ^U lace 64 ISJl^ite ii f¥ame; Id8l. ^c par .ces Traita, il n*avoit pu céder une Ville libre & iadépen^ dante. Sue vous importe ikus , ré« partoit leKoi, à quel Droit & à fuH ^tre j£ la foffiie ^ iâ fi elk m Ken voulu j eu ufani de fa Ubertij me re* . eonnaitre pour fim Souverai» ? Voici de quelle manière cette réduâion , fe fit. vigpdû' Le Roi aiatit bien prévu que s*3 Matqottdc cmploioit la forcc ouverte pour reu- ^% nir cette Ville au Corps de rAlfacc^ S^eû il auroit toute rAUemagne fur les ^SàoT ^'^» ^fo"'^* P'^5 * propos d*y etor ploiér laN^ociation, & laifla cette intrigne à ménager, au Marquis de Louvois 9 qui avoit des intelligences avec les Magiftrats. Les intrigues réiiflîrent, & les Bourguemeftres de • cette année atant été gagnez 9 perfua- > dérent à k Ville , qu'étant chargée . • de grandes dettes à caufe des dépen« . (es qu'il ^voit falhi faire pendant ht . Guerre, il iàlloit,' maintenant qu'on étoit en Paix , retrancher cette dé- penfe en diminuant la G^iiifen, qui n'étoit que trop forte dana un tems - oùr roa o'avôit tien à craindrr. Cet avis plot au Peuple qui ne dêmandoit qu^â être iralagé^ & une partie de fous k Règne de Louh XlF. 6f tfe la Gamîfon fut Congédiée. Le i68i2 Roi en aiant re^u Ta nouvelle , & -que le Parti des bien - inf emîonncfc n*attendoit que fa vènùë pouf lever le mafque. Si pour faire déclarer toute la Bourgeoiiîe en (a faveur , partit de Fontainebleau, où ilfemr bloit n'être occupé que des diVer- tiflêtnens de la Saifbn, fit filer (es ^TVonpcs qu'il tenoit prêtes, & in- ic«.oifâ|i vcftit k Ville lors qu'elle le croioit '^^ ^ encore dans le cœur de (bn Roiàumè. D'abord l'alarme ièrépandh partout^ 6c comme peu de penbtines. (avoienit le fecret, on fe mit en état de ibu- tenir un Siège. On tira le Canon -for les Troupes du Roi, & ce qui la Carnuon prit l reftoit de la Garni&n prit les nxines* iCepêndoit les Bourgiiemeftrés lefeivic convoquèrent l'Ailèmblée des Bour- ^"^^^ geois, pour prende leurs réfblutions dans mur comoiiâinse fi fiirprénante fc fiidannreafè. *On ne futjpàs ï»^* tems ans voir rUôtcl de Viltdetm* rooné de la Populace , criant qu*ilik- loitie rendre, & ne pas attenore que la Ville fut confîimée par les Boni- bes & par les Boulas rouges dont rtrr VASkvAMt iiiiyre la voix cui Peuple^ v& à ter Taffeâion du Roi par une prompte obéïflknce, plutôt i)ue (à colère par une réfîibnce^ qui apr i» tout &roit inutile. Tous s*accor« dércnt à ce ftntimeat. On battit la Cbamade^ on arbora le ^avilloo pour marque qu'on étoit wit de car Situler : en ui^ nsot la Ville fut ren* uë, ^ fat» qu*il en coutit de iâng leRoi fe vit maître de la plusimpor* tante Place de rfimpire. Par la Capitulation fitite avec ki Ma^ifaati , le Roi laifia te Ubxe Exercice de la Religion Proteian* te , & la pofleifion de tous les Biens EorléfiaftiqiiM & de toutes les Egli- fes , tèQe qu'çlte avoit été aspara- ^vanty à la réfove du Corps de TE- glîfe Quhédrale de JNotrcrDame, . qui^iî^fc ifcndu aux dtfaoliques. Il . confirma auffi aux Habiuns tous les • Pfivîl^^9 outils pouvoicnt railbnna* blemcot prétendre dans leur dépen- dance delà Souveraineté de la Goo- vo&at. Enfiii^ de CC^ Articles aiait îic- fiksîeRggneiilamsXîF. 6y attordezf le Roi entra» conune je itfSi. raidit I tel 3. d'Oâobre dans la Ville» Lciioifîiit & y fut reçu avec toute la pompe fj*",^'*^ Srtous les aplaudiflèmens que Stras- Wuik* bourg crut devoir au nouveau Souve' * rain , dont elLé attendoit plus de re- pos qu'elle n'en avoit trouvé dans ion indépendance (bus la proteâioil 4e TËmpire, de qui elle avoit été oblige de fuivre les différentes révo» lutions. Ceft^ à la Politique à juger û cette rufe àc la France étoit per« mile, & fi la perfidie desBourguc* jneftres pouvoit Tautoriior. Un coup fi hardi 2c fi heureux «liiigMis énuma toute TEucope* L'Enupe- î;ii£|*^- itur emroia le Comte de Mansttld ^ ca France pour en fiâre des olaintes; comme d'un attentat à JaFux: mais 00 lui répondit^ ^y Qu'on s*éton« f^ noit jque i'Emporeur le mâât de ,9 ce dont il n*avoit oue faire: qu'il 91 avoit été permis au Roi de fe met* a4o«% 9» tfe en poflêffion d'une VtUe, qui ^^^ ^ lui apartenoit comme Cauitjde de 99 rAKace, dont la Ceffion lui avoit 99 été fiûte par le Traité àe Mun- 99 fler9 te oue s'il né s'en étdtpas 99 emparé j^mtéty Veft qu'il avoit «I eu ib laifimi pour cda» dont il M n'é» l6Ut. fait toàc Tmtt cet inotifC' meaf de- «■lioa. ■ 69 Hijioîre ii France y 99 n*étoît comptable à pcrfonnc„ C*(eil dont l'Empereur ne demcuroit pas d'accord, fbutenantouc les dh Villes d' AMâce , dont StrasDoui|; croit la Capitale, étoient des Fieft immé- diats de TEmpire, qui lui avoicnt été confervet par le Traité de Munftcr, bien loin d'en avoir été démembrez pour les céder à la France. Tous les Princes d'Allemagne pîtf- lérent à peu près fur le même ton que TEmpereur, & fe donnèrent les inémes mouvemens. Le Roi d*An- Pletcrrc lui - même , excité par foin àrlement, en fîit ému: & il Tem- ' bloit qu'on alloit voir renouveller la Guerre avec fureur contre la France. Chacun parla de vcngct ' cette iiijure: mais quand ce vint â *rexécuti6n, il n'y en eut point qui n'y tnnivât des difficulté^. V^ n*avoit point d'argent pour lever & pour entretenir une Armée : l'autre oc Touloit point Bazarder fês Troupes» les réicrvant pour une autre occa- fion. Il y en avoit qui deœandoient à qui apartiendroit la Ville quand cH^ . feroit reprife : & s'ils paroîflbieDt qudqucfois d'accord tous a^ea^l^) .ce n'écoit qu'en canibirant à Icuf * rui- •A fiusUReffieieLêuîsXfF. 69 ruine plutôt qu*à leur confefvation. itfSi» La France ne perdoit pas ainfî (on tcms à des chofes inutiles » ôc elle^- voit bien donïier d'autres occupa- tions à rEmpcrearScàrE^pire,que celle de lui arracher Strasbourg , dont elle iê fit confirmer cnfuitc Ia pof» (è/fion pour toujours pai* le Traité de Ryswyck. Il (aut pourtant avouer, comme Je le raportecai en ce lieu-là , que la France ne s'en étant iaifîe que conformément aux ex- plications qu'elle donnoit ^u Traité de MunfteT) & en vertu des Réii- nions jugées par les Chambres de Mets oc de Brifkch ^ révoquées par le Traité de Ryswyck , & en confé- quence de la convention particulière Se volont^re des Habitans^ elle crut avoir be(bin d'une nouvelle Cefiion de l'Empereur, qui renonça alors pour lui fie pour l'Empire aux Droits de Souveraineté fur cette Ville. Le même jour que Strasbourg (b cafti tt- rendit au Roi, U Citadelle de Calai, f^^^^ Ville Capitale du Monferrat, fituée iûk. fur le Po , reçevoit Garniibn Fran* çoife. Ce fut un nouveau fuiet de plainte pour la Maiibn d'Âutri- c))e, & pour toutes lesPuiilànccs ja« lou* I • f y6 TSfiùinie itfSl. loufo de la gnmdeur de la France. Le Roi en airait traité avec le Duc de Maiitouë^ qui en étoit le vérita- ble & légitime Souverain, 8c qui pouvott ^at conféqoent en difpofer à U volonté, fiins confulter là-deflus ceux à qui ce Contraâ: pouvoit dé- plaire. L*Empereur en conçut du reflènttment, ce comme Empereur, & comme. Parent du Duc de Man- touë. En la première qualité, il confidéroit Caul comme un Fief de PEmpire , dont il craignoit que le )i Très r Chrétien ne le démem- brât, & n^en voulût pas prendre Pin- veftiture. Il (e trouvoit encore plus intérefle comme Parent, & comme Héritier Préfomptif , fc voiant privé de la Succeffion par la Tranilation qu^en (aifoit le Uuc à Sa Majefté Très -Chrétienne. Mais ion cha- crin pouvoit-il lier les mains aux deux Princes contraâans , & Ibn mécontentement devoit-il autoriler les plaintes des autres PuiiTances qu'il entrainoit par les fîennes ? Aufll le Roi 8*en mit peu en peine , & fè maintint dans Calâl jufqu*à Tannée 1 6pf . quMl Tabandonna au Duc de Savoie qui en faiibit le Siège ; mais la fius U Riffêê de Lêi^ XIV. 71 b ViUe fiit rcmife au Duc de Man- i58t« toue Ion premier Maître, après que les Fortincati pour "^ Îu'dle ne trouvât au moins qu*un6 ^lace démolie. Tant les Ennemis de cette G>urpnne'la redoutoient, ou lut portoicnt d*envie. Trois Bre& du Pape 9 envolez au Qneiciie commencement de cette année eh ^^Jt^ France^fàillireint à en troubler la tran- mi»R^s«t quiUite, par les entrepriiês du Pon* tife fiir les Droits de la Couronne. Un desplusconfidén^les, desmieux établis, & des. plus anciens, puis- qu'il eft né avec U Monarchie , eft celui de la Régale, qui n'eft dans le fond autre chofe que le Droit àA PatronnageRoial, ou'a le Monarque fiir les Evéchez èc les autres gmnds Bénéfices du Roiaume à l'égard du Temporel , dont il eft Seigneur im- médiat, 2c dont il n'apartient qu'à lui de donner rinveftiture. Il ne atifont àm la donne auffi qu^au moien de la foi, m^iJcnu & de rhommage qu'on lui çn rendt K« ^«^^ & s'il en étoit autrement , il ne fe- xoit Seigneur de (on Roiaume qu'en par- t68i. partie, 6c en lûflorott U plus dérable à la difcrétioh d'une Puif^ fance Etrangère , telle qu'eft celle du Pape, qui joignant ememble les •deux Glaives uii eidévcroit le Tcm^ porel avec le Spirituel, & bàtiflânt Autel contre Autel, (è rendroit maî- tre des Biens & de la Confcknce^ & ne laifleroit au Roi qu'un fantôme de Roiauté. Louïs le Grand étoit trop fier, trop jaloux, & trop bien inirruit de (es Droits , pour iouffirir une telle entreprife. Il n'ignproit pas ^ les fîineftes Guerre^ qu^elleavoit eau- fées dans TEmpireÔc ailleurs (bus le nom d*J[nveflitMr€5 j dont le Pape avoit fait un crime aux .Empereurs, & aux autres PuiiTances Séculières : & il ne vouloit pas déroger à la fer-» meté des Rois fèsPrédéceflêurs, qui avoient (u ma^itepir.jklUr Droit de Régale ou dinyefliture contre la Tyrannie & Ttlfurpation de la Cour de Rome. C'eft ce qu'il avoir te* moigné dès Tannée 1 67 j . par les Dé- clarations qu'il avoit rendues fur cet- te matière, qui y fut dès lors agitée, comme je l'ai raportè en ce lieu- là ( i ) . La conduite qu'il tint fut digne (1) DmklY. Tmift^w* &fih. fous Je Règne de Louis XI F. 71 digne de ÊRelîcion, auffibienque t^Zil defaMajeftc, & en ménageant h prcmiércjil ne permit pas d'entrepren- dre fur les Droits de l'autre. Il en ufk encore cette année de même. II ne voulut rien faire que dam les formes de la Juftice, & fe conformant aux Canons de l'Eglife Gallicane, il rcn- ▼01a l'examen des trois Breft à l'Af- fcmblcc du Clergé. tet Its Prélats qui fe trouvoicnt à Pa- "'î'"» ^■- ris, &,qui s'alfémblérent dans lePa- r°««l. lais Archiepifcopal pour examiner les t &t matières contenues en ces Breft. Aiant trouvé qu'ils contenoient des choies contraires aux Décifions des anciens Conciles, aUx Loix du Rouume, & aux Libertez de l'E- glilc Gallicane, les Archevêques de «.ficims, d'Ambrun & d'Albi, & ksEvêques de la Rochelle, d'Autun « de Troyc furent nommez pour la examiner. Leur avis fut, après les avoir examinez : „ QueSaMaiefté J"g«.«« 9) icroit tres-bumblement fupliee de •*** '**'"^ „ permettre qu'il fût convoqué un „ Concile National des Evéqucs du „ R.oiaume, ou une Aflcmblée Gé- „ nerale de tout le Clergé, afin d'y Tome F. D "^ „ pren. 74 JHifioire de Irame y' . itfSi, jj prendre des 4*6(01011011$ convcna- 5, mes à une matière fi importante, jj 6c à la confèrvaûon des Droits de p^ TEglife Gallicane & de l'Etat.,, Conformément à leur réfolution ^ le Roi ordonna le z8. de Juin qu'il fe- ^ \ xoit convoqué une Afïembléc Géné- ^" Vale du Clergé de France, dpntnous allons voir l'Ade qui fut arrêté le 3. de Février 1682, fpSz. C'eft par où je commence cette année ( i ) . Le principal Chef des Queftions fur lefquelles l'Aflembléc devoit délibérer, concemoit le Droit de Régale. Elle jugea qu'il étoit irtal disputé au Roi par le jPape : Que c'étoit un Droit attaché à la Cou- ronne de France , & que tous les Rois en avoient continuellement jouï, fens qu'aucun Pape l'eût jamais con- tefté ni combattu ( 1 ) . Avant que ces Eccléfîaftiqucs en .'formaflènt un Aéte , ils arrêtèrent que r AfTemblée députeroit à Sa Ma- Jcfté,' pour lui témoigner (a rccon- noif&nce de l'obligation qu'elle lui lavoit , d'avoir en cette occafîon confervé le Droit & la Jurifdiâion * des (l) Tm^C Us Téfu de LâtiTs U Grdad^ les Mîm^iret f^a fêrvir à CHifiêirt de UuU U Cnmd^ Dt t^Jencptsf^ fous le Règne de Louais XIV. 7f des Evêques & du Clergé du I(î82. Roiaumé. L*A£bc qui fut figné le ? . de Fé- Aac en hr • éf^ i«* • 1 veut de la vrier portoit , ,, Que l intention de Régale, „ toute l'Affemblée étoit de donner 5, fon confentement à Textenfion du j, Droit de Régale dans tout le ,, Roiautne, fans avoir égardàTcx* 5, cmptioti prétendue par certains E- „ yêchcz : Qu'elle rccévroit avec „ IbumiflSon les Déclarations du Roi 5, de Tannée 1673 : & que TAflcm- 5, blée écriroït au Pape au nom de 55 tout le Clergé de France pour lui 55 en aprendre la réfolution. 55 Le 1 3 . de Février T Archevêque de Paris alla à St. Germain, Se au nom de tout le Clergé il porta au.Roi T Aéte de rAflcmblée , (igné de tous les Prélats qui y avoient aflîfté 5 avec la Lettre que ces mêmes Prélats écri- iroient au Pape, fupliant SaMajefté i 'agréer que le Duc d'Eftrces , fon ^mbafladeur à Rome , la préfentât i Sa Sainteté : ce que le Roi trouva >on. L* Archevêque n'aiant pas peu rontribué à la léfolution de TAlTem- . liée, Pafquin dit alors aflez à propos le lui , Pœnitehtt' 13' non erubejcet. £n cflfet il ne put parvenir au Car(Ji- D 2i nalat, j6^ ISJloine de France^ l6Si. nalat, qui avoit été le but de toutes fcs adions y jufque-là qu'il avoit aban- donné dans cette vûë k Janfénifme , dont îl avoit été ardent Zélateur. Nous verrons reparoître cette grande aflTaire pour latroifîéme fois en i688. avec plus de chaleur que les deux premières de la part du Pape, & ré- {)riinée ^uflî par le -Roi avec toute a force & l'indignation que méritoit une entreprifc u opiniâtre. Ce fut pourtant toujours avec modération , ^ n(; iè {êrvant de la PuKTance Roiale nue pour maintenir les Libér- iez de rEglilc Gallicane, infépara- blés des Droits de la Monarchie. . L'Aflèmblée du Clergé n'en de- meura pas là. En attendant la ré- pon(è du Papcj les Evêqucs firent Xfgiemcni phifieurs Reglemens, les uns con- Droit^ da cernant la Morale , & les autres tou- ^eim'to**' chant la DifcipUne EccléCaftiquc , Koiv ** fur tout pour faire obferver la Sub- ordination des Religieux Réguliers aux Evêques. On délibéra enfiiite fur les PropoCtions de la Sorbonne préfêntées en i66}. qui traitoient gu Droit du Pape, & de celui des B^ois, Qnorrécafur la première, 99 Que fous U Règne de Louis XI F. jy 5^5 ni le Pape, ni TEglife n*avoient I(î8i. ,, aucun pouvoir en quelque manière l« pape „ que ce fût fur le Temporel des t^^^^y, 9, Rois 5 & qu'ils ne pouvoicnt être fuc u „ dépofez , ni leurs Sujets difpenfez '^*"'i?®"^ ,, du Serment de Fidélité. „ Sur la feconde , „ Que le Concile Gêné- J^""^* *■ 5, ml étoit au dcflus du Pape. „ Sur papjf la troifiéme , ,, Que la PuifFance du 5, Pape avoit été limitée par les Ca- Le pîipe né „ nons,& qu'il ne pouvoit rien faire ^^"«^''1^' ,, ni ftatuer qui fut contraire aux canons- „ Maximes établies par les anciens Conciles Se par les anciens Canony, ni aux Libertez de TEglifc Galli- Libertés de ,, cane, qui ne font |)oint des Im- G^f/ijf^ç, 9, munitez, ni des Privilèges, mais ,5 des. Barrières établies contre les ,, abus que les Papes font de leur au- ^3 torité , ou contre leurs atteintes ,, fur le Droit des Rois, & fgr les ,, anciens Ufâgcs, & les anciennes „ Conftitutions de l'Eglifc.,, Sur la quatrième il fut arrêté, „ Que Le papie „ le Pape n»étoît point infaillible, t^^i^ 99 non feulement quant au fait , mais ^ même quant au droit , à moins 9, qu'il ne foit à la tête d'un Con* ,, cile.,. Ces quatre Décifîons établies, Sa D 3 Ma- 9^ 7^ Hifleir0 de FrMeti 16^1. Majeflé fut Tupliée de donner une D^ciM- Déclaration, par laquelle tous les JXSreV Profeflèurs en Théologie & en »*■ letRe- Droit Canon feroient obUgcz de s'y g em«M. conformer : & la Déclaration fut envoiéc le 2 5 . de Mars au Parlemenr, qui en ordonna l'enregiftrement & l'obfèrvation dans tout le Roiaume. LeRrfmfttl Lc Général des Carmes du grsuid •'7»P<^* Couvent de Paris eut la témérité d'interdire le Père Félix de Buhy de fesFonâionsde Lcûeur en Théo- logie,parce qu'il avoitenfeignê cette Doârinc: mais il en fut févércmen't repris par le Parlement, &Q le Pcrc Buliy rétabli dans fes Fondions. Ji«fe»tn- Pour donner une plus grande au: iuc'jc« p.e- thcnticité à l'Arrêté dn Clergé £c a f u^'»^. fcs Décidons, le Premier Préfident t4t & le Procureur -Général du- Park- menc, avec quelques Confeillers de la Grand' Chambre , fe tranrporté- rent le 24. d'Avril au Cloître des Malhurins pour en ordonner Tenrfr fiiftrement dam lesReinllTes de l'I.'- fous h'Repiî d$ Louiî XI F. Jp dans celle de Théologie. Voilà 1682U comment tout concourut à mainte- tenirt'AutofitéRoiale, & à réprimer les ehtref>rifes de la Cour de Rome. Mais k foudre tomba d'une ma- Proteftao» niére bi^h plus terrible fur les Pro- ^^^""''*' teftans du Roiaume ^ dont il y a long-tems que Je n'ai parlé , & dont j'eufle fouhaite d'épargner la trifte Cataftrophc à PHiftoire de Louïs XIV. s'il m'eût été permis de lafii- primer/ Prévenu par un implacable ClWgé, & croiant ftire un facrifice agréable à Dieu de les exterminer , il donna autant d'Edits qu'on lui en demanda pour un fî cruel deflein. On ne vouloit ni les laiflèr vivre ni les laiflêr mourir en repos. On ne les banniflbît pas feuleiiient des Hon« iicurs * 6c des pondes Charges , on leur empéchoit même l'exercice des pliis vils métiers, pour les réduire à la terrible néceflîté d'abjurer leur Croiance , ou de mourir de faim 9 & H ne leur i^eftoit que la conCplation de ' £ii^oir , -que tout leur malheur ne provenoit que de leur Religion. En- E^fit^ur tr© tofâs les Edîts rendus contre eux, E^faM de* ' îlân'en trouvèrent point de plus affi- î«?« "? ? gtant , que celui qui autoruoit les En- d*unc ne- j D 4 &QS ^^^^ So lËflùin ii France 9 1 6%x. fans à l'âge de fept ans de faire choix d'une Religion. (J*ctoit porter le deuil & le defèfpoir dans toutes les Famil* les , £c on (ait le funeîle fuccès qu*eut Ltdrîêt. Taftion d*Ënanuel, Roi dePortu- fuffs ^^qui g^l) qui avoit voulu ôter aux Juifs pSnB^iii'^* leurs En^s au dcflbus de l'âge de qua- veut''6^I torze ans. Plufîeurs de ces Pères oial- ks XMfaAt. heureux , pour arracher leurs Enfàns à cette violence , les jettéfent dans des puits, & s'y précipitèrent après «ix. C'eft Oforio, Evêque de Silva, & Hiftorien célèbre qui nous l'aprend, & oui fait ce jugement de l'avion du Koi Portugais : ^ue quoiqu'elk procédât (Tune bonne . intention , & qu'eik tendit à une bonne fin ^ elle tfé^ toit fondit ni en Loi ni en Religion j parce que Dieu demande des hommes un faaifice volontaire , 6f qu*il ne veut pas qu^ en force les Confàences. tet Frotef- J'ai de la peine à croire qu'un Roi î«î iST' a«ffi fagc & aufTi éclairé que Louïs opprcffioa XIV. eût été inftrilit des inconvé- «• ^^%^' niens que pouvoit produire faDécla* ration , femblables à ceux dont l'ac- tion du Roi Emanuel fut fuivic. Il ne le fut pas fans doute non plus 4cs iunefles fuites qui fè rencofitroient dans les autres Èdits, qu'exigèrent de fous h Règne de Louis XIF. %l de lui les Ennemis des Protcftans. i<î8r. Ces derniers au moins ne les impu- tent qu'à leurs Perfécutcurs, & non pas au Roi , periùadez, di(bient-ils y qu'il en étoit trompe , & qu'il croioit, agiflànt de bonne foi parunpurzêle, qu'il devoit leur accorder toutes ces Déclarations qu'ils febriquoient eux- mêmes. Ils iavolent (Ii paflion de rendre tout fon Roiaume Catholi- que 9 jufqu'à dire , qtfïl eût voulu qu^il lui en eût coûté un bras pour rapellér tous fes Sujets à VEglifi Romaine , & ils en abuioient. Ils lui firent croire Le cierge Su'ils ne prenoient que la voie de la bonu^»^* ouceur , la voie de Converfîon & b^oû * de Réunion , pour ramener les Pré- teifdus Réformez dans le fèin de TE- glife. S" étant imaginé^ dit TAuteur Catholique que j'ai fou vent cité ( i ), fue tout leur étoit poffibk , ils crurent pouvoir réellement convertir des milliers Je Huguenots enjix mois ^ par des voies endigues de la faintetéde notre Religion & de rbtêmanité. Pour y parvemr,Ic Clergé en Corp$ Areitiift» fur la fiii de l'année itffi. drcffa te SÎ2u'*^ Formulaire de fon Avertiffenant Pafto^ rat j qui fut publié dans tous les D f Tcia» (x) SMmmmiêU^^tUt^ ftO'jtt POUC zéiloîr \c$ detix KcU- gioai» Prftfoiiff envoies en 8 1 SRJlotre de France j Temples des Protcftans du Roiaume en .i68z. & en 1685,.. Cela fut ac- compagné d'un projet de Réiinioa entre ceux de l'Eglife Romaine & les Réformez, rédigé en fèize Articles. Je ne les rapôrterai point, tant parce qu'ils ne furent pas folemnellement aprouvez du Clergé , que parce que les Réformez craignirent que ce ne fût un piège qu'on leur dreflbit , & refuférent d'y îbufcrire. Ces voies ne réîiflîflant pas, on emploia celle des {pc^ndans, pour interdire les Exercices-, abattre les Temples, abymer les plus zélez de cette Religion , & leur ôter tous moiensdefuofifter. Les Déclarations du Roi & les Arrêts des Parleoaens .vinrent encore au fecours desConver- tifleurs, & enfin les Dragons furent cnvoiez dans les Provinces. , ' . . On commença en 168 1. par le Poitou, (^ en- peu d$ jours trente* neuf mille fer formes^ dit l'Auteur des Mémoires pour fcrvir à THiftoirc de Louis le Grand , fe convertirent à la Foi Catholique. Telle étoit reflSi- cace de la Miffion bottée , ou de la Dra* gonncrie, qui.agiffoitfoiis les ordres ,âp rimend^ M^Uac, qui n'acquit fous le ^gne^ de Louis XIK ^ pai$ dans Tcxcrçicç 4^ (a Charge uûe i(ï8':2;v auâl bplle réputation , qu^en acquît Pline 4^ . Mn fejn^lable emploi fou» l!Eaiper6ur . Traiafi ( i ) . , Dq Ppitou la perfécution paflà Dtni le dans le Langpedoc & le Dauphiné, &Tî?a?. & n'ëparana pî^s.la Pripcipguté d'O- p^»nê , «c rangi^» Des Provinces Méridionales FUndpaoté elle s'étendit dans Ips Septpntriona- it „ dé^^ '90 ISfime de Francej • l<ï8z. 5, déduites à rAflcmbléc de Cour- 9j trai« ,, Aîaii le Blocus fut levé le i.'d'Avril de l'année î6Sz. Noa content; de iVsrdrc qu'il cn- voiqit au Maréchal de Créqui ^ îi en- voia quérir le Marquis de Euentes, notiee''u Ambaflideur d'EffKignc, & lui dit, levée du ^c fuT^ Fav^qu'il avçtP. eu que ks rAmbaflk- ^^^^ allaient de/cendre en Hmiffie^ il dcur d'^ avfld Uenvêalu faire retirer JisIrMpei pagne; ^ devant Luxembourg y a finale Rm ^EjpagnefÎLt fecoutit P Empereur., Ce 'procédé parait net, (Ur toctt aiant été fuivi dé l'exécution par la levée du Blocus. Cependant les En- nemis du Roi , ^ pour obicuccir la rloire qui lui* en revient, attri- >uoient cette démarche à une caufe feien difFércnte. Ils prétendoieat que rEropcreur. & le Roî d'E/pâgne avoient fait .marcher leurs Troupes de concert, partie vers Stradwùrg , .&. partie vers CaTal : &. que lé Roi , inquiet ; de. Içur marche, & s^imagi- 4MM que pcut-Aîre ii&avoient quel- que icica?etb ièteîlîgehcc dans^csrPla- ces, fit lever le blocus dé Luxem- bourg pcrttr avoir des Troupes tou- tes préit» àleur6pofe. - Cette ter- t^tuc p8aiqu6:tiû.conv)c^: guère au •' f' Roi, fous h Regm dé L^uis XIV* pi I^oi, cju'on repréfcnte comme por- \6%i. tant lui-même la confternation par tout^ & il n'y a guért de vraifem-r blance à un conte fi ittal îmaginé* Car enfin que ^vinrent ces deux Ar- mée^ dont on prétend quo le Roi eut peur? Où parurent -elles, &; quels turent lès Camps qu'elles occupè- rent (0? D'ailleurs l'Empereur n'a- voit-il pas plus à craindre pow U Hongrie que pour Ltcxembourg , Sç Q'avoit-^il pé^ befoln de toutes £ea Forces coûtre^ les Turcs ? . ^ On ajoute, que leBlocus deLux^ cmbourg ne fiit levé qu'en ap^^nce : que les Troupes Françoifes demeu-^ rércnt . toujours aux envirojisi,. & '. qu'elles revinrent far la fin de 1685. * ./ . k bombarder , Se ,en fainr enfin, le Siège dans les formes au. mots dé Juin 1(^84. ct^ deux Expéditions aiant été précédées de celle du Ma- réchal d^Humîéres, qui prit .Cour* trai.Sc Dixmude pendant le mois de Novembre 1683. Nous^ parteroi^s de CC& Exploits en Içur ôrdie, ëc des raifons qu'eut le Rûi pour les «treprcûdrc. , : * * w ^ \l} L» Merewrt HoUdndais pêur rannte i^Sz. dit tftu U, i" çz IBJMre de France^ 16%%. Son aplication à tout ce qui poa- voit contribuer au Bien>Publîc & au maintien des Familles étoit toujours agiflânte. Il avoit (vx tout les yeux ouverts fur la Nobleflè , & il iavoit bien que c'étoit le plus ferme aput de la Monarchie : mais il (avoit auffi [u'cUe avoit befoin d'être afliftée, que pour la mettre en pouvoir de fervir la Patrie, il falloit que l'Etat prît foin de TEducation de (a Jeu- ndie, au moins s'il vouloit en tirer une Milice diftinguée, & en faire une Pépinière de Capitaines & de subiifle- Soldats intrépides. Il inftitua pour Acadëinjcf cct cffct des Académies de Gardes* MiSî"*?" Marine & de Cadets , où Its uns fiif- de Cftdctt. ' fcnt inilruits dans la Navigation & dans lar manière de bien combattre fur Mer , qu'ils apriflent à joindre à la connoii&nce des Aftres , de là Bouflble & des Cartes Marines , Ta- dreilC) l'exercice & la hardieflê qui font un bon Homme de Mer : & que ceux qui étoient deftinez- à fer* vtr fur Terre 9 euflent des Maîtres de Defletn» de Mathématiques ^ & de tout ce qu'il faut que lâche un Homme de Guerre pour devenir un bon Officier. Les Gardes - Marine I I v% fous U Règne de Louis XIV. p^ furent envolez dans les principaux i6%tl Ports de l'Océan & de la Méditerra- née, comme Breft & Toulon, où ctoit leur Académie : & les Cadets, dont on fit deux Compagnies, fu- rent mis dans la Citadelle de Tour- [ nai, & dans celle de Mets, où étoit la leur. C'étoit ià qu'ils étoient pla- cez ôc élevez aux dépens du Rof, afin qu'on enfeignât aux premiers la Science de la Marine, & aux autres les Fortifications Se tous les Exerci- ? ces Militaires. M^is il falloit que Les siêyei f tous ces Elèves fuflent Gcntilshom- tltoL mes, & on ne les recevoit qu'après nubom^ * qu'ils avoient juftifié leur Nobleffe. [* Ç'cft ainfi qu^Augufte diftingua les ^ Fils des Patriciens, qui étoient le^ ! premiers Nobles de Rome, des au- ^ très Citoiens dans les Emplois Mili- { taires, leur permettant d'être Tri^ > buns des Légions ou Colonels dé la i Cavalerie Romaine dès la première \ Campagne , ce que les autres ne pou- voient obtenir que par degrez: fie pour les foire refpeâer dans l'Armée, \ il leur accorda le JPrivilége de pren- \ dre la Robe Virile & le Latus Cla^ I fpus ( I ) dès l'âge de dix-fept ahs^ I afin f l) lAiries hudgt àâ fÊimrfrê ém At %^ //f$ mes. :îr4 " Hifimre de France j liSSz. afin d'avoir l'entrée au Sénat. Louïs le Graivd prit une autre méthode, £lus capabfe de former la jeune No- iede de fon Rôiaume au fervice de TEtat, & à la véritable profeffion des Armesi Ce que faifoit Augufte n'étoit bon que pour enfler Torgueil des jeunes Patriciens , fâni ks ren- dre plus habiles : les (oins que pre- noitleRoi des jeunes Gentilshommes de fon Rôiaume lès inftruifoietit Se les difciplinoient) £c ils aprehoient f à fkife leurs Charges avant que de ' les exercer. . Kaiffimec Là Daillàiice dû Duc ^ Bourgo- ^ourgS^nlr! S^^ ^ vifatau fflondele*. d*Aout, combla la Cour de jpie. Louïs le Grand vit avec plaifir la perpé- tuité de fa Famille, & raffermie- fèment du Trône en la perfonne de foiî Petit-Fils , St tout le Roiaumc en conçut dfe grandes efpérances. Le Roi, qui fouhaita qu*i! portât fon nom , qui étoit aum celui du Dauphin fon Père , voulut encore lui Dimkt dontier le furhom de Duc de Bour^ ^tnfYt 11 ^^«^5 fi illuftrè par fes deux Roiau* Bowfiogne. tez, dont la première firtit Tan f 54. en la perfonne de Gondcmar, après avoir duré quatre vingt-dix ans , Se fut fous k J^egm di Louis XIT. pf ftt réunie à cejle de France: &la i6Bu féconde fut çteintie J-^n 733. par Charles Martel. La Bourgogne ne ; fut pas mojns illudre . par fes deux ' Ducncz, dont le premier aura trois < cents trente ans 9 ôc finit en la per- fonne de fbn douziénue: Duc . nom» me Philippe , qpi mourut Ton 1 3 3 1 . & par , fa mort le Duch^ revint à la f Couronne, fôit par la Parenté qu'a-' \ voit je Roi avec le Duc, foit à Droit ! de Reverfion de ce Fief mafculin à f la Monarchie. La féconde- Branche \ àcs Ducs de Bourgogne commença en Philippe' le Harqi, à qui (à valieur I à k Bataille de Poitiers mérita ce ; furiiom , & lui acquit peut-être en- core dans la fuite le Duché de Bour- gogne, que le Roi Jean fon Po-c, au retour de fa prjfon d'Angleterre, détacha de la Couronne à laquelle il Tavoit rétini, pour Iç hii donner • J'an 1 363. Il finit encotne une foi? ' en la pcrfonne de Charles le Hatdi , tué à la Bataille qui fe donna devant Nanci donc il fî^ifpit le.Siég^, Tan 1477. & n'ajant laiflcou'une'Fillcy qui tranfporta iès gr^n^.^ Ëtats à U Mai(bn d'Autriche , par fou MgriagQ ^vec rjËmpereur MaximiUen. Mais ptf Hiftoire de France ^ t682. k Roi Louis X I. fe ikifît de la Bour- fogne^ n'aiant laifle cjue la Franche- 4omté à cette Héritière & à fes DefeendanS) far qui Louis X I V. en fit la Conquête qui lui fut cédée par k Traité de Nimegue. C*eft pour- quoi le Roi d'£ipagne , qui ju(que-là avoit: pris dans ît% Titres, celui de Duc de Bourgogne, s^obligea de ne le plus prendre , fur la requiiition qu'en fit la Cour de France , comme je Tai raporté ( i ) , fe contentant d'en retenir l'Ordre de la Toifbn d^or inftitué par Philippe le Bon, éc dont les Rois d'Espagne tiennent à honneur d'être les Cheft. Ainfi par k Réiinion de la Franche - Comté au Duché , toute la Bourgogne eft retournée de nouveau à la Couronne , dont elle eft un des plus nobles Se des plus anciens Apanages, & le Roi ne pou voit donner un fumom plus convenable àfon Petît-Filsj qu'il rc- ^rdoit comme foù Héritier Pré- iômptif. Mais que les efpérances humaines font mal aflurées ! Il s'eft vu ravir par la mort ce Jeune Prin- ce, à qui il croioit lai^r la Cou- ronne. Les fous le Règne de hauts XI F. s)j Les Corfaires d'Alger rfctoient pas ifiSz.' moins fâcheux que ceux de Tripo- LeM«q„î, Il ( I ; , & ne déioloient pas moins le P" Ç?»!"' Commerce de la Méditerranée & de i^S* ' l'Océan , où ils venoient aufli fîire des Courfes. Ils en furent punis de même : Se le Marquis Du Quefne fut envoie bombarder Alger , com- ! me il avoit bombardé Tripoli. Il ! parut avec fon Efcadre devant la I Ville le }Q. d'Août, & y fitjctter 1 une fi grande quantité de Bombes," I qu'elles ruinèrent beaucoup de mai- i fons, renvcrférent une grande partiç I de la Mofquée , & remplirent les rues de fangôc de carnage. Le mau- 1 vais tems l'obligea de fe retirer : mais nous l'y verrons revenir l'année fui- 1 vante, y porter tout de nouveau la terreur & la défolation, & contrain- dre ces Ennemis de la Chrétienté & du genre humain à mettre en liberté les malheureux qui tombent entre leurs mains, & dont ils font des Elclaves. Pendant que l'Amiral François (z) chafibit ainff les Corfaircs d'un Etat, qui eft dans la dépendance de l'Em- Tome F. E pire (i) Viia. U Httil i» tmê ExfUiiùn Jtiu U M$niir*'lM- Ituuhh Qâ'on reftituât le refte des Efcla- ,, ves François, & en (êcond lieu, 3, tous les cflFets qu'on avoir pris à la ♦ Nation.,, Le Dey Baba Haflan n'ofa accorder ces Conditions, fur tout la dernière de peur d'irriter le Peuple, qu'il n'en eût conféré avec Mezzo- IVlorto, qui lui fut renvoie pour ce- la, & on rcnvoia en (a place l'Ingè- Lfl perfidk nieur Des Combes. Mezzo-Morto Mox^o fau étant arrivé, fc rendit fur la Place où lompie il étqit laSoldatefque, avec qui s'étant MoftT""', niisfà boire du Caffé, il dit que Baba Hafian ne, méritoit pas qu'il régnât fur eux : qu'il avoit affronté leur Patrie en reftituant les Ëfclaves , & qu'ils auroient encore la honte de voir qu'on lie leur reftitueroit pas les leurs. Ainfî Baba Haflan , croiant apaifer la multitude, & garentir h vie parl'entremife deMezzo-Morto, fut immolé à la fureur de fes gçns^^ar le difcours féditieux de ce Tiaître, à qui toute la Soldatefque aplaudit. itfaitnflkP Us réfolurent fur le champ d'aflàffi- ^^. ^* - ûcr leur Chef & leur Roi ou leur De- fous le Règne de Louis XI y. lOf & fur les dix heures du foir, com- I(J8^. nie il venoit de faire la Ronde, huit ] d'entre eux Tenvironnérent , dont ' ' quatre lui tirèrent tjuatre coups de Moulquet , oui le couchèrent fur le : carreau, Se les quatre autres fejet» tant fur lui achevèrent de le mafla- crer. Mczzo-Morto profita de (on crime, aiant é^é auffitôt proclamé Dey en fa place. Il voulut mériter cette élévation en rompant la Capî- iieft^uta tulation , & en faifant arborer le Pa- rî£f"îcs*' Villon rouge , pour marque qu'il ne conditions 1 • • 5 Tfc • - ^T >^ de la Paix. vouloit pomt de Paix. La GueiTC recommença donc plus furieufe qu*au- paravent, & dura depuis le zi. de Juillet jufqu'à la fin du mois d^ Aoûê. Je ne raportcrai point le carnage 2ui fc fit de part & d'autre par le Janôn, par les Bombes, & parles Mortiers : le récit en feroit hor* reur. Je me bornerai à deux Aétions les plus remarquables de toutes, l'une •par (a cruauté , & l'autre par la gé- nérofîté d'un Capitaine Turc , qui tf ôaverôit à peine dans l'Hiftoire un exemple de vertu fi héroïque. Les Algériens enragez de fe voir abimez par les Bombes des Exançois,' en vin-» rem à cet excès d'inhumanité de jet- E f .ter Ilfait mct- ite le Con* Inl-tout vi- vant dans fin Moitiei» le le fait tirer au lieu de Boulet. Gënércnle Aftion 4*uii Turc. tMi Qnçfiic revient avec les Efclaves 4clivjrcx. iù6 Hiftoire de France ^ ter le Conliil le Vacher tout rivant dans un de leurs Mortiers, Se de le tirer au lieu de Boulet. Ils en euf- fcnt fait autant de Choifcul, Capi- taine François 9 qu'ils avoient ait prifonnier, fans le généreux Capi- taine Turc qui s'y ppofk. Par trois fois il l'arracha d'entre les mains de ces Bourreaux , & mit autant de fois fa vie en danger pour le fauver. Il fit plus, & c'éft où l'Héroïfme pa- rut avec éclat. Ne pouvant les em- pêcher de le lier à la bouche du Ca- non, il voulut y être lié avec lui. Ce Speftacle les attendrit , ou leur donna une admiration, qui ne leur permit pas d'achever leur crime en mettant le feu au Canon: & (bit qu'une générofité fi extraordinaire les eût charmez, foit qu'ils vouluf- fent épargner leur Compatriote , ils les fauvérent tous deux. Cependant la Saifon fe paflbit de tenir à l'ancre fur cette Rade , ou les Navires ne font point en fureté, dès que le mois d'Août eft fini, à caufe des mauvais Vents qui y régnent* Ce fut donc une néceflîté à l'Amiral François (i) de mettre à la voile , pour retourner en France , ou il arriva fur la fin de (\\ H n*ifh qut Lrtmtmuà'GhéraU Sep« fom le Règne de Louis Xtt^. tôf Septembre avec les cinq cents qua- itfSfjî. rante-fix Chrétiens qu'il avoit tirez de . Teiclavage, & après avoir rempli h Ville de meurtre, de débris & de ter- reur, dont rimage fit une fi forte iîQ- prefiion fiir ces Barbares, qu'ils en- voiérent Tannée fiiivante des AmbaC- fadeurs à Paris demander la Paix. .. Les Négociations de celle qu'on traitoit à Courtrai avoicnt été rom- pues , comme je l'ai dit : mais on es traita en divers autres lieux pendant les amiées i68r. & 1^83, Les Hol- landois emploioient tout leur crédit auprès du Roi de la Grande Bre- tagne, pour l'engager à (e rendre Mé*- diateur. On tint des Diettes à Franc- fort & depuis à Ratisbonne pour tra- vailler à un accommodement avec la France : & pour le faciliter le Roi * avoit dès le mois d'Avril 1 68 i. levé le Blocus de Luxembourg, Se accordé une Sufpenfion d'Armes qui fut pro- longée jufqu'à la fin du mois d'Août 1685. Cependant toute Tannée fe Tome confuma en de vaines Délibéra- \tçk^J% rions (0, & ne finit que par de nou- vaines Né- veUcs hoftiUtez. «"'"''"^ E 6 Cit- (i) Vêtit, le MercHft HêliantUist qui' tn gttfi^tii tmê £» io8 Hiftoire de France ^ 1683. Citters & VanBeunîngen, Ambaf- fadeurs des Etats Généraux , prrf- d-A^^îf- foîcnt le Roi de la Grande Bretagnp tcrrS^cfufe d'accepter la Médiation ; mais il la diiteuif*^ refufa ,/>r/w/^»/ bien , difoit-il , qu'elle ferait inutile , ofFenfé d'ailleurs de ce qu'on avoit refufé fon Arbitrage : & quand l'Empereur & le Roi Catho- lique y donnèrent enfin les mains, les chofes fe trouvèrent dans une telle confufion , qu'il n'en étoit plus tems. Il fallut donc laifler aller le cours des Diettes. J-'Ambai: L'Elcârcur de Brandebourg, ré- vzuktm concilié avec la France ( i ), agit de bour'**à***" ^^^ ^^^^ P^^ l'entremife du Comte vi"nnc!foi- dc Swcrin , fon Ambafladeur à la iemcnr'^ Cour dc Vienne, pour obliger l'Em- i*Empcrcur pcr^ur d'cntcndrc à la Paix , 8rd'é- \ la Paix, ^^jj.^ N j-çj Plénipotentiaires à-Ratif- bonne d'en hâtcrlaconclufion. Mais on voit par laRéponfe de SaMajefté Impériale à cet Ambafladeur du 18. de Mars 1685. qu'il n'y avoit pas moien de faire aprocher les Parties. L' Ambafladeur avoit repréfenté, 5, Que pour procurer le repos & la 5, fureté de l'Empire & de toute „ l'Europe, il falloit en prévenir les j> mal- (0 YêUx, H 2ùrmn HtOôMs dn€9$^ fous le Règne de Louis XI F. ïost '5, malheurs, & détourner les périls itfSj*' ,, pendans fur la tête, par Taccep- ), tation de la Paix que préfentoit la ,, France , dont les Articles pour- 9, roicnt être fi clairs & fi précis 9) qu|il n'y auroit à Tavenir plus d'é- 99 quivoque ni de matière de con- 5, teftation. „ La Réponfe de l'Em- pereur fut, „ Qu'on ne pouvoit 3, abandonner le Domaine de TEm- „ pire en Italie, les Terres & Pla- 9, ces du Cercle de la Bourgo- 35 gnc ( I ) , la Principauté de Lor* 3, raine & plufîeurs autres, fans^cau- 3, fer du dommage à l'Empire, & le 5, mettre en danger d'être infefté 5, dansfes propres entrailles : Qu'une „ Paix à ce prix ne pouvoit être |ue vaine , inconftante & abu- ive, & traîner après foi une fuite 3, plutôt qu'une fin delà Guerre, & „ une tranflation des Armes Fran- „ çoifcs des Païs-Bas dans l'Em- „ pire. „ w q 3J h Quatre mois s'écoulèrent cepen- riaîntetde qu'on vît aucun fucces de af Ta^îé**" la Diettc de Ratisbonne. Les Plé- teut^dcr' dant, fans qu' nipotentiaires travailloient avec la ^^*"*^ même lenteur & la même tranquîl- E 7 lité, (î) CtQnticêmirmmiluPâgi^BêsérUFumbfCMiié. 1 10 ISftoire de Prance^ 1(583. lité, que fi la France eût été oMigéc d'attendre leur commodité , & qu'elle ^ n'eût pas fixé un terme, au de là du- quel il n'y avoit plus d'accommode- ment à efpérer : ou comme fi le Turc n'eut pas menacé Vienne d'une pro- chaine Invafion. Il étoit pourtant déjà aux Portes, & en vint former le Siège le 8. de Juillet , quatre jours après le Décret de la Commiffion Impériale du 4. du mois à la Dictte de Ratisbonne. L'Empereur s'y plaint, „ Que la Négociation de „ la Paix avec la France n'aiç pu être „ traitée avec fiiccès à Francfort; „ Que depuis fa tranflation à Ratîs- „ bonne on y ait fi peu avancé ^ 9) qu'on ne lui ait pas encore adrefle ), le moindre réfultat de l'Empire^ „ pour lui aprendre de quelle ma- „ niére on pourroit parvenir au but 3> qu'on fe propofe.,. Il entre en- fuite dans les remontrances qu'il fouhaite qu'on fafle au Plénipoten- tiaire de la France. Ce font des plaintes de tout ce qu'a fait cette Couronne depuis l'année 168 1. foit par les voies de la juftice, foit par . celles des Armes pour fe mettre ent poflcffion des Terres & des Places , fur fous Iç Règne de Lou'is XIV. 1 1 1 fur les quelles , dit rEmpcreur, k i68jJ Traité de Munfier ne lui donne aucun Droite pas plus fur Strasbourg^ que fur les Faffaux des trois Evicbez ( i ). Énïuite de ces Plaintes il donne le l* pian fut plan fur lequel il offre de traiter de if^"/dc la Paix y tant en fon nom , qu'au î^^p^^^^ nom de TErapire dont il eft le Chef. * ^^ C'eft premièrement 5 ^^ Qu'en cas ,9 que la France veuille faire la refti- ,) tution de ce qu'elle a occupé, on 9, le montrera fort traitable pour les ,9 dommages prefque irréparables ,9 que l'Empire a fouflPert de fes 9, vexations. 99 En fécond -lieu, 99 Qu'on conviendra dans un tems 99 limité d'un Arbitrage , pour déci- ,9 der fuivant le Traité de Weft- 99 phaïie des points qui fouffrent dcf 99 la difficulté 99: &entroi{Iémelieu9 99 Si la France refufe la voie d'Ar- 99 bitrage9 on veut bien entrer ca 9, Négociation avec elle 9 & env 99 ploier tous les moiens pratiquez 99 par les Princes Chrétiens pour en 99 venir à une conclufîon 9 par où 99 la Paix de la Chrétienté fût main- 99 tenue 9 & la bonne correfpon- 19 dance & amitié afièrmie avec la M Cou- Ci) Mai, VM & Verdun . I i 112 Hijloîre de France^ lijSj, „ Couronne de France. „ . CeMé-^ moire fut délivré par î'Evéque ôc Prince d'Aichftadt : & le Comte de Crécy, AmbafTadeur du Roi Très- Chretien, y fit fa réponfc ie z6. de Juillet ( I ). iiéponfede II commence par^dire, ,9 Qu'il deuTdu *' 55 s'étonne , que les Miniftres de Roi, qui ^ l'Empcreur aient voulu, paf un ^Aiiicia. 95 Ecrit auffi éloigné de Taccommo* ,9 dément que Te» celui-là, révoquer ^, en difpute tout ce qui a été dé- „ battu 8c réfolu au Traité de Ni- 9^, megue , & dire qu'ils croiroient ,9 faire grâce à Sa Majefté de ne pré- ,,' tendre point de dédommagement, ,9 pourvu qu'elle voulût fe dépouil- 9, 1er de tout ce qu'elle poflede en 99 conféquence des Traitez de Weft- 99 phalie & de Nimegue. C'efl 99 montrer ouvertement le defleia 99 qu'ils ont de rallumer une nouvelle 99 Guerre dans l'Empire 9 au lieu 9, d'en réunir les Forces contre les 99 Infidelles.99 Le* plaîfl- Il fè plaint enfui te „ De ce que la tes Que nut ^-y *■» r • % / i le Roi des 99 Cour Impériale 9 gouvernée par le KToS 55 Confeil des Efpagnols , a mieux ai- 55 intentions de la Cou dcVicuAC de la Cous . 9, me^ (i) at à0Ut Piéra fim fâftffUt àmt k Mtnm MImê^, dMiéiCmÊm UlK fous le Règne de Louis XI F. nj 5, mé, pour fatisfàire à leur opiniâtre-; lôSj* „ t é , laifler une partie de fes Troupes „ dans l'Empire, & abandonneriez ,j foin de fes Frontières du côté des. 9, Turcs, quefe déporter du dcfleia „ qu'elle âvoit formé de déclarer la> ,, Guerre à Sa Majefté Très-Chré- 5, tienne. Que dans une telle réfo- „ lution , cette Cour a fait plus de . 5, dépenfé en Négociations auprès „ de tous les Princes de l'Europe^ „ pour les engager avec elle contre ,, la France, qu'elle n'en a fait en „ préparatifs pour mettre (es Ar- „ mées & fes Places en état de dé- „ fenfc contre le Turc : Qu'elle „ penfe moins à lui réfîftcr, qu^àen- „ acheter une Paix honteufe pour „ faire la ^Guerre à la France : w Qu'ainfî le Roi Très-Chrétien, 5, qui a des preuves convainquantes „ de la mauvaife intention des Mi- ^ niflres Impériaux , manqueroit à , ^, toutes les règles de la prudence ' „ contre ce qu'il doit à fes Alliez & „ à fà propre Couronne , s'il entroit „ en aucun engagement avec l'Em- „ pereur, (emblable à celui qu*on lui „ propofe. Il déclare au contraire , 91 qu*il veut demeureren la liberté w où ï 1 4 SSJioire de France , 1685. 55 où il cft de prendre les mefures ,9 qui s'accorderont le plus avec la 9) juftice de Ton Droit, Se avec les 9, Traitez qu'il a faits avec Tes Alliez. y^ Néanmoins pour témoigner la fin* ^ ,, cére intention qu'il a d'aflurer le 59 repos de l'Europe, il veut bien iiof&eniie „ convenir d'une Trêve de trente ucMc wif. w ^^ ) pendant laquelle on aura le yy tems de terminer a l'amiable tou- ^ tes les conteftations qui font entre „ les Parties intérefiees, & d'en^ y^ venir à un accommodement défi- ,, nitif. MaisSaMajefléfouhaitcde j^ favoir fi la Trêve qu'elle propofe ^ fera acceptée par l'Empereur & par 99 les Etats de l'Empire , & en cas que ,, ^acceptation n'en foit faite dans le ,5 mois d'Août , Sa Majeflé prétend 91 n^être plus liée, ni (es Armes fufpen-- ,9 dues i proteftant que tous les mauxy 99 dont la Chrétienté pourra être af<- 99 âillie9 ne doivent s'imputer qu'à 99 ceux qui refufcnt encore des onres 99 fi avantageufes à l'Empire. 99 Dkenfeii- Cette offre de la France d'une \Ss^u, Trêve de trente ans fembloit fupor- contieu table à quelques Etats de l'Em- pu-e (1)9 qui jugeoient que par la le (l) F#M% lêMeMÊft HiUândmsfw Pâimh X68s, V foui le Règne de Louis XI F. 1 1 f le repos & la Paix y feroient con- 1685. fervez, au lieu qu'on ne pourroitles obtenir par les Armes. D'autres te- noient un milieu. Ils aprouvoient la Trêve, ne croiant pas qu'il fût poflible autrement de le garentir de l'Invafîon du Turc: mais ils nepou- voient blâmer l'Empereur, de répé- ter les Païs dont la France s'étoit emparée au préjudice des Traitez, poun'U que cette répétition fe fît par les voies de la Négociation. Il y en eut enfin qui jugèrent l'offre de la France fort préjudiciable à l'Em- pire, & qu'en acteptant la Trêve, on donneroit le moien à la France, non feulement de s'affermir dans fes Conquêtes, mais encore de pouiTer {es prétentions plus loin. La plû* part des Députez des Ëleâeurs étoient d'avis qu'on acceptât la Trêve : mais La Tiirc les Députez des Princes opinoient twt^\iu^ qu'il falloit auparavant traiter dé la , manière qu'elle fe feroit , & du tems qu'elle devoit durer* Cette contes- tation ne fervit qu'à aigrir les efprits, fans qu'on pût convenir de rien. L'Àmbafladeur du Roi Trcs-Chré- tien en eut du chagrin, & l'Empe- reur envola le Comte de Windisgrats à i 1 1(5 Hiftoire de France j ' 1 683 . à Ratisbonne pour avancer la Négo- ciation: mais elle fut accrochée pen- dant toute Tannée, par le refus que fi- rent les Députez des Elcâeurs de lui donner le rang d'Excellence ( i )• Voilà comme de vaincs formalitcz empêchoient le fuccès des plus gran- des afFaires, & comment Tambition des Particuliers faifoit obflacle au Salut Public. Le Duc de Lorraine , qui n^étoit pas content de ce qui avoit été fti- pulé pour lui au Traité de Nime- Çu^'î'iouhaitoit qu'on prît foin defes intérêts à la Diette de Ratisbonne : Bial& les difficultez qui fe trouvèrent lur Tacceptation de la Trêve, empê- chèrent que Tafïaire de ce Duc ne fût œife fur le tapis. Volage da II feroit tems de paflèr au Siège de Bourgogne Vieuttc : mais il taut voir aupara- êc CA iJft- vant le voiage de la Cour de France ^ en Bourgogne & en Allkce, moins peut-être pour y donner du divertif- tement aux Dames qui étoient de la panie, que pour y faire la Revûë des Troupes. Quoi qu'il en Toit, le Roi & la Reine, accompagnez de Monjieur & de Madana , partirent de Ver* (1} Y$in, U Mtratrt HêBàndêis pêtêr Céanit i6S|. fous le Règne de LbuîsXIV. 1 17 Ver&illes le z6. de Mai & vinrent 1583, coucher à Corbeil. Le Dauphin ne Î>artit que le 4. de Juin, & joignit a Cour le 6. à Dijon. • Elle en par- , tit le 7. pour Bcllegarde, où fe fit r Exercice des Troupes qui ^y étoient rendues pour y pafler en Revûë. Le Roi avec toute fâ Suite en partit le If . & fe rendit le 16. a Befançon. Sa Majefté y fit la Revûë de la Garni- fon, & en partit le ip. après avoir vifité les Fortifications ôc là Cita- delle* Elle arriva le 14. à Colmar, d'oii elle alla 1& z6. à Strasbourg, ii vicre ict Elle y arriva à onze heuresdu matin, ^Tstrir* yifita la Citadelle, le Fort de Kell bourg. & les ^utre^ Ouvrages^ Sa Majefté Çit auili voir le Campement de fes Troupes auprès de Mplsheim (i), où elle donna Audience à divers Dé- putez des Princes d'Allemagne qui vinrent la complimenter. Elle par- tit de Molsheim le zp. & vint le }0r à Bouquemont voir un autre Campe- ment à une lieuë de là de vingt-huit Bataillons 8c d'une très belle Cava- lerie, fous le Commandement dir Pue de Villeroy. On donna le f . de Juillet à Bouquemont le divertifTe- ment 168^. II vifîte les auties Pla- ces. Son xetonz à Vcifail- les» Maladie de la Heine. Sa moxt. 118 Hijioire de France , ment d'un Combat qui fc fît à l'atta- que 4'un Fort qu'on avoit conftruit exprès à cette fin. Le 7. la Cour pafla au travers d'un Campement de huit Bataillons auprès de Saar- Louïs, dont le Roi vifîta les Tra- vaux. Sa Majefté & toute fa Cour partirent de là pour Mets , d'où , prenant leur chemin par Verdun & par Ste. Ménehout, elles arrivèrent le If. du mois à Châlons, & le 20. à Verfailles. Mais qu'il y a peu de certitude dans les chofes humaines ^ & peu de ^diftance de la joie & des plaifirs au deuil & à la trifteffe ! A peine leurs Majeftez étoient elles de retour d'un voiagç de divertiflcment , que >a Reine tomba malade le z6. de Juil- let^ & fa maladie la coucha le 30. dans le tombeau , fans qu'il fût pof- Cble aux Médecins de la fauver. Son corps aiant été ouvert ^ on y trouva une apoftume , qui s'étant crevée lui fufFoqua le cœur : deforte que tous les remèdes avoient été inutiles. On a pourtant dit que l'ignorance flcs Médecins l'avoit tuée, & que fi au lieu de la faigner , comme ils firent , ils euflcnt laiffé agir la nature , elle eût \ fins U Règne de Louis XI F. iip eût poufle au dehors le venin que la 1 68 3^. (àignée fit rentrer au dedans , 8c qui rétoufFa. Son cœur & fcs entrailles sa Pompç furent embaumez , & portez au Val ^^^"^^^ de Grâce : mais fon corps fut con- duit à St. Denis pour y être enterré avec les folemnitez qui fê pratiquent dans ces grandes & triftes Cérémo- nies. Le Chariot où étoit le Corp^ de la Reine étoit précédé des Suiflcs de fa Garde , &: quatre de fes Aumô- niers tenoient les quatre coins du Poê- le ) les Gardes à\x Corps & les Gen- . darmes de la Garde du Roi fuivoient , & cette Pompe Funèbre étoit fermée Sar le Cortège des Carofles du Corps es Princefles du Sang , efcortez d'un grand nombre de Pages & de Valets de pied qui portoient des Flambeaux de Cire blanche. Tout le Roiaume regreta cette La douieu ^ mort, & fe plaignit d'avoir perdu la ^" ^°*' meilleure Reine du monde. Le Roi en fut plus affligé que pcrfonne. D'abord qu'on avoit vu la Reine en danger on l'en avoit averti , & il s'é^ toit rendu dans fa Chambre, s'étoit jette fur fon lit les larmes aux yeux , & lui avoit parlé Efpagnol : mais les yeux de la Reine agonifante étant déjà 1683. Koi ponx Mademoi* fclle de 1 20 ISfioire de France^ déjà tournez à la mort, elle rendit refprit entre les bras du Roi fon Epoux làns lui pouvoir répondre. On arracha d'auprès d'elle ce Prince quis'abandonnoicàfa douleur 9 Sc on lui entendit proférer ces paroles gu*on a recueillies, & qui méritent a'êtrc confervées : J^'iV perdoit en h per^ fonne de la Reine une femme admira- ble^ (^ qui ne lui avoit point donné d'autre chagrin que celui qu'il recevoir de fa mort. C*eft ici que je place Télévatioa de la Marquife de Maintenon, qui avoit quelques années auparavant lu- planté la Marquifede Montefpan ( i ) , mais qui , tant que la Reine vécut , ne s'emprefla point de paroîtrc à la Cour (2) . Il y avoit long-tcms que le Roi ne fentoit plus pour la Marquife de Montefpan qu'un amour ufé , qui s'éteignoit tous les jours, & le Com- te de Touloufe , qui vint au monde le 6. de Juin 1678. en fut le dernier fruit. Bientôt après parut à la Cour (3) une jeune Beauté, connue (bus le nom de Mademoifelle de Fon^ tange^ dont les yeux allumèrent dans le . (x) Vêîi^ti'iUfMspi^. %$• h) V»itx, bs ^Ammn d-Jtpu «r««, ér Us 2ih»9tfu dm M,D.L^F^ (1} En xtflo, fous le Règne àe Lotih XIJ^. il I le cœur du Rdi un feu, que ceux de 1683. la Marquife de Montefpan ceflbicnt d'animer. Elle s'en aperçut, & ne put cacher fa jaloufîe qui alla iuf* qu'à la fureur^ & même jufqu'au crime, s'il cffi vjrai, comme on Ten ibupçonna, que la mort de fa jeune Rivale fûtcaufée parle poifon qu'elle lui fit donner. Ce qu'il y a de cer- tain, c'eft que fcs empor.emens en la préfence du Roi la firent bannir de la Cour ( I ). Le Roi lui afiigna La Mafc pourtant une penfion de mille pifto- româ?^ ks par mois, dont elle a joui jufqu a éiôîgnee.^ (a mort ( i ). Ce ne fut pas de quoi **«**c»*« conibler fon ambition : mais elle fut juftement punie de la pailîon crimi- nelle qu'elle avoir allumée dans le cœur du Roi, & du double adul- tère, où ellel'avoit engage avec elle. Je ne parle point des c!.nfans nez d'un commerce fi fcandaleux, fruits innocens quant à eux , mais qui ne rendent pas l'innocence aux Parens * qui leur ont donné la naiflance. Alors on vit s'établir fur fes ruines Politique la Marquife de Mgintenon, qu'elle JeTCiî. avoit regardée comme une perfonne ?"»?« ^ Tarn r. F ^ à ^:^'^' {j) fjt Mtrmu Hiflonifaê ir TêUtitpu dit qu^elU nt i*m. retint um k fnh ^t^*m 169U (») Eiit mHtm m 1707* t tiz Hijloire de France^ 1^3. à fon fervice, & de Gouvernante xies Enfans qu^elle avoit eus du Roi , s'élever jufqu'à gouverner le Roi lui- ^ même par fon habileté & par fa dou- ceur, & en lui infpirant des fênti- mens de Dévotion. C'eftainfîx^u'elle l'emporta fur toutes les Mai trèfles ' qui ne s'étoient étudiées qu'à lui donner de Tamour , & fur les Favo- ris qui n'avoient penfé qu'à flatter fon ambition : fur Louvois lui-même , à ui elle fît {êntif & fupériorité. Elle encore plus fentir fâ toute-puif- Ennemie fance aux Proteftans : au moins ils s'en plaignérent amèrement , & la re- gardèrent comme liée avec les Jéfuï- tes pour les opprimer. Je ne dis rien de fa naiflance, ifluë de la Mai- (bn d'Aubigné) (1 célèbre parmi les Proteftans dont elle fut ennemie, pi de fon mariage avec Scaron (i) ^ non {>lus que de celui qu'oii foupçonna e Roi d^avoir coi^traâré avec elle, & qui n'eft guère vraifemblable. Il eft pourtant vrai qu^elle n'eut pas moins de pouvoir fur fon çfprit, queLivie en avoit eu fur celui d'Au- gufte. ^ La mort de la Reine fut fuivie cinq (0 yûiKfmrem&fmf:'mHkiUbÊÊim4BU^D^L^f% 4es Piotci^ tans. L fiusîe Règne deLomXIF. itj cinq femaines après de celle du Con- i6%^* trplleur - Général Colbert, qui dé- Moit de îcéda le 6. de Septembre. Il avoit coibat, utilement fervi le Roi dans le foin ^ qu'il avoit pris des Finances, aufli bien que dans celui qu'il avoit eu du Commerce & des Maiïufaâures (i), son âogq qu'on peut nommer tesfources des Fi' itames^ comme on nomme ces der- ' niéres , les nerfs (^ la hafe de F Etat. Quoi qu'élevé pour les Finances, il sonapUct> aimoit les Sciences 8c les Beaux Arts, ^'^ & en procuroit Tavançement, com- me nous l'avons vu par les Etàblifle- mens des diver{ês Académies érigées ibus ion Mînifiére. Je ne parle point des richefles immenfes qu'il lama à sm dcheP là Famille , de fes grandes Terres , ^"' de (es fuperbes Mîiilons qui étoient autant de Palais , & de l'opulence de fes Meubles, doilt l'Inventaire mon« toit à plus de fîx cents mille écus : magnifiques Monumens de fa fortune, ^p:- ou plutôt de la libéralité du Roi , qui ■ '•' voulut bien récompenfer fifplendide- ment les fervices de cet infatigable Miniflre. Le Peuple, rarement équi- table dans (es jugemens, trouva trop^ de dureté dans fbn Miniftére, qu'il F z re-. (0 r9i0t,UVké$f.JUf$^Mm^ À 1 14 Hiftvire de France ^ IdS 3 • rcgréta cependant dans kfuite, Au{^ fi né peut-on s'empêcher de recon" noître que TEtat , les Lettres , & les Arts lui font obligez. Je ne dis rien de fa Famille qu^il laifla afTez nom- breufê & ailèz florifTante , mais dont il ne refle que les Defcendans du Marquis de Ségnelai. La Branche Collatérale (i) foutient la dignité de k M^ifon. 5î^e de II eft tems devoir le Siège de Vien- ^**""^ ne, pendant lequel le Roi arrêta le progrès de fes Armes. On débi- toit cependant, parmi les Ëipagnols BraitsBius, & les Impériaux ,, Que la Fran* w "^«r 9J ce avoit foUicité le Roi de Polo- ,9 gne d'entreprendre la Conquête ,, de fa Siléfie, où il netrouveroit >9 pas grande réfiflance dès le moment ,, que les Turcs feroientdefcendus en „ Hongrie, & qu'irritée de ce que „ ce Prince, renifant d'écouter une „ telle jpropofition , avoit mieux ai- 9, mé fc joindre avec l'Empereur -,, contre les Turcs, elle avoit fait 9, des Cabales en PoWne pour le „ détrôner .-^ Que Morftein , Grand- „ Treforier du Roiaume, en étoit 9, le Chef, & qu'il s'étoit fauve en „ Frwçe fous îe. Règne de Louis XI F. i tf ,, France pour mettre fa tête à cou- 1683. 99 vert. Que le Roi de^Pologne fut 9> periuadé de iâ perfidie par des 99 Lettres qui furent interceptées, & 99 que le Duc de Vitri , Ambaya* 99 deur François à Varfovie , fo- 9, mentoit la Confpiration (1)99 De tout cela néanmoins on n'a pro- duit aucune preuve, &: la retraite du Grand-Treforier en France n'en efl pas une fuffifante, ni de la Con* ipiration , ni . des prétendues intri- gues dont on accufoit le Duc de Vi- tri, D'autres affurent (2) que le re- fus que fit le Roi Très-Chrétien du Brevet de Duc ôc Pair pour le Mar- quis d'Arquicn , Pere.de la Reine de Pologne, fiit caufe que cette Prin- çefTe, pour s'en venger^ obligea le Roi ion Mari à traiter avec l'Empereur. On débita encore .«QueBoham» Contes puifque la France prétendoit ne ^ faire, autre cfaofç que ce que les iyf Traitez lui permettoient rajoutant „ que l'E que demain -^ wix cette Couronne n'étôit pas de [ " ^ » fi ^5tf' ISfioire de France^ I (SS J . ,9 fi grande conCdérat ion ^ que TEf^ 99 pagne ne dût s'y réfoudre pour le 99 le bien de la Paix, &: qu'après 99 tout TArmifticè ne pouvoit fe 9, moienner qu'à ce prix 99 . Lol Cour d'Ëfpagne emploia auffi le Mi- niftre qu'elle avoit a Londres PQur *' féconder les follicitations des États Généraux : mais le Roi fe contenta de répondre 9 99 Qu'il étpit fâché de 99 voir les affaires fur le pied qu'el-* 99 les étoient9 Se que fi rËfpa-» 99 gne l'avoit voulu croire 9 elle ne 99 leroic pas tombée dans cet embar- 99 ras 9 o^ auroit prévenu Tes mat- i) heurs 99 • u^^w^ Il flc reftoit donc de refiburce à 5J^* ^ cette Couronne que dans la force de for Tèircr fes Armcs 9 & c'eft à quoi elle & ré^ folut plutôt qu'à céder Luxembourg. Toute foible qu'elle étoit 9 elle arma fiir Mer & fur Terre- Elle fit équi» per à Cadix une Flotte qui fit voile vers la Cote d'Italie 9 fous le Com- mandement du Comte d'Aguilar: mais elle ne fit que croifer & porter quelque renfort aux Places Maritimes qu!avoit l'Efp^ne de ce côté^là. La Cour de Madrid donna auffi or- dre au Marquis de Crana d'opofer la via* fous h Règne de Louis XI F. 1 37 violence à la violence : mais elle ou- 1 68 5 • blia de lui fournir les moiens de le faire avec fucccs ^ ne lui envoiant ni Troupes ni argent. Cependant le Gouverneur fe difpofa à exécuter fcs ordres avec autant de fierté , que s'il avoit eu des Armées toutes prêtes à fe mettre en'Campagne. Rien n'eft .^JJJJJj^j^j de plus fier que les Lettres Circulai- d "Siarquis res qu'il en écrivît aux Gouverneurs ^« ^'*^* particuliers , Colonels , Se autres Of- mandant iîciers des diverfes Provinces des Païs- ^^| ^l^lç. Bas Efpagnols, & dont il fit publier sujets. le contenu à Bruxelles. C'étoit un Manifefte où il déclamoit contre les prétentions de la France j qu'il trai- toît d^Injujlice ^ (^ de Contravention aux Traitez , & contre fes procédu- res , qu'il nommoit illégitimes , viO' lentes 6? tyranniques. „ La France, 11 y traîtc ,9 difoit-il fur la fin, n'aiant autre fa^Fmca ,, but ^uc Tagrandiflement de fon 9, Empire , a rebuté la Médiation du „ Roi d'Angletei-re, & le dernier du i, mois d'Août, qui étoit le cin-*. ,) quantième jour du Siège de i, Vienne, le Maréchal d'Humiéres „ nouis a envoie dire que le Roi „ Très-Chrétien n'aiant pu obtenir „ de fatisfaâion touchant les préten- «9 tions 1 58 Hiftoire de France , 16S5. „ rions qu'il difoit avoir fur Aloft & „ autres Places, il lui avoit ordonné j, d'entrcf avec fes Troupes dans le 3, Pais : que néanmoins, il ne pré- 5, tendoit riçn faire contre lapait, „ pouiTU qu'on ne le troublât point „ en ce qu'il prétendoit exécuter. „ Il ajouta la reponfe qu'il avoit faite à l'Envoie du Maréchal d'Humiéres, & continuant fur le même ton il diE, „ C^ la France, fans çcouter nils „ juïlicc, ni les intlances du PapCj » ni celles de Sa Majefté Britaoïu- „ que , s'étoit emparée de pluÛeurç ^ Places dû Roi CathoUaue,^ avoit „ çsercé tou,tc forte ap vioUncei M pour exiger des Contributions ex- „ orbitantes. Ceft pourquoi, ct^ „ tinuoit-il, tous les moieos açâ»? „ blés aiant été inutiles, 6c 1* P*- „ tience avec la quelle on a fo^lnrc „ les vioioices de cette Couroens „ n'aiant fervi qu'à les multiplier, „ nous nous fomn;te5 trouvez obli- „ gez, par le devoir de notre Char- „ gc, d'ordonner à tous les Com- -, mandans & Officiers ,de Sa Ma- , jeûç Catholique, même à tous fcs „ Sujets de quelque qualité i^u' M foient, qu'ils aient à s'opofer a ( qu'il ^ At- fous U Règne de Louis XIV. ï 3ip y^ Attentats , & à repouffer la force 1685. ,9 par la force , fe fervant des moiens 99 que Dieu Se la Nature leur ont 99 mis en main 9 pour fe défendre 99 contre les violences & cruautez 99 inouïes dont on ufe envers eux. ,9 Cet Ecrit étoit daté du iz. d'06tp- bre9 & fut publié le même jour à Bruxelles: C'étoît (bnner le tocfîn 9 & mettre la France dans la nécelfité de faire la Guerre à rËfpagne, bien loin d'en retenir :1e reflentimenty 8c^ d'en arrêter les Armes. L'Empereur difoit à peu près la jnêmecho{è9mais enmoinsdetenx]€& & Biieui âiena|^e2 dans & Lettre (i> aux £tat3 Généraux 9 (]u*il ibUicitoïc d'entrer ckns la Ligue contre la Fran^ ce. 11 les louoît même d'y être en- trez 9 & d'avoir (eçouru les Païs-Bas Catholiques 9 où ils avoient envoie. les huit mille Hommes promis pour la Garentie du Traité de Nimçgue. Votre rifolutiou 9 leur difbit-il , mérite tettie de far tout une très ^ande louange y puif- i'S^ISiT qu^en fecourant les PàiS'BaSy 0 ai* Généraux dant fortement vos Voifins 6? vos Al-- £«'»* liez 9 vous tâchez fi généreufement d'a^ <>»• ft* *•- molir le joug qui vous pend fur la tête. * ' ^^ Jtt (t) Dn la. 09éti% i 14^ Kftoire de France j ' Î683« Il ne faut pas defefpérer que la honte de Dieu ntfavorife la bonne Caufe , £5? fiajfoupijfe en bref les trouble s> qui ont été fufcitez fans fujet légitime. Ainfî parloitrEmpereur. Il s'exprhna plus fortement dans fa réfolution du ii.. de Novembre, adreflee de Lintz à , l'Envoie des Etats Généraux réfîdent à Vienne. Il traitoit les dernières Expéditions de la France d^ Attentats contre les Faits •Bas Efpagnols^ pro« mettant dV faire pafler des Trou- pes & de rArtilleric , & de folli- citer puiiTamment les Etats de l'Em- pire à le féconder, ne doutant point jque- tout ne> iè déckrât con- tre les înfraâions commifes par les François, & n'embraflat vigoureu- iemexit la défenfe du Cercle de Bour- gogne. *ro *^te"* : La Ceflîon de Luxembourg, tjue lac^iLoi, la France demandoit pour l'Equiva- lent du Païs d'Aloft , étoit ce qui contribuoit le plus à rendre l'accom- . modement impratiquable. L'Efpa- pe difoit qu'elle vouloit bien facri- ler (quelque cho(e à la Paix, mais que ce ne feroit jamais la Ville de Luxemboufg. On crut donc toute àparence de Négociation manquée, lors i fous U Règne de Lom XIV. 141 lors que tout d'un coup, & dans le itfS^» tcms qu'on s'y attendoit le moins 9 le Comte d' A vaux , Ambafladeurdu Roi Très-Chrétien à la Haye, pré- iènta fon Mémoire aux Etats Gêné- ' Taux, par lequel il ofFroit au nom du Roi fon Maître cinq fortes d'Equi- valens , que je ne raporte point ici , parce qu'aucun ne fut accepté. Le Mai-quis de Caftel Moncayo répon- dit au Mémoire , & fa réponfe ne fer- -vit qu'à aigrir les efprits. Pendant ces vaines difputes, & ^ue l'Efpagne & l'Empereur n'em- ploioient que des paroles , le Roi Très-Chrétien agiiibit efficacement. Irrité ^u Manifefle du Marquis de Grana'^ qui contcnoit une Ordon- nance de courir fus aux François, équipolente à une Déclaration de Guerre, & de l'aveu qu'en faifoient les deux Cours de Vienne & de Ma* drid , il lâcha la bridé à T Armée que commandoit le Maréchal d'Humié- res, 6c lui ordonna de faire le Siège si^ge de de Courtrai. Il arriva le x. de No- couxtwi, vembre devant la Place, accompa- gné des Princes de Çonti & de la Roche- (ur«- Yon, du Duc de Ver- mandôis, Grand Amiral de France & i4£ Hiftûire de fratue, i(i8j. &Fils naturel du Roi (i), &deplct- fieurs autres jeunes Seigneurs , qui ^foicnt leurs premières Campagnes, itife d« 1* La Ville ne tint que trdis jours de u'çiidd- Tranchée ouverte , Ôc la Citadelle ^ deux, la première s' étant rendue le .4. du mois , & l'autre le 6. fans que les François y euflent perdu que peu de Soldats 8c quelques Officiers, en- tre lefquels on nomme le Chevalier d'Arfagnan: mais çeu s'en tàllut que le Prince de Cooti , qui alloic vifî- ter la Tranchée , ne fût tué d'un Boulet de Canon, qui tomba à trois pas de lui fur un Cheval de main. Mon da La joie qu*eut la Cour de la prï- Ç^^^ fc de Courtrai , fut tempérée par la «toi*. trifteflè qu'y caufa la perte qu'dlefit du Duc de Verfnandois qui tomba malade , Se qui mourut bientôt après. Ce jeune Prince donnoit de m-andes efpéntnccs, & le Roi futaf- Sigé de fa mort. Readkiwi La réduétion de Courtrai fiit 4e^Di»»- j-yjyjg jg (.g^g jg Dixmude , qui n'étant qu'une Place fans défènfe, fe rendit le 10. deNovembire, kméme jour qu'elle fut atuquée. Ces deux Places, fituées en Flandre, &ilbicnt la fous le Réglée ié Louis XI F. 143 k meilleure partie des Equivalent 1683* demandez par la France:, & propo- fcz par le Mémoire du Comte d'A- vaux, dont j'ai parlé, & que TEm- percur & le Roi Catholique avoienc rebuté : mais le Roi Très-Chrétien fut bien s'en mettre en pofTcffîon. Il s'arréta-là, & les Troupes Françoi- ies eurent ordre de fe retirée dans leurs Garni(bns. , Le Marquis dé Grana les irrita une féconde fois , par un Placarc -plus fier encore & plus emporté que le premier. Le dépit d'avoir perdu Courtrai & Dixmude excitoit fon reflentiment : mais il eût dû conful* ter (es Forces, & ne pas faire paroi- tre une colért impuiilante, qui ne fervit qu'à lui attirer de nouveaux malheurs & de nouveaux domma- ges fur les Païs, dontilavoit le Gou- vernement. Le onzième Décembre fiacait au il fit publier un Placart à Bruxelles, SpotS "^par lequel, après de violentes décla- couni fu« • 1 1 yi.*i* j 1 aux CUUI* mations contre les hoitiute^ de la ^^^ France , & de grandes rodomontades que Sa Majefté Catholique ne pou- vant plus (ouflrir l'oppreffidn qu'on &t(bit à fes bons Sujets des Païs-Ba% avott réfolu de venir à leur fàxmxs à 144 Hijloire de France ^ I(5S;. Se de les défendre par toutes les Terres de fa domination , ,, Il corn- yy mandoit à tous les Gouverneurs yj des Villes Efpagnoles, Se à tous ,, les autres Officiers & Sujets de Sa „ Majefté Catholique de courre fus ,, au5c François , leur défendant „ d'entretenir aucune correfpondan- „ ce avec la France, d'où ilrapclloit yy tous les Officiers & Soldats Efpa- 9, gnols qui s'y pou voient trouver, y^ leur enjoignant de s'en retirer ^y dans un mois , fous peine de la Con- ,, fîfcation de tous leurs Biens, & „ même de la vie. Il déclaroit en- „ core confifquez tous les Biens „ Meubles & Immeubles des Fran« 5, çois dans les Faïs-Bas, & ordon* „ noit à ceux qui y étoient établis „ d'en -partir dans huit jours de la ^, Publication du Plaçart avec toute „ leur Famille, à peine d'être faits „ Prifonniers deGuen-e.,, LeMar- <}uis de Ca|lel Moncayo, Ambaflà- deur d'Ëfpagne à la Haye, aprouva le Placart , & le notina le 14. du ^nois aux Etats Généraux. le Viué' Le Maréchal d'Humiéres rendit roiëretufe au Marouis de Gfrana fierté pour dcrcpre- fierté, OC mcnaces pour menaces: '''' ■ . & iaillc«» fous k Règne de Lottis XIV. î4f & le 1 5. de Décembre il fit publier itfgj. 8c afficher fon Ordonnance à Lille, 55 Qui enjoignoit aux Commandans ,9 & Officiers François , chargez du ffy recouvrement des Contributions, 9, de faire brûler les Villages aban- ,, donnez , & les maifons vuides pour ,, s'exempter des Impôts : déclarant 9, de plus, que fî le Gouverneur des 9, Païs-Eas pour le Roi d'Efpagnc 3, faifoit brûler aucun Village dans 9, la domination de Sa Majefté Très* 9, Chrétienne 9 il feroit brûler cent 99 maifons pour une, & cent Villa- 99 ges pour un dans les Terres de 9, Pobéïflânce du Roi d'Efpagne.,9 C'cft ainfî que des Peuples innocens font les viftimes des fautes ou de Vam- 'bition des Princes (i)i & que tout le dommage tombe toujours fur eux. Les £tats Généraux, au moins tes Etats ceux de la Province de Hollande, %f^^ & fur tout la Ville d*Arafterdam, ▼entieria- n'aprbuvérent nullement la mauvai- Saiq "it fc conduite du Marquis de Grana dcGi^na. dans la Déclaration de Guerre qu'il avoit faite à la France. Quelques Provinces avoîent été d*avis de le- yer feize mille Hommes pour les en- ^ome F. G voier ï4 euienj & les François ufant de rcpre- uilles en brûlèrent dix fois autant fur les Terres d'Efpagne, fuivantla menace qu'ils en avoient faite. Ils n'en demeurèrent pas là : mais à la faveur des glaces, le Maréchal d'Humiéres vint fur lafinde Décem- bre avec un Corps de dix à douze mille Hommes, pour furprendre les Pa'is fïtuez ati de là du Canal dcBra" gei Se de l'ETcaut, pour Us obliger fom le Règne de Leuîs XI T. 147 àpaier les Contributions, à quoi il' léZ^J" les contraignit après avoir mis lé' feu à quelques Villages pour les hâtek* d'obéïr. J'ai dit que la France avoit levé le Blocus de Luxembourg, par la compafHon qu'elle avoit eue de 1*AK lemagne, qui en efl voifîne, & oui' étoit menacée de Tinvafion de» Turcs : mais la Gamîfon de cette Place, faifant des Courfes fur les Palfe . . _ de là Domination Françoife, & eii exigeant des Contributions*, le Ma«* réchal de Créqui eut ordre de s'eor Lmem- venger- Il vint donc avec une Ar-? ^^^i^ jnée, & fe prtfentant devant la- Ville , il y fit jetter deux cents Bom*: bes(i), qui ruinèrent plus de deux cents mailons. Cela fait, il s'en re- tourna à Mets , (àns.rien entrepren- dre davantage. • Tout ce que fki(bit la France ne- tcndoit qu'à la' Paix, à quoi elle ta- choit par toute forte de moiens de porter les Efpagnbls & les Impéri»: aux. L'Angleterre & la Hollandet en jùgeoient de même, 8c les foUicir toient d'accepter ]es Equivalent qu'elle leur propofoit^ (ans (è laifleih Gz dé* (t) Ui9%i» DhmkfH PPi dai Atn ■ aux ' X 'o « frt „ mo » <*" :, » «? „ pour »: i' P''. „&de „ ïpllloi „ Qû;ii 1 ^ qu'ils a' „ lance & » ni«> 8c „ ner ce m „ flexion fi ^ foieirtpar ^ roit camé 0 Tatuqulils ^.Slefapiut, fins le Règne de Louïs XIV. 14P 9) faire aucan Siège pendant tout lé 168^4 9, tems de la Sufpeûfîon. ,, Mais les chdfês n'ctoierit point encore difpo* fées à la Paix 5 & nous verrons l'an* née prochaine que la France ne put y aîtnener ni V*Efpagne ni TEmpire^ qù*après qu*eUe eut fait la Conquête de Luxembourg. ' Je finis c€îtte année par la triÔe. tranbf« Scène» des TroiAles excitez dan^ le Da^phiné Dkuphîiié5 k» Ccvennès &4e Vivf- & ic» ce- rais (i) ; Les CathoUqaes & lçs:R^ '''"'^•• formez s'cti «lédiat-gem réciproque^ ment les uns fur les autres. Ileft cer- tain que les derniers étoient réduits au tiefeipoir par la démolition de leurs Temples , par-l'interdiâiDn db leurs Ailemblées^ & par le iiiplice de leun plus ardens Zélateurs : m^ il n';^ a guère d'aparence cpie fans Clicf & toibles comme ils itoient, .. !: . ils euflënt pns les Armes les pre- miers. Quoi qu'il en ibit , oaks prit de part & d'autre , & il iê donna de iknglans Combats ^ où le defibfyoir fiipléa fouvent du côté d^ Religiod- naires à leur petit nombre & à leur peu d'expérience, contre la raulti- G j tude (i) Vma. ïê' hSmwn Mlmimt HWt ^mmk XéM. tt i ïfp Hiftaîre de France^ l(ï8 3. tude^ la difcipltne d'Ennemis aguer^ ris & avides de fang & de butin. Ces Combats furent fuivis de diver- {es Amnifties mal obfervéest quelle qu'ep pût être la caufe, & l'inftac- tion précédée ou accompagnée de maflàcres & d'exécutions par les mains du Bourreau. Ces ûnglantes Tragédies âuréreni toute raoaée : & i qurà peut-on les imputer, qu'à la violence du Clergé, quiamchoitles cnjellcs Déclaratiom qui caufoieut le dcfefpoir de ceux dpoc ils oppri- xnoiern les Confcicnccs. Je n'cntrfr ni point dans le détail qu*on trouve ''dons THifloire de leurs tnal|icurs. Je Sic conteoK de remarquer dans ces ituteflcs Sonlércmetis, l'illufion que k Fraoce s'eft Ëùte âir l'u&ge des CoQTcrfiQDS forcées. 1084. . Utt des plut conlklérablesEvéno» mens de l'année 1 6S4. où nous allons entrer, fiit k Mariage du Duc de Savoie avec là féconde Fille de Mai' Jbv, dont l'aînée avoit époufé le Roid'ËTpagnefi). Lafituationdela Savoie en telle, qu'il importe aux deux C£urf>nnes d'en mettre le Sou- Tcnûn dans leun intérêts. Cefl pour- fous k Repu de Louis X^IF. if i pourquoi les dwx Rois en ont re- i6S4. cherché de tous tems rAllknce. Ainiî Ton voit dans l'Hiftoire phi- fieurs Mariages des Ducs de Savoie, Dim/cs tantôt avec une Fille de France i & f^t&lu tantôt avec une Infante d'Efpame", f«>a de sa- ou avec des Princeflès attachées toit à IdlîVd? l'une, foît à l^autre de ces deux Mo* Jfj^^ ^^ narchies. Le Pcre du Duc régnant J^K avôit épocfé en iâ6^\ Mademoifélle de VaI(Ms 9 âc eh étant devenu Veuf, iir époiq& en i6&fAz Princefle de Nc<* mours, dont la Sœur époûfa l'année fiiivante le Roi de Porto^al : & ces deux Mariages s'étoient faits par Tén^ traDife de la France. Elle penâ encore Tannée lâiS^. | faire époiifo* an jeune Duc TlnEmpe defPortu^I, ik Confine , & la Ducfaeile Dou? «riére & Régente (a Mère fàvorifoit cette recherche. Mais les Grands dç Savcâe, fins la participation defquels ^ le Traité (enégocioit, n'en furent pas coïitens Scie m*ent échouer. Ce ma- ^ i>u« ^ rîage aiant manqué , le Roi Très- ^poufe \% Chrétien procura au Duc celui de la ÎÎJC^^* Princcflcd'Orléans^NiécedeSaMa- ^^"^^"^ jeâé , & qui étoit iffiië du Mariage du Duc d'Orléans avec la Princefle Hen^ dette d'Angleterre, morçe en 1670. O 4 Le avec la France , en fit faire des plain- tes par Ton Atnbafladeur le Marquii de St. OloDj qui eut ordre d'en de- mander fatisfaâion au Sénat. Il exé- cuta fa CotnmiUîon, Se dicqueleRoi ic plaigncHt , L „ De ce que la Ré^ fùus le Reffie de Louts XI F. i fl ^ publîqoeprchoit d'étroîccs Haîft>ii$ 1484/ ,, avec le Cbmte de Molgar, Gèu* ,, vemeur du Mflanez , au préjudice „ de la Neutralité qu'elle avoit jprcH 9, mife d*oblerver avec les deux Coiî- „ ronnes: II. ^ De ce qu'elle feî- ^y (bit armer quatre nouvelles Galé^ , ,. . ,, res, pour joindre à belles qu'elle 9, entretenoit ordinairement pour k ,, (êrvice de Sa Majefté Catholique» ,, (bus les ordres du Duc de Turcist 9, III. ,) De ce qu'elle avoit cnVoié 9, des Poudres & des Bombes aux AK ), gériens^ pour brûler les Caléi-eà „ Françoifes dans le Port de Mar* „ feillé : IV.,, De ce qu^elIc ré- 5, fufoit de donner paflage pour h 3, Traite des Sels qu'on dcvoit én^ „ voier de France au Duc de Man- *,, touë ; Et V. ,, De ce qu'elfe ne 9, vouloit pas faire railbn au. Comte ^, de Fiefque des Biens oui avoient „ été . cohfî(quez autrefois fur le „ Comte de Lavagne , dont il avoit „ hérité. „ Apres que le^Marquis «le St. Olon eut (aie plufieurs ihftan- ces au Sénat de fatisfaire le ï^oi ibr ces Articles , il lui déclara , ' ^- Que „ s*il failbit mettre à l'eau les quatre ), Galères 9 Sa Majefté prendroit G f ,> cette ' u 1^4 Hi^oire de France ^ l6Z^ n- ^^^^^ ââion comme une hoililité^ 1^, & commanderoit à (es Sujets dé ^ Ven fkifîr avec tout ce qm fparr ^9 tiendroit aux Génois.,, Conftttu-^ C'étoii: traiter durement une fiére n^"de il * République autrefois ^ fî puidante^ Sc^GinoT ^'^'^^ ^^^^^ ^^^ feulement difputé ***** des Rpiaumes à celle de Venife dans rOrîent, mais qu'elle avoit encore été (\jft \t point de rcnverfcr cette dernière. Mais c'étoit peut-être traiter comme elle le méritait une des plus perfides Seigneuries de TEu* Tope, qui après s'être mife Tan MP^Î. fous robéïflance du Roi de Fran- ,ce ( I ) , s'en révolta l'an 1 40p. mafla- cratous les François , & fe choifît un autre Maître. On fait auffi la fagc ré-- n^ponfede .pouife quc fit dans la fuite Louïs XII. aîS^'cu-^^ aux Députez de Gènes, qui fedon^ «•il» mit , difoiçnt-ils 3 au Rai : Et mi^ leur jrépondit-il, je dotm^otre République à fis propres Compatriotes i perfiêadi qutp TU la puis mettre en de meiileures , marins rpofir venger toutes ïesiffjures fai^ . tes à la France y ni la recommander à des Maîtres plus dignes felle^ Quoi qu'il en foit , le Sénat n^âiant donné aucune fatisfaâion au Roi , Se fei- (0 F»i^ f fius U'ÏUgne detom XIV^ tyf Ëdiant connoStre par là fês maavaiiès 1684. intentions 9 le Marquis de St. Olon eiic icfùre prit fon Audience de Congé. Telle ^^^^^ étoit la caufe du mécontentement du m &oi, Roi, & telle fîit la conduite qu'il tint avec la République, pourTcmi» çr de rompre fes engagemens avec Ëipagne , contraires à la Neutrali« té , & de le fatisfaire fur les autres ' Articles, avant que deTy contrain- dre par la force de fes Armes. Les Génois aiant fait les fiers y & mépri« fé fes plaintes & Tes menaces^ u ib crut obligé de les en punir. Le Marquis de Segpelai , Secre- LeMar^iis taire d'Etat, & qui avoit la Marine fau^|r"p^ dans fon Département, reçut ordrf xetrArmêc de faire fecretement préparer la Flotr ^*^^*^'» te 5 & toutes les cnofes néceflaires pour un Débarquement. Il y fit trar yailler aufiitôt • & it rendit lui-même le ztf. d'Avril à Toulon, oq* après avoir vifité les VaifTeaux & lesCaléj* tt:^ il s'embarqua le r. de Mai pour les Iles d'Yéres, où etoit le Rendez- vous tîénéral de k Flotte, fit met- tre à la voile le 12. & partit avec l'Armée Navale, compofée de qua- torze Vaifleaux , commandez par le Marquis Du Quefne, Lieutenant- G 6 Gêné- i I f6 Hift0ire de France ^ 1684. Général , alïîfté du Chevalier de Tourvillc, qui avoit le même titre , de plufieurs^ Chefe d*Efcadre, & des • » plus braves Capitaines de Mer qu'eût ta France. Tixms Frégates légères &i voient avec dix Galiotes & vingt Galères, conduites par le Duc de Mortemar leur Général , qui avoîc avec lui un grand nombre d^Officicnsf de Marine (Tune valeur ôc d'une qua- lité diftinguée. ?^**mGê^ Le 17. de Mai la Flotte arriva de- waa, c- ^^^^ Gênes, &les dix Galiotes, qui avoient deux Mortiers chacune, fe poftérent à la portée du Canon des Murailles , fur une Ligne qui compre- noit depuis la Tour du Fanal jufqu'au Fàuxbourg de Bifagno. Les VaiiTeaux fe rangèrent (ur une autre Ligne der- rière les GaKotes, & les Galères di- vifées en deux Efcadres. Le lende- main le Sénat députa fîx peribnnes x.eMaiipi!s dc fon Corps au Mai-quis ae Scgne- S^ute ?«** ^^ P^^ J"* ^^'rc des excufes, qu'il cxcuic» 4a -ne voulut pas recevoir, parce qu'ils *^"^ ne parloient ' point de donner Citis- faétion à Sa Majefté. Bien loin de La vuic cela, après que les Députez fe furent fÛu'Wc retirez, on tira delà Ville furl'Ar- Ka¥aic méc NavalCr Alors le Marquis de Segnc- fous le Règne de Louis XI F. if 7 Scgnelai criit qu'il n*y avoît plus rieii 1 684.' à ménager, oc fit conittiencef te Bombardement , dont plufieurs mai- J"**^""^ ions furent écrafccs , Se plufîeurs Pa- comncAcc, lais ruinez. Le 20. quelques Ga- liotes furent détachées pour aller plus levant du côté du Port, & ne firent^ pas moins de dommage. Les Génois conftcrnez euflcnt volontiers deman« dé la Paix en (atisfaifant la France i mais les Efpagnols , qui étoient dans la Ville , les en empêchèrent , & ils continuèrent à (ê défendre. Leur opiniâtreté leur coûta cher. Le 22 . ndcente du mois le Marquis de Scgnelai fît ^^J^jS- faire une Defcentc pour ruiner les ***^JL^ beaux Palais du Fauxbourg de Saint nudfoii^ * Pierre d'Arena. On fît pour cela deux Attaques, une fàuffe de fept cents Hommes du côté de Bifagno , & la véritable de quinze cents Htom* mes tirez des Vaiflcaux, & de deux mille des Galères. Toutes deux réiil^ fîrent. Après qu'on eut ruiné le Fauxbourg , fans autre perte que du Chevalier de Leri , Se de quatre ou cinq Officiers fubaltemes, on rega- gna la Flotte. L'Armée Navale remit à la voile La Flotte le 19. du même mois pour retourner ^1522 ^ ^* G 7 en fe I fS ^iire de Tramé, l684, en tTrancc^ & arriva le t.. de Juin i Toulon. C'eil ainfi qu'en moins de Î[uinze jours (ê termina une des plus ameufes Expéditions qui fe fpit iaite psu* aucune autre Flotte : c'ell ainfi que Louïs X I V/ vengea le mépris ju*on avoit fait de £bn Alliance & de [es remontrances^ & fut bien huoii- Her romueil d'une République qui avoit de mefurer (es Forces aux ilen* nés. Nous verrons âiU commence» ment de Vaimée prochaine fonrcpen* tir, avec la réparation qu*eUe fut encore obligée de faire, de la ma-? niére du monde la plus mortifiante , Êour iê racheter d*un fécond Bom-* ardeiiient. Voions ce qui fe pafla dans le mè* me tems en Catalogne (i). Le Ma- réchal de Beliefond y commandoit F Armée Françoiiê, ce avoit affaire au Duc de Boumonville qui -corn* mandoit l'Armée Ëfpagnole. Lea deux Armées fe rencontrèrent (iu'les Bords du Ter (i) , & on en vint aux mains. Le Combat ne commença qu'à fept heures du foir > mais il lie laifla pas d'être fort fanglant & fort opi- Xi) *ÂÊ$ e»mmtnumtm de Mlth (») Cati TiMirê fétjft à Cinnm, fauî le Règne de LetXs XI K ifsf opiniâtre , aiant duré juCqu'à onze 1584J. heures fans di(continuer« L'obfcu- BacatUe rfe rite de la nuit le Êc ccflcr. . LcsEf- 1^^'Jj^^^ pagnols y perdirent huit cents Hom-* u!og^ ^ meS) & ta Vi&oire demeura aux François, à qui TEnnemi céda Iç Champ de Bataille, le Duc de Bout*. nonville fê retirat^t à Ôftelrîc avec tant de précipitation , qu'il laiflà une partie de Ton Bagage fur les chemins. Cette Viâoire, qui porte le nom de Pont'Major ou de Pont de Madigal^ du lieu où iê donna le Combat , eûç été plus bellç^ fi elle eût été fuivie de la Conquête de Gironne. Le Maréchal de Bellefond s'en aproçh^ dans le deflein de Tentreprendre ; mais il trouva la Place fi bien poyv^ . vûë, qu'il n'y put réiiffir, & on dit . que ce fut la caufe de fa difgrace^ n'aiant point iervi depuis (i)« Nous avons vu le Blocus & le stégede Bombardement de Luxembourg; troST voions en le Siège & la réduction. Cette Place, qui incommodoit cxt trémement b Lorraine & la Cham*> Egne, eil fituée fiir l'Elfe à trois uës de la Moièlle, bâtie fur un roc, il) U tmMJk m tipi* ht^ijêfm Jm Ui Ciiatk Ibè- ^ itfd Hiftoire de France j I Il dura vingt & un jour de Tranchée ouverte, Se la defenfe ne fut pas moins vigdureufe que les attaques^ Mais la Place, abîmée par les Bom- ^f^^^f" be$ & par les Boulets , fot obligée de ^* ^^^^^ capituler. Il y périt beaucoup de inondé 8c de braves Officiers des deux cotez, &JeMaréchald*Humiéresy jpçrdic Ton Fik unique^ qui fervoitau Si^, en qualité de Colonel d*In« fànterie, & qui fut tué dès les pre» iniersi jouis. * La réduâion de Luxembourg apla- nît les difficultez que f opimâtreté «dfiaEfpagnols à la conTerveraportoit à la Paix. N'étant plus retenus par 4e iâlat d*une Ville, pour laquelle jlsvouloicnt tout rifquer, ils écoute» rent les offres de la France, qui de îon côte fiitis£iite de fa Conquête .voiuloit bien s'y borner , fie rendre QDiéme Courtrat & Dtxmude avec . ime partie des autres Places qu'elle nvoit prifes depuis le mois d'Août 1685. Le9 Efpagnols ne (ê rendirent pourtant pas tout d'un coup , Se qQoi t Sx Hifioire de France % 1^84. quoi qu*abattus i)ar U perte d'une Place qui leur étoit fiche^^ & dont sis faifoient comme leur Palladium , ils avoient de la peine à confentir à l'accommodement 5 que la France continuoit de leur propofir, moien* nant une Trêve de vingt ans , & que les Etats Généraux les follicitoiient d'accepter. : Ces inftances des Etats avoient été précédées par un incident arrive au commencénrcnt de Tannée^ & qui feillït à rompre TAUiancc de cette République avec la Fnmcr^ 6c à • rallumer la Guerre terminée par le Traité de Nimegue (i)- Le i(S. de Février le Prince d'Orange envoia à rAffcmblée de la Haye one Lettre^ w^écrivoic le Comted'Avaux Icp. oece mois-là au Roi Ton Maître, in- terceptée par le Marquis de Grana^ - Gcyivemcur des Païs BasEfpagnols, qui l'avoit cnvoiée au Prince. C*é* toit afin de la communiquer aux Etats, & pour les obliger par les particulâr ritez , dont la Lettre les inftniiroît , de iê défier de ceux de leur Corps qui fc laifibient gagner par TAm- ixifiadeur de France, & qui travcr- V ' foienc fim U Rtgne ie Lms XIl^. itf J foient la levée cits (eize mille Hom- KS84J mes, que le Prince d*Oninge eût voulu que la République eût faite ^ pour les joindre aux Troupes Efpa?- ffnoles. Comme la Lettre étoit écrite en iUSStz^ TAnibafladear précendoit qu'unTavoit mal décliif* nrée, 2t qu'on lot faifi^it dire hxSk* ment qu*il avoit apris le iècret de l'Adfemblée par quelques uns de (ei Membres, qu*on défîgnoit comme des Traîtres à TËtat. H parla fiére* ment, comme le Miniftre d*un gpmd Roi outragé en (à perfomie : mais les Etats mettérent la £uire fur le Mar* ouisdeGiana, &kiidefimcdcé,fiû« untcédei'lacdéreàlajpolmque, crue £*il lui fuffifoit de &ire échoua* pat Intrigues la levée des feize mille Hommes, comme il fit^ fie de tkct d'afaire ceux qui Tavoient fen4 Lei Etats Généraux donc réfokis Trahë des de maintenir la Paix , cohtinoérent de ^^^^ faire les Médiateurs, connoifltot •▼«tL\ leur Canon cauièr la terreur qu'y portèrent les Bombes des derniers. ' La Renommée pertoit le nbfli & - la (y) Cu 'Hfinkns nê-fiittm )«• 4 fait mmtOittim fâr 4| 1 66 ISftdre de France^ 1684. la gloire du Roi f^ tout le Monde ^ d'Europe «n Afrique , & d'Afrique en Afie. Apès Tavoir fait redou- ter fur les Bords du Danube, fur la Mer Atlantique & fur la Méditer- ranée ^ qui baigne les Roiaumes Afriquains» elle ^ fit encore re(j>ec«- ter jufqu'aux Bouches du Gange , & 3> ROI 4« beaucoup plus loin. Le Roi de Siam^ ^cTchT dont le Roiaume s'étend dans la K^w" Frefqulle au de là de ce fkmeux chxética. *Fleuve, 6c ne contient pas moins de trois cents foixante lieues du Midi au Septentrion, & deux cents d'Orient à l'Occident , rechercha l'amitié du Monarque Chrétien , dont il enten- doit publier de fi grandes chofes ^ & lui envoia des Ambaflàdeurs en l'année 1680.. qui périrent fiir Mer. Il ne k rebuta point 9 & il en fit partir d'autres le Z4. de Janvier de cette année fur un Vaiflèau Anglois qui AmbflA- les amena à Caflais, d'où ils furent mois \Ur conduits par terre à Paris aux dépens <»• du Roi. Le Macqois de Segnelai» nouvellement arrivé de fa fameufe Expédition de Gènes 9 leur envoia deiô: Carofles pour fe rendre à T Au- dience qu'il leur avoit accordée 9 2c les reçut le i8. de Septembre dans fôa fous le Règne de Louis XIV. i6j Çon Cabinet. Après avoir fait trois 1684. révérences la face contre terre, & les deux mains jointes élevées en haut, à la manière du Païs , ils s'af* firent fur un tapis, & expliquèrent les principau^ Chefs de leur Ambaf« fade 9 dont jJs réglèrent avec ce J^Ii- niftre tme partie des Articles. Ils allèrent enfaite à r Audience du Mar* quis de Croifli , avec qui ils achevè- rent de conclure le Traité de Com- Le Traite tnerce entre les Sujets du Roi de Siam , "i**'"» ^""^ & la Compagnie Françoife des Indes Orientales. Ils fuplioient auiH le Roi d*envpier Le noi en- un Ambafladeur àleur Maître, qui l^ta^^dc «ttendoit cet honneur-là avec impa* ^ s^^»* tience. Le Chevalier de Chaumonc y fut envoie en cette qualité (i), & y (ut reçu avec les honneurs uiS- tez en cette Cour, dont il revint au bout de ieize mois (i) , ramenant avec lui les trois AmbsUIadeurs dont je parlerai en leur ordre. J'ai trop fouvent parle des intri- gues de la Princeflè Palatine (3) , qui avoit époufé Edouard Palatin, Fil$ du Roi de Bohême, pour ne pas feirc men* (0 Eh OSêhi Mt4. ' ) w^ tmfm dm j$m ^m*U fâttk i$ fnuut^ Si ii t6S Hiftoire de Franttj I(S84. memiob de fa iport, qui arriva àPa- ris le 6. de Juillet 1(184. ■ l58f . Je commeDCcrai l'année nîSf . par la Paix (i) accordée aux Génois^ â Tiis avec la prière du Pape Innocent X I. £c i" °d^« '^^'^^ *^ Traité fut figné le 11. deFé- condiiioat, vricr à Verfaillcs. Ce fut aux con- ditions que le Roi avoit propofées , bien çiortifiantes pour cette Répu- blique, mais qu'eue fut contrainte de fubir pour éviter fa ruine. Le Traité portoit, I. „ Que îe Doge „ accompagné de quatre Sénateurs „ viendroit faire fatis^àâion au Roi, „ & qu'à leur retour ils rentre- „ roient dans l'exercice de leurs „ Charges: II. „ Que la Rcpubli- „ que congédieroit toutes les Trou- jj pes Efpagnolcs : III. „ QuMlc „ réduiroit fes Galères à l'ancien „ nombre : I V. „ Que les Fran- „ Çois feroient dédommajgez de j, tout ce qui leur avoit été pris: V. „ C^'elle paieroit cent mille „ écus au Comte de Fiefque „ . SMimiffion Tout fiit exécuté, 2c les Ambafla- îl«.°M«(f dciirs^ vinrent le if. de Mai à Paris J&ire leurs foumiflîons au Roi. Le Doge (t) FMt &t ■Jmmt ffut, ci-iiSki i I* iMc (i) <(> Jk fous le Règne âe Louis XIV. 1 69 I>ogc parla couvert , les quatre Sétia- i tf ?f . teurs étant découverts : & tous cinq revêtus de leurs Robes de Cérémo- nie. Ce qu'il y eut de plus morti-j fiant pour cette République, qui avoit fait la fiére, c'eft qu'après une . foumiflion fi humiliée faite par fon Doge, elle fut obligée de lui con- fcrver fa qualité, quoi que cela fût entièrement contraire aux Statuts & aux Loix de cet Etat, qui "veulent qu'auffitôt que le Doge eft forti de Géoes , il perde fa qualité de Doge & de Souverain. y\zx% pour ne pas laifler ce fubterfuge à la Républi- que, qui eût pu dire qu'il n'y alloit point de fa Souveraineté dans la (bu- miffîon faite au Roi par le Doge, oui avoit ceffé d'être revêtu de fa xlignité dès qu'il avoit mis le pied hors de fcs Terres , le Roi voulut qu'il la conlèrvât toujours , non' feulement pendant fon AmbafTade, mais encore après fon retour dans fa Patrie. Tout étant paifible en Europe par Je moicn de la Trêve de 1654, ^^ • Succefiion du Bas-Palatinat ouvrit un nouveau Champ de Guerre. 11 en faut dire le fujet. Tmn y. H J'ai î 7a HSftoire de France j lâSf. J*aî raporté (i) le Mariage du Duc d'Orléans avec la PrinccfTc Pa- jatine. Fille de Charlcs-Louïs, Com- te Palatin du Rhin , & Elcdeur. J*ai aufîi raporté de fuite la mort de cet Eleéteur , . qui arriva le 7. de Sep* fiembre 1680^ & qui laifla en mou- rant TEleftorat à Charles fon Fils unique, avec qui le Duc d'Orléans ^'accorda à Tamiable de la portion d'Hérédité que pouvoit prétendre fon Epoulè, Sœur du nouvel Elec- teur. Mais ce dernier n'aiant fiir- vécu à fon Père que cinq ans , & Moïc de étant mort le z6. de Mai i68f . (ans ch«ur laiff^r d'Enfans, l'ouverture de Sa riiUtiib Succeilion fournit à la France, qui apuioit les prétentions du Frère du Roi , un fujet de prendre les Armes, pour lui en faire avoir raifbn, Nous ne verrons ce qu'elles exécutèrent que dans la fuite : il hut voir mainf- tenant çn quoi confîftoient les pré^ .tentions du Duc d'Orléans, & qui étoit le Compétiteur avec lequel il avoit affaire. DiïïéitM Par la mort de TElefteur Charles ?cffiot^"^' fans Enfgns , la Ducheflc d'Orléans ùi Soeur étoit la plus habile à fuc- ccdcr L ' fous le Règne de Louis XIF. Xjt céder par la proximité du fang: l(î8f* C*cfl: pourquoi auflîtôt qu'il fut mort, le Roi envoia fon Miniftre à Hey- delberg pour faire valoir les préten- tions de fa Belle-Sœur fur le PaU- tinat. Le Duc de Neubourg Palatin , qui iiittnxxwm en prétendoit toute la Succeffion, âcuSîur^* comme d'un Fief Mafculin & im- médiat de TEmpire, s'en étoit déjà emparé , étant plus voifîn 8c plus à portée , apellé d'ailleurs par le Tefta- ment du feu Ele&eur , ce qui lui avoit facilité l'entrée dans le Païs. Ce Duc defcendoit de Wolfkng, né en if78. qui fe fit Catholique, & partagea avec l'Elefteur de Bran- debourg la Succeffion dé Clêves 8c de Juliers. Philippe Guillaume, Duc de Neubourg , fon Fils naquit au mois de Novembre i6i f . & épou- fa en fécondes Noces, le 24. d'Août itff 3. la Fille du Landgrave George Darmflad , dont il a eu la plus nombreufe & la plus illuftre Poflé- rité qu'ait jamais eue aucun Prince de TEmpire, l'aînée de leui-s Filles aiant époufé TEmpcreur Léopold en 1675. la féconde étant devenue Reine de Portugal par fbn Mariage H X avec i^i mjhire ie France^ * l68/. avec le Roi Dom Pedre en 1687. & la troifiéme aianc monté fur le Trône d'Efoagne cn/épou(ant Char- les 1 1. Veut d'une Fille de France ( i ) -en i68p. Pour revenir au Duc Philippe Guillaume, il ell certain qu'il étoit le Chef de la Branche Pa- latine la plus proche de celle qui venoit d'être éteinte par la mort de l'Elefteur Charles, fi la Sœur du défunt n'eût pas été plus proche que lui. Il ne copteftoît pas cette proxi- mité s mais il prétendoit que l'Elec- torat & tous les Biens Patrimoniaux du défunt étoient des Fiefs Malcu- lins , oii elle étoit incapable de iuc- céder par les Loix de l'Empire, qui en excluent fon fexe. A quoi il-ajoû- toit que par fon Mariage avec le Duc d'Orléans, elle y avoit exprçflemcnt renoncé. 11 s'apuioit encore fiir le Teftament de TEleéteur Charles, qui l'avoit reconnu pour fon Héri- • tier & fon Sucçefleur. Mais fa plus forte raifon étoit la nature des Biens . dont il s'agifîbit, & l'inhabileté de la Sœur à y fuccéder. Il en fâifbit fon bouclier, & invitoit tous les Princes de l'Empire a prendre fon par- L tous U Règne de Louis XI F. 17^ parti, comme intéreflez à uiieCaufe 16% f^ [u'il avoit commune avec eux tous, qui ne tendoit pas à moins qu*à h ruine des Loix fondamentales de cette grande Monarchie, qui ne de- voit oas foufFrir la brèche qu'y vou- loit faire un Etranger. Le Roi de France de fbn côté, PfAemîons aiant fait des Proteftations de nullité ^heffê ^^ de la Renonciation qu'on avoit exi- d^od^aw çée de fa Belle - Sœur , & contre le Teftament.de TElefteur, prétendoit qu'au préjudice du Diic de Neu- bourg , qui étoit dans un degré plus éloigné, la SuccefHon du Palatinat apartenoit à cette Princcfle. Il or- donna au Marquis de Croiflî-Colbert de communiquer fes raifons aux Mi- niftres des Princes Etrangers, & fiir tout à l'Envoie Extraordinaire de Brandebourg (i)^ qui fai(bit paroître {)lus de chaleur qu'aucun autre pour es intérêts du Duc de Neubourg, parce que (on Maître étoit un oes Exécuteurs du Teftament (t). On donna aufli ordre aux Envoiez de France , réfidens à Vienne fie à Ra- tisbonne, de commufiiquer les mê- mes raifons à la Diète & à la Cour H 3 ae 174 ISfioire âe France, KlSj". de TEmpereur, afin qu'ils ne fouf- frilTcnt pas qn'on fît tort à, la Du- cheffe d'Orléans dans la Succcflîon de fon Frerc, le Roi étant réfolu de maintenir de toutes Tes Forces les prétentions de & Belle -Sœur : D'y repréfenter que la Renonciation qu'on lui avoit ûit foire, avpit été lurprifc fie forcée: fie qu'elle n'eût pu après tout être confidcrée que . comme une Donation , qu'elle aurok faite en faveur de fon Frçre & de fes Defcendahs: Deforte qu'étant venu à mourir fans Ënfùns, la Donation étoit nulle , Se la PrincefTe rentroit dans tous fes Droits. A l'égard du Tellament, qu'il avoit é^é uiggéré par les Ennemis de la France en fa- veur d'un Prince, qui étant dans un deeré plus éloigné ne pouvoit fùc* céder a l'exclunon d'une Sœur pro- pre, ôc que par les Loix & Gkiutu- mes de l'Empire un Frère venant à mourir pendant qu'il a des Frères ou des Sœurs en vie, il ne peut don- ner les Biens de fon Père à leur préjudice. NmteS ''* '^"'^ ^^ Neubourg témoignoit «Miic'îe être- tout prêt à fe foumettre à la u fa..ef. déciiion des Loix de l'Empire, fie qu'il fous k Rignede Lùuïs XI K ijf qu'il n*avoit dcflcin de faire aucun i6%f: tort aux prétentions de la DuchefTe d'Orléans qui fe trouveroient juftes; Cependant il demeuroit toujours fàiu. Ce n'étoit pas l'intention du Roi. 11 eft vrai qu'à l'égard de l'E? leôorat , la Bulle d'Or étpit trop ex- prefTe pour la pouvoir éluder : maia pour le refte du Palatitiat, les Fiefs Héréditaires & les Biens ÂUodiaux & Mobiliaires^ il n'en étoit pas de même, & un Parent Collatéral au quatrième degré ne pouvoit en ex« dure une Sœur. Le Roi préten- Le Roi doit donc, qu'en attendant que la cS»*^** queflion fût décidée , on convint J'^'^^J^ d'un Scqucftre, à qui ces Biens fe*- un^Scqucf» roient laiflex comme en dépôts JuP- "^ qu'à ce que le Procès fût jugé. C'eft à quoi de fon côté le Duc de Ncu- bourg ne voulut point entendre, (à prife de porteffion étant, à ce qu'il prétendoit, légitime, fondée fur un Droit inconteftable, fur desLoik claires & inviolables, (uruneRenon* ciation précife , & fur un Teftament qui achcvoit de couper le nœud de la difficulté. Il (âvoit d'ailleurs qu'il avoit pour lui l'Empereur & tous les Princes de TEmpire, excepte le H 4 Prin- tic ~ I7<î ISftoirt de Franct , ï6Îf. Prince de Furftcmbcrg : defôrte qu'il a'apréhendoit pas que les re- montrances des Miniftres François à la Cour de Vienne Se à la Dicte de Ratisbonne y puflent obtenir le Se- queftre, à quoi la France vouloit l'obliger. -Mais le Roi adroit d'autres moiens pour fe faire' obéïr: c'étoic la force de fes Armes, que l'Empereur £c tout l'Empire rédoutoient } Sx. qu'ils ne Touloicnt pas s'attirer dcnoavcau. D'autre côté ils ne pouvoient le ré- foudre à abandonner le Duc de Ncu- bourg, fie ils croioient toute la Na- tion Germanique trop incéreflee dans fa caulc, pour lui manquer de Garetitie. Que faire donc dans cet embarras , fie quel parti prendre en- tre deux extrcmitez également dan- it» Aiiiïi gcrcufes ? Il n'y avoit que la voie »^^^ de l'intercclEon & de la prière : & crnpioicnt -c'eft auffi ccUc qu'ils embraflereot. ^wïtia -Quelque forte que fût la Lettre, piiéiei. "qu'écrivit J'EleÔeur de Brandebourg à fon Envoie à Paris le 26. de Juil- let i68f . en fav&ur du Duc de Neu- bourg, il la finit, en fe , promettant , dit- il, de la gittérofiti du Roi^ qu^a- pris avoir eu untpkine inftrmatiott de raf. fous h Règne de Louis XIV. 177 V affaire ^îâ de ce que le Droit de Ma- l ôSf^ dame d* Orléans emporte ^ Sa Majefté ne prétendra rien au de là y mais fera entièrement fatisfaite. • On fit encore intervenir la Média^ M^dîatîea tion du Pape, qui repréfenta au Roi, ** '*^ combien il (eroic fcandaleux à toute la vChrétientc qu'un Roi Très- Chrétien, pour des intérêts civils, arrêtât par une Guerre qu'il feroit à des Chrétiens , celle qu'on faifoit avec tant de fuccès contre fes Turcs»- Le Roi voulut bien céder à cç^ remontrances, Se Tafiaire fut mile en Négociation. On eut de la peine a convenir d'un *Tribunal^ où ce grand Procès lèroit jugé. Celui des Diètes de l'Empire étolc trop intérefle, & la France en re- eardoit les Juges comme fës Partiel. Elle n'avoit guère meilleure opinioiéi de celui du Pape tout à fait Autri- chien. Le Roi voulut bien né^ni- moins l'accepter pour feul Se fouve-^ rain Arbitre. Mais au lieu de fe hâ<* ter de donner fa Sentence , il l«i(Iâ confumer le tems au Duc de Neu^ bourg en dékis, qui netendoient qu*à éloigner le Jugement. Ainfi Tafiaire, 9ptçs avoir été quelque tems inuti* H f fement 178- - fSfioîre Je France i ï6Bf. lemtnt agitée par des Manifcftes, Se par diverics Écritures publiées de {>ait Se d'autre devant un Aibicre ii ent & ù partial , on en revint au premier état, & le Roi , prétendant d'avoir été amufé par de vaines pro-^ cédures, refolut de faire juftice lui- même à la DucHeflc d'Orléans (k BelIe-ScEur, comme nous le verrons en Ton lieu, & la fin de ce fameux Procès, terminé par la Sentence arbi* traie du Pape Clément Xl. (i). CufMftU Le 4. 8c le f. de Juin il y eut un Terf«u«. fupcrbe Carroufel à VerfaiUcs. Huit Quadrilles y coururent, dont la pre* miére avoit pour Chef le Dauphin: la deuxième etoit menée par le Duc d'Enguien : iîx Seigneurs de la Cour cooduifoient les fix autres. Le Prince Camille de Lorraine, un des Fils du Comte d'Armagnac, Grand Ecuier, gagna le pix de la première jour- née , Se le Marquis de Plémartin, celui de la féconde. i^Haïqni* Rjen n'égale la magnificence du fègVirk" «gai que le Marquis de Segnelai noi i donna, le 16. de Juillet dans-fa belle '**^ , Maifon de Seaux , au Roi & à toute la Cour. Sa Majeillé y étant arrivée à {0 ^ 7> FivriiT irn. fom le Règne de Lms XIV^ tj^^ à fix heures & dcnrie, il la reçœ à la ifiSf* defcente de' foh Caroflc, & Taiant conduite dans le Jardin k fit catitrer avec Madame la Dauphine, Mada^ me {i) y & Madame la Duchefle* dans unetDhaife à quatre places traî- née par des hommes: les- Princes & -les Seigneurs 9 qui étoient venus avec^ le Roi, marchant à piolaux cotez ' de 1^ Chaife, & raccompagnant*^ On entra d*abord dans le Pavillon de r Aurore, que cette Déefie de la Fjt- ble n'eût pas dédaigné pour fon Pa^ï^: lais. Apres y avoir demeuré pen- dant une heure , pour y entendre le» Concerts des plus habiles Maîtres de Mufique , on en forti t pour continuel^ la promenade. J,e ne décrirai point la B«ai«ez dant d'un VaifTeau Vénitien U Cha- loupe qui Jui avoit été prife avec tout fon équipage , Se que le Dey rc- teiioit pour reprcfaiiles de quelques Turques que ce Commandant gar- doitfur fon Bord, fous prétextequ'cl- les fe vouloient faire Chrétiennes. Elles furent relâchées par raccommo- dement du Viçe-AmiraldcFrancc, ''- qui fit rendre à chacun ce qui lui apartcnoit, les Turques au Dey , Sc la Chaloupe au Vénitien, sonmiffiaji Ceux de Tunis ( i ) euOènt éprouvé TB^ * '^ même Bombardement que les Al- gériens & que les Tripolins , s'ils n'euQent pas renvoie les Ëfclaves François. . Le JVlaréchal d'Ëftrées écri- (0 r«« torillaAJMi&flia^ fous le Règne de Louis XI F. iSj écrivit au Dey, que s'il ne les faifoit itfSf. pas délivrer au Capitaine de Vaifleau' qui lui portoit fa Lettre, il iroit avec fa Flotte les quérir lui-même. Le Dey, qui favoit ce qui s'étoit pafle à Alger & à Tripoli , ne voulut pas s'attirer le même malheur, & ren- voia tous les Efclaves pris fous le Pa- villon de France. Ainfi ces trois Roiaumes de Barbarie, ou ces trois Etats, "qui fe gouvernent en forme de Republique foUs la protcâion du Grand Seigneur , dont la puiflance nY cft pourtant pas fort révérée, rendirent à celle du Roi Très-Chré- tien un hommage, qu'ils ' n'avoient ju(qu*alors point rendu d'une Ma- nière fi éclatante & fi unanime à au- cun Prince Chrétien. Ce ne fqt que l'année 1687. que Ambufrade ceux de Tripoli lui envoiérent une âos.^"^^^ Ambafiade fblemnelle, où le Bâcha Turc fe joignit avec le Dey, le pre- mier envolant fon Lieutenant , & l'au- tre un OflScier de Marine pour faire leurs foumiffions aii Roi , « à qui ils préfentérent, en forme de Tribut, deux Dromadaires , fix Chevaux du Païs d'une beauté extraordinaire, & quelques Autruches. Ils arrivèrent à Tou- M i84 Hifitire de France, itfS^. Toulon le ^. de Mai: mais ils ne fu- rent conduits àVer&illes parleMar* quis de Segnelai que le ii. d'Août. Ils firent au Roi leur compliment en Turc, qui fut interprété parle Tm- cheman, & préfenterËnt les animaux qu'ils- avoient amenez, lis furent régalez à leur départ chacun d'une chaîne d'or fic d'une Médaille avccle portrait de Sa Majcllé. - Il fe paflbit, pendant les Expédi- tions du Maréchal d'Ëilrées contre ksTripolins, une Scène pkis terrible en France, £c dont le Roi^meare- McTiiKt çu de rudes fecouflcs. C'eft la ruine P«od «m des Protcftans. U dejftin de les dé- ™"" '" truire, dit un Auteur qui ne doitpas toit pasfenfé : car les Princes ^ Etais Protejians avoient toujours été peur nous contre la Maifou d'Autriche : iâ il nt falloit pas irriter les fiuls jtUiez que nous puffions avoir. Offi^^,ajoÛKe-t-i), que le P. de laCbai^ nUtoit pas d'avis des violentes: que le Tellier ^ Lotevois ne vottleienf pas la Révocation de FE- ^dit de Nantes , mais que les Cagots Pea^wtérent. ^wnd Louvois vit Paf- faire entamée tUa porta à Fexirémté. Ceft il) M» iM MnAt/ Ai M i?, A I, foUs le Règne de Louis XIV. i Sf C*eft aînfî que le Roi', à qui là lôSf. Maintenon avoît infpiré Tcfprit de dévotion, fut pouffé à détruire la Re- ligion Proteftante dans tous fcs E- rats. 11 convoqua une Affemblée dû Atttmhiét i Clergé à St. Germain en Layc , pouf ^^^^^^^ délibérer fur les moiens dont on defleia, pourroit s'y prendre pour en venir à bout, & y envoiapour Commiflai* res Boucherat , oui fut bientôt après Chancelier, Pelletier, & le Marquis de Seçnelai. La Délibération dû Clergé ne le fit pas attendre , Se le 14. de Juillet fes Députez en vinrent rendre compte au Roi. Ce fut fur nfibiutioa leur raport^ & par l'avis du Marquis JJJÎ*^* "• de Se^elai , qui les avoit conduits à l'^^^t ^^ l'Audience, oc que le Roi voulut ^****' auili entendre, que fut dreffé l^Edit qui révoquoit celui de Nantes, fic i tous les autres auparavant 6c depuis accordez aux Proteftans. Je voudrois qu'il me fût permis Rfflcjtion de tirer le rideau fur .un fi trifte S:S Evénement , qui a fait verièr tant de . larmes & tant de fang à la France , Se qui fait une fôcheufe tache à la gloire du Roi, quelque foin que pren* Dent (es Flateurs , non feulement pour^l'cffiiccr, mais même pour lui , eu 1 S6 fftfioire âe Irance , 1 6Sf. en apiaudir , comme de la plus gran- de' et de la plus belle sétion de Ibn Règne. La fidélité de l'Hiftoire ne me pennet pas d'en fuprimer une Ca- ■ ■ . tafirophe fi confidérable , qui s*eft paflëe à la vûë de toute l'Europe, ce où la plupart des autres Etats fe font intércflcz. Elle ne me permet pas non plus d'en altérer la vérité, qui doit l'emporter fur toutes les au- tres confidérations , quelque cher qu'il en coûte au Héros, à qui elle ne doit jamais être facrifiée. J'évite- rai feulement ta fatyre, âcieconfer- verai le caraârére d'Hiftoncn, avec i toute l'équité Se toute Timpartialité ' poflîbtc, pour un endroit u épineux oc fi délicat. Le célèbre Auteur (i) ' die rHiftoire du Grand Théodofe n'a pas difiîmulé le fang qu'il fit répatv* dré pour venger la Sédition de ceux de 'Chefialonique, Se n'a pas fiiit de fcrupulc d'en repréfcnter l'horreur: J'en uferai de. même dans l'Hiftoîrc de Lquïs le Grand, Se je ne crain- drai point de blâmer la Révocation d'un Edit accordé par fon Aieul, confirmé par fon Père, & dont il aroit lui-même promis tant de fois ■ l'ob- ^i) FUcbÙT, Evî^m il Sifmu. F fous k Signe de Louis XIV. 1 87 robfervation. Ecoutons les plaintes 1 68f • qu*^ font fes Sujets Proteftans. Ils rejettent toute la haine de leur tiaîntcjdes . profcription fur le Clergé & fur les ^'^t^'^l , Jéfuïtcsjfurlesdcmiersfur tout leurs ff'^wnf. irréconciliables ennemis, qui) s étant des moîens emparez de la confcience du Roi, lui ^^})fy^^ *j. ., 1 TN fL • conue eux. rendirent premièrement la Doctrine odieufe, & lui dépeignirent eniuitc les perfo^mes qui la profeflbient, corn* me dangereufes & mal intentionnées, ou abufées par leurs préjugez. Il ref« toit une dimeulté, c*étoit le repro* cfae de la cruauté, que la contrainte dont on uieroit contre eux ne inan« queroit pas d^àttirer, fi on étoit oblit- :é d'en venir à cette extrémité. Le .oi étoit naturellement bon , fiC n^aimoit pas le (ang : ils le prirent encore de ce côté*là , en lui peiv fuadant oue (a bonté Tengageoit à rapeller des Sujets dévoiez dans la Communion de TEglife, & lui firent croire que la Révocation de TEdit les y feroit rentrer, fans emploier les fuplices ni la violence : qu'ainfî tout confpiroit à le révoquer. Jamais pourtant il n*y en a eu de plus irré*- J« pî^tea^ vocable. Il avoit pour Auteur un rÊdit^Swu grand Roi , un Roi vîdorieux, le j«^r l'interdiâion des Aflèmblées, par 'enlèvement de leurs Enfàns , qu'on leur défend d'élever dans une Re- ligion qp'ils croient être la véri-/ - taole. Efjb-ce là ce qu'on apelle\ réunir ? Le dernier Article promettoit en» . icore quelque efpéce de tolérance. ^^ Pourront ceux de \% ReUgion 99 P. R. dit cet Article 9 en atten^* 9) dant qu*il plaifé à Dieu les éclai- 99 rer 9 demeurer dans les lieux âc Vil- 99 les de notre Roiaume 9 y continuer 99 leur Commerce 9 y jouïr de leurs 99 Biens 9 (ans pouvoir être trouble:^ 99 ni empêchez fous prétexte de leur 99 Religion 9 à condition de n'en 99 point iàirc d'Exercice^ fous peine 99 de ipi ISfinre de Ft-anee, tôSf. „ de Confifcatioo de Corps & de „ Biens. „ Mais c'étoît un leurre pour les empêcher de fuir la perle- cution. Se la tolérance, toute dure qu'elle étoir, parut encore trop dou- CC} 2c dura à peine quinze jours. Z.e Conirain les d'entrer, dont les avoit menacez Y Avertijfément Pafioral^ fut mis à exécution , & les Dragons fu- rent envolez par tout le -Roiaume pour mettre la dernière main à la Converfion. Eximen da Quels étranges moïens de réunion .' Jj^^' '" Eft-ce ainfi qu'on pratique le Con- traitt /m i/'e»/rer de l'Evangile? Eft- ce ainfi qu'on foule aux pieds le Droit des Gens , & ceux de la Na- Cmaez ture & de la Confcience? De là vin- iiu ï^vi- "^"^ 1^5 Abjurations extorquées , les mni&fiu ConverCons contraintes, oC, ce qui nwwfc ç^ encore plus horrible , les Com- munions forcées. De là tant de fii- plices,qui font frémir la Nature: Des corps de bons Sujets, dont la Reli- gion ^foit tout le crime , traînez iur la claie âc jettez à la voirie : De là les condamnations aux Galères , lesPrifons,& lesTranflations dans k Nouveau Monde : De là ces Trou- pes prefquc inomhrables de Fu^- tift fu fous U Regm de LouYs XI F. li^j tifs ( I ) qui ont défèrcé le Roiaume , 1 69 f. Se qui ont tout abandonné & tout ri(qué pour (auver leur ame. Q^i'on Juge après cela de la bonne foi de Texpoie des CompoCteurs de TEdit de Révocation , quand ils difent j jy Que la Garentie de celui de Nan- 93 tes étoit devenue inutile, parce que jj la plupart des Réformez s'étoient ), faits Catholiques.,, Pourquoi donc, cette terrible Lettre du Marquis de Louvois au Duc de Noailles, Gott« vemeur de Languedoc ? Sa Majefté veut qu^on faffe fentir Lettre da Us dernières rigueurs à ceux qui ne vou-' ^uli^ dront pas fe faire de fa Religion : f^ Noau- 6? ceux qui auront la fote gloire de ^ vouloir demeurer les derniers , doivent être pouffez jufqu^à la dernière extrè* "mité. Pourquoi ce Coin û empre(ré,pour empêcher de (brtir du Roiaume, ceux à qui leur Confcience ne permet pas d*y demeurer ? Pourquoi tant de Dé- clarations Cl rigoureuiès là^deflus , Se fi fouvent renouvellécs ? Je m'arrête- U , Se je ne veux pas pouiler plus loin les Plaintes des Proteitans, dont Tome F. 1 je (i) Ui Himéint dm }C D. L. F. m/^fir iMMrir i^ i6Sf. EnregiftfC ment de r£dit de Kévoca- UotL Paroles du Chancelier en le fcel- lant. ip4 Hiftoire de France^ je n'ai pas entrepris de donner le dé- tail, mais dont je n'eufle pu difît- muler Toppreflion , à moins que de trahir la vérité de VHiftoire. Je reviens à TEdit de Révocation. Il fut arrêté le tt. d'Oétobre , & enregîftré à la Chambre des Vacations le if. On avoit réfolu d'attendre rOuverture du Parlement ; mais la ^maladie du Chancelier , qui fe fen- toit mourir, & qui fouhaitoit de le fceller avant fa mort , fut caufe qu'on en hâta l'Expédition. Il eut donc cette fatisfa£tion , qui lui mit en la bouche cts paroles du Cantique de Siméon , Seigneur vous laijfez aller maintenant votre Serviteur en paix. Les Proteftans profcrits par l'Edit ne man- 3ucrent pas de critiquer l'aplication u Cantique. Mais quoi qu'il en (bit, le Chancelier mourut peu de jours après , content d'avoir mis le Sceau à un Edit qui cau(bit la défolation de tant de Familles. L'Hiftorien François (i), tout Ca- tholique qu'il étoit, en parlant de k Vérihcatîon de l'Edit de Nantes, faifoit tenir aux plus grands Ennemis des Réformez , aux plus ardens Li- gueurs (f ] MeJuirtU en C aimée i;pf« fouî le Règne de Louis XI F. ipf gueursqu*ilyeût eu, un langage bien i- blc Tan 1 6jj, par la dignité dé Chan- celier j vacante par le décès d'Ali? . ;rc , qui avoit (uccédé Tan 1(171. à iéguier, ou plutôt au Roi lui -mê- me, qui avoit voulu Tcxerccr quel- que tems , & des mains duquel i( eut l'honneur de la recevoir. Le Tel- lîer l'exerça depuis 1677* jufqu^à fa mort avec une grande capacité : g'atid Politiaue & tout dévoué à la our: Miniftre au refte éclairé , ac«- tif, pénétrant, apliqué : - mais on lui reproche d'avoir nerdu beaucoup de fa modération dc de fa douceur^ prin- cipalement à l'égard des Proteltans, dcpais qu'il fut revêtu de cette pre- I 3 miére Boucherat foi iacccde. tôSô. AriWce de trois Am* bufliideurs Siamois, ip8 Hiftoire de France^ miére Charge de TEtat. Il eut pour Succefleur a cette haute dijgnité Bou- chei*at , qud (on intégrité & fes lu- mières en rendoierit digne : Heureux tous ces fameux Miniftres de fcrvir un Roi qui fût rendre juflice au mé- rite ! Heureux auffi le Roi de ren- contrer des Sujets dont il pût faire un choix fi judicieux! Les crois Ambafladeurs Siamois, dont J'ai fait mention fur la fin de Tannée 1684.. ( i ) arrivèrent à Paris au commencement de Tannée i (S8ff. Le Chevalier de Chaumont les avoit , comme je Tai dit , amenez avec lui de Siam , en revenant de fon Ambaila- de, ou plutôt il avoit été les y pren- dre , à la prière que le Roi- Siamois en avoit faite au Roi Très-Chrétien, par les deux Ambafladeurs, ou les deux Députez d'un rang inférieur, qui . n'étaient venus en 1684. que pour traiter du Commerce, & pour îuplier le Roi d'envoier un de les , Vaiflicaux à Siam, pours'y charger des trois Ambafladeurs, qui ne croioient être en fureté que fous (on Pavillon. . Le Chevalier de Chaumont les ame- na donc, & ils furent reçus avec les 4 I } K«îrc d-deHkt pa^ i6S. fous U Jtsgm de Lùuis XI T. -ipp Cérémonies ordinaires , eurent leur i(5S6. Audience publique , & remirent au Roi une Lettre de leur Prince gra- l^ Lettre vée lui- une lame d'or , 8c enfermée rrvncc^i» dans une boette de même métal. On b^»»» fait que la Langue des Siamois, au sdences moins celle des Savans , qu'ils nom- ^j^**" ment Balte ^ a {z% règles & {z^ in- flexions comme celles de l'Europe , & ils écrivent auflî de la gauche a la droite. On fait encore que les Ma- thématiques Se l'Aflronomie font les feules Sciences qu'ils cultivent : Que leur Paganifme efl tout idolâtre & tout extravagant, & qsue leurs Prê- tres, qu*on nomme 7^iAi^^///x, quel- que aulkére que foit leur vie, ne font que des Impofteurs & des Ignorans plongez dans la plus profonde Super- Leur ftition \ n'aiant pour tout Dogme de & ^ji^^lo. Religion que celui de la Métempfy- peiftinon. , cofc. Lcur'Morale eft pourtant ren^ Leur mô* fermée dans cinq Principes, qui font '***' honneur à la Nature humaine. „ I^e ,1 L eft de ne point tuer : LeI I. de .,, ne peint dérober: Le I IL de ne „ point commettre d'impureté : „ Le I V. de ne point mentir : & le ^, V. de ne fe point enyvrer. „ Ces trois AmoafTadeurs , parurent à 1 4 tout ito /SJloire Je frttue , i6t6. toutlemondc, perfonnesdebonfèns, CutStiia & même d'un elpril agréable dans la Amhifc converCition qu'on avoit avec eux , 'cant par le moien d\]n Ncgre qui fâroic leur Langue Se la'Fraoçoifc, & gui fervoit d^Interpréte. Comme ils avotenc. débarqué au Havre, on les mena promener dans-la Citadelle, Se on leur permit de lever les Plans de quelques Ouvrages, à quoi ils firent Toir qu'ils n'étoient pas malhabiles. lis fe piquoient de qualité, donnant à leur .NpbleiTe des titres à peu près comme en Europe. Ce qui ne s'ac- corde pas avec la Relation de la Lou- bere, Envoie Extraordinaire du Roi en ce Païs-là en 1687. 6c 1688., qui dit , qu'il n'y a que deux Ibrtes de con- dirions chez eux, celle de Libres 6c ccUed'Erclaves, & que la diftinârion à l'égard des premiers ne fe fait que par hs Charges que donne le Roi, oc qu'il retire quand il lui plaît. Ces AmbafTadeur» furent congédiez avec de riches prefens : fie on fondoit de grandes clpéranccs fur leur Ambafla- dc : mais elles s'évanouirent bientôt par la terrible Révolution que nous verrons dans la fuite (i). hc <(|]£>IMI. Louis XI F. 10 1 t loin- de l'Eglife i6Î6. l'Etat : & Tonzic- Edit poar cette année . il don- ^" Posions faveur des^ Portions irez. Des le dixième- iécle (i) les Moines toient en \ pofleffion tc« . Bén<« ;n beaucoup de lieux $»«mpâicnt Les grands fervices <*« ^^^ vciX à TEglife, & les Mtalîtez, qu'exerçoient ères ) qui etoient autant ; gratuites pour les Gen- êt autres Voiageurs , les ils y entretenoient , pour es Énfàns, tout cela les iimer de la Nobleflc & du ic avoit porté les Seigneurs érer dans la nomination des des Chapell^ aux Prêtres i 5 & à leur donner les Fonds cveiius deftînez à Tentretien iftére de ces Eglifes. Ils pro- c de la bonne volonté qu'on )Our eux , & s'ctant attirez un nombre de ces Fonds y ils les rent à leurs Monaftéres, corn- ant des Religieux pour déflcrvir Jures & les Chapelles , dont ils I f pof- ipz mjÏQÎre de Francij I($S5. pofledoient les. Revenus. Il ^n'en relloit que la moindre partie ^ux Prêtres Séculiers. SL^giemens Ces Moincs de St. Beiloît , ainfi diA k"ôlii^« perfez dans les Villages , fe corrompi- deicsabaa- rcnt , dit THiftoricn François, hors *^^**" de leur Monaftére, de même que le poiflbn fe meurt hors de Teau : & le Concile de Clermont tenu l*an 1 09 f. «ordonna , qu'ils abandonneroient aux Prêtres Séculiers , les Cures qu'ils leur avoient ravies, avec les Fonds afFcc- tez à l'entretien des Cures. Dépuis encore, l'an i lop. le Concile de Poi- tiers leur défendit les Fonétions Pa- jx)if]iales : mais ils ne laifférent pas ^ \ de les retenir jufqu'à l'année iiif* que le Concile de Latran leur ôta toutes les Cures par uqe Conftitution générale.' On leur laifla pourtant le Droit d'y ptéfenter, 8c îesDixmes ^uffi, horfmis une médiocre partie pour la fubfiftance des Curez qui deflerviroicnt ces Eglifes. De là vin- rent les noms de gros Décimateurs^ qui demeura aux Moines Bénédiâins, & celui de Vicaires perpétuels, qui fut donné aux Curez de leur nomi- ?cs^fSt- nation. De là vint encore le nom de rions coa- Portkn conff'uèy dont on qualifioit le '"***' nom L i fous U Règne âe Louis XI^' ipj nom de la penfion art fort médiocre aux Prêtres Séçu- iers y qui avoient pourtant toute la Charge des Paroifles. Le Roi vou- f lut remédier à cet abus par Ton Ëdit qui contenoit deux Chefs. Par le premier ,, Sa Majefté ordonnoitque "U Bioâ im „ les Portions congrues , que les ^*^ ^y gros Décimateurs font obligez de j, paier aux Curez ou Vicaires per- ), pétuels, demeureront à l'avenir \y fixées dans toute l'étendue du ,, Roiaume à la fomme de trpis cents ^, livres ,, : Et par le fécond : ,9 Que les Cures, qui font unies il „ des Chapitres ou autres Commu- yy nautez Éccléfîaftiques , & celles ,, où il y a des Curez primitifs (i), j, feront' dcflervis par des Curez oji ^ Vicaires perpétuels qui feroxit il £»« «i« ,, pourvus en titre, fans qu'à l'ave- J^JJ^Iuf 5, nir on les puiflc dépofer, poqr 15 „ met^ i04 * ISftoire ie^France ^ ltfS6. ,, mettre des Vrétres amoHIes (1)991 C*cft ainfî que Le Roi pourvoioit à Tentrcticn du Curé, en voulant que celui oui fervoît à TAutel vécut de r Autel, fans l'abandonner à la difr crétion du Monaftérc, fouvent trop avare & trop întéreffé , & qu'il avoit foîn que TEçlifc eût fon Paftcur fixe , (ans qu'il fût permis aux Re- ligieux , qui avoient la cellaâon des Bénéfices, de changer à leur fwitai- fie les Prêtres qu'ils commettoicnt pour les deffervir. $t$nm du Le z8. de Mars le Maréchal Duc ëawîàîjt^ de la Feuillade éleva une Statue au ccdetvjç- Roi dans la Place des Viôoires. Elle ****** eft Pédcftre en bronze, & poféc fur un haut pied-d'eftail, aiant derrière la Renommée, qui lui met fur la tête une Couronne de Laurier, & à (es cotez quatre Eitlaves, qtii marquent les difFércns Peuples dont Sa Majefté a triomphé. La Ville de Paris en xo cérë- Corps , afiîfta à la Cérémonie de cette * Shêràcet- efpêce de confécration, oùfcrendi- jc^ékva- rcnt auffi les premières perfonncs de *^* la Cour pour la rendre plus auguftc. Le (bîr on tira un feu d'artifice dc^ vaut l'Hôtel de Ville, & l'on fit des fi:ux fous le Règne de Louts X I F. 10 f feux de joie dans toutes les rues. Le 16^6. Pue de la Fcuillade reconnoiflbit aîhfi les grâces qu'il atoit reçues du ' Roi ^ & ce Monument , qui perpé- tue les grandes Aftions de fon Bien- faiteur 9 perpétue en même tems la reconnoiilance des bienfaits qu'en a reçus celui qui Ta érigé. Telle fut celle des Romains pour Augufte^ i qui lé Sénat fit dreflcr une Statue d'or & un Arc de triomphe dans la grande Place de Rome. Il faut Sourtant avouer que la flatterie des Lomains, auffi bien que celle des François, atta trop loin. Il le fit peu qui à' Tavcnir i tfS/. ,, prétendroient avoir ou défendre • ,, de quelque manière que ce'fôt les 5, Franchiics apcUces vulgairement „ - ^artiers^ ou qui entreprendroient ,, dircétement ou indiroEkement de 9, troubler les Mîniftres de la Jufti- i^ ce, dans rcxécution de leurs or- „ drcs au fiijct de Tobfervation de k ^) Bulle qui les déclaroit abolies. „ Il crue par là intimider le Roi , éc empêcher l'arrivée de fôa Ambafla- deiir: c'eft ce qui la hâta. Beaumanoir , Marquis de Lavar* Amh^ff^âe din , nommé pour cette Ambàflade , aSiîavwdîa partit de Paris au commencement de ^ a^omc Septembre, prit la route de Turin, & traverlànt le Par mefah 6c le Mode* nois fe rendit à Boulogne dans TEtat JËccléfiaftique. Il y trouva un Maître de Cérémonies Apoftolique qui le fut voir, & lui dit, „ Que s'il ne fè j, dî(po(bit à' renoncer aux Fran* „ chilès, il ne feroit point reconnu „ pour Ambafladeur. „ Lavardih ne s'étonna point du compliment, k • auoi il étoit bien préparé, 6c répon« it^ ^'Uexpli^eroiP les intentwns dtt Roi fm Maine à Sa Sainteté . Il con- tinua fôn chemin , & étant arrivé X K 3 Fia- izz J^ûiu de France j 1 68 j. Florcncrc , il s'y arrêta quelques jours, fans fe mettre en peine des défcnfes du Pape, que l'Afleffcur du St. Offi- t xe portoit à tous les Cardinaux & principaux Prélats de cette Cour, d'avoir aucune communication avec le Marquis de L^vardin, fous peine d'encourir eux - mêmes TExcommu- nication portée par la Bulle. ^cm«riyef. Le i6. de NovenJjre fur les trois èi fa swtc. ]^çyj.ç3 ^p^^g jjjjji II arriva à Rome, accompagné d'un grand nombre de Gentilshomme$ , de plus de deux cents Officiers , & de cinq cents Gar- des de la Marine, Plufiçiirs Çaroflcs à fix Chevaux, ^& un gnind nonabrc ^ de Calèches augmentoiem la beauté * ou la terjreijrde ce Cortège, qui avoit plus l'air dc; celui d'un Général d'Ar- mée, que de celui d'un Amba(&deun il fit fon Entrée par la Porte dcl Pch polo dans un Caroflê magnifique, ou étoicnt avec lui les Cardinaux d'Ef- trées & Maldachini, qui Iqi étoient allez au devant hors de. la Porte* c^dê^fi^" Ç^^°^^ ils entroiciit , les Gens de la Gens ai» Douaue fè préfentérent , demandant dd^fi*" àyifiter les hardes portées fur cin- pouaat. quantç Mulets , qui avoient des cou- vertures &mécs de fleurs de Lis. Oo leur foHS le Règne de Louis XIV. xz % leur répondit, j^*tf» avoit tn^dre de 1687.* couper le nez 6? /w oreilles à quiconque entre prendr oit de vijiter lei bardes de fon Excellence-. Cependant rAmbafladcuravançoît toujours, & ceux de fa Suite étant , entrez dans la Ville jettoient de l'ar- gent dans les rues, comme on a cou* tame de faire à l'Entrée des Arabaf^ fadeurs , & le Peuple , qui étoit ac- couru en foule , ne manqua pas de crier, Vive la France. Le Marquis il entre de Lavardin entra donc au milieu de f î muieu *' CCS acclamations, & comme en >« « du Pape à refufet l'Audience a Jfef""" « l'Ambafladcur d'un Roi Tr^ fil! U Rtini dt Louis Xir. iif avJ.Vfr'*' ^'; '™ ^^ L»™, oil il 1687: fvoit fu que rAmbaffidair devoir al- . non du Service , auffitôt qu'on le jerroit paraître. Il porta le dépit Tour 4 {°','°'"- Aiam fu que le L.h„i„ »■«;/«. j , 6 "^ °^ Saint Louis, Pa^ louïi. roiflc de la Nation Fnnçoife, con- S?à^^^"°"' te Clergé au Chccur, placé dansunSiégeqùiétoitcommc vPr-Jî?"- ' °" '* «*rirfa à tout le ScT- S ™ v,'^'"' «Pontife en fut fi îrri- .^= RU II ordonna ,.. no.^i«„i Carpcy ; cette qui fut le Iciv- k quel n tour, toutes : année i^viiied* Duvra- tt^"^ ' :ftfor- irer foh France es plus )itl'ad- î**^, ., . acTwluI- Lonttai u*Kkff< itfS/. Le ?ape lui leAife Aii- AiCACC, Il s'en plaint, 8c fomient la dignité de ion Caiac- CàCv 224 Hijloire de France 9 armcE faifoient la ronde le jour 8c la niât: deforte que les Officiers duPa- pe n'avoient garde d'en aprochen Six jours après (on arrivée > il fie demander par deux fois Audience au Pape, qui lui fit réponfe, ^Ul ne connoijffbit le. Marquis de LavarSiHj qui prenait la qualité d^ Ambajfadeur , que pour un Excommunié^ qui devoit faire ce qu^ il faut pour obtenir fon ab/b^ lut ion y avant qu^on examinât les rai^. fins quPil avoit de demander jiudience, . L' Amballàdeur en fit fès plaintes , en remontrant ,>.Quç Tobilination ,, du Pape à refiifep TAudiençe à 5, rAmbafladeur.. d'un Roi Très- yy Chrétien , pourrait un jour fiûre „ verièr des larmes à ceux qui av oient donné un fi méchant confeil au Pape, jy II foutenoit en même rems toute la dignité de (on Carabe- re. & le refus de T Audience n*em* pêchoit pas les autres Ambaflàdeurs , qui étoient à Rome, de le reconnoî- tre pour Ambailâdeur, & de lui ren- dre les vifites accoutumées. Son Ex* cominunication ne l'empéchoit pas non plus d'afliiler au Service Divia dans les Eglifès : mais le Pape ^ivpia ordit le 1 3* de Déceml^re aux Çha- noî- 51 fùui le Règne de LùuYs XIV. itf ftoines de St. Jean de Latran, ou il 1687.. avoir fu que rAmbafîadetir devoit al- ler ce jour-là^ de ceflet la Célébra* tion du Service 5 aùflîtôt qa*on le verroit paroître. Il porta le dépit encore plus loin. Aîant fu que le Le^pein» jour de Noël il avoit fait (es Dévo- g^lfê^^isî'. tions à l'Eglife de Saint Louis, Pa?- *-o«ïf, roiflc de la Nation Frahçoife, con- duit par tout le Clergé au Chœur , placé dans un Siège qUi étôit comme un Trône , où il aflifta à tout le Ser- vice Divin 5 ce Pontife en fut (î irri- té qu'il ordonna au Cardinal Carpe^ jna 9 fon Vicaire , d'interdii"e cette iglife & tout fon Clergé: ce qui fut folemnellcment exécuté dès le len- demain. Nous Verrons bie^itôt quel fut le reflentimcntduRpi à fon tour, & quelle vengeance il prit de toutes CCS injures. Il eut le plaifîr de voir cette année La vîjie de la pcrfcétion de fleux grands Ouvra- ^f ^"^ gcs: Tun étoit k Ville de Breft for- tifiée à la moderne '9 pour aflurer (on Port 9 l'un des meilleurs de France Ibr l'Océan, Se où fe font les plus grands Arméniens : î*autre* étôit Pad- Y^^ff, xnirable Palais de Verfâilles, dont J'ai u» ackKfî, iottYe&t parlé, & dont je œ répece- K f rai 1: Zi6 • Hifioire de France ^ 1^87. rai point la defcription que j'en ai donnée. Ce pet fat que le mois de Décembre qu!on mit la dernière main à ce Chef-d'œuvre,, où TArt a épuifé tout Ton génie 5c tous ^s ta- lens , & où le Roi a fait éclater toute ÙL magnificence. t (588 / Nous avons vu au commencement Rcvoiution ^^ Tamiéé idStfi. les Ambafladeurs dç siara, Siamois arrivez à Paris, la réception âu^on leur fit, & de quelle manière s furent congédiez avec de riches prefcns, Sur la fin de 1687. le Rot fit. partir des Mathématiciçns de France, avec huit cents Hommes de Guerre , & deux Envoicz Ex- traordinaires .( I ) , gui amvérent a Siam en itfSS. Mais ils trouvèrent leRoiaume dans des Troubles qui en changèrent toute la conflitution j Sc qui firent périr la Famille Roiale , pour en faire montei: uqe autre fur le Trône ennemie dès François, que le nouveau Roi chaÂa après les avoir indignement traitez. La .Relation que j'en vais donner, cik fidellemcnt tirée de celle qu*en écrivit le Géné- ral des Troupes. Françoifes , qui étoienc il) Lé Lêdth ér SérH, Weji4^ Mtra^ mjMjm fous te RBgm ie Louis XIV. IVf étoient à Siam lors dé cette terriUe Iea ai- mez, & ne fk méloient d'aucunes af- faires, renfermez avec leurs Domef* tiques qui &xfoient toute leur Cour & tout leur entretien. Il y avoit aufii une Princcfie , Fille du Roi , de beaucoup, d'efprit Se d'un grand cœur , quelle bruit commun difoit être mariée avec le plus jeune de (es Oncles, & qui (embloit au moins lui êtredeftinée pourEpoufc par Tindî- nation réciproque aes deux Partis, fiasleXegne deLùUts Xir. 1Z9 & par les défirs du Peuple. Ce n*é- ttfgg. toit pas la volonté du Roi. Il avoit ^^ ^^^ donné toute fon affeâion à un jeune ce Favoxi, homme nommé Pr^^V 9 que les uns difoicnt être fon Fils naturel , & les autres Ton Fils adoptif 9 mais d'une fort baflè naiflancé : &t cette dernière ^ opinion paflbit pour la plus Véritable. Quoi qu'il en (oit, Prapié poflcdoît fi atrfblument Ton coeur , qu'il eût voulu le faire monter lur le Trône 9 en lui (ailant époufer la PrinceflTe fk Fille 9 au préjuaice de fes deux Frères . qu*il n*aimoit pas Se qu'il croioit in- capables de régner 9 s'il n'eût pas apréhendé de trouver de la réfîftan-* ce dans l'efprit des Peuples 9 & plus encore dans la fierté de la Prince{Ie9 3ui ne pouvoit confèntir à une fi in>« igné Alliance. Un autre Parti plus dangereux (e PoUifque foraioit, & fe fbftifioit à lV)mbre & ^^^ fous le voilC' de celui des deux Prin- v* ^««^^ ces 9 qu'il feignoit de favorifer iecre- cmnomie^ tement contre Prapié 9 pendant qu'il cherdioit à s'élever lui-même fu^r les ruines des deux Prinices & du Fkvori. Son nom itoit Opra Petcberatcbas : là Famille étoit des plus anciennes 6c des plus cbnfidérées: il étoit Frère K7 de y i\o lËjtmt de FrêHce^ 1688.. de lait du Roi, & environ de (ba âge. Quelqi^sr un$ même ditenc qu'il defcendoic de la véritable Race Koiale , fur laquelle le Père ^e celui qui regnoit avoit envahi la Couron- ne. Qj^Ileqaepût.être lanaiilance de ce Mandarin , c'étoit un rufé Po- litique, «qui cachoit fbn ambition Ibus un j^ux zèle de Dévot & de bon ' Compatriote, afieéèant un grand at- tachement pour fa Religion , ce qui lui avoit acquis Teftime & Tafibâion 4e tous les Talapoins ( t ) qui font çn grand nombre, & marquant en toutes rencontres fon incUnation . pour ceux de ia Nation, & fbn mé- pris pour les autres: ce qui lui avoit gagné Je cœui: des Siamois i témoi- • gnant cependant un grand defînté- reiTement, & un détachemçnt de tous^ les Emplois Publics, jl joua fi bien fon rôUe , que Praplé crut qu'il n'en ayoit rien à craindre, & que les Princes furent perfiiadez qu'ils en avoient tout à cfpérer. Le Roi de (on côté le croioit un bon Su^et, ou du moins incapable de renvofer ion Projet , Se ne fe défioit mdkmeoft de lui. B (i) ffkrtâSim^h^ fws le Règne de JLauis XI V. 1 5 1 . Il écoit encore fortifié dads ccs^ i<(gg; (bntimens par un fecond Favori , nommé Confiance , Vénitien d'ori- colftancc eine, & chargé des affaires dés Fran* ^^ ^^p^^ ". é^ \Mi/» les anaixes çois en. cette Cour » ou il.sctoit desFxan- acquis un grand crédit. Pour fe Ç®»«* mieux, afiurer les bonnçs grâces du Roi 9 il. ayoit cru ne pouvoir rien faire de plus prudent 9 (]ue de fe lier fortement avec Prapié, qu'il regar- doit comme l'Héritier Préfomptif du Roiaume par fa qualité de Fils , foit adoptif , toit naturel du Roi 9 ôc par rincapacité» de$ deux Frères, Hén riticrs l^it^mes , haïs d'ailleurs du Roi , qui ne peiîibit qu'à mettre la Couronne fur la tête de ion cher Prapié. Ju(que-là, fi Confiance n'agifibit pas en hompie de bien , il (b conduiioit au moins en Politique : mais il en manqua dans l'article ca- pital. U. n'étudia p^afiez le naturel iimftnqne cjePetchenitchas,.&ilcnfutladuppc, ^xo^lT^' Il le mépfifbit comme un homme ^ t'attAchant qui dégoûté de la Cour ne fongeoit . *" ^^^^"^ qu'à fe renfermer ayec fesTalapoins, pqur ipeaçr une vie tranquille , 6c il nie s'^^perçevoit pas qu'il ne prcnoit cette route écartée que pour s'aprot cher 4c pN près dp Trône, & pour s'en t ^t Hifioire de PraHce^ t<5&8; s*cn fiitfir à coup fur auflîtôt àprêsr le „ décès du Roi, qui n*avoît pas encore cinquante -> cinq ans, mais qui étoir attaqué d'une maladie mortelle. Se dont- la prochaine mort entraineroît la chute de Prapié qurne pourroît iê foutenir , n'aiant ni mérite , ni amis, ni créatures pour Pàpuier. A l'égard des deux Pnnces , if avoit réfblu de les faire périr auffitôt que le Roi iè- roit expiré, & d'époufer la Princcflê pour rendre ibh ' Ufiirpàtion moinsr odieufe. Telle écoit la Tragédie Su'il machinoit, & dont tputes les cénés furent remplies felonfon Plan, qu'il commença d'exécuter fuf Pra- pié &'fur Cohltance, juftçment pu- m de (on 'manque de droiture à Fé- £ard des deux Princes qu^il facriâoit a Prapié, & de fbn manque d'çfprit & de pénétration à TégarddePct- cheratcbas qu'il n^avoit pas apfbfondi,. préoccupé de fon amour propre qui lui fai(bit mêprilèr un homme plus- fin que lui. . Tous ks François eu(^ fent eu le même (brt , s'ils ne fe fu& iënt fàuvez. comme par miracle, 6tr par leur éourage & leur fermeté eit-/ traordinaire. Leur Géné»il-, qui doniie ht Re« latian 3 fou$ U RegKe de Louis XÎV. ij J ktîondexettcCataftropBc(r), étoit 1688. nouvellement arrivé de France au \^^^^^^ commencement dé Tannée^ dahs te Générai t«ms de la fermentation qui prépa-; f^^^^^j^^ roit tous ces tragiques Evénemens. lès décoo- Il ne fut pas long-tems Cins les foiH>- fa'"cîe?fni çonner, & Cins connoître les diffé- "*g^^* rem caraékéres de tous les Pcrfonna- * ,gtt dont je viens de parler, le génie de la Cour & de la Nation, &: ce ue les François en avoient à crain- re. Il en avertit Confiance , qui bien loin de profiter de^ fes avis s'en moqua , & qui fut un des premiers Êcrifié , comme il y penfoit le moins. Dans le mois de Mars , le Roi s'é- Rnfè de tant, trouvé plus mal qu'à Tordinairc, i^!^!^*"' èhacun penfa à faire valoir (on Parti : . c*cft à dire, Prapié^ & Petcherat- chas: car les deux Princes étoient en- fermez d'une manière 'à ne pouvoir rien entreprendre : miais PctcheilÈit- chas feignoit de n'agir que pour eux ic pour les mettre (lir le Trône , que Piia- pié y difoit*il , & Confiance voulbient leur XtUtiêH HêiiMdùifif tftU cmwtnt tUna U fmtd , ^ m éigirt fnf (iâ»$ Us drtêi^hmcti m ^mt^tus «ndrêku Fêia, U trmfiimt & U vingt-^Mttmwn tjttu ii U mèfiiwu ûMitpn Us iMirts dis Tms^ *54* Jiifioirt de France j \ id88, leur faire petdrc. Il îoîgnoît à cette accufatipn, celle qu'il faifoit de tous les François, ou'il afluroit n'être ve- nus que pour aétniire la Race Roia* Ic^ la Religion & les Coutumes des Siamois, en les aflujettiflant àPrapié . & à Conftancc, qui devoit être le fécond du RoiaUnie en cas que le Complot réiiflït. Comme il y avoit beaucoup -de vraifembknce dans ce gj^^^vdifcours, que Confiance làvorilbit favori ao extrêmement Pmpié au préjudice de» Sll'îîî? Vnds Héritiers., éc que ces derniers, ca,, prévenus que le Mandann agifloitde ppnne foi , excitoient le Peuple à fe joindre à lui, il lui fut bienaifédc triompher du Parti contraire, &dç . feire périr Prapié & Confiance. H CQurut un. bruit fur la mi- Avril que Je Roi :étoit mort ; il ne Tétoit pourtant pas mcoraf mais on defer-* péroît de & ;vîc; Alors Petchcrat* chas tinkles Princes. dekurfolitude^ feus préft»tc de leur affurer le TrôJ^ ne, oc d^empêchcr Prapié d'y mon* tçr. AuffitÔ£ qu'ils furent arrivez à . un Château près de Siam, oii le Roi étoit malade , il leur fit agréer & à Maflacpc f^^^ ^^^ Mandarins qu'on fe faifîroit da FaroiL àc Prapié. 11 étoit dans la Chambre * ' " . du fous U Rtgne de Lms X I F, %lf du Roi j mais on trouva moien de- 1688, r.en tirer , 2c quelques prières que fît le Monarque agonifantjpour lui fau^ . ;. ver la vie, il fut maflaeré pre(qà*i fes yeux, & dès. qu'il eut -le» pied hors de la Chambre. Confiance fut Et de c*»- grrété aufHtôt après y jette dans le ***^*' jCacbot chargé de cbsuaçs, & oik après, avoir été mis plufîeurs fois à la tprture , pour lui taire confeller la iCofijuratîpQ de: mettre Prapié fur le Tr^QC » & tout ce qu'on vouloit fa» yoic de }xày il fîtt mis par mor^ I^s deux^Prifices, qui avoient ia- vorifé ces deux Exécutions , n'aboient gârdç^ de; foupçonncr le cruel Man- ' darin qui en étdit Tauteur y de fe fraier p;u: là le chemin jufqu'à eux , & qu'ils fêroîent les dernières Viâimes qu'il immoleroit à ion ambition. Il n'eut pas même la patience d'atten- dre que le Roi fut mort, & leur fu- pofaat d'avoir conipiré . de fe défaire de lui, pour la récompenfede tous les (ërvices qu'il leur avoit rendus^ il les .fit déaarer par tous les Man- darin!, dont il étok le Maître, in- dignes de la Couronne & de k vie, k fit aoflitdt exécuter la Sentooce, les 1 688. les fki^nt aifermer dans des iâcs d*é^ Tragique carUtc^ & mourir à coups de bois ?cSÏ p? - ^ Sandal ^ fdon la coutume du cc^ '^^' Rjoiaume, où ron.dHlingue de cette manière le (upjiice des Princes du Sang. Pour la Pjrinceile, Petpheratchaa5 (oit. par amour, foit par politique, aima mieux Tépoufer que la taire mourir , & quelque répugnance qu'elle eût à être la Femme du Meur* trier de fes deux Oncles, elle pré- féra la condition d'être Reine à celle d'une Sûjiette, réduite à en pleurer la mort. Se à mourir peut- être avec eux. L'uflii^â- Il réftoit encore unEmiemi à TU- gJÏ^^^, furpàteur. Cétoit le Coros des icsixan- Fr^çois, ^ui avoient leurs Établie ^^^ fèmens à Siam te aux environs, qui s'étoient montrez toujours affeâion- nezauRoiquivenoitdemocurkr, Sc qui avoient leurs inclinations tour- nées du côté des vrais Héritiers. L'Uufurpateur ne Tignoroi^ piis, & fi des mbtiâ de crainte & de politi- que ne Teuflent pas retenu, s'il n'eût pas apréhendê de langlantes repre« failles de k part du Roi Très-Chré- tien, il les eût tous fait périr. H eu fottsU Règne de Louis XI K i^y en prit m^me d'abord la rélblution, 1688* & il cil étonnant qu'il n'eût pu pen- dant plufieurs mois en venir à bout, difpofatat de toutes les Forces du • Roiaumc contre une poignée d'E- trangers. . A peine étoient-ils trois ou quatre 11 tes tient • cents, qui s'ctoient renfermez dans J^ok,* la Fortereflc de Bankok, fituée (ïir une Rivière qui fe décharge dans le Golfe de Siam, dont dlc n^eft éloi- gnée que d'une petite journée: mé- chwmte Place, ouverte de tous co- tez, Se manquant de Proviiîons de Guerre & de bouche. Le Comman- L«r cou- . dant (ut néanmoins fi bien tout mé- gJJ^" na^er , qu'il y en eut aflêz pour le maintenir julcju'à la Capitulation. On ne çcut linc fans étonnement la hardie rélblution de cts braves defcf- pérez ,' qui entreprenoient , fans s'ef- fraier de leur petit nombre & du mauvais état de laFortcrefle, àdelix mille lieues de leur Patrie, fans et .perance de iecoùrs, au milieu d'un Roiaume ennemi , & dont toutes les Forcjes les environnoient par Mer & par Terre, de fe faire accorder la permiffion de retojurher en France 4ivec des VaiiTcaux pour les y con- duire i t Z40 . ÏRJloîre dé France ^ l6%%. cutera les ordres du Roi ion Maître,^ Il ne croioit donc pas néceflaire d'a- peller au futur Concile de ces Bulles, le contentant de fa Proteftation de nullité de tout ce qui avoit été fait, ou pourroit être ⁢ à l'avenir con- tre lui & fes Domeftiqucs , & que û. on manque au relpeâ oC aux égards dus à fon Caraârére, on iè rendra refponfable envers Dieu & envers les Hommes, de .tous les malheurs que . peut attirer après foi TofFenfe faite à Sa Majefté, en violant le Droit des Gens en la peribnne de fon Ambaf» fadeur. An^du^ Le Parlement de Paris fît ce que conue la rAmbafTadcur n'avoit pas voulu fid- BiiUç, jq^ Qu ce qu'il avoit cru n'être pas de fon Miniliérc. Le zz. de Janvier le Procureur Général apella au futur Concile de la Bulle du i z. de Maf , & de la Sentence du 26. de Décem- bre, & le Parlement lui donna Aâre de fon Apel , déclara nulle Tlnter- diâipn de TËglife de St. Louïs, ôc les Bulles du Pape abufives, ordonnîa que TAâe d'Apel interjette au fîitut Concile feroitenregifbré, & que le Roi feroit très humblement fuplié d'emploier la puifTance que Dieu lui avoit fous le I^egHè Je Loui's XIF. 241 avoit mife entre les mains , pour i(S8ï« maintenir les Franchifes du Cartier de (es Ambafladeurs à Rome dans toute leur étendue- La Cour en informa le Marquis de Lavardin , & lui donna ordre en mê- me teûis de paroître dans les rues de Rome plus fouvent qu'il n'avoit fait, de fréquenter les Eglifes, Se de ne rien épargner pour fe conferver tous Icjs Droits de fon Caraâére. D'autre côté on enjoignit au Car- on donne dinal Ranucci , Nonce à Paris , de tu^Nancç^ prendre fon Audience de Congé , & de partir pour Rome. Tout d'un coup les ordres changèrent 9 & ai^nt demandé Audience on la lui refufa, & on le retint comme Prifonnier, ne pouvant paroître en Public, qu'il ne îut accompagné d'un Officier avec un nombre de Gardes, Ibus prétexte d'aflurer fa perfbnne contre les inful- tes du Peuple. Ce qui dura jufqu'à la mort ^Innocent X I. qui aurivà au mois d'Août 1685). Comme ce Pape avoit renouvelle le différent de la Régale , pour animer de plus en plus le Clergé & tous les Zélateurs de la Cathoucité contre le Roi, qu'il en dépeignoit comme le Perfécuteur, tfm F. L Sa i4* Hijloife d» France^ ItfSS. SaMajefté fe trouva obligée de ré- veiller de fon côté la vigilance & TalFeârîon de fon Parlement , & de l^Eglife Gallicane, pour maintenir les Droits de la Monarchie , 6c ceux du Clergé de France : leur zcle 8c leur fidélité ne lui manauérent pas. Le Procureur Général, après avoir rcprélcnté le Pape comme un imbé- cifle , que fon grand âge rendoit in- capable de réfilter aux méchans con- feils de fes Miniftrcs, interjetta Apel au futur Concile des Procédures que le Pape pourroit avoir faites ou faire à Tavenir, & des Jugemens qu'il pour- - roit avoir rendus ou rendre dans la fuite au préjudice du Roi & des Droits Arrêt de it de fa Coutonnc. Siu" quoi intervint dii"va«. TArrêt, rendu te 17. de Septembre fions con. par la Chambre des Vacations 5 con- trciaBoUe. fQ^j^^ment aux Conclufions. Cela ht cicrcé fm- Ç\xiwï des Déclarations du Clergé s^y co or- ^^ ^jiyerfes Aflemblées, aînfî que de celles de la Ville de Paris, §: de TU- niverfité : tous ces divers Corps aiànt aprouvé TArrêt, pour maintenir les Droits du Roi & les Libcrtez de TE*» glife Gallicane : comme ils avoient fait en i6%\. (i). Pour fous le Règne de Louis XI F. 24 J Pour punir le Pape de fa partialité i(588. & de fon opiniâtreté, le Roi fe fai- Le roî ft fit d'Avignon (i)^ comme il avoit ^jjj^^- fait en 166^. pour venger l'infultc faite par Alexandre V 1 1. à TAmbat fadeur de France: cette Ville & tout le Comtat étant confîdérez comme lin Fief de la Provence, & comme un Membre du Parlement d'Aix 9 pour y être réiini quand il plaît au Roi, toutes les fois qu'il a de jufles raifbns de le faire , telles que font celles qui équipoUent à la felonnie d'un Vaflàl envers fon Seigneur. II n'uiè pourtant jamais de ce Droit à la rigueur, & on n'a pas plutôt ré- ]^aré l'injure qu'on lui a faite , qu'il reflituë Avignon. C'eft ce qu'il fit à Alexandre VIL par le Traité de Pifc du mois de Février I(Î54. 8ç c'eft encore de cette manière qu'il en ufâ envers le Succeflcur d'Inno- cent X I. à qui il remit là Ville avec tout fonTeiritoire, quelque chagrin au'il eût reçu de fon Prédéceffeur ans l'affaire de la Régale 6c dan9 celle des Franchifes , comme nous! l'avons vu , Se dans celle de l'Archet véché de Cologne, comme nous le verrons bientôt. (i) U 7, OMém L 1 La .» i(î88. baiiTe le Pavillon devant ce- lai dcFiao- ilombiurcle- mcnt d* Al- ger par le Maréchal é*£fticca^ 244 mjloire de France ^ La puiflânce du Roi fe faifoit fëh- tir par tout, ^ fon Pavillon fe faifoit refpeârer fur la Mer en tcms de Paix comme en tems de Guerre. Le Com- te de Tour ville 5 Lieutenant-Géné- ral , qui commandoit une Eicadre Françoife, aiant rencontré Papathin^ Amiral d'Efpagne, le t. de Juin, il l'obligea de baifier le Pavillon Elpa- gnol , 8c de rendre à celui de France rhonneur qui lui étoit dû. Un mois après (i) Alger reflentit die plus terribles effets de l'Année Navale , -que le Maréchal d'Eftrées eut ordre de mener Crontre. cette re- traite de Barbares 8c de Corfaires, auffi perfides que crtfels , Sc^i n*a- voient p?fcs plutôt conclu un Traité 4c Paix ou de Trêve , qu'ils le vio- loient. Iln*yavoit pas long- tems, qu'enfuite du Bombardement de la Ville 8c de fes Vaiflcaux par les Flot- tes Françoifes, fous le Commande- ment du Marquis Du Quefne 8t du Comte dcTourville, le Divan 8c le Bâcha avoient envoie des Ambafla- deurs à Paris {^) pour ratifier le Ti^té fait avec le dernier, 8c pour igûre leurs foumiffions aii RoL Ils avoient fius k Régné de Lms XIF. i4f tivoiçnt encore vu depuis bombarder itfSS. ceux de Tripoli , Se ceux de Tunis s'humilier, acheter la Paix, & paier les dommages caufez par leurs Pyra* teries : tout cela n'étoic pas capable de les réprimer. Ils recommencèrent leurs Incurfîons Se leurs Brigandages, & s'attirèrent de nouveau le reflenti* ment de la France. Le Maréchal d'Ëftréès vint les punir , détruifit en- core une fois la plupart des maifona & des Moi^uées, & coula à fond fîx de leurs Vaiflêaux dans le Port. En- fuite de cette Expédition il remit i la voile, & cette année & la fuivante il }eur xnleva autant de Vaiflêaux Se de Galères dùMl en put rencontrer j & les réduiut à de grandes extrémi-* tez. Ils n'y trouvèrent point d'autre tts Ak^ remède que la Paiv, qu'ils demandé- [laucq^ rent. Se qu'on leur accorda le if . dt Septembre itfSp. Ils la gardérenfi un peu mieux que les autres, foit p«r leur impoiflance , foit par la crainte qu'ils eurent des terribles Flottes dont la France , Se les autres Puif- lances de l'Europe couvrirent laMé* diterranée Se rOcésui. Nous. voici parvenus à lit (ameuiê- querelle qu*excita la prétention i l'Ar- . L j clicv&* i 14<5 Hijiêire de France ^ l6^%. chevêche de Cologne , brigué par îe Cardinal de Furftemberg , apuié du Roi Très-Chrétien, & par le Prin- ce Clément de Bavière , ibutenu de - rEmpereur & favorifé du Pape. Ce funeux démêlé, qui jettade Thuile dans le feu, & qui anima plus fort qu'auparavant les Partis opofcz, mé- rite d'être dévelopé. VEieôion Colognc, fur le Rhin, eft un Reni- vlché & de part de rËmpire, Se quoi que fon Ar* rElcdoiat ëe Cologne excite oc noaveaas Txoablci» chevêque n'en foit pas le maître, fk que ià Réfidence (bit à Bonne, il rie laifle pas d'y avoir un grand crédit. Il importe donc à l'Empire d'empê- cher qu'un Sujet fufpeâ: ne foit pas pourvu de l'Archevêché. Il n'im- porte pas moins à la France , pour s'aflurer du Rhin , que cette Ville n'ait pas un Archevêque qui lui foit contraire, qui lui fermé ce Fleuyè, i& qui le tienne ouvert à (es Enne- mis. C'eO: pour cela qu^après la moirt de Maximilien de Bavière, dernier Archevêque, qui étoit dans Tes inté- rêts , elle travailla à faire élire le Cardinal de Furftemberg ; & c'cfl pour la même raifonque l'Emperôir .& les Princes dé l'Empire fes Alliez "SV opoférent avec chaleur. . * . . n fous h Règne de Louis XI VI 147 11 n'y avoit guère d'abarçncc que i6%%. la brigue de la Cour de France pût Brigues d« manquer, & il femblc que tout par- |i5"°*^* loïc pour le Cardinal, ion âge, la cardinal naiflance,fa capacité, le crédit qu'il ^f^^"""^^ âvoit dans le Chapitre. Le Roi Trcs-Chrctien , qui l'avoît fait for- tir de prifon par la Paix de Nime* guc, qui lui avoit conféré TEvêché de Strasbourg, oc qui avoit forcé le Pape à lui donner le Chapeau de Cardinal 5 croioit bien encore l'obli- ger à lui donner fa Bulle pour TAr- chcrêché & l'Eleftorat que la plu- part des Suffrages lui faîloient efpé- rer. Pour l'en aprocher de plus près, il emploia Ibn crédit pour le faire élire Coadjuteur de Maximilien de - - Bavière, qui vivoit encore, mais qiii étoit moribond. Le Roi fit plus. Il crut qu'envoiant le Marquis de La- vardin à Rome au fujet des Francbi- fes, l'arrivée tout extraordinaire de cet Ambaflàdeur intimidcroit le Pa- pe, & ne lui permettroit pas de tra- verfer une Eleâion, d'ailleurs auflî jufte que celle du Cardinal de Furf- • temberg. Il en fut néanmoins au- trement, & le Pontife, irrité par la hauteur de l'Ambaflade Françoife, L 4 n'eut l^S Bi/oire de France i t6îB. n'eut pas plutôt apris la mort du dernier Electeur, qui arriva bientôt après , qu'il envoia ordre à fes Non- ces à Vienne & à Cologne de s'opo- fer à l'Eleétion de Furftcmberg , 6c de la faire tomber (ur le Prince Clé- ment de Bavière. Brt^uetoAP II falloit pour cela fraYichir bien icPrîncc de ^^ obflacles qui fe préfentoient ea ^ayicie, foulc, & faire violence aux ancien- nes Conftitut ions. Elles font telles 9 iju'il y a deux voies pour parvenir . à» cette digftité : la première oc la plus naturelle eft celle de VEkBiauy la (b« eonde eft celle de la Pqftulation. Tou- tes deux fe font par les Suf&^es du Chapitre, qui élit toujours. La dif- férence conufte , premièrement, dans le Sujet qui eft élu, Se en fecond lieu^ dans le befoin qu'il a de plus ou de moins de Voix , félon qu'il eft plus psir i^kaion 8c d'Elellion : s'il lui manque une ou în^^qiei*"* plufîeurs de ces qualitez, il n'y peut 4ifêicAt. parvenir que par voie de Pojtulation. An premier cas , il lui fuffit d'avoit plus de la moitié des Suffrages, com- me de treize fur vingt-quatre : car les r - • yS»i le Règne de Louis XIF. 149 ks Capitukires ou les Chanoines qui i éiS. ont Droit d'élire font toujours vingt- quatre. Au (êcond cas, il faut qu'il ait les deux tiers des Voix, c'eft à dire feize de vingt-quatre. Les qua- lités requifes font quatre : I. Qu'il foit de la Nation : 1 1. Qu'it 4bit Ohanoine de l'Eglife Cathédrale : III. Qu'il ait au moins vingt-&-ua aiï: IV. (^'il ne foit point attache à d'autre Bénéfice. Le manquement d'une (èule des qualités met le Sujet hors de la voie de YEIeHiony le place , dans celle de la Pofiulaîion^ 8c pair conféquent dans la néceffité d'avoir les deux tiers des Suffrages. Les deux Compétiteurs ne pou- <1!«Çk^ voient être ilus^ mz\%poftulex.: c'eft ^" ' à dire , que leur manquant une ou plufieurs des quatre qualités rcquife% li leur falloît les deux tiers dc% Voix pour obtenir l'Archevêché & TElçc- tofnt. Il ne manquoit pourtant ^ 'Cardinal de Furllembcrg qu'une 4e ces qualités 8c la moindre ae toutes, c'étoît la poflefCon ti'ati autre Bénc- éfîgner. B n'en étoît pa» du Prince Clément de Bavière^ Ly •à i ZfO mftoire de France^ t6SS. à qui toutes les qualités tnanquoient^ excepté celle de. (à naiilânce , étant de la Nation : mais fon âge de dix- fept ans iembloit l'exclure abfolument d'ùiie dignité qui en demande vingt- . &-unpoui:^tre capable dercxercer.il • faut encore (avoir que pour mettre le Sujet élu ou poftulé en état de jouïr du Bénéfice, il faut qu'il obtienne k Confirmation du Pape à Tégard de r Archevêché , & l'Inveftiture de VEmpereur à Tégard de l'Eledorat : & le Chapitre , conjointement avec celui qui eft élu ou fofiulé^ la doit dç- ' mander à ces deux PuifTances, fans qu'il puiflc mettre le Sujet , à qui il a donné fes Suffrages , en pofTcfuon , :'■ qu'après l'avoir obtenue, TooidcBs Telle eft la Conftitution de. ce JarTa^^oic grand Bénéfice : le Chapitre y pour- ^^'^^^ voit, le Pape & l'Empereur y concou- '^ rent, chacun félon u>n Droit : & tel- les étoient les qualitez des deux Su- jets qui y prétendoient , non par vbic à*Ele£Iion^ pour les raifons que j'en viens de dire , qiais par voie de Pof' tulation. , Comme chacun avoit (à brigue, le Chapitre fc partagea , en forte néan- moins que la plus grande-partie (e dé* fous U Règne de Louis XI T. Zfî déclara pour Ic'Cardinal de Furftcm- I(î8l8.. berg^ qui eut meize voix des vingt- u chapî- quatre, & le Prince Clément n'en eut JJg/î^ ^ Qu'onze. Tous deux prétendirent être J» piufauté elus^&tous deux s'adreflereh tau Pape t&^u*it pouravoir (à Confirmation. La jultice cwd*»*^ pafoiflbit toute entière du coté du premier, la politioue & la partialité emportèrent la balance , oc on fiit étonné lors que le i6. de Septembre le Pape rejetta fa Poftulafion , . Se lui préfera celle du Prince de Bavière, Il avoit pourtant contre lui trois, , ' ' grands défaut^, que fon Compétiteur n'avoitpas: il étoit Mineur, n*aiant quedix-fept ans : il n'étoitpbint Cha- noine de Cologne : il pofledoit deux Èvéchez, celui de Ratisbonne, & celui de Fretrenheim. Trois Bulles Le Pape i»i du Pape le relèvent de ces trois inca- KfnciVc* pacitez , & lui en donnent Difpenfe. savi^xci Ces obilacles levez, fa Population de- vient EleHion^ le. Pape la confirn^e, fupléant par la plénitude de (à puif- iànce au nombre 4es .Voix, Se le re- commande au Chapitre pour le met- tre en poifeAion de l'Archevcçbé. Ecoit- ce donc ufer de fon autorité felon les Loix? n*étpit-ce p?s plutôt les enfraindre ? Le ÎPape n'a q^- le L 6 Ufoit Zfz ffl/toire 4e France y [ it%S. Droit de Confirmation , mais il n*a pas celui de choifir. un Sujet 8c de nejettcr l'autre^ étant obligé de con- firmer celui qui a la pluralité des Voix, au moins fi les Eleftions font libres : au lieu que dans cette oc- cafion il confirme celui qui en a le moins. N'étoit-ce pas anéantir les Droits & la Liberté du Chapitre? Motifs i€ La polftiquc & la partialité le faî- j^"^^^' foicnt agir : Auffi afFcdionnc à la Maifon d* Autriche que contraire à cejle de Bourbon , il époufoit tous les intérêts de la première , & s'opo-' Ibit de toute fa force à ceux de raù- trc. Il ïavoit le dévouement du Car- dinal de Fur ftemberg pour la France, /f /, difoit-il , qu^ avoir le Rei lui-même EleSteur à Cologne , ou Furfiemberg , cUtoit la même chofe. Il n'avoit donc garde d*en confirmer la Pojiulation^ Il connoiflbit au contraire l'àttache- xient de la Mai(bn de Bavière à la Mai{bn Impériale > il ne trouva donc rien d'impratiquable pour un Prince Bavarois, ^ il fé crut tout permis Î)our le mettre en poflHfion de 'Archevêché. Ainfî parloient les Pard&QS du Cardinal de Furftem- fccrg. Le fwî le Èegne ie Louis XIV. iff Le Roi de France fe crut intérefTé idSS. dans Tin juftice qu'on faifoit à ce Car*' Le koI dinal j & le re^rdant dans cette af- JJ*Jj**j{f faire comme une efpéce de Martyr ciudinai^ de TafFeâion qu'il lui avoit témoi- gnée en diverfes occaiîons,il en mar^ qua (on . reiTentiment au Pape Se i rEmpercmr. Son Manifefte à l'égard du dernier fut bientôt fuiyi d'une Guerre fanglante : & il chargea le Cardinal d'Eftrées , qui étoit a Ro- me, d'un Mémoire, qui contenott 9 des Ennemis de ma Couronne. „ Après s'être montré û partial 9 je j^ ne puis plus le reconnoître poui^ yj Médiateur des conteftations qu'a jy fait naître la Succeffion Palatine en- i fy tre ma Belle-Sœur Scia 'Maifen de ' 99 Neubourg, & je (aurai bien faire ,, rendre à cette Frinceflè la juflice yy qui lui eft due. yy PafTant ainli des reproches aux menaces : „ Je ne prc- 99 tends pas, dit le Roi outragé, laif^ 5, (cr plus long-tems le Duc de Par- ,, me mon Allié, dépouillé de fes „ Etats de Caflro & de Ronciglio- * „ ne , dans lefquels il doit être réta- „ bli en exécution de TArticle pre-* „ mier du Traité de Pife, dont je itiis „ Garent, ... Je ferai entrer mes „ Troupes en Italie pour y demeu- . „ rer,Jufqu'àceque ce Prince mon „ Allie foit rentré dans la jouïflance „ de Tes Etats : & je me mettrai dans „ le même tems en pofTefHon de la „ Ville d*Avignon,foit pour la rendre • „ à Sa Sainteté après Tentiére exé- 5, cution du Traité de Pife , ou pour ^ la retenir. Se donner au Duc de „ Parme le prix pour lec^uel elle a „ été engagée , en dédu&ion ^es ,, dom* f9Uî Je Règne de LouhXIF. tff yi dommages qu'il' pourrait foufftir k^SS* ^ d'une plus longue privation de iès . ^ Etats. ^ Les menaces du Roi furent bien* La cume tôt exécutées, tant a l'égard du Pape ^* '"^"^^ par la faifîe d'Avignon , qui fe fit le 7. d'Oaobrç, qu'à l'égard de l'Em- pereur & de l'Empire, où les Armées de la France entrèrent- dan$ le même tems, fe faifirent d'Hailbron, obli- gèrent Ausbourg à paier Contribu- tion, Heydelberg & Maiencc à te- cevoir Garnifon Françoife , prirent Philisbourg , Manheim , Spire 5 pref- que tout le Palatinat , & le faiurent * encore de Trêves. Toutes ces Con- Suêtes fe firent pendant les mois 'Oâobre Se de Novembre, ÔC alors fut rompue la Trêve de vingt ans qui avoit été conclue en 16^: Se alors Li Ligue s'unit tout de nouveau contre la France , Se lui déclara la Guerre de tous cotez , comme elle la déclara de Ton coté à tous ces Confé- dérez , fans s'étonner de leut multi- tude. Nous raporterons tous ces Evénemens en leur ordre. ^ La Paix de Nimegue , toute géné- rale qu'elle devint en itf 7p.. n'a\tf>it; pu établir la tranquillité de l'Europe : ZfS ' Riftoire de Prancil 1(J88. & la Trêve de vingt ans, conclue à Ratisbonne le lo. d'Août 1684. ne TafFermit pas pour long-tems.- Le» prétentions de la France, 6c le refus de TËmpire 8c de TETpagne de lui en faire raifon, .troublèrent la Paix ; la Trêve de vingt ans ne fit que fuf- pendrè la Guarre ; l'ouverture à la Succeiliôn Palatine en fournit les pre- ' iniéres occafions : les Franchifes , 8c YEleSlion ou la Population de TAr- chevêche 8c de TEleélorat de Colo- . gne achevèrent d'allumçr le feu. Abrégé de La grande Révolution d'Angte- tîon d'An' ^^""^ > ^"* ^^ mcnageoit depuis quel- «letèue. que tems , 8c qui éclata cette année,. n'y contribua pas moins que tout le refte. Je n*ai guère parlé de ccRoiaume d'Outre-Mer depuis la Paix de Ni- Riegue 9 où le Roi Charles 1 1. Mé- diateur avoit joué bien àcs rôlles dif- férens , felon qu'il étoit entrainé par les différens Partis qui l'obfédoicnt» Quoi que Catholique dans le cceur y il parut toujours Proteârcur de la Ke^ ligion Anglicane ( 1 ) : deforte que biett que fes Parlemcns fufTent peu con-t tens de P Alliance qu'il avoit avec la France, ils foufirirent pourunt allez fous U Règne de Louis XIF. Zf7 paticEHnent fon Règne : & auffi T An- 1 68S. gleterre n'a jamais été plus riche Sc plus tranquille qu'elle le fut alors. Il aimoit la volupté & le repos : mais il ne manquoit ni de courage ni de bon fens quand il fe croioit obligé d'agir: pompofé, comme la plupart des hommes 9 de bonnes & de maup vailes qualitez , il tint une conduite fort irreguUére jufqu'à fa monrqui arriva le 7. de Février i68f . U laiflâ les trois Koiaumes de la Grande Bre- tagne pleins de haines & de Faâions^ oui avoient déjà bien fait répandre *du fang, & qui en firent bien répan- dre encore dans la fuite. Je n'ai pas deflein de décrire ces tragiques Eve* nemens ^ dont les Proteitans accu* foient les Catholiques, & que les Ca* tholiqups retorquoient contre les Pro« teftans. C'eft dans l'Hiftoire d'An- cleterre qu'il faut en chercher la re- lation. Jç dirai feulement que Char* les cultiva avec foin l'Alliance duRt)i Très - Chrétien , jufqu'à faire dire qu'il lui facrifioit les intérêts du Prin- ce d'Orange, fon propre Neveu: à oui pourtant il fit epoufer fa Nièce , ce l'àprocha par ce Mariage du Tronc d'Angleterre. Son . If s ISJfaire de France ^ i688. Son Succeflcur (i) Jaques II. eut La mtuvai- dc pIus étroitcs liaifons encore avec dulTjl Louis XIV. La conformité de quciydoQ- leur Religion en ferra les nœuds. « ^^* Cette Religion fut fetale à Jaques II. J)ar le zèle outré & précipité avec equel il entreprit de la faire régner en Angleterre, dont la Nation oc le Cierge étoient Proteftans. Les vio- lences qli'il exerça , poufle * par (à haine contre là Religion Anglicane 9 & par les iuggeftions des Jéfuïtes j dont le Père Petters, qui en étoit le Chef à Londres, correfpondoit avec le Père la Chaifc à Paris, firent pren- ' dre aux Anglois la réfolution d'apel- 1er à kur fecours le Prince d'Orange* Ils lui cnvoiérent des Députez, com- me au Libérateur que la Providence leur âvpit defiiné, „ Le conjurant ^99 de {(rendre foin de leur LiSerté > ^, de leur Vie, & de leur Religion , ^, toutes trois, difoient*ils, oppri* : „ mées, & prêtes à périr, s -il ne fe ^, hâtoit de les venir oélivrer. „ Ils l'y excitoient en même tems par fon propre intérêt , le r^ardant ôc la Prin* ( X ) Vêiet tes iivtrs .Âmmrs iê Ctt\fioirt ^^nTÎetem 4r telle dis %p/9lmtêns fr U Ptrc iCOrlUns, Vweté âuffi-CHifitire dn Tems^ & Us Ltnrts itrins fttr tes Matiins 4» Tem, & IssMimeires A» M, D. U F. fc - fous Je Règne de Louis XIV. If5> Princeflc fon Epoufe comme les Hé- .i(S88. ritiers Préfomptifs & légitimes de la Couronne d'Angleterre , qu'on vou- loit leur ravir par la naif&nce d'un Prince {upofé. Jaques n'avoit laifle de fon Mariage avec Anne Hyde , Fille du Comte de Clarendon, que deux Filles , Marie, juc le Prince d'Orange avoit épou- éc, & Anne 9 mariée au Prince de Dannemark. Il avoit époufé en fé- condes Noces la Princefle de Mode* ne, dont il avoit eu plufîeurs £n(àn$ : mais tous étoient morts : Se on croioit, quelle qu'en pût être la raifbn , que ^ la Reine n'en pouvoit plus mettre au monde : deibrte que la Nation avoit les yeux fiir le Prince d'Orange, Ne- veu Se Gendre de Jaques I L 2c le regardoit comme Héritier Prélbmp- tif du Roiaiime, tant de fon Chef ( i }, ue du Chef de laPrinceilèfbnEpou- ;. Les Anglois Protefbns fe conib- LesAngioî« loient dans cette efpcrance : mais la f^^/fcîÎHiM nouvelle qui fë répandit que là Réi- le Piince ne étoit grofTe alarma le Peuple & le ^'"«*' Clergé, ôc la naiflànce du Prince, dont on. dit qu'elle étoit accouchée, & { l') Ijr» éê Mmoff di GMtMfu IL étvtc Màrit é^%À»* I zSa Bîfioire de France ^ t68S. & qu*ils prétendirent être un Enfiint fupofé , les détermina à hâter la ve- nue du Prince d'Orange , qui étoit leur unique reflburçe. ^ûcV^R^i ^^^^ Députation avoit été préeé- Ja«Jii€sfa^t dée par dçs Mémoires que Jaques II. pîî"cc&iL faifoit écrire au Prince, afin de fa- la Piinceflc voir fcs (èutimens & ceux de la Prin- ri??'" "^^ ^^^^ f^» Epoufe fur la Révocation du Tefi & des Loix Pénales, qui étoit ie dernier coup que le Roi vouloîi fraper pour détruire la Religion An- glicane. Par ces Loix , les Papiftes font exclus de Tentréc au Parlement^ .^ . & des Emplois Publics , où peribnne * ne peut être admis qu'il n'en jure l^ob&rvati mais il protefta en même tems de fa réfblution de conferver félon les Loix , le Gouvernement Ecclé- iîaftique Se Politique dans l'état où il le trouvoit. S'il l'eût fait, tout eût été tranquille, Se fon Règne n'eût fini qu'avec (à vie. Le Duc de Montmouth entreprit de l'y troubler bientôt après, & s'étant ligué avec le Comte d'Argile, ils firent une Def* cente, le -premier en Angleterre & l'autre en £cofIe : *mais tous deux périrent, & leur équipée n'eut point de fuite. La Révolte du Duc de Mont- mouth fournit un fujet au Roi pour lever des Troupes, & il arma aufii par Mer, ikns licentier ces Armé^ après fms Je Règne de Louis XI F. t6y après que les Rebelles curent été pu-* i(S88,- nis. Au contraire il les augmenta, & le Parlement eut la complaifance de lui accorder un Subfîde de fept • cents mille livres fterlin, pourTcm- ploîer à tel iifage qu'il lui plairoit; 11 lui préfenta pourtant une Adrefîe, . . pour le (uplier de donner fon con- lentement au Bill qui devoit être pafle en A6te contre lesCathobques, qu'il déclaroit incapables d'exercer aucune Charge Publique. Non feu- lement il en rebuta la propofîtion , mais il fit encore entrer dans le Roiaume un grand oombre d'Etran? intt^dmt gers Catholiques, de Prêtres & de ^^f'cl^ Religieux, & fur tout de Jéfuïtes, thoUqaes qui tenoient le premier rang : aiant- J^c°^ ^ pris pour fon Confeffeur le Père Pet- ters, Anglois, qui étoit de cet Or- dre, & lui donnant Séance dans le Confeil Secret. Ce Jéfuïte, trop $c iaiffé violent, acheva de tout gâter, & le |^î^rw Roi s'en laifTant gouverner ruina par rctuxh ia précipitation l'Ouvrage de la Ca? tholicité qu'il voyloit avancer. Leur grande afhiire , & qu'ils prenoient Iç plus à cœur , étoit rabohtion du Tefi & des Loix Pénales. Le Roi , ne pouvant li^àcBm rien cTpcrer du^ 2(54 Hiftoire de France^ l(S88. Parlement, prit un autre tour. II fit aflembler les douze Juges (i) du Roiaume d*AngleteiTC , pour dclibé- • rer fi le Roi pouvoit difpenfer ceux à qui il donnoit des Charges de prê- vcnt abolie ter le Serment du Teft : & ces Juges , le Tifi. ^ qy j jyj ^|.Qiçjj^ dévouez , conclurent prefijue tous pour Taffirmative. En vertu 'de cette décifîon les Catholi- ques furent élevez aux premières Charges. Je ne parle point des au- tres Innovations qui fe firent jufque dans les Eglifes Proteftantes , les Uni- verfîtez, &'les. Ecoles Publiques. Mais le coup le plus hardi fut la proclamation que Jaques fit publier , qui déclaroit les Catholiques Ro- mains capables d'exercer toutes les Charges'ôc tous les Emplois du Roi- Co\\i%t^ aume. Lesjéfuïtes alors obtinrent la twl^^^'"" permiflîon d'ériger un Collège, dans un lieu de Londres, qu'on nomme la Savoye : Se le Roi ordonna aux Univerfîtez de Cambridge & d'Ox- ford de recevoir dans leurs Corps des Sujets Catholiques*Romains, parmi lefquels ils y avoit un Jéfuïte (i). La (t) thfiiÊt k$ UUtffhu et tÀi$ti4féVtf( àm h fT$^ Jous le Règne de tout s XIV. . l6f La Nation muiinura encore de itfSS. voir le Nonce du Pape faire fon En- nonne au* trée Publiaue à Windfor, & avoir ^'S^^S Audience clu Roi & de la Reine de rap <• la même manière que les Ambaflâ- dcurs des Têtes Couronnées y non- obftant les Loix du Roiaume qui ne Êermettent aucun commerce avec :s Miniftres de la Cour de Rome , , fans fe rendre coupable de Trahifon. LaPrifbn des Evêques arriva bien* EmptifdA- tôt après. La caufe en fut le refuà ÊÎSS^*' auMls firent de Jire, ou de faire lire dans les Eglifes de leur Diocêfê , la Déclaration qui révoquoit le Tefi & les Loix Pénales : & la Reine ac^ coucha dans le tems qu*on les avoit cnvoiez à là Tour : Ce qui fît croire ~ qu*on ne les y avoit enfermez j que pour les empêcher d'affifter à la naif» tance de TEnfant, où par les Loix du Roiaume ils doivent être apellez, ôc pour en fiiciliter la fupofîtion. Cette circonftance, Se quelques autres que la fierté de la Reine lui fit négliger ^ confirmèrent le Peuple dans fes foup-> çons. Quoi qu'il en foitySc quel que J>ût être le préjugé de la Nation , e Roi nomma des Commiflaires pour fiure le Procès aux Evêques : Jim F* M mai» vuncc. z66 ISfiêire de France j i688. mais il fut bien étonné delà Sentence qui les déclaroic abfoûs , ôc qui les reof d^H- mettoit en liberté. 11 le fut encore plus des acclamations du Peuple, qui non content de les avoir aplaudis pendant le jour, en les voiant pafler dans les rues, emploia>encore la nuit fuivante à des Feux de joie & à des î'cftins pour rendre raïiégrcflc plus folemnelle. Beroi^£(^ Il crut trouver plus d'obéïflancc l'Aimée àzns fbn Armée , où il fe rendit dans le deflein d'obliger tes Soldats à fîgner, qu'ils Taffiftieroient pour exé- cuter la rcfolution qu'il avoit prifè de révoquer les Loix Pénales : mais il y trouva une defbbcïflknce géné- rale. Il vit alors qu'il avoit été trop yîte, & concerta avec la France les inoiens qu'il étoit à propos de pren- dre pour redrefler une lî méchante conduite , & pour le mettre en état de parvenir à fbn deflein par des voies mieux entendues, & plus ca« pables de le faire réiiflir. Il étoîc trop tard. d?pfui?c ' Pendant qa'^il délibéroit avec la d'oraogc Cour de France, les Députez Pro- ErnsoV. ^^ft^^s d'Angleterre prenoient leucs 4czai^, ' mei]i4res avec le Prince d'Orange, qui \ fous le Règne de Louîs XIV. 16 j oui voiant le moment fatal que la i6S8« oucceflion lui alloit échaper , s*il ^ n'accpuroit au fecours du Parti qui Tapelloit , fit fous main fes prépara- tifs pour une fi hardie entreprife. Il falloit pour cela une grande aplica- tiôn & de grands mouvemens T en» ;ager non feulement toutes les Sept Vovinces Unies , mais encore une partie des Princes d'Allemagne à Ta- puier : les premières en lui fournif- lant une Armée Navale , fie rifquant toutesL les Forces de l'Etat : les au- tres en venant avec les leurs couvrir la Hollande 9 Se s'opofer aux Irrup- tions de la France. Quelque pro- fond que fût le fecret , qui fut gardé là-deffus dans les Aflemblées de k République 9 il ne put être fi bien caché que les deux Rois ne le devi- nailent au moins, s*ils ne purent le découvrir. Pour s'éclaircir de leurs fbup- Mémoire Çons, ou pour intimider le Prince & baffidcST fes Alliez, ils firent agir leurs Mini- d'Angie- ftres à la Haye , qui préfentérent ews et leurs Mémoires aux Etats Généraux. nour lui dans le Roiaume , en (brtît e 1. de Janvier^ 8c alla chercher un afyle en France , où la Reine (on Epoufe s'étoit déjà réfugiée avec le jeune Prince, qui porta le fiimom de Prince de Galles. Alors le Prince d'Orange prît TAdminiUration do Roiaume que lui ofirit l'Afiemblcc Îut fe tint a Londres , 8c envoia des ^ettres Circulaires par toutes les Provinces pour la Convocation d'un Parlement , qui ne prit d'abord que M4 ^ m (i) UDmîm%MktT9fk(f if Eiommk^ zjt Hijloirt de F^ancei Itf88« le nom de Convention , jufqu'à ce qu'aiant donné le titre de Roi & de Reine au Prince d'Orange & à la Princefle Marie fbn Epoulè, cette Aflcmbjée prit auflî celui de Parïe^ ment. Tout cela fe fit dans le mois de Février 1 68p. tant cette grande Révolution fut rapide. C'eu dans l'Hiftoire d'Angleterre qu'il en faut voir les particularitez. Je reviens à celle de France. ïiaîBtw pans le Mémoire du 5. de Sep- Très chié- tembrc des^plaintes que fkifbit le Roi tiea feit de ^e la partialité du Pape pour l'Em* du Pape, 8c percut (i) , il acculc ce Pontife d a- i«i?*"^^ voir porte par là les afiiires de l'Eu- rope a une Guerre Générale, y^ C'eft, ^ dit le Roi, la mauvaife conduite jy du Pape, qui donne au Prince ,, d'Orange la nardiefle de faire tout ,, ce que peut marquer un defleia- ,, ibrmé , d'aller attaquer le Roi ,, d'Angleterre daiis fon propre yy Roiaume , & de prendre pour ,, prétexte d'une entreprife fi hardie ^ le maintien de la Religion Pro- ,, teftante. C'efl ce qui donne à 3, Ces EmifTaires Se aux Écrivains de „ Hol- {a) Vma, Us fékftti éU 'Ltiai 'U Gfmid » it t^imturt,, > Jous le Règne de Louis XIV. «7 J ^ Hollande, rinfblence de traiter de xtfSS» 9) (iipofîtion la naiflance du Prince 99 de Galles, d'exciter les Sujets du „ Roi de la Grande Bretagne i la „ Révolte , & de iê prévaloir de la 9, néceffité où me mettent la partia- lité du Pape , & les yiolences de la Cour de Vienne contre le Cardi* „ nal de Furftemberg, & la plus (aine partie du Chapitre de Co- logne , de faire avancer mes Trou- „ pes pour leur dotinet tout le fe« cours & la proteékion dont ils peuvent avoir beibin , .^pour (b maintenir dans leurs Drmts & leurs Libertez. . \v Suivant ce Mémoire, qui expli- que non feulement le refientimej^^U Roi contre le Pape & TEmpereéir^ maisencore & réfolution de leurâ^ire Ja Guerre, on voit que Ton intentioa n*étoit pas proprement de faire une Diverfion en Allemagne^ capable d'empêcher la Defcente du Prince d'Orange en Angleterre , laiflant dé- mêler & fufée à Jaques II. qui fe vantoit d'avoir des Forces fuffiiàntes pour (ë maintenir, (ans avoir befoin d'un iècours étranger (i). Il (ë M f trom- 174 tJiftoire ie Trancij j(S88. trompa, comme nous venons de le voir : majs le Roi Très-Chrétien fe plaint que lé Pape 6c l'Empereur le miilênt hors d*état d'arrêter cette Invafîon , 2c dans la néceffité de faire marcher fes Troupes (ur le Rhin» au lieu de les emploier en Flandre Sc Le noi contre - la Hollande. Le principal SflSwf** deffein du Roi étoit donc de foutenir les Droits du Cardinal de Furftem- berg , Se de faire valoir fa Poftuîation pour l'Archevêché fie TElcftorat de Cologne. Il'vouloit en même tems apuier les prétentions de la Ducheflê d Orléans fa Belle -Sœur contre le nouvel Eleâeur Palatin. Enfin il avoit en vûë de prévenir TEmpire, dont la Ligue le menaçoit d'une Ir« ruption dans (es Provinces , & la Di«- ▼erfion qu'il faifoit par ies Arme- mens regardoit moins l'Angleterre que la France elle-même. i^t tepio- Cette conduite étoit judiciettfe : i^'ao&oû lA^î^ ^n ^^^ reproche d'avoir écouté fon ambition au préjudice de & foi y &, d'avoir enframt les Traitez àt Pâixjfic celui de la Trêve de 1684(1). Il s'en difculpoit par le IVfanifèfte qu'il fous U Règne de Louîs XIV. tjf fj^\\ fit publier ^ Ne reprenant les I(SS8. jîrmes 9 difoit - il , f ir^ pour Vaffer^ tniffement de la Tranquillité Fubli* que : Se bien loin d'enfraindre le Traité provifioncl de là Trêve de KS84. il demandoit qu'il fût converti en un Traité de Paix définitif. Il eft vrai que c'étoit à ces deux condi* lions ^ La première , qu'on feroit jui^ tice au Cardinal de Furftemberg en le mettant en poflcifion de T Archevé* ché de Cologne % La féconde, que la Ducheflc cf Orléans feroit fatisfaite pour fes prétentions à la Succefiîoit du feu Ëleâeur Palatin. Le Pape & TËmpereur reîettoîent hautement la Eremiére , & le nouvel Elcftcur^P*-^ Ltin, apuié des Impériaux, préten* doit éluder Tautre., ou la trainer en longueur par la voie des Négocia- tions. „ Les chofês ont cbarfgé de ^ face, difoit-on(i): TEmpirecon* „ traint de faire la Paix aux termes ^, que ce fier Monarque a voulu ^ „ pour n'être point opprimé par le ,, Turc , à préfcnt qu'il eft Viâo- ^, rieux fe trouve en état de donnef* „ la Loi plutôt que de la recevoir.. ,1 II s'agit donc d'attaquer ou d'être M 6 ^ al* zy6 HiftoWi de France^ t(l^2. jj attaqué: & il étoit de Tintérêt du yy Roi,,, ajoute -t -on par une e(^ péce d'infulte , „ de commencer „ TAâion , n'ignorant pas combien ^ il importe à un grand Monaraue, ,,* qui a entrepris ae (c rendre redou- „ table à tous (es Voifins , de pa* „ roitre toujours en état de les pré- yj venir, bien loin de les craindre. ,9 Ainfî parloient les Partifansde TËm- pereur & de fes Alliez. Pourquoi donc condamner les Armes de la France? Cefi^ répondoit-on, qu'elle a, attaqué F Empire qui tfa encore fait . aucun mouvement contre elle (i). Mais puifqa'il s'agifToit d'attaquer ou d'ê- tre attaqué , n'étoit-il pas eflfedive- ment de l'intérêt du Roi de préve- nir (es Ennemis? L'Afmfe Ce fut dans cette vue qu'il fit mar- ^aK^^iiu cher fes Armées fur les Bords du kfUOa. Rhin fous le Commandement du Dauphin , foit pour illuftrer ce jeune Prince par la gloii'e de cette impor- tante Expédition , foit pour encou- rager les Troupes par l'honneur d'a- voir à leur tête l'Héritier Préfomptif de la Couronne. Ainfî l'Allemagne vit à la tête des Etendarts François un Fils de France , & qui en faifoit fousU RegmdeLotitsXIF» tjy . les délices , comme elle avoît vu au- I<î88» trefois un Drufus & un Germanicus , Fils adoptifs des Empereurs Romains, ' & qui faifoient Tamour & refpéran« \ ce de l'Empire , à la tête des Aigles Romaines : £c comme, elle avoit éprouvé la force de leurs Légions , elle éprouva de même la valeur de l'Armée Françoife. Aiant pafle le Rhin , une partie entra dans la Souabe & le i f . d'Oc- tobre fe faifit d'Hailbron , Ville Im- périale , qu'elle abandonna. Elle eût pu s'emparer aufli d'Ausbourg^ mais elle fe contenta de mettre cette Vil- le, où s'étoit formée la Ligue, fous Contribution. C'eft ainfi que la France favoit mettre fous le joug des Places où l'ofi tenoit des Conféren- ces pour l'opprimer. Le zf . d'Oc- tobre on contraignit Hey delberg & Mayence à recevoir Garnifon Fran- çoife, & on fortifia Ebembourg. Tous ces Eixploits iè faifoient par des Corps détacnez : le gros de l'Armée marcha droit. à Pbilisbourg, dont le ftVge H Dauphin fit le Siège au commence- ^i^ jnent d'Oâobre , âc remporta le ip. après dix^'Ueuf jours de Tranchée ou- verte. M 7 Le > IjB ISfioire de Frmue^ i(î88. Le Siège ne fut pas long jpour une Place de cette importance , & défen- due par le Comte de Starremberg , Tun des meilleurs Généraux de TEm- pereur, & qui fit une yigoureufe ré« fiftance. Mais les Bombes firent un fi terrible defordre , ôc les Attaques furent fi vives Se fi fréquentes , que les Soldats , rebutez par les fatigues & par les dangers continuels qu'il leur &lloit efluier , fans efpérance d'ailleurs de (ècours, contraignirent le Gouverneur à capituler. Le Dau* phin ufànt généreufement de fà Vie* toire (i), quelque fi;rande que fût la perte qu'il avoit ftite d'un grand nombre de fes meilleurs Soldats & de ks plus braves Officiers , entre lef- quels on compte les Marquis de Nefle & Du Bordage, honora la valeur da Comte de Starremberg par les élo- ges qu'il lui donna , & celle ^ la Gamifbn par fes libéralitez. Illuftrea préludes du naturel héroïque & bien- taifimt d'un Prince , dont la fortune envia à la France les fuites qu'elle en efpéroit. Il entra dans la Ville le 1. de Novembre » qui étoit le jour de Tmtm fiusU Reffu de Lùuïs XIV. 279 de fa naiflance^ qu'il ne pouvoit plus 168 9* dignement folcmnifer. Âlorâ maître du Rhin , dont Stras- conquêtes bourg défendoit les Bords du côté de ^^X"^ la France ^ & Philisbourg ceux qui font du côté de T Allemagne, il entra le II. de Novembre dans le Palatt* nat , prit Manheim en trois jours ^ & panant dans les Evêchez de Spire & deWormeS) s'empara de ces deux Capitales , qui fe rendirent , ainfi ou*Oppenheim & Frankendal , (ans nire de réfîfbmce. Mais on jugea la garde de cesPlaces d'une trop gnin*. de étendue Se de trop peu d'utilité pour s'en charger , oC on trouva à propos de les rafer, pour n'a£Foiblir point l'Armée par des Garnîfons qu'il y eût fallu tenir, Se de ne conferver 2ue celles aui étoient les Clefs Se les Citadelles du Païs : Traitement cruel que la Politique peut autorifèr , mais que l'Hiftoire a peine à pardon- ner (i). On fe (àifît auffi de Trêves liir la on s^éiBMh Mofellç, pour empêcher aux Enne* ^^ mis la communication de cette Ri«- Fîére , Se pour couvrir la Lorraine • Se 4Mê X6tt. À emq Livres ^ Hmt le pf entier concerue les Of^ feiertdè l'^^tmifami & UitrJmifùSiùHi Le feamâ tfâttt dts Cens ér des Bâtiment de Mer : Le trmfiîweê ex^ifue Us CmtraSs Mtriîimes : On parU dans tt^UA»' triime de U PeUte des Hrtê^ Cêtest %4uUs ër 7^'w fes de U Mer , & dans U çmqsUimi de U Pèffm^ 1%) Fréderk'GmUmmt. fous le Règne de Louis XI F. zS 5 mort, qui arriva vers le milieu de 1688. cette année. C'étoit le fameux Fré- déric-Guillaume, qui s'étoit fîgnalé par un grand nombre de Viétoircs , cher aux Proteftans François quMl avoit recueillis dans Tes Etats , & qui n'avpit ^ laifle de fe faire toujours eftimer du fier Monarque qui les avoit profcrits. Nous verrons dans lia fuite fa Poftérité imiter fes vertus, & leur donner un nouveau luftre par ion élévation à la Couronne ^ Prul« k : Se nous vcn*ons auffi cette Cou« ronne entrer dans une nouvelle AI* liance avec celle de France par la Paix d'Utrecht. L'Année 1 68p. va nous ouvrir le x($8p. Théâtre de cette terrible Guerre , situation où prefquc toutes les Puîffances de ^JJ ^^^^JJ* l'Europe liguées contre la France en- lYaVran- trcprircnt de donner des bornes à foii *• ««••^ ambition, comme elles s'en expli« quoient, de lui arracher fës Conque* tes , & de la réduire au Traité des Pyrénées. C'eft à auoi les Impé» riaux & les Efpagnols , qu'on doit regarder comme les Cheft de la Li* gue, avoient travaillé peu d'années après ce fameux Traité , irriter par rinvafîon des Païs , dont la France s'étoit z84 Hijloire de France ^ % 6 8p. s'étoit (aific en vertu de fcs Droits Iç- ;itimes j comme elle s'en expliquoit fon tour. Les Traitez d'Aix-la* Chapelle & de Nimcgue arrêtèrent les Armes des uns & des autres : mais ils ne firent qu'en fufpendre les animofîtez , qu'ils ne purent étein- dre. Celui d'Aix-la-CnapcUe, con- clu en i<î68. fut fuivi de la Guerre de i6jt. que les reflêntimens des Rois de France & de la Grande Bre- tagne , ou leurs Projets ambitieux excitèrent contre la Hollande. On vit bientôt après l'Empereur & le Roi d'Efpagoe accourir au fecours de la République, moins pour la fauver Î[ue pour fe défendre eux-mêmes des miptions dont ils fe croioient mena- cez 9 fi les Armes viâorieufès de la France s'emparoient des Provinces Unies, & renverfbient ce Rempart ^ Si s'opofoit aux vaftes deilëins du >nquèrant. Un fécond Traité , qui fut celui' de Nimejeue conclu fur la fin de l'année 1670. avec la Hollan- de & l'Ëfpagne , & au commence- ment de 167p. avec l'Ëmpereu^ & l'Empire, rétablit la Paix. Mais elle, fut cfe peu de durée. La France , comme je l'ai déjà dit (i) , crut que ( I ) K«M% d'é^-iu, f^. 155. 1^ fous le Règne de Louis XIV. 28 f le Traité de Nimegue lui avoit moins i68p- lié les mains , qu'elle ne Tavoit auto- rifée à de nouvelles prétentions en Flandre & en Allemagne : 8c ces dif- férens n'aiant pu être réglez par les voies de la Négociation, elle reprit les Armes pour fe faire juftice elle* * même. Une Trêve conclue à Ratis- ■ bonne en 1 684. la defarma , 8c la tranquillité fut rendue à T Europe. Elle en jouît peu d'années. De nou« velles fecoulTes commencèrent à l'a- giter fur la fin de 1688. dont la Ré- volution d'Angleterre , 8c la querelle de l'Ele&orat de Cologne furçnt les {principales caufês. Nous avons vu 'intérêt que prit la France à l'un 8c a l'autre de ces deux grands Evéne^ mens, 8c nous allons voir la longue 8c furieufe Guerre (Qu'ils excitèrent, qui ne put être termmée qu'en 1697 (0- C'cft où finit notre cinquième Pé- riode , que nous avons commencé immédiatement après le Traité de Nimegue. Il venavoitdoncdèjàdix années écoulées en i68p. qu'on peut moins nommer des années de Paix 9 2xit des années de troubles 8c de con- ifîon: mais les huit ou neuf qui en i z26 Hiftoirè de France y Iour lequel il eut trop de copiplai- ance, ne lui ait coûté la défertion de fes Villes & de fes Campagnes? j'ajoute , & n'ait privé fes Armées d'une iiÂnité de braves Soldats, & d*Officiers diftinguez? Mais difbns, . en le plaignant, comme fait un Au-^ teur (i), qui d*ailleurs ne le flatte pas, qu^il n\ût pas fouffert ces vioUm* ces y fi elles lui eujfent été connues. A l'oppreifion des Proteftans oa joint celle du Pape, au'il poufla avec trop de hauteur dans la Diipute de la fous le Règne de Lms XIV. iSp Régale^ & dans celle des Franchi- \6&9' Tes. C^ellebifarre complication de voir le Pape & les Proteflans dans . une même Catégorie ! La paâîon du Monarque fàifoit tout cela. Irrité de k réfiftance qu*il trouvoit dans Pua & clans les autres , il s'en montroit également ennemi. Deux autres cau(ês lui attirèrent k Guerre des Confédérés^ : les mou*- vemens cju'il fc donna pour l'éleftion du Cardmal de Furftembei^ à PAr- cbe?éché de Cologne , & fes liarfbnss avec Jaques II. pour le maintenir, &; pour le rétablir fur le Trône d*An-* glcterre. Les premiers firent armer tout TEmpire contre hii , & les au- tres armèrent T Angleterre flcla Hol- lande, à qui TEmpirc & TEfpi^ne avec le Duc de Savoie prêtèrent les mains. Tout (ê réiinit, & reconnut four Généralîfiîme Guillaume III, rince d*Orangc , & proclamé Roi de k Grande Bretagne, qui parut dans toutes lés Campagnes à k tête des Troupes Confédérées , &. qui teignit fôuvent les Lamîers de la France du (àng d^une infinité de fes plus vaillans Guerriers. On le vit rouler pendant cinq ans nuit Se jour, tmt F. N dit zpo ISJlùire de France^ l68p. dit un François Catholique (i), qui ajoute que la Patrie fut alors acca-' blée (bus le pefant fardeau des plus cruels malheurs^: parce qu'en Tannée l(ÏP3. le fléau de là Famine {ê joignit à celui de la Guerre. Louis le Grand fib foutint & fe rpidit contre .tous ces torrens : Se s'il offrit la Paix à /es Ennemis en i (Sp4. ce ne fut pas au ipôinis (Ur le pied du projet qu'ils tti débitérei^t (z) , puis qu'après avoir maintenu la jgloire de f^s Armes pen- dant les années fuivantes , & détaché le Duc de Savoie de la Liguç fur U fin de la Campagne de I6y6. il ame- na enfin en 1697. tant de Puiflânces liguées contre lui à la Paix qu'il fou* hàitoit de conclure, comme il fit^ à de glorieufes conditions, VamWtîon H eut acûuis plus de gloire encore, urage du Roi Jaques, & pour l'af- fermir fur le Trône: mais il arriva trop tard , & il ne put cinpêcher la Rcvolutioû. Jaquei» comme ie l'ai Mauvaios tilt, avoit tout gâte par fa mauvaife jaques iiC conduite , & le Frînce d^Orange au contraire avoit mis tout le Roiaume os les .natiire^ du, Païs avoient coa(èrvé un zélé oui alloit )U(qu'à la fureur pour la Keligion Romaine |& contre l'ËgliiTe At^ca- ne: c'en étoit allée, pour fùvorifer le Parti du Roi Jaqùei. li avoic qui plus eft pour Afnis plufieurs Sdgneurs du Paîs I tels qu'un Richard Talbotj qu'il fit Cotnte f À eafuice Duc de Tyrcooel , & à qui il avbic conféré k Viceroiauté dès Tannée KS87. U ne pouvoit donc pas. manquer d*en être bien reçu ; & il K^ut avec trop de préemption ^ qu'il fuffifoit des Troupes que com màndoient Içs Chefs qui lui étoient dévouez 9 & des Fia** CCS qu'ils occupoient y, pour cbaflêr tous les Anglois Proteftans de cette ^ ; Ile, fim le Règne de Louts XIV^ t§f Ile 9 également ennemie de la Ifï ation* : & delà Religion Anglicane. Voîonç les Exploits qui s'y firent cette an- pée 9 puifque la France y fut fi înté- reflec, avant que de reprendre le fil des Evénemens qui fe paflerent dânir fonpropre Roiaume. Tyrconel 9 comme je l'ai dir^^avoît reçu le Roi Jaques à CorJ; , d'où il le conduifit à Dublin , k Capitale du Roiaume p doot il lut avoit tournis U plus grande partie > fur tout vers Iç^ Midi, & toutes les meilleures Places le reconnurent pour leur légitime S0U7 verain. Il ne reçoit dans robéïïlàncp de Guillaume III. que quelques PW ces dans le Nord 9 dont Londondecr). étoit la principale. Jaques en vint fai- re le Siège fur la fin du niois d' Avril ^ à la tête d'une Armée de trente mill^ Hommes. Cétoit plus (ju'il n'en fal- loir, non feulement pour fe sendre maître de cette .Ville , qui h"*avoit^ pour Comm^mdant qu'un Éccléfiai^i- que ( I ) 9 8c qui d'ailleurs manauoit ae Vivrefi, mais encore pour réauire toutes les autres, fi le Roi n'^t pa^ manqué de polltîque. X^a principale sammmii-; Êiute qu'il fit , ^e fMt de ilonuer les J^^^ N jr Em- ip8 ISfioire de France ^ 'tdSp. Emplois Militaires , & les Gouverne- mens des Places aux François qui Ta* voient fùîvi au préjudice des Irlan- dois, dont il s^attu^ le méconten- tement, qui rallentit leur zèle pour ion (êrvice , & leur courage dans les Expéditions Militaires. Defôrte que les Attaques n*étant pas auilî vigou- reufès qu*il eût ^llu, & la réfblurion des Aflîégez étant plus courageufe Se plus intrépide qu'il ne Tavoît penfé, il laifla la conduite du Siège à Tes JLieutenans , & revint à Dublin , pour affîfter au Parlement qu*il y avoit convoqué. Il en fit TOuverturc le 17. de Mai par une Harangue y où il continua de faire voir qu'il étoiti tin mauvais Politique: car la plupart de fon Difcours roula fur les éloges de la France fie de (on Roi , en qui il mettoit toute (à confiance , com« me s^il eût compté pour rien Taffec- tion fie les fervices des Irlandois. Ce fut pour eux un nouveau fujet de mortification fie de refroidiflement. Le Siège de Londonderri ne laifibit pas de continuer ^ fie la Place affa* mée n'en pouvoit phis. Elle fut en- core réduite au delefpoir ^ en voiant vxixcr au Camp le nouveau fecouis quc: fiusU RugMiB LmsXIF. 199 que le Marquis de Château-Retsaud 1 6S9I amenoit de France avec une Efcadre de douKeVaiflêaiix , après avoir bat* tti l'Amiral Ângloîs (i)qui comman« Démxcêe doit une Flotte de vingt^deux Navi-* J^^^oi res près de la Baye de Bahtrye. Mais: le Général KirlTe y qui s'étoit mis fur un Vaifleau chargé de Vivres , aiant çté allez hardi & aflez' heureux pour rompre l^ftacade qui lui fermoit le sî^ge dt Port , & pour entrer dans la Ville,' Jej^^icTé, tout le monde reprit courage : Se leâ Aflîégeàns au contraire , découragez par le fecours qu'ils avoi.cnt vu avec ctonrieinent s'ouvrir un paflage qu'ib çroioient impénétrable , iiç fôngé- rént plus qu'a lever le Siège, \ De plus grands préparatifs fe faî-» foient en Angleterre, uir les remon- trances du Roi Guillaume de la né^ ceflîté d'affifter Tlrlànde Piroteftante N ^de toutes les Forces de la Nation Angloife, qu'il étoit réfohi d'y allet' commander en pèrfii>nne. Cette Expédition fut^précédée à6 OîiUhiimt ia Déclaration de Guerre, qui fut pu- i^GÎlKÎTà bliéc à Londres le 17. de Mai contre i.«ia»xi?. la France. Les motifs en étoient ; 5, Que le Roi Très -Chrétien aiant N tf „ dé: il) Unhtrtt j8o mjtàin de France^ ttfSp. „ déclaré la Guerre aux Alliez âa ,, Sa Majeûé Britannique ^ contre „ la foi des TVaitez^ confirmez par „ la Garentie de la Couronne d*An« ^ gleterre > cette Couronne étoit 99 pbligée de s*unir avec eu:^ dans 19 une Guerre qui leur étoit corn- 99 mune, & de regarder le Roi des 99 FVançois comme Tlnfraûeur deU 99 Paix 9 & TEnnemi Commun de U 99 Chrétienté: Qu'elle y étoît d/au- 99 taat plus obligée 9 qu^elle avoit eu j9 part aux outrées auffi bien que 99 les- autres : . (^e les François 9^ avoient fait ientir leur Invauoa 99 dans !a Pfche des M^rs de Teire** . 99 iieuve9 ^^^^ 1^ 11^ ^^^ Charibes 9 ^ dans la Nouvelle York & dans la 99 Ba^e de Hudibn : Qu*ils avoient 99 diiputé le Droit du Pavillon 9 at- 99 taché à la Couronne d*Angleter« 99 re : Qjie Je Roi avoit penécuté^ 99 les Marchands Anglois qui négo* 91 cioient en Prahce9 avec la même 99 cruauté que tes Sujets Protef^ 99 tans : SC qu*enfin « 2c e^étoit le 99 principal grief 9 il avoit tâché 99 depuis plufieurs années de /en- 99 verïcr le Gouvemeiàent d'Aô- 9, gleterre 9 & envoie des Trou^ Jouî îe Règne Je tout s XI F. J ô I ^ en Irlande pour s'emparer de cette X(S^pw Le Roi Très-Chrétien s'étoit juC» qu'alors contenté de faire paflêr fes Vaiflcaux & fes Troupes comme Auxiliaires pour le Roi jaaues : mais aiant apris la Déclaration ae Guerre cjuc Guillaume ï I L avoir fait pu- blier, il fit auflî publier la fîenne le ijT. de Juin. Elle portoit : „ Que n^ciarsi- „ Sa Majeftc aurôit déclaré la Gucr- altucd^ ), re à rUfuiyateiir d'Angleterre Lomsxin •, dés que ibn entra5rife a éclate , ,, fi elle n'avoit apféhendé de cou- „ fondre avec fes Adhérens les fide- ,, les Sujets de Sa Maiefté Britanni- jy que : mais aiant été informée que ^ le Prince d'Orange lui i déclare ,) la Guerre par fon Ordonnance du ,, 17. du mois de Mai dernier, Sa ^ Majellé a ordonné à tous fes Su- *^ jets de courre fus aux Ai^lois 2c „ Ecoflbis , Fauteurs de rulurpa- ,, teur des Roiaumes d'Angleterre ^ & d'Ecoffe. Je ne foi s'il n*y a point trop d'aï- n^flexicn feur dans les expreffions des deux cïï[,«û^' ois, 8c s'il furedt aflez maîtres de leur haine & de leur reffentiment. Alexandre & Darius , Céâr & Pom^ N7 pée / ;o£ Bifiaire ie France 9 I 68p« pcc en fc faifant la Guerre à outiancr^ ne laUférent pas de s'honorer rcci* proquement : & de- femblables En* nemis ne doivent jamais oublier le f c(peâ: qu'ils fe doivent Tun à l'au- tre. Il eft beau d'entendre E-deflu$ un ancien Hiftorien ( i ). Parlant de Ptolomée & de D'émétrius (z), deux des Succeflcurs d'Alexandre ^ Lefeul difir de la gloire^ dit-il, ks inflamoit » 6f ils fifaifoient la Guerre a^œcplus d'honneur qu'on n'exerce aujourd'hui les effices de T amitié. le Dm de Pour revenir aii deflein du Roî ^4^P^* Guillaume de paflèr en Irlande , il ne . ca Islande, le put cxécuter cette années mais il y dépêcha le Duc de Schomberg^ connu auparavant fous le nom de Maréchal de France y dont il rcnvoia k Bâton, auflîtôt qu^iî eût pris Parti pour le Prince d'Orange ,. qu'il ac- compagna dans TElxpédition de & Defccnte en Angleterre. Sa retraite ne fut pas une des moindres pertes que la Révocation de TEditde Nan- tes caufa à la France, dont cet îlluiire Exilé pour fa Relimon eut la pet- miflîon de fortir. Il -alla première- ment (i) Jnjtin Uv. 15, £4f| X *• », {1} Fi(4 ^^nti^êamft fous h Riffte de hms XIF. joj ment en Portugal, & les fêrvices qu*il i &29\ y avoit rendus lui faifbtent etperer • qu^il y pourroit achever tranquille* ment fès jours. Mais l'Inquifition ne l'y aiant pu (buffirir , il pafla à la Cour de rEleâeur de Brandebourg , qui rhonora du Gouvernement de Pruflc. Ce fut (bus un Chef fi re- nommé que Guillaume II L fit par* tir les Troupes qui fc trouvèrent prê^ tes , en attendant qu'il pût y mener, iui-méme le refte de l'Armée. Le Duc s'étant embarqué le iz. d'Août, vint defcendre dans la Baye de Ban« gor , qui eft dans le Comté de Daw« ne de la Province d'Ulfter (i). Le Roi Jaques tenoit alors la Campagne avec fon Armée , qui avoit quitte le Siège de Londonderri, & maître de Dundalke qui n'eft pas éloigné de Downe, il obferyoit les mouvemens que fèroit le Duc de Schomberg , qui avoit affis fon Camp afiêz près de celui du Roi. II ne fe pafla cepen- dant rien de confîdéi-ablc entre les deux Armées. L'Angtoife ètoit trop bien retrànchée , & commandée par un Général troj) expérimenté, pour ' que celle duRoijCompofée de Trou- pes i J04 mjiotre de Trance , l58p. pes moins ^uerries entreprît de la forcer dans te Lignes: & la pruden* ce du Chef Anglois ne lui permet- Coit pas d'attaquer celle des Irlandois i couvert de la Ville de Dundalke, & qui avoit fon Roi à la tête de (es En- ' feignes. Deforte qn'ajprcs s*être ob^ fcrvécs tant que la Saifon leur per- mît de tenir la Campiagne, THiver les obligea de fe retirer, S chacun aiant décampé au commencement de No^ vembre , mit fes Troupes en des Quartiers de^ra&aicfaifTement jù(qu*â ÙTCampagne prochaine. ^ ^ ^ônfprt- ^ Je ne puis finir celle-ci, (ans dire îï^ * quelque cnofe d*une Confpiration fai- te ibr la vie du Duc de Schomberg. Un François, nommé Du Pleffis^ qui mroit été Capitaine de Cavalerie ea France, & qui icrvoit alors dans T Ar- mée Angloile en étoit le Chef: iSc lui & fès Complices en forent convainc eus 8c punis {t). U eft fâcheux que la France produife de tels Monftres^ & c'eft moins pour noircir ma Pa- trie, où fls font rares y que }*en ra- porte les crimes , que pour la plain- dre d'en avoir été fouillée» . . / L*aa- bi ffus Je Regm ie LnUs XIV. jof L'amiée s'^oit ouverte en France i68p. {>ar la Création de plofieurs Cheva- ci^aaon . iers de l'Ordre , qui fe fit le i . de '^^^^:^^ Janvier ( i ). Cétoient des Etre- dcrotdic, ne$ verit^lement roialcs ^ dont le K;^J» Monarque gratifiait ceux de ia No< de fpixaate bleflc, qui avôicnt le fm de part % ^^^ ÙL faveur ou à fon di&eriieiiieitt:, {oh icur mérite & par leur naîfliuice ^ oit par les fervîces qu'il en av^ît rc<- CU6 ou qu^il erpérott en recevoir^ Car en&i riea a*eft plu$ vcritafaie que cette Maxiinc) UsUmmunnm** rijjent Us Arts (^), foit Civils, Sm ^ Militaires, qui fervent à la con&rva- tion £c à la grandeur de TËt^^ Jip* mais la France n'eut plus de befoîn de réveiller le zélé de &s Gentil»* hommea & de tow fes C^oiens par des manques dediûîfi&ion qm lesac-* tacfaaifoit iforcraieiit à k Patrie, que dans la conjonfture ou elle le trou* voit jpar la Li^e de tant de Princes coofedérex contre elle* r . La Création des autres Chaires , adus But- levées par des Ëdits Bur&iix:, com« ^^ fnece}le de trois TneTorieisde l^Epar^ gœ (3) , ne fut pas* fi agcédbte au Peu- (t) SamUtVêfuèÈlmÊtkGfm^ Ymn^mAkUmm^ Hi/Uri^ & FMfm. («} HoMii «lUAfCct. (l) Oh iii vi*U m nym$ fUê^ it émMwmm mm €4^ J 05 Hifioire âe Prance ,' itfSp. Peuple. Mais que foire î & com- ment fbutcnir les dcpcnfes de la Guer- • re autrement que par des Impôts ? LéCS Princes qui ont le plus de ten- drcflc pour leuns Sujets ^fe trouvent obligez par la néceflîté des tems d'en venir là; &Lotns XII. le meilleur de tous les Rois qui Tavoient .précé- dé, n'insroduifit-it pas la vénalité des Charges dé Judicature, le plus odieux de tous^ks Ëdits? mais que le beibin de l'£tat lui fit pardonner, 2c que la fliéme caufe a fait fubfiâer dam h fuite. Baime foi La Providence envôia cette année ISac*" un autre fecours à la France. Car on ne peut regarder que comme un bon- heur extraordinaire , ce que l'ETpa** gn^ fit en la faveur (i), à la veille d^une Guerre formidable où les deux Nations étoient prêtes d'entrer. Plu- fieurs Négocians François étoient in- téreiTez dans le Commerce d*E(pagne à r Amérique, où font les riches Mi- nes du Pérou , d'où (a Flotte lui ame- ne^ les .barres d'argent qu'elUf débar- çpt à Cadix. Les Gallions y étoient nouvellement arrivez ,^ £c les Fran« çois, ,f9m Cmmif i€l3^ fous U Rtffie de Louis XIV. J07 çois ) qui craignoient que la Décla* itfSp. ration de Guerre qui étoit fous la }>reire, ne donnât lieu à la Confifca« tien de leurs Efïèts , s*intriguérent pour en avoir la délivrance. Us n*eu- rent pas befbin de grandes ibllicita* tions : fie il ^ut rendre cette jufUce aux Ëfpagnols, qu'ils en uférent avec toute réquité fie toute la générofité d'une Nation qui fe pique de faire les choies avec honneur , auifi bien Ïu'avec fâfte fie avec hauteur. I^ ^onfeil d'Ëfpagne n'ignoroit pas Ta rupture prochaine entre les deux C^ronnes , fie quelques-uns vol^• ioient qu'on fe (ervit de Toccafion de profiter d'un bien, qu'on pouvoit re- garder comme des reprclailles anti- cipées des dommages que leur caufê- roient les Armes des Ennemis, fie pour les priver de ce (ècoufs. Mais la pkis grande partie ne fut pas de cet avis, oc crut qu'on ne devoit pas mette la main fur ces Effets de la Nation Fran- çoifè, à caufb des conféquences dan- gereufe qui pouvoient naître d'une telle faifîe , ou fimplement par des moti& de la bonne foi , qui ne per- mettoit pas de fê prévaloir de cet événement fous prétcicte d'afibiblîr une^' Jo8 ^ Etftcire de France , i68p« une Couromie ^ a:v«c qui on n^avoit point encore de Gueire 4éclaréc. Ainfî les François eurent le bonr heur de retarcr leurs Effets oui mon^ toient à des fomme» oonikiéiuMes , & la liberté de tranfporter ét\u9r Je ne mettrai pas au nombre des dkbrnv? précaunoos que prit la France pour îSauî con- ^^^ ^ dedans du Roiaumc , pen- ▼cnbt * dant qu'elle feroit occupée à en dé* ftndre les Dehors, là Déclaration don- née dés le mois dX>âobre i(tô8. mais qui ne parut qu'en i68p. pour déf- orma les Nouveaux Convertis. Je lemarquerai (êulcment que ces défian- ces ne donnoieût pas une idée *fort avaqpageuic des Converlions forcées , fous Je Règne de Lmïs XIV. je» que la France eut mieux fait de 1689.. ic confervcr l'affeûion de Sujets, qui lui avoient toujours été âdeles dam les plosgrands Troubles de ce Règne, quede s'eu rendre la fidélité fufpeâo en opprimant leurs conicienoes. Je pafTe aux Opérations de la Canh> rrife & mi* })agne. Campredon , dans la Cata^ ï^oS^" ogne, fut la Conquête du Due de Noailles, qui remporta k a), de Mai apès cinq jours de Siégp. Elle fut bientôt après inveftie pm* tes E{pagnoIs : mats le Génénsvf Fraii'* çois Y ^iant jette du fecours, ils fu* rent contrains de & retirer : & alors {)our letnr ôter Tenvie de reju-eadre a Place , le Duc de Noailles trouva à propos de la démolir, Se d'en faire fauter le Château^ ;qprès avoir if tiré la Garjûfon avec les Muniticups de Guerre; 4'Armée y qui avoit marché en Echec àes Flandre, fous le Commandement 4u 'îKaSil^ Maréchal d'Humiéres, reçut im échec à Valcourt , qqç les raftea de Louïs ^ Grand n'ont pas diffîm^lé. Le Prince de Waldeck aiaiit paflc k SambrC) en vint ai|x maiasavec le^ François qui avoient attaqué cette petite- Ville. Le Combat fut fan- glant, 5^0 Hiftoire de France^ I<î8p* glant, & fl on en croît la Lettre du Prince de Waldcck (i)., fix Batail- lons des Gardes y forent prcfquc. tous défaits, & leur Commandant (i) avec trois Capitaines faits Prifon* niers. Cela n'empêcha pourtant pas le Maréchal d*Humiéres, qui fe reti- ra en bon ordre, de camper toujours lur le Païs ennemi , & de fourager jufqi)*aux Portes de Bruxelles. Exploits Li* Armée, que le Marquis de Bou- ç^ fiu u ^^^ commandoit fur la Mofèlle , fbr- Mo|eii€& ça Kocheimleltf. d'Août avecperte w cRjua. ^^ trois-cents Allemands, & les Trou- pes Françoifês forent continuclle- ^ ment for les Terres des Ennemis. Celle du Rhin leur cauia de' plus grands dommages, aiant ruiné un grand nombre de Places au de là de ce Fleuve, & feit Prifbnniers les Sol- dats qui y étoient en Garnifbn , dont on fait monter le nombre . jufqu'à cinq mille Hommes. Cefl ainfî que de ce côté - là la France afFoiblifloit leurs Troupes, ruinoit leurs. Places, & ravageoit leurs CampagnM , pour les empêcher d'j^ venir prendre des Quartiers d'Hiver. Telles (z; l^j^fffÀ àtmUll, Twm des Lmw fm Uk-MMHtU fius Je Rfgm ieLot^s XIF. jn Telles furent cette année les Ex- 1 6B9I pédicions de cette Couronne fur Ter- Exploits re. Celles qui fe firent fur Mer n'ont ^^ ^^^ rien de plus confidérâble , que d'a- voir çonduijc le Roi Jaques en Irlan- de, & d'avoir tenu les Flottes An- gloifes en crainte » n'ofam s'éloigner de leurs Rades 9 & n'en venant aux mains au'Jt leur confufîon : témoin k Combat donné prçs de la Baye de Bantrye , où leur Amiral fut défait. Ce fut encore une en^reprife bien hardie que celle de Tl^icadre de Pro- vence, qui iê vint*jpindre avec les Vaifleaux du Ponant dans le Port de Brefl, à la vûë, pour aiofi dire, de Ennemis. Je ne veux pas fuprimer les avan- Prift de «âges qu'ils remportèrent de . leur . ^î*î^* coté, dont la prifp de Maience £c coaied^- de Bonne font les plus confident^ '^ blés. Ce fut pendant le Siège dç ces deux Places, que fe paila l'échec de.V^lcourt, que je viens de rapor- ter. Maience fut affiégéo la prémié- * re dans les formes: Ville médiocre, 4ifent les François, oc fort mal for- tifiée : pourvûjé de tout , difent les • Allemands , & défendue par une for- te Garnifpn : deforte qu'U étoit faci- le ] ^iz Hifirire Je Frmm j llus beaux préludes, ni ! marcher, plus dignement fur les tra-* CCS d'un Prince fi renommé par fes Tome F. O Vic^ ( i) Piûnas dac C ÏÏArin àe DétiklmMn hatiirê dà^f U fitùi di 1$ fous h Règne de Louïs XIV. 5 1 f la rencontrç tapt qu'ils pouvoîent 5 & 1 68p. taus ceux qui oférent rifquer le Com- bat 9 en furent ou coulez à fond , ou ■"enlevez. Ils fe virent donc obligez d'avoir recours à leur manège ordi- naire , c'eft à dire aux foumiillon^ , ~& à demander la Paix qui leur fut accordée. Il fe fit vers le milieu de cette art- te duc de née deux Promotions qui méritent Souv«^^'' d'cti*c raportées 5 celle du Duc de »<«' **** Beauvilliers,que le Roi nomma pour de Fiance^ Gouverneur du Duc de Bourgogne, & des Ducs d'iVnjou & de Berri , tous trois Fils du Dauphin , & celle de PhelippeauxPont-Chartrain-, qui fiic revêtu de la Charge de Controllcur- Général. Le Roi ne pouvoît faire un choix plus judicieux à Tésard de l'un & de l'autre. On loue îa vertu & la fagéile du premier , digne de cette grande Charge de Gouver- neur des trois Fils de France , ainli que de celles de pretnier Gentilhom- me de la Chambre , de Chef du Coq- feil Roial des Finances , & de Gou- verneur du Havre : moins illuftre en- core par tant d'honneurs que par fa modération. Aufli eut-il le rare bon- heur accordé à peu de Favoris, que O X tout font-CbaY- train fait C6nttol- 516 Hljlâin de France 9 l(îS^. tout le inonde vit fa favear avec ' piaifir, & que l'envie , compagne prefqu'inféparable dé la gloire , ne s*attaçha point à la fîenne. A l'égard de Pont-Chartrain , il ^um.«.- ^t^^t d'une Famille, qui depuis long- icur-<3éné- tçms s'étoit rendue illuftre dans le "^ Miniftére. Il ne le fut pas moins dans le grand & pénible Emploi de Con- troUear- Général 5 dont le Pelletier voulut fe décharger , après l'avoir exercé pendant plufieurs aanées ^vec toute l'intégrité & toute l'aplication u'exige une Charge fi importante _ç fi laboricufe. 'Son Succcflèur eot^ les mêmes talens : mais les grandes dépenfek d'une Guerre, où la France avoit toutes les autres Puiflances de l'Europe fur les bras, ne lui permet- çoient pas de ménager le Peuple au* * ^ tant qu'il l'eût fouhaité , ôç ne lui laifloient que la gloire d'avoir fidèle- ment adminiftré les Deniers, dont la tcvéc épuifoit le Roiaume. tenoi don- ' Le floi donna cette année la richo b!!ïi'dcV Abbaïe de St. Germain des Prc? au Geimainsu Cardinal de Furftcmberg. C'étoit ^«^ft^SÎ. une belle récompenfe de l'affeaioa e ^'&i de œ Prélat , qui trouvoit dans cette nouvelle gratiucatipn 4'un û xnagnir fîquc fous U Règne de Louis XIV. 317 fique Bienfaiteur un nouveau fujet de itfdj^. fon attachement à Ton fervice , & dequoi fe confoler des injures de l'Empereur §c du Pape dans l'excllt- fion de TArchevêche de Cologne. Il fiiccédoit dans la poilèflîon de cette Abbaïe au Roi Cafimir 9 qui en avoit jouï depuis Ton abdication de la Cou*-^ ronne de Pologne en 1669. jufqii'à fa mort 9 qui arriva fur la fin ^e l'ah- nce 1672. Le Roi n'en avoit point ^ difpofé depuis^ mais il en avoit con- fie rOcconomat à Péliffon ,. pdur en difpenfèr les Revenus aux Nou- veaux Convertis, ouôle Clergé per- fuadoit moins par ics MiiHons , que la Cour ne favQit les gagner par fès libéralitez. La mort de la Reine d'Efpagne Moit de arriva cette année: mais comme j'fen d'^rpâ^ ai parlé en un autre endroit ( i ) , je ne répéterai point ici ce que j'en aï dit. Il y eut deux autres morts Uluftres. Mdrt de La première fut celle de la Reine chriSuag^ Chriftine , que fbn amour pour la France & pour les Belles Lettres ne me permet pas d'oublier. J'ai fait mention de la magnifique Entrée que O 5 \\À. ^tS ISftoire de France j . ïtfSp. lui fit la Ville de Paris en 16^6 (i) : mais je n*ai rien dit d'une des plus fameufês Aâions de (â vie , qui (è pafla le 6. de Novembre 1 6f 7. à Fon- tainebleau. Le Marquis de Monal- xiic fa'e defcfai 5 fon Grand Ecuier , Pavoit SmbÏ ^^^ mortellement ofFenfée : & fon crime xcuicK. étant impardonnable 9 (ans qu'on en fâché la nature , elle le condamna à la mort , & le fit mafiacrer dans fon Apiartement. Ce ne fut qu'après l'a- voir convaincu par fes propres Let- tres,en la prcfence du Religieux qu'el- le envoia quérir pour le difpofèr à mouirir, & qui nous donne cette Re- lation (i). Il y eut fans doute de la cruauté dans cette aâion : il y eut d'ailleurs de la témérité d'exercer dans la Maifbn du Roi un tel Aâe de Souveraineté : mais il y eut en mê- me tems de la grandeur à exercer i Fontainebleau, comme à Stockholm , le pouvoir de la Roiauté , qui Tac- tompagnoit^ difoit-elle, par tout. Il ' femble que le Roi en fut lui - même perfuadé : au moins , s'il n'aprouva pas Tentrepriie , il en diflimula (on mécontentement. Peu de tems après icettc »! V^in. ii HêcMêil de drptrfis Fiétti fm finir i CUif' Jhus Je Higm deLouts XIV. J i p cette' Reine paflâ en Italie , & mou- i<î8p. rut dans la Communion de TEglife Romaine qu'elle avoit embraflee , ' fans aprouver les violences qu'on fai- fbit en France aux Protcftans, corn* mê je Taî dit ailleurs (i). L'autre mort fut celle du Pape Mort d'inr Innocent XL qui auroit été plus rc- ^^"V^*^ frété de' la France, s'il avoit eu plus e complaifende pour elle : mais-n'é- tant pas moins jaloux des Droits de fa Tiare , que l'autre de ceux de fa Couronne, il y eut une Guerre per- pétuelle entre ce Pape & le Roi. La Régale, les Francniics, & l'Ar^ chevécné de Cologne en fournirent les plus fcandaleufes Scènes , ôc leur divifion fépiara les Sujets qui euflcnt dû être le plus fortement unis, & Unit au contraire ceux qui fembloient le plus incompatibles. Tel eft PeflEct des paffions & de l'amour propre. Le Pape , poufle par la hauteur du Roi , s'aliéna du Fils aîné de TEgli- (è, & s'attacha à TEmpereur. Il fit plus: il fe montra ennemi des Jéfuï- tes, les Supôts du Siège Romain , & ami des Proteftans , non pas par O 4 ia- {0 Yna, thdigksf^ê i$u ^10 Hiftoire de France ^ |58p« indulgence pour leur Religion i mais par la communauté qu'il crut avoir avec eux de Toppreflion de la Cour de France , donc ils (e plaignoient également. Quoi qu'il en foit) il mourut le ii. d'Août avec la ré- putation du meilleur & du plus ver- tueux Pontife, qui eût rempli le Siè- ge depuis plufîeurs Siècles. Avant la mort il témoigna ion détachement des aâaires du Monde : il ne voulut entendre parler ni de Promotion de Cardinaux , ni de plufîeurs autres chofes dont on a coutume d'impor- . tuner le Pape mourant , & ne pcn(à au Sacré Collège, que pour recom- mander aux Cardinaux de s'apUquer à choifîr un Pontife digne du Gou- vernement de TEglife Univerfelle. ïowi£cat Je ne dois pas finir cette année 4xe vÎÏl :^"s parler de l'exaltation d'Ottobo- ni, fous le nom àî" Alexandre VI IL Le Roi , qui n'avoit pas contre le nouveau Pontife les fujets de plainte fju'il crut avoir contre fon Predécef- eur , lui rendit Avignon , & calma ou fufpendit la Difpute des Franchi- fes (i;. Pen- (t} U^OShkn\^\%. le fous le Règne de Lottù XIV. Jti Pendant l'année qui vient de s'é- i.iïi>di. couler , on n'avoît guère fait que des p,^pa,a,[ft préparatifs pour la Guerre , qui ne j*» confô- s*alluma tout de boa que celle- twufrt»: ci ( I ). Il «voit fallu du tems aux ««• Confédérez pour unir toutes leurs .Forces , & pour fc mettre en- état de y porter à la France les grand» coups , dont ils la menaçoienc depuis tant d'années. La Ligue, qui s'etoit faite contre elle en i<î7î. & qui dura juiqu'à 1 678 . ne fut pas à beaucoup près fi formidable que celle-ci- Il y avoit de puiiTans Princes en Allema^ gne, qui du tems de la première ne foumifloient à l'Empereur que lëuv cotte - part : l'Angleterre étoit Neu^ tre : la Suéde &i(bit une fbite Divér je ne fais que le récit des Ëvénemens : mais on peut dire fans flatterie, qu'il n'y avoit qu'ungrand Rre fond , à facrifîer les plus excel- ens Ouvrages d'Orfêvrenc , qui fai- foient rornement de (es Palais, pour lés convertir en Ë(pêces. Il donnoic ainfi Texemple à (es Sujets de (aire ]a même cho(c , & pour cet efièt il fit publier fon Edit du mois de De- cc^nbre i68y. au fujet de la convcp- lion , (abrication , Se augmentation «des Monpoies ( i ). Le ï)uc d'Or- léans , & tous les autres grands Sei- gneurs de la Cour fuivirent à Tenvi rexemple du Roi , & le Peuple obéît xdit pou À TEdit) qui ordonnoit à toute per- hf vafflTué fonne aiant de Targenterie, excédant ë'^rgcnt le poids d'une once, de la porter aux aux Hôtels Vt*^- 1 j ii;r • * * 4e Mon- Hotels des Monuoies , pour être con- awc. yertie en Pièces aiant cours au coin du Roi. Voions maintenant les Eix- ploits de la Campagne, Je commence par les Déclarations de Guerre, & par les Manifeiles que ' ;chaque Parti fit publier dès Tannée précédente pour juftifîer fa prUè d'Armes 9 mais dont on ne vit une , pleine exécution que celle-ci & les .MJi vantes. . ' La ce» fous h Règne de Louis XIV. j i f La Diète de R^tisbonne fut la WfpO.' première à (e déclarer. Voici fon Manifeûe Manifeftc. Après une ample expo- ^^ rJ^Ï^" iîtion des griefs de l'Empire con^ bonne con- tre laFrance (i) ,' qui confittent prin- "* ^^^"^ cipalement : ,9 En ce que cette Cou- 99 ronne au préjudice des Traitez a „ élevé des Citadelles, bâti des Ponts ,, fur le Rhin, c6upé des Bois, & „ s'eft aproprié des Pais entiers par „ fes chimériques Réiinions: Qu'elle „ a rempli de Troupes TEleâôrat de „ Cologne & les Principautez voifi- „ ncs, tiré des (bmmes confidéra- „ blespar (es Exécutions Militaires, „ & fnit plufieurs autres vexations „ fur les Sujets de TEmpire, fans rien „ oublier de ce qui peut opprimer „ leur liberté : Pour toutes ces rai- „ fons PAilemblée , après avoir re- „ mercié Sa Majefté Impériale des „ aflurances données de fâ part, „ qu'elle aflîfteroit TEmpire de plus ,, de trente 'mille Hommes , & pré- parée à lèconder de ion mieux les bonnes intentions de Sa Majefté „ Impériale : A trouvé bon & réfb- „ lu, Qu>t tendu tous les grieâ çi- O 7 „ deflus • . •• • (i ] r«fV«. àtmi tu ttttfêsfmr ks MâlUm dt^Tmi U /JT, 55 ^16 Hifiêifi de FrMCij l6!^ S9 defliis énonccz^on déclare laCou- 9) ronne de France pour ennemie de yy TEmpire, & que cette Guerre doit 99 être réputée pour une Guerre jy commune d'Etat, 8c qu'on la pu- ,9 blieroit comme telle dans toute „ retendue de l*Empire : Qu'on ne j9 pourra entretenir , fous quelque 99 prétexte que ce foit 9 aucune Cor- 99 refpondance ou Neutralité avec la 99 France 9 & que tous ceux oui Vaf* 99 fifteront direâement ou inoireâe- 99 ment feront tenus pour Ennemis : 99 Que Ton concertera au plutôt en- 99 femble le$ moiens d'entretenir Sc 99 de continuer cette Guerre (êlùn ^ les Conftitutions de TËmpire : Sc 99 que pour Pexécution de tous ces 99 Articles on s'adreiTera à Sa Majedé 99 Impériale. ,9 . C'eft le précis du réfultat de l'Empire 9 arrêté à cette Diète de Ratisbonne au mois de Fé- vrier i68p. Aprobatîon L'Empercur 9 à qui PAôe en fut t^^^ envoic9 ne tarda pas à l'aprouver9 & le 4. de Mars le Prince Herman de ^ Couronne de France a fomenté la n fous Je Règne de Lùuis XIV. %tj ^ laRebcllion en Hongrie, & excité i(jpo, ^ le Turc contre Sa Majcfté Im- ,) pénale, & que même on a des avis ,, certains qu'elle a fait offrir à la ^ „ Porte Ottomane une Alliance Of- 5, fbifive, avec aflurance qu'elle ne ' ,, fera la Paix que conjointement ,) avec elle : A caufè de cela on de- ,, voit déclarer cette Couronne pour „ TËnnemi Commun , " non feule- ,, ment de l'Empire , mais aufll de ,, toute la Chrétienté , de même que „ le Turc : ainfi qu'il fut pratiqué ,, en 1 5*44* en pareil cas contre la 5, France par l'Aflêmblée Générale „ tenue à Spire. ,, 11 faut joindre à cet Aéte de l'Empereur , l'Extrait du Traité agne des le if . d'Avril. * Les icmafiae. motifs en étoient ^ la Cft-rerpondaU" ce de SaMajefté Catholique avec les Princes de l'Empire , & les Négo- ciations de fes Miniftres aux Dictes Impériales qui machinoient la Ligue contre la France ; ^ . Que le Roi 9, Très- Chrétien avoit cependant )) toujoursdiffimulé,ju(qu'à ce qu'il 5, eût apris que TAmbafladeur d*Ë(L 19 P^^e en Angleterre voioit jouiv ^ nellement le Prince d*Qrange , Se %y (ollicitoitksAngloisàfkirelaGuer- ^ re à la France : Que le Gouverneur ,, des Païs-Bas levoit des Troupes 9) pour les faire agir en Flandre, con- 99 jointement avec celles du Prince 99 d'Orange & des HoUandois : Que \ „ ne pouvant plus demeurer infenfî- 99 ble à tant d'injures , qu'il regar- 99 doit comme autant d'infraâions * 99 aux Traitez de Paix & de Trêve 9 99 il fè voioit obligé à déclarer la 99 Guerre à TEfpagne , & à la por- gi ter fous U Règne de Lodis XlF. 551 55 ter dans tous les Pais de (â Do- t(îpo. ,, minacion. ,5 A regard de la Hollande & de V Al- lemagne, il avoit ouvertement déclaré la Guerre, à la première* des Tannée 1688. pour avoir favorifé la Defcentc du Prince d'Orange en Angleterre y & plus fortement encore dans le mê-. me tems à TAllemagne par la priiê de Philisbourg & la ruine du Palati- nat 9 pour rompre ou. pour prévenir les defTeins de la Diète de Ratis- bonne. ,9 Mais il nioît la Correfpondance 11 ft îuftîfie ,, telle que l'Etopirc Vaccufoit d\v ^Vns^dt '& 9) voir avec le Turc , n*aiant avec Bnacmii, ,, lui (]u*une Alliance qu*autorifè la ^ Politique , telle qu'ont les autres ,, Ctats Chrétiens pour faciliter à ,9 leurs Sujets le Commerce du Le* 9, vant, & pour entretenir avec la 9, Porte Ottomane des liaifons utiles ,, à fà Couronne , f^n$ en attirer, les ^ Armes contre les Chrétiens , com- jj me en /lui reprochoit fauilement : „ Qu'il aVoit bien fait connoîtrc le jy contraire, lorfqu'en 1683. il arrê- jy ta le progrès de (es Armes y pour y, donner le moien à TEmpereur de yy s'opofcr à rArméc Ottomane qui - M vc- M 33^ Hiftoire de FrafêéiFj i(JpO- ,, venoit affiéger Vienne , bien loin ), de jjrofiter d'une Divcrfion qui 9) lui eût été vraifèmblablement fort ^ '. 9, avantageufe z Qu*il avoit encore 9, fait connoîcre fes intentions dans -59 la fuite, en propolant dcconver- 5, tir la Trêve de vingt ans de Tan- ,1 née 1684. en une Paix pcrpétuel- .„ le, à la faveur de laquelle les Puii^ „ fances Chrétiennes puflent s'unir ,9 contre TËnnemi Coiumun ; Qu'au .„ relie la Diète de 'Ratisbonne, „ qui fè piquoit de conformité avec .,, celle de Spire de Tannée- if44. „ devoit fè louvenir. qu'il en avoit „ coûté cher à TAUemagne pour 39 avoir voulu trop abaifler Fran- . „ cois I. & trop élever Charles- 99 Qs^nt 9 £c combien fes réfblutions 99 avoient été fatales à la Ligue de 9, Smalcade9 & aux Conféderez qui ,9 la foutenoient. 99 FafTons des Déclarations de Guer* re ôc des Manifeftes des deux Partis , a l'exécution de leurs menaces Se de leurs Projets. Les Armes des Con- fédérez ne répondirent pas en tout aux grandes eipérances qu'ils en avoient conçues. Celles de la Fran- ce (butinrent mieux qu*on n'eût cru la fous h Règne de Louis XIV. 335 la gloire de la Nation & du Mo- Kîpo.- narque. Avant que de s'opofer aux efforts Rétabiîflc- de (t^ Ennemis , il voulut faire éprou- S^cmlns ver fa clémence à ceux de fes Sujets, ^^ avoit éventé fes intrigues au Carnaval de Vehife : & Ton dit ifnéme (4) que TEnvoié de France, qui l'avoit fuivi ^ à ce voiage , avoit P 4 trouve il) Vthx. PHtfiêifi de Henn IV. f» Piréfxê. (1) sAh fmjtt àuMtr^m'ftt dtSalmu» ' (l) Kma cf-4^j^i, ^j, 214. , (4) K»<«c /« Àùrcun lUfiwifm à* P^lniqm f$w U m^iê 344 Hifioîre 4e France^ > lifpo. tfouvé moien de fe £iirc donner une Copie du Traité de fa Ligue avec rjEmpereur. Le retour des Vaudois dans, leurs Vallées ( i ) , dont cette Couronne avoit follicité le Duc dç les chafTer ( i ) , coniîrmoit Tes foup- Motifs de çbns. Le Comte de Rebenac , eh« cette Gucx- ^pié à la Cour de Turin pour s'é- claircir de cette Révolution ^ parut fatisfait de la proteftation du Duc de ne point favorifer le rétabliflement ' de ces malheureux : mais la Cour de > France perûftant dans fes défiances , donna des ordres à Catinat , l'un de feis plus habiles Généraux , de mar^ cher vers le Piémont avec un Corps de dix ou' douze mille Hommes. Un ' Ti-tfité ( 3 ) du Duc de Savoie avec l'Empereur caufoit ce mouyement. Dans le tems que la France travail- ' loit à le tenir attaché à fès intérêts, l'Empereur mettoit tout en œuvre pour le faire entrer dans les iiens. Il avoit nouvellement accordé à fês Am- bafladeurs les mêmes Droits qu'à ceux des Têtes Couronnées : & de plus il lui avoit vendu des Fiefs , dont fon Altefle Roiale fbuhaitoit il y avoit long- (t) En I6«9, * (2} £» T<(S^. \%) Ce n*eji ^ds le Traité né^ecii à Venife, fms le Règne âe Louis XIV. 54f lotig-tems d'avoir la poflcflSon, par- itfpcK ce qu'ils étoient enclavez dans fes Etats, ôc pour lefquels elle avoit paie fix-vingts mille piftoles (i). Ni l'un ni l'autre ne s'étoit pu faire dans la conjonébure où étoient les chofes en- tre l'Empire ^ la France , fans qu'un Prince enfermé, pour ainfi dire, en-, tre ces deux PuiiTances , prît parti pour la première qui venoit de trai- ter avec lui. Il n'en fallut donc pas davantage à l'autre pour s'aflurçr de iès Etats , fi elle ne pouvoit pas s'af- furer de ià perfonne. C'eft ce qui obligea le Roi à donner des ordres pbfitifs à Catinat de s'avancer de ce. côté-là. Le Général les aiant reçus £t marcher fes Troupes , comme s'il eût eu deflëin d'entrer dans le Mi la- ^ nez: mais tout d'un coup il (ê vint, pofter près de Turin.* Alors il ne fit plus un myflére Les deman- de fa marche. Il déclara nettement \^ f^^X au Duc, aue l'ombrage qu'il avoit. donné de ia conduite au Roi, l'obli-^ geoit à s'en aillirer par des gages qui fe tinflênt attaché à la France. Com- me il avoit donné trois mille Hom-^. F f mes (i) r*«« «kM ./rr Z^ttrti >r la Jéâtf^ dtt Tmi à$ 34^? Hiftoire de France ^ t6$ù. mes de fes Troupes à PEmpcreur, te Roi vouloit qu'il lui en fournit un pareil nombre. Il femble que la pro- pofîtion étoic jufte^ & que régalité -devoit être gardée entrô les deux Souverains , s'il vouloit de bonne foi garder la Neutralité. Mais d'au- tre côté c'étoit dcfarmer le Duc, & donner beau jeu à la France pour envahir fon Païs toutes fois & quan- tes qu'il lui plairoi't. Il fallut pour- tiant obéïr. Le Roi , perfuadé des mauvaifes intentions de ce Prince , 'ne crut pas que c'en fût encore afTez pour le Ifer y & pour l'empêcher de donner pafla^e aux Troupes de l'Em- pereur, oc d'agir même conjointement avec lui pour entrer dans le Dauphi- xé Se dans laFrovencc. Il lui fit donc encore demander pour une plus gran- de affurance qu'il lui livrât, non feu- lement Véruë, une des plus fortes Pla- ces du Piémont, mais encore la Cita- delle de Turin ^ qui et\ eft la Capitale & le Siège de fa Cour. C'étoit à la vérité lui demander les Clef^ de fes $ Etats , & l'y ti^nir dans une fâcheufe dépendance : mais la Politique le vou- loit ainfi, & en le regardant comme le bras droit de la Ligue , tel qu'il parut fius le Règne ie Louis XIF'. J47 parut bientôt après , on ne pouvoit itfpo. trop raffoiblir & lui ôter les moienrf de nuire* C'eft le malheur des Prin- ces qui ont pour Voifin un plus puifr (ànt qu'eux , & leur perte de s*en ^it- tirer la défiance & le reflcntîment. Je ne raporte point toutes les raifons que crut avoir le Roi d'en ufer de la (ortc avec le Duc de Savoie. On les peut voir dans le Manifefte qui en fut publié. Le Duc eût bien vou^^ lu mettre les chofes en Négociation ^ en attendant le (êcours qu'il efpéroft de Tes Alliez : mais il avoit affaire à un Prince trop' vigilant pour fe laif- fer endormir, & Catinat eut des ordres précis de ne (e point re- lâcher. Cependant le Duc de Savoie écrx- Lettre du vît le 10. de Mai une Lettre fort fou-^ ^^f^ ** mife au Roi (i). 9, Il déclare que (ûr „ la demande des Troupes, le Roi en „ ctoît le maître, & qu'elles pafle- ^ roicnt les Monts inceflament pour 3, aller au fervice de Sa Majefte : & „ fur la demande de^ deux Places,' ^, qu'il ctoit prêt encore de donner ^, à Sa Majelté cette preuve effen*- „ tielle de fa foumiuîon : la fu- P 6 „ pliant 548- '^ Htftofre d€ France^ i(^PO. ,, pliant néaaffloinstrè$-.humbleinent ^ de vouloir agréer que ce fut avec 99 les conditions qu*un Prince, qui 9, avoit rhonneur de lui apartenir 9, de fî près , devoit efpérer de la ,9 bonté & de la géçéroflté d'un Ci y^ grand Roi: & que s'il lui plaiibic 39 de çhoifîr telle autre Place qui lui ), çonviendroit dans le Piémont, au 39 lieu de la Citadelle de Turin, pour 9, laifler fon AltefTe Roiale dans fâ 99 Capitale avec la dignité d'un Sou- 9^ vérain , elle lui (broit infiniinent 99 redevable. 99 Rcçoûfcdii La Réponfe du Roi vint huit jours après. Elle étoit conçue en ces termes fort impératifs : Sa Majejii a jugé à propos d'envoler au Sieûr de Ca* tifMt un pouvoir y pour recevoir en fon nom la Citadelle de Turin (^ Firué : témoignant au furplus qu'elle a un dé^ plaifir fyiftble 9 d'être obligée de pren^ dre le parti de faire entrer fes Troupes dans les Etats de Son Alteffe Roiale y &f fue lors qu'elle n^aura plus Heu de dou^ ter du zèle de Son Alteffe Roiale ^our fes intérêts , elle lui rendra fon amitié avec joie. C'eft donc malgré lui, que le Roi fc voit contraint pour fa fureté de Kou V' trader ^usU Règne âe Louis XI F. 5 4P traiter fi durement le Duc de Savoie: itfpO. & c'eft fur la- fatalité & fur la nécef- £té des tems , ou fur l'ambition de ■ ce Prince, plutôt que fur celle de Sa Majefté , qu'il faut rejctter la Guerre de Piémont. ■ > ■ . La Réponfe du Roi ne contenta pas le Duc de Savoie. // n'y trou- vait^ difoît-il, rietf qui le p&î ajfurer- du retour des bonnes grâces du Roi , ni aucune efpérancé de la refiitution de fes Places : ^e fi d'injuftes prétextes^ con-' tinuoit-il , dans fa douleur y da?ts fa colère , ont porté Sa Majefté à vouloir être faifi de ces deux Places^ en man- qutra't- elle pour Us retenir? Dans cette extrémité il envoie les PiopoG- . Marquis dcFenero & de Saint Tho^ D«*i3ïf. mas a Catinat, pour tâcher d'en ob- <*<»■ tenir quelque adoucifTemcnt: mais ils le trouvèrent inflexible. Il avoit des ordres précis , & aufquels il ne pou- Voit rien changer. A leur retour, il fit une nouvelle Députation de fon Chancelier, quipropofa de remettre la Citadelle de Turin entre les mains du Pape ou des Suiffes , dont le Gou- verneur fût agréable au Roi , & la Garnifon paiee aux fi'ais de I jcftc : fous la promeflc , qui P7 3fô Hijîoire de Trânce y 16 po. Altcfle Roiale fàifoit quelque chofc de pofitif contre foiifcrvice , la Ci- tadelle feroit remife'à Sa Majefté. L'expédient fut rejette, & leGéné- néral n'avoit garde d'accepter une offre qui ne tendoit qu'à éluder la de- mande du Roi , & à lui faire perdre les gages qu'il ptétf ndoit lui devoir être remis, & non confiez à des mains étrangères. Il falloit donc que le Duc fe réduisît à une pleine obeiflànce , ou qu'il fe réfolût a une Guerre ou- verte. Il aifembla fes Minières, & leur aiant expofé la néceifité où il (b trouvoit de devenir le Vaflal ou l'En- K^re rëfo- ncmi de la France , il ajouta , ^ V/ ^^l"" ^" avoit pris fon parti , (5? qu'il' aimoit meux rifquerfa perjonne &? fes Etats y que de Je racheter avec eux au prix de fa gloire là de fa dignité. Sa réfolu- tion fut aprouvée de tout le Confeil : & alors , fans tarder davantage , il fit dire à Catinat de fe retirer avec fes Troupes incefiamment de fes Etats. Sa Lettre H écrivit à' même tems une Ion- d'odiaos. gue Lettre au Duc d'Orléans ( i*) , qui étoit un Manifefle de toute & con- (0 V^vz^ tes Piécts quiftrvma À Pédâlwjftmmt de k rHf^ 3 ^fius le Régne de Louis XlF. Jf ï conduite envers le Roî. Je ne la ra- itfpo. ' porte point ici. Elle contenoit, non feulement tout- ce que je viens de dire , mais encore plufîeurs autres plaintes qu'il faifbit de la dureté qu'on avoit eue pour lui. J'avoue ue fi on s'arrête au plan qu'il donne e la manière qu'on l'a traité , moins en Souverain 8c en Parent , qu'eit Tributaire ou en VaflTal & en véritable Ennemi ^ on ne peut qu'on n'aît de la compauûlion pour Tes malheurs, 8c qu'on ne blâme une Couronne qui en a ufé avec tant de rigueur. Mais écoutons ce que dit l' Auteur (i), qui ^^porte la Lettre du 20.de Mai qu'il écrivit au Roi. Il ajoute îmmédia- • tement après cette Lettre , ^e dans s*îi agîfToîc Je tems qu'il Fécrivoit^ il faifoitfoilici- t^"""^^' ter fecretement r Empereur 6? les Prin^ ces d'.Jllemagne 6? îi* Italie , de lui ac corder la proteHion à? lefecours dont il avoit hefoin four fe déclarer contre la France. Pouvoir -il mieux juftifier les foupçons de cette Couronne , 8c les raiions qu'elle avoit de demander à un Parent, fi peu fur 8c fi mal inten« tionné , des gages capables d Vmpê* cher l'effet de u mauvaife volonté ? EUo * (0 V^mm ^AtntgfmétCtiUUmêlll^ 16S)0. 'La Guérie cft d^da- Bataille de StalTaxde» 3 f t mftoîre de France ^ Elle parut hautçment dans la fiéré réfolution qu'il prit d'en voier ordre au Général François ) -de fe retirer & de faire fonir fes Troupes du Pié- ' mont : mais )e Général n'étoit pas d'humeur à lui obéir : &; il avoit d'autres ordfes d'un Maître plus fier que lui 9 & qui joignoit à une volon- té, abfoluë un pouvoir qui ne l'étoit pas moins* Tant s'en fallut donc qu'il fe retirât des Etats du Duc j qu'il y répandit fes Troupes, non feu- lement en Piémont, mais encore en Savoie , & alors la Guerre fut décla- rée (i) , où le fort des Armes fuivit le cours ordinaire des Evénemens ^ la Fortune s'étant déclarée pour le. plus fort , & n'aiant laifTé au plus tbible que l'honneur d'avoir montre beaucoup de courage & de fermeté dans fa diigrace. C'efl ce qui parut dans la Bataille de Staâàrde qui fe donna le i8. d'Août (i)r Le Duc de Savoie y fut b^ttu , &; toute fa valeur fut oblir gée de céder à des Forces fupérieu^ rcs aux fîennes. Les deux Armées s^étoient mifes en marche , la Fran- it) Lii.de Juin, (i) FWa U Meretirt Hijhrifii^ faui h Règne âi Louis XI F. ÎJ"} çoifcdanslc deflcin de fe faifir de Sa- 1690. luces , Se celle du Duc de Savoie dans la réfolutioii' de Pcmpêcher. L'Avant-Garde de la première avoit déjà paflë le Po , & le Duc de Sa-- voie s'avançoit en diligence en deçà de ce Fleuve pour charger l'Arriére- Gardc , ce que le Général François aiant aperçu , il fit repayer le P6 à fes Troupes , & les deux Armées campèrent toute la nuit afTcz près. l'une de l'autre. Celle de Piémont a*étoit poftéc près de l'Abbaïe de Staf&rde , qui a donné le nom à la "Bataille (i). La fituation étoit avan- tagcufe. , Plufîems Caflîncs (2)"cou- vfoient fa droite : elle avoit des Haies & des Marais à Ta gauche, & deniérc un Bois 8c dcS* Vallons , qui ne laiflbient de'pafl'^c que par un Défilé fort étroit. Mais les Trou- pes de Savoie n'étoient pas égales à- celles des François, ni pour le nom-: bre ni pour lavaleur. CeUesdesdeux Généraux s'cntredirputoit l'honneur de la Journée : mais l'un fut bien maintenir la fupériorité de fes Trou- pes , & l'autre ne put toi) ^ f 4 ISJloire de France j 1690. plécr i rinfériorité des fiennes. De- forte qu'après un (ànglant Combat & qui dura fîx heures , il fut obligé de céder le Champ de Bataille cou* vert de trois mille morts , outre un grand nombre de Prifonniers. Mais il fauva les débris de Ton Armée^avec laquelle il fe retira à Carmagnole, ré- folu de réparer fa perte dans un fc- cond Combat , s'il recevoit les fe- cours qu'il attendoit de (es Alliez- Leur lenteur lejetta dans de grandes extrémités , & leurs Forces jointes aux fiennes ne firent point changer . de parti à la Viâoire, qui fè déclara toujours pour les François. Xes soiflet H avoit compté fiir les Suifiês , & îèSrt' il croioit qu'il étoit de leur intérêt •o Duc de joindre leurs Armes aux fiennes-, parce que la mêmePuiflance gui Fat- taquoit, ne manquerait pas ^ difbit-il, de les attaquer enfuit e^ 6? de les ofpri^ mer Vun après Vautre. Mais TAmbaf- . fiideur de France (i) auprès des Can- tons , leur repréfaita , 99 Qu'il nV y, avoit rien de plus préjudiciable a ^i leur repos & à leur Liberté , que ,, de prendre p^rti dans cette Guer- ,, re: Qu'en demeurant Neutres ils ,, aflu- (l) ^Amelm àt U Houjâyi^ fous le Règne de Louis XI F. 5 f f ,, afTuroi'ent en même tcms la fureté i(îpo. ,, & la tranquillité de leur Pais, 6c ,^ qu*en abandonnant cette heureufe 9, Neutralité , ils y attireroient les ,^ Troupes des deux Partis , & en fe- ,, Voient le Théâtre de la Guerre , ,, où chacun voudroit faire fcsCam- ,, pemens ôc fes Places d'Armes. ^^ Les conjonElures prifentes ^ leur dit- il ^»^«^"'l.^* dans ( I ) la Diète d' Arau , tenue pen- iw de *'' dant le mois de Juillet , tn' obligent de ^y*"*l vous retoucher ici ce que je vous ai fou-' vent reprifenti ^ 6f que vous-mêmes avez eflimé nécejfaire à votre honneur £î? à votre repos : fentens Tobfervation de la Neutralité^ dont vous vous êtes fi folemnellement déclarez. Il feroit fuper^^ fiu^ ajoûtoit-il, de vous entretenir des malheurs , des troubles , & de la con-^ fufion qu^un changement de réfolution eau fer oit infailliblement à la Suijfe^ & de la gloire , de la réputation 6f de Theureufe tranquillité qtCune conduite fans partialité^ convenable à des Etats Libres 0? Souverains , ne peut manquer d'attirer à votre Gouvernement é? à vos Peuples. Vous [avez ^ leurdifoit- il fur la fin , que V amitié du Roi vous ( I ) Vnn, dâKs lu Ltttrf^fitr lu Matiha dit Tem^t là X y 4» ùmn fi» l*âimi€ i ^^«u 3 f6 Hiftoire de France^ itfpo. a toujours été auffi avant agfufe qu^ho^ norable^ (^ qu'il vous eft aujourd'hui plus impartant que jamais de la con* ferver. ^uures"*ouî ^^ Difcours fit plus d'impreffion demcMct"'^ fur les efprits de l'Aflcmblée que tou-. Ncitticj. tes les remontrances du Duc de Sa- voie. La Conftitution du Corps Helvétique contribua encore beau- coup à le faire valoir. La Religion partage ces. Peuples ; mais quoi qu'ils foipnt là-deflus toujours opofez , ils conviennent dans tout le refte pour la défenfe de leurs Païs & de leur Li- berté. Chacun ne laifTe pas d'apor- ter; fès préjugez dans les Diètes. \uG^^ Catholiques raiibnnérenc dans celle- ci ) comme des gens qui craignpient que les Ennemis de la France ne vou- ' luflcnt favorifer la Religion Protes- tante qu*elle perfécutoit,: defortc qù*ils refuférent de fe joindre au Duc de Savoie & aux Confédérez. Les Cantons Ëvangéliques de leur côté, quoi que par un motif qui n'avoiç rien de commun avec le leur , furent bien aifes que^cc refus leurfervîtde prétexte pour demeurer Neutres dans une conjonfture fi délicate , & où cffeâivement la SuiiTe auroit man- • que fous le Règne de Louis XI F. 3f7 ^ que de prudence à prendre parti. Ce itfpo, ti'èll pas qu'ils ne viflent bien le dan- ger ou ils fe trouvoienc expofez, par la trop grande puiflance * de cette Couronne : mais après tout , ils ne crurent pas , qu'habile & politique comme elle étoit , elle fongeât à Pin- vafion d'un Païs fl ftcrile , & dont la confervation lui coutcroit j)lus , tjue la Conquête ne lui en feroît , nvantageufe. Ils crurent que Louïs XIV. n*auroit jamais l'entêtempnt de Charles le Hardi , Se qu'il ne lui prendroit pas envie , comme à oo. Duc de Bourgogne, d'aller fe brifer contre ce Corps tout de fer. Telles furent les raifons des Suides pour les empêcher d'entrer dans la Ligue du Duc de Savoie. Et ce fut pour les mêmes raifpns , que dans la Diète du mois d'Oâ<^re fuivant , ils reftifé* rent d'écouter les follidtatiohs des Confédérez , qui vouloient qu'ils s'o- pofaflent aux Fortifications d'Hun^ ningue, comme je l'ai raporté {\), Le Duc de Savoie tira plus ae^iê- Le$vaiidojt cours des Vaudoifi. Je dirai quelque fiftîat*if" choie de ces dinrniers, ans avoir def- i>m. lêin de les juftifier ni de les condàm* ner, mais uniquement pour l'intelli- i 3f8 Hifloire dé France i' X tfpo. ^encc de THiftoire. Le Duc de Savoie^ dont ils font Sujets Naturels , foit par des motifs de Religion , (bit par des motifs de Politique & de complai- fance pour Louïs X I V. les avoit ban- nis en i685. £c contrains de fortir de leur Païs natal, s'ils ne vouloient pas changer de Religion. C'étoit une fuite de la Révocation de TExiit de Nantes, que le Roi étendoit jufque dans les Etats Voifîns , qui pourtant ne relevoieht point de fa Couronne. Ils fortirent donc & fè réfugièrent dans les Etats Se chez les Princes de leur Croiance : mais par une des pîus furprenantes Révolutions de ce tems** là, ils y rentrèrent, & s'y rétablirent en 1689. On dit, & il eft fort vrai- femblable , que ce fut du confente- ment du Duc de Savoie , qui donna un Edit auflî favorable pour leur ré- tabltflëment , qu'il en avoit donné un cruel trois ans auparavant pour leur profcription. Chacun oublia le pafTé : le Duc rendit fes bonnes grâ- ces aux Habitans des Vallées , 6c ils furent plus fenfîbles à ce fécond trai^ cernent qu'au premier. Tout méprifables qu'ils parurent 4*abord par leur petit nombre & par leur fous U Règne de Louis XIV. 5f9 leur rufticité, mal armez 8c mal dif- i<$po. ciplinez , ils ne laiflcrcnt pas d'être d'un grand fecours au Duc de Sa- voie , & d'incommoder extrême- ment les Troupes Françoifes. La fîtuation avantageufe de leur Pais, qu'ils connoidbient parfaitement , leur fournifToit des Citadelles natu- relles, dans des Montagnes & des Défilez, dont il ctoit prefqu'impoC- fible de les chafler , & d'où ils flii- foient de facheufcs Irruptions fur les Ennemis , qui entreprenoient d'en forcer les pauages. Ils fe Joignirent le 8. d'Août de cette année près de Luzerne aux Troupes que comman- doit le Marquis de ParcUe, Lieute- nant-Général du Duc de Savoie , battirent les Troupes Françoifes, fe faifîrent de Luzerne , & d'autres pe- . tites Places. Nous les verrons en- \ core dans la fuite faire des Exploits qu'on n'eut pas attendus d'une fi vile Nation. Tant il eft vrai qu'il n'eft point de petits Ennemis ! Mais il eft tems de reprendre le fil de la Guerre que faifoit le fage & vaillant Catinat en Piémont. La Bataille de Stafiardc lui avoit Eipioict d« ouvçrc le chemin au Marquifat de ^"***^ Sahi- 1690. Xottigucs du Duc dç Savoie pour le Maïquiiât de Saiuccs. 5J0 Hijloire de France^ Saluces , où il parut dès le lende- main. Ce Marquifat étoit ori^inai* reraent un Fief mouvant du Dauphi- né, & François I. s*cn ctoit faifi par Droit de Réverfion , faute d'Enfans mâles dans la SucceiHon des Sei-» gneurs qui le pofledoient. Aiant été ainfî réiini à la Couronne ^ il y fut toujours attaché jufqu'a Tannée 1^88. que le Duc de Savoie, profi-» tant des troubles que caufoit la Lî-» gue ) s'en empara , (bus prétexte, de zèle pour la Catholicité ^ Se pour empêcher qu'il ne tombât entre lès mains de Lefdiguiéres , qui faifbit alors profeflion de la Religion Pro« teftante. Henri IV. parvenu à Ja Couronne , revendiqua te Duché ( i ) , lors du Traité de Vervins : mais la leftitution en fut remife à rArbitra-!- ge du Pap6, qui s'en départit fur les toupçons du Duc de Savoie. Je ne raportcrai point toutes les intrigues de ce Prince pour fe maintenir dans fa pofleflion , & la fermeté du Roi pour l'obliger à lâcher prife , ou à lui fournir un Equivalent dont il (è pût contenter. C'eft par ou fe termina le diffèrent. Le Marquifat de Salûces fous h Higne de Louis ZIP'. ^6 1 demeura au Duc, qui céda au Roi ea i5p9- échan^ le Bailliage de Gex , les Sei* Srneunes de Brefie & d'autres Païs le ong du Rhône. Le Duc po0edoit donc en vertu de ce Traité le Marqui- fat de Saluées , enclavé dans (es Ter* res, qu'il n'eût pu abandonner, (ans s'exp mais le Préfident de a TouT) (bn Miniflre , le rendit de fk part à Londres avec le Gamâére de fon Envoie Extraordinaire, & le IX. de Novembre il eut ion Audien* ce Publique. Je ne raporterai point (bnDiicours, qui fit admiiier le génie de rOrateur & la flaterie de fts ex« preflions^ Je me contenterai d'en ra« porter la fin : Mes paroles , dit-il , £^ 9 k Traité que faijignià la Haye avec le Miniftre de Votre Majefii , tfexprh ment que f» & en Tannée 1696. Tambîtion du . Duc de Savoie , trouvant mieux fon compte dans TAlliarce de la France que dans celle de fes Ennemis , il prit de nouveaux engagemens avec cette Couronne, & fe détacha, du Parti des Confédérez. Aurefte rAmbafladeur, qui faifoit valoir la Parente de fbn Maître avec le Roi Guillaume, avbit- il oubUé qu'il en avoit une plus pro^ che avec Louis XIV. (t) à qui par conféquent elle eût dû Tunir plu$ étroitement. Mais Texpérience de tous les Siècles nous aprend , qu^il n'eft point de liens plus fi agiles que €» ceux du Sang & de la Parenté, dont la Politique ne fait de cas, qu'autant qu'elle en tire de profit. La ^iftoire marcha fur Mer devant le Pavillon de France , comme elle avoit marché fur Terre devant fcs Etendarts. '< Il courut un bruk en Angleterre , pendant l'abfence du Roi qui éteit f afle en Irlande , „ Qu'il y avoit eu ,, une Confpiration faite pour fe ren- ,, dre maître de la perfonne de la •„ Reine, & quje dans ce deflcin la 5, Flotte fiai U Ri^ne de Loiù's XI F. Jtff .,, Flotte de France devoit entrer iSs^. .,, dans laT^mife, pour favorifer les „ démarches des Conjurez : Que cct- ^y K Flotte avoiç huit mille HoiO- „ mes deftincz à empêcher le retour ■„ du Roi , âc à faire foulcver l'Ëcc^- n ^-s» C^elque opinion qu'on eût de ces nouvelles , que la Renommée répandoit à Ton ordinaire en les grof- jGâànt, ^mais dont on n'eut point de Êreuves pour en être perfuadé, k Leine ne voulut rien négliger, &ç ellç ordonna à l'Amiral Torrington, qui avoit ia Flotte prête , de Te matre en Mer pour chercher celle de Fran- .ce , dont on publioît de Çi grands dcritins, & pour lui donner Bataille. La Flotte Hallandoife avoit Joint Letriooe» l'Angloife, & tomes deux failoient ^J*,^^de enfemble cinquante - huit VailTcau^ HoiUnde de Ligne; mais laFrançoifc en avoit cëfieVc'*' quatre -vingt, dont l'Avant - Garde P'««««. inoit commandée pitr le Comte de Château-Renaud, & leCorps de Ba- taille par le Comte de Tour\ilIe. Le Combat commença le lo. de Juillet dans la Manche , ou dans le Car nal ( I ) , 2c dura depuis neuf heui 1ufieurs jours. Il eft toujours ccr- itfpo* tain t Se leurs Ennemis en convien- nent , que la Flotte de France , qui avait vaillamment combattu , demeura tne^rejfe de la Mer. On ne peut par- ler plus magnifiquement de leur Vic- toire : & des Vaincus , qui (àvent ainfî honorer la vertu de leurs Vain- 3ueurs , méritent qu'on donne auJïï es louanges à leur valeur. Quelle que Sût être la conduite du Cohite dp ""orrington , elle n'ôia pas le courage à quelques Capitaines Anglois , entre lelquels on nomme Botham & Pum^ rey qui fécondèrent la bravoure' dii Duc de Grafton , & fe détachant . avec lui du Corps de Bataille, que icommandoit l'immoblte Amiral , vin- rent fe joindre'aux Vaifleaux Hol- landois. Mais ils ne purent arracher ia Viftoire aax François. Les Armes de la France ne furent t« Ame»- pas fi heurcufes en Irlande' , oà elle xvif^it avoit fait pafler des Troupes au fe- font fm . cours de jaqueill. & la fortune de ^S^k louis X I V. viâorieufe par tout ail- leurs, ne put rien chaneer à la deftr* née de ce malheureux F faire gagner la fâmeufe Boitie , dont nous allô 0.4 ^6S mftêkede FranUj i6pc. relation. Ce coup fatal acheva de retiverfer le Roi détrôné , Se toutes les tentatives quMl fit dans la fuite avec Taide des Fr^içcMS) ne furent pas capables de le rétablir. Comncie û la Providence 2 qui avoit réfblu la Révolution ôc T Angleterre , eu t vou- lu faire (èntir à Louïs XIV. qu'eJIe n'aprouvoit pas les obftacles qu'il eo- ireprenoit d'y mettre. Le Duc 4c Schombcrg, ccxnme je Tai dit ( i ) , avoit précédé le Roi Guillaume , Se étant arrivé fur la fia .de Tannée i68p. s'étoit retranché prés de TArmée du Roi Jaques pour en obierver les mouvemens, (ans que de part Se d'autre il fe fît rien de ^confîdérable. Si le Roi en eût voulu .croire le Lieutenant*- Général Rofe^ ?ui étoit pafle en Irlande avec le ^omte de Lauzun^ il n'eût pas fbuf^ fert que le Duc de Schomberg fe fût retranché* fi près de lui. Il remontra, fortement dans leConfeil deGuerre, qu'on n'auroit jamds une plus belle occafion d'abattre par un fêul cou^ le Parti du Roi Guillaume 9 Se tou- tes les Forces des Anglois : Qu'il y avoit peu de Cavalerie dans leur Ar- çnée. 9 feus h Rspte de Lams XIV. ^69 tnée, & que celle des Irlandmsy qui II^JO. leur étoit fort Tupérieure , pouvoit pafTer fur le ventre à leur Infanterie, Se la tailler en pièces : Que le Duc de Schomberg , l'ame du Parti enne- mi, & qui (eu! valloit plus de dix mille Hommes , perdant la Bataille & peut-être la vie, une iî belle Vic- toire ftroit triompher les Irlandpis, & aplamroit le chemin à l'entier ré- tablifîement du Roi. Il y avoit.dan| ce Confeil autant de bon fens que de iiardielTe: Se tel avoit tté celui qu'A- chttopKd donna à Âhfçalom (1). Il eut aufli le mente Tocces , £c la Pro- vidence , qui^ avoic diilïpré celui de cet habile Juif , .ne permit pas que ' ' celui du Général François fiât mieux -écouté. Il étoit trop oge poor imi- ter le defefpoir d'Acbitophel > mail Jkricé du mépris qu'on fàifoit de Iba avis, & comme s*il eût prévu la fa- ncfte cataftrophe qui eu arriverbit, il quitta le fetvice d'un Prince qui a'avoit pas eu aâèz de lumière, ou aflèz de courage pour le croire , âc retourna en Franr- '^- ^'- trait d'habileté di JberK contribua Q : iXïf'ia.klirtitnit |S$0; ^houer le confeil du Général Rdfe. V IleDcraignoitrexécution,&pourcn détourner le Ro^ Jaques, il prie plai«^ fit d^en parler comme de Tavis d^ua étourdi, auquel un Prince, di£bic-il 9 auiH £ige & auffi grand Capitaine Îju'étoit le Roi n*auroit garde de dé* érer. Il Ikvoit bien que ce dîicoun lui ioroit raporté , & il ne doutoit point qu'étant auffi amateur de louan- ges, & auffi préibinptueux qu'il croit, il n'en fut la dupe. Oeft ef«- ^éUrement ce qui arriva : il aima mieux manquer a & fortune, que de la devoir à la hardie rélblution d'un des Généraux de fon Armée. L'Hi- irer venant obligea les deux Armées à finir la Campajgne. Elles y ren* ' trérent cette année auffitôt que laSai<- ton le put permettre. Je ne parlerai point de la prife de Charlemont , qui ic «ndit le aj. de Mai au Duc de Schomberg, ni des autres Elxploics qui & firent entre les Anglois oC les Irlapdois à l'entrée de cette Gam« Cela ne concerne point ^_ Moire de France. Je pafletout d'un coup à l'arrivée du Roi Guil- laume^ & à la Bataille de laBoine^ où les Troupes Fraqçoifes n'eu- Tent fwi U ReffuSeÎMHt XÏK jji itnt pas moitu de part que les hia»- rtfpd'< doifès. ' Le Roi Guillaume étant parti de i.c noi Londres Iei4. de Juin(i), fics'étant SlilTS" embarqué à Htglake le 1 1 . débarqua iiUudc, deux jours après à Knocfcrgus , d'où il alla par terre à Beliùll: joindre ion Armée , qui Te trouva compofée de fbixante 2c deux Efcadronâ , Sc dé cinquante -deux Bataillons , le tout fàifant cnfemble quarante mille Hom-. mes. 11 les partagea en quatre Corps. L'Avant - Garde étoit commandée par le Général Douglas : T Aile droite par le Général- Major Kirkc: la gau- che par les Comtes d'Oxford £c de Solms: ficIeCorps de Bataille par le Roi & par le Duc de Scbomberg. L'Armée marchant en cet ordre vint le 7. de Juillet fc poftcr dans les Plaines de Dundalke. Le 10. elle continua là marche, & s'avança Jul^ 3Li'à la portée du Canon de Droghe- a. Oeil oîk l'Armée ennemie étoit campée le long de la Rivière de Boi- ne, pour en ociéadre le pAflâge. Le Roi la Koùnr» 372 Hifidîn ii I^Mce^ t5po« ficion de cette Armée » un Boukt de Canon tiré du Camp lui effleura Té- pâule droite , & comme il le dit en portant la main (ur (a bleflure y iluê falloit pas que Je C9Up fût plus pris. Il eût été mortel , & c'étoit fait non feulement de fa perfbnne , mais en- core de toute la Révolution des trois Roiaumes de la Grande Breta^e» Le Ciel qui en avoit difpofé autre- . ment le fauva de ce danger ^ & de tous ceux qu'il courut dans la Ba- taille. lataîHe de . Elle fc donna le lendcm^n 1 1 . de Juillet, & décida de la fortune des deux Partis : car ce qui fè pafla dans la fuite ne put relever le Parti abattu*^ ni arrêter long-tems Tentiére Conquête de Tautre. Chacun en. avoit connu l'importance 9 & chacun auffi avoit Î>orté fès Forces de ce côté- là avec a réfblution, l'un de s'ouvrir k pa(V fage pour aller à Dublin , & Tautrc de Tempéchcr. La Rivière de Boine le fermoit au Roi Guillaume, & le Roi Jaques ^ campé au delà avec les Irlandois & les François ^ défioit les Anglois rangez fur l'autre Bord , fie fembloit attendre avec impatience qu'il&ofaflcflt traverfer une auffi gran- de fius le Règne de Lcuts Jt//^. J75 de 8c àuffî profonde Rivière a la vue I(fp0* d'une Armée, dont il falloit encore , qu'avant que de gagner le Rivage, ils efiuiaflent tout le feu du Canon Se . de la Moufquéterie , & en ab rétablifiêment qu'à des conditions, où fon Qpcle Charles I V . avojt rp- idui^ le Duché , dont il aima mieux Itrç exilé, que d'y rentrer comme un fiusUJttgmiettHÎsXlK jSp an ValTal & comme un Ëfctave de la i(ïp9. France. Il chôifit donc te parti d'aller mériter de nouveaux EtaC» •aux dépens des Turcs, s'il ne pou- voit pas être rétabli dans les Sens. Mais le tetns des Godefrois de Bouillon , qu'il comptoit entre fcs Prcdéccnèurs (i), étoit paflc, &on ne voioit plus de ces illuftres Aven- turiers, qui gagnoient des Empires l'Ëpée à la main. S'il n'ac^it pas une Couronne, il acquit au moins une réputation immortelle par une infinité de Vi&oires & de Conquê- tes. Il partagea eu tâS). la gloke de la levée du Siège de Vienne avec !c Roi de Pologne. La prife de Neuhaufel & deGran, ficIaViftoirc remportée fur foixame mille Turcs, que commandoit le ^éraskier , fu- ren« les fuccés de l'année tôfif. La Conquête de fiude, emportée l'an- née fuivante, tm encore fuivie de celle de Ségédin , & de celle de Cinq-E^ifca. La Campagne d» 1637. ne fût -pas moins glorieuie. Le Duc de Loiraine battit l< ou les mit en fuite par tout : R 5 t i€po. traignant d'abandonner la Hongrie ^ où l'Empereur alla faire couronner l'Archiduc Jpfcph fon Fils fur la fin de l'année : Agria, cette fameufè* Fortercfle ^ que les Turcs croioicnt imprenable, &. dont le Sultan groC- iUIbit la poippeufe énumération dé fcs Titres, fc 'ren(Jit le 28. de No- vembre par Capitulation. L'împor* Jante Fôrterellc de Montcafch fut réduite le 17. de Janvier \6%%. & U prife des Villes d' Albc - Rçriale & de Belgrade (i) finirent la Campagne. £n un mot tout plia devant l'Armée du Duc de Lorraine, ou des Corps ^ que commandoient fes Lieutenans- Généraux: & il eût ppufle fcs Con-f quêtes plus loin, fi l'Empereur n'eût S s cru avoir héSoïn de toute fa va* iT Ôc de toute fa. capacité contre les François, qui lui parurent plus redoutables que les Turcs. Il fe mît donc en chemin pour fe rendre à Vienne) mais étant tombé malade À Wels, près de Lintz (z), il fut attaqué d'une Ëfquinancie, dont il mourut fubitement. Il n^ut au moins le loifir que d'écrire, deux Lettres, l'une *'• fous le JRegne d^ Louis XIV. 5Pf Kûne à rErapcrcur pour lui rccomr i6pO# inandef fa Famille, Se l'autre à U Reine fon Ëpoufe pour la confolcr- de leur réparation. Ces deux Let-* . Ues au reue font bien différentes de celle (Ju'on lui attribue d'avoir écri- te, pour fe plaindre d'une Puiflancc ennemie de fa Maifon , qui en avoic toujours été perfécutfée & qu'il (bup- çonnoit d'avoir hâté (a mort. On .aevine aifément (ur qui pouvoienc tomber ces injurieux foupçons : maïs les véritables Lettres , qui furent rendues publiques, font une preuve de la ;fupofîtion Se de la faufleté de €elle qu'on débita fur les bruits d'une renommée, qui fe plaît à publier les calomnies dont le Peuple, toujours crédule, eftaufli toujours avide. Le Duc de Lorraine .mourut dotK à l'âge de quarante-huit ans, couvert d'une gloire qui donne plus de' lufhne à fa Famille, que n'eût fait la refti* tution de fes Etats , où fa Pollérifaé fut rétablie par le Traité de Rys- wyck , & par le Mariage de l'Aine des Princes Lorrains • avec une des Filles du Duc d'Orléans en i6p8. dont le Contraét fut fuivi de l'hom- mage qu'il rendit au Roi du Duché R 4 de 3^ tSJIwrè de Fram^ }fSO. de Bar k zf. de Novembre itfy^. Ainfi la fortune du Duc ne voulut Ïas qu'il allât hazarder contre la 'rance, la gloire quMl avoit acquiic contre les Turcs, -ou plutôt la for- tune de la France ne permit pasqu^un fi grand Capitaine vint arrêter fcs Viftoires. J*ai raporté l'exaltation d'Alexan*- dre V 1 1 1. (î) & la reftitution que le Roi lui fit d'Avignon, avec la fuf- penfion de Tafiàire des Franchies. Le Pape en eût fouhaîté Tabolîtion : mais le Roi ne crut pas qu*il fut de (à gloire de relâcher un Droit de (â Couronne fi légitime , & qu'il idvoi t ibutenu avec tant de hauteur. Atnii les deux Cours convinrent degarder le filcncc de part & d'autre. i^iréfCAt 11 s'offrit une queftion plus épi- c^r^de neufe Se plus importante , qui faillit ^oîB^ à les brouiller tout de nouveau. Elle ccKicernoit la prétention des Papes fbr le Temporel des Rois, & le Droit âes Rois^de France oui s'y font tou- jours fortement opolea. Elle com- '- prenoit auffi les Libeitcz de l'Ëgliiè uaMicane contre Je pouvoir exorbi- tant des Pontifes , Se les atteiatesque CC& fiùs U Règne de Louis XI F. Jpf ces derniers tâchent d*y donner de itfpa tcms en tems. On s'echaufFa fort for CCS Matières en 1682. & j'ai rai porté lesDécifiôns de rAflemblée du Clergé ( I ),ruivies de la Déclaration du Roi^vérifiéeau Parlemcnt^pourmain* tenir T Autorité lloiale , & Ids Liber- tez dé rEgHfc contre les entreprifcs de Rome. Innocent rt, qui ar- riva le i; de Février lâpi. ]ai0â « raccommodement imparfait. Mais avant que de mourir il lança ^ une Bi}lle contre les Evéques François^ dont je parlerai en fon ordre. Le Roi créa fur \z fin de cette an- citation 4iée plufieurs Charges nouvelles. Il ^^^^^^^ y eti eut deux de Préfident au Mor- tier pour le Parlement de Paris , eftî- ^méescihq ceiits mille li^Tes chacune: tme trôifiéme Charge d'Avocat- Général (1)5 & fcize Charges d« ' Confeillers ) diftribuées dans toutes les Chambres du Parlement. Ces . nouveaotez ne iàifoient pas plaifir aux Anciens : mais le Premier Préfi- dent leur repréfenta, ,, Qu'on ne niftSun cia „ pouvoit penfer au grand nombre îj^ûicnn ,,. d'Ennemis que la France avoit fur y, les bras, fans admirer la fagefledu ,, Roi , qui (eûl jpoitvoît donner ot^ K 6 II drt \ jptf Rifiûire de France n %fijfi^ 9, dre à tout, 6c réfifter à tant de ,9 Puiflances : Que tods les Metn* 9, bres de l'Etat dévoient féconder ^y le Roi dans (es généreux deilcins : ^ Que les Princes le faifbient en ex- ,i pofant leuFs vies :. Que laN.oblefIè ,) en répandant Ton &ng prodiguoit ^ encore fes Biens : Que le Clergé ^ avoit donné des marques de (on ,) zèle, non {êulement en levant les ^ mains au Ciel , mais encore. en yy fourniffant de groffes fommes: „ Que le Parlement avoit fait Tan- ^ née dernière des efforts extraor* ), dinaires , en foumiflant une ibm- yy me plus proportionnée au zélé & ^ à la bonne volonté de la Compa-^ ^ gnie , qu'à la fortune de fes Mem- y^ bres : C^'elle cohtinuoit fbit af- yy fe^ion en fbuf&ant des nouveau* ^j tez qu^on y établiflbit, & qui ^ avoient été jufqu'à préfent incon* yj nues: mais que ce quidevoltcon». • ; ^ foler tout le, monde, c'eftquc yy Dieu béniflbit vifîblement les Âr? yj mes de Sa Majisflé : ,,. & il prit de là occafîon de s'étendre fur fes Vic- toires. Toute la Compagnie lui «plaudit , & l'intérêt particimer céda aux motifs du Bien-Public. . fous le Règne de Louis XIV. %9J La France étoit aflèz contente de iffpi." la Campagne dé i6po. & elle avoic nécapîm- raifon. Tout lui avoit réuffi , ex- li**®". <*« cept^ ce qui s etoit pane en Irlande, toû piiPé Mais c'eft à la mauvaife fortune, oo ** ^^* à la mauvaife conduite du Roi Ja- ques & de (es Irlan4ois qu'il en fal- loir imputer les mcchans fucccs: c'eft auflî for lui 9 & non fur le Roi Très- Chrétien , qu'en tombent la honte ôc le dommage. Par tout ailleurs les Armes de la France ont été vié^o- rieufes. Elles ont gagné deux Ba- tailles fur Terre , & une fur Mer , conquis une partie du Piémont & pre(que toute la Savoie , fait tremWer toute l'Italie, conftemé la Flandre , réprimé les menaces de l'Allemagne, ôc en un mot fait édiouer tous les projets des Confé- dérez, pendant qu'elfes battoîent les uns, & qu'elles cnlevoicnt les Places & les Pais des autres. Elles ne furent pisis moins' heureu- Abrège 4é fes en itfpi. Les Conquêtes du Pîé- pjg^ê'dê mont & dé la Savoie continuèrent \w. avec rapidité : Elles furent groffîes là les Ducs de Savoie en furent toujotu-s la mûtre& Le Général Catinat vint donc en fane le Siège le 14. de Mars. Ccmune la Cita- delle étoit forte , pourvue d'une bonne Gamifon 8c de toutes les Pro- vi fions néceflàires pour foiitenir Itf Siège, il Y ^^ott aparence qu'il fc- roit long & meurtrier, fi; n>£me on n'étolt pas obligé de le lever, parce que depuis peu u y étoit entréquatre cents Hommes de Troupes d'élite, & quarante Officiers^ diftinguez.. Maiis tout» lès difficultez s'aplanif* foient. devant les Troupes du Roi ,. & tout confioumit à les fiûre trioa&> pher. Qa fit trois Attaques qui. furent pout fius le Règne de Lonh XtV. 461 pôuflees avec vigueur, nonobftant i(îpi ta dtfEcuUé du Terrain : les Bombes- firent un fracas terrible, & contri- buèrent plus que tout le refte à la prife de la Place. Le 50. du mois^ trois tombèrent fi à propos dans un Edifice à côté du Donjon , qu'elles mirent le feu à un Magafîa a Pou- dre , d*où il fe répandit dans tout le Château & en fit fauter une partie, plus de cinq cents des Âfiiégez aiant été enfévelis fous les mines de ce dé- bris, ou tuez par les éclats des pier- res qui en volèrent de tous cotez. Une autre Bombe acheva le lende- main de tout conflerner, aiant mis le feu à un Magafin de Grenades 8c de Bombes , dont là Gamifon fut fi épouvantée, ai^c plufîcurs fortirent, & abandonnèrent non ' feulement leurs Pôftes, mais encore la Place. Le Gouverneur (i) la voiant toute ouverte^ Se la moitié de la Garni- ion écrafée (bus les malures, ou mife en pièces par les Bombes & par les Grenades fut obligé de capituler: & le 4. d'Avril la Porte du Château fut livrée aux François, dont l'hu- main Général accordai des condi- tions 4^4 Hljlùire 3e France y idpi . de fc retirer avec (k Flotte , de peur d'échouer fur les Côtes. Mais en partant de là il mit tout le Pais voi- fin fous Contribution, & le con- traignit de paier au Roi les mêmes fommes qu'il paioit auparavant ao Duc de Savoie. Je reviens aux Exploits qui fc fi- rent par Terre par l'heureux & vaillant Catinat. Ses Conquêtes de Ville -Franche & de Nice furent fuivies de * celles de Veillane & de Carmagnole. Veillane, qui n'eft qu'à dix milles de Turin , couvre cette Capitale, dont la Cour de France avoit réfblu qu'on fcroit le Siège-: deforte que fon General trouva à propos de s'emparer d'une place qui fe fût opofée à Tes apro- ches, êc pour la même raiibn le Duc de Savoie avoit tâché de la fortifier le ;nieux qu'il avoit pu , pour empê- cher les François de s'en rendre maî^ très ; mais il n'avoit eu que le'teros ày faire conftruire à la hâte quel- 2ues médiocres Ouvrages, qu'il avoit nvironnez de Palifladcs , & d'y met- tre une Garniibn de quatre cents pïif/dt H^°^°^c^- Ce n'étpit pas dequoi vcuiaac arrêter le Conquérant de -Ville- Fraix- fous le Riffte ieUmiXIF. 4^^ . Côte de Gênes, & qui aparticnt aux i(5pl. Ducs de Savoie depuis Tan if7Ô«* 3u'clle leur fut vendue par Jérôme 'Orenfe, qui en ctoit Souveraini JLc Comte d'Eftrées fit d'àboid fom*- mer la Villç & le Château de fe rcn* dre 5 mais le Comte de Frofaiquc', valent da qui vcnoit de fôrtir de Nice, dont f,o?Jique* les ruines ne lui avoient pas permis Jîl^^^g* de défendre plus long-tems la î?lacc, * ic jetta dans Onélicavcc mille Hom- mes de Troupes réglées, qu*il joignit à deux mille Bourgeois armez, dans la réfolution de reparer par le ùXnt de cette Ville le dommage qu'il ayoit ibuftcrt p^r la perte de la première* & d'éprouver fi la fortune qui eit journalière, ne lui feroit pas plus fà^ vorable dans la défenfe de ce Siège, que dans celle de Tautre. Il foutint (ans s'épouvanter le feu des Bombè$ que le Comte d' Eftrées fit jetter daQ$ la Ville 9 où elles mirent le feu en plufîeurs endroits. Il en eût pourtant été bientôt d'Onélie comme de Ni- ce, 6c ruinée de même par ces ter- ribles Machines, elle eût été con- * trainte de fubir le même fort , fi une tempête ne s'étoit pas levée à pro- pos, qui obligea le Comte d'Ëftrçes de 4o5 Hîfloire de France^ I tfp I . qu'elle «ût utie aïTez bonne Citadelle, avec plus de deux mille Hommes de Garnifon^ elle ne réfifta guère plus lông-tems% n'aîant tenu que deux jours de Tranchée ouverte, & s'é- tant rendue le p. de Juin , aiant été Î)ermis aux Soldats d'en fortir avec eurs Armes, fans aucunes autres marques d'honneur. Le Gouverne- ment en fut donné au Marquis du Pleflîs-Beiliévre. • Vié%t de On ne peut pas être toujours heu- ^^^ reux, & la Fortune fe plaît à mêler à fes faveurs quelque mortification qui les tempère. C'eft ce qu'elle fit éprouver, au Général François qui vint faire le Siège de Coni. Cette Ville eft fîtuée à vingt-cinq milles de Carmagnole vers le Midi, fur une Colinc au confluent de deux petites Rivières (i). François I. l'affié- fea autrefois , & ne put la ' pren- re : le Comte de HarcQurt, Gé- néral de Louïs X II I. fut plus heu- reux, 8c la prit en 1641. mais elle . fut depuis rendue au Duc de Savoie. Le Général Catinat n'en fit pas le Siège lui-même 5 il en laifla la con- duite à un de fes Subalternes nommé fous le Règne de Louis XIV. 407 Bulonde , pendant qu'ail commandoit i(îpi . '; TArmée d'Obfervatîon $ &• qu'il épîoit le tems propre à une plus im- portante Expédition. Aiant Tu que le Prince Eugène marchoit au fe- cours de la Place, il en avertit Bu- londe, afin qu'il prît fes mefures, fbit pour la fureté de fes Lignes , foit pour fe retirer, s'il y étoit contraint, en bon ordre, & fans confufîon. Sa Préfomp- préfomption ou (on ignorance lui fit londe. ' mcprifer cet avis. Les Aflîégeans, après une vigou- * reufc réfiflance , qui leur coûta bien du monde , s'étoient rendus maîtres du Chemin - Couvert J5c de la Con- trcfcarpc le ^3. de Juin, & y aiant fait des Logemcns fe préparoient à la dcfcentc du FofTé : mais les Af- fiégez ne pcrdoient pas courage, 8c travailloicnt à la réparation des Brè- ches, dans la ré(blution de {c défen- dre ju{qu*à l'extrémité, & dans PeC- pcrancc qu'ils fcroient fècourus. Ils nvoîent déjà fbutenu dix-fept jours de Tranchée ouverte, lorfquc le Prince Eugène de Savoie fut déta- ché de TArméc de Piémont avec 3uatre mille Chevaux, pour jetter ans< la Place jutant de monde qu*il à xo8 Hiftoire -de France j 1691. ju^roit. à propos 9 & qu'elle en au^ roit befbin. Bulonde en fut averti , avec ordre du GéncraLde fe tenir dans fes Lignes, & d'attendre un renfort de deux mille cinq cents Chevaux, qu'il lui envoioit (bus le Commandement de St. Sylveftre, Maréchal de Caipp. Il manqua de tête & de courage : Ôc le Prince Eu- gène fe trouvant plus près qu'il ne Favoit cru , il ne fongea qu'à lever Sa mtaîte le Siège avec tant de précipitation, prccif itéc ,jj j^^^ j^^ ç^^ Camp une partie ae fon C^non, trois Mortiers, & quantité de Provifîons de Guerre & de Bouche, joutre les Bleflcz, qu'il abandonna à Ta merci des Ennemis* On à peine à comprendre une re- traite (î honteufe, il prompte, fi en defordre, où il n'y avoit encore rien de prefle ^ & on ne peut Tattribuer qu'a une terreur panique/ dont les plus vaillans ne font pas quelquefois Cb loi fait exempts. Auflî ne put-il fe juilifier fksk Piofic». devant le Général , qui reçut ordre du Roi de l'arrêter & de lui faire (on procès. Il avoua qu'il avoif été in»- . formé de la marché 4u Prince Eu- jgehe huit heures avapt qu'il parût % mais qu'il ^vbît çr^nt| s'il qe fê fût fous le Règne de Lmis XIV. 40* pas hâté de décamper, d-êtrc cou* rtfp-l. '" pé dans fa retraite , & de fe trouver ^ entre les Troupes que menoit le Prince, & celles de la Ville aflîégéc; dcfoite qu'il n'avoit (bngé qu'à (au- ver l'Armée. C'ctoit une méchante raifon. Aiant reçu les ordres du Général de tenir bon 9 & d'attendre le renfort qu'il lui envoioit , il falloit les exécuter , & ne penfêr qu'à com- battre, £c non pas à fuir, quelle que pût être la deftinée de (es Troupes & la fienne. Alors ce n'eût pas été à lui, mais au Général d'en répon-* dre. Il fut donc jugé Coupable par 11 eft iM*. leCpnfeil de Guerre, Sccondam- J«««p»- né à la mort : mais le Roi commua la peine en une Prifon perpétuelle, & peu de tems après il fut mis ea liberté. Jt ne dois pas oublier ce que les Mémoires de ce tems-là (i) Importent de la fermeté du Roi, lorlque Louvois, incôniblable de la : - ^ levée du Siège, vint tout cfEraié lui en annoncer la nouvelle. Vohs étei Btiietw abattu pour peu de cbefe , lui répon*» JJ*^ * dit le Roi. On vait kie» fue vous êtes trop accoutumé aux bons fucciSé Pour moij qui tnefouviens t avoir, vu Tome V. S Ut J ' 4^0 mftoire de France^ \6^lf ks Troupes Efpagnoles dans P arts ^ je " ^ ne m* abats pas fi aifiment. C'eft aînfi que la levée du Siège d'une Place, peu confidérable eii corn* paraifon des autres Vill« que Cati- nat avoit réduites fous la puiflànce du Roi , ternit un peu la gloire de fes Conquêtes ^ quoi que la faute ne tombât pas direftement fur lui. La fortune au refte prit plaifir à mon- trer ce qu'elle fait faire , & dans l'Of- ficier qui çonduifoit le Siège , dont elle fit éclipfer la valeur, & en la perfonne de celui qui commandoit iira?ômc dans U PUce, nommé 7i///>;y, dont vîftlîi^?^ çUc mit la bravoure,^jufque-Ià peu . connue I dans un gnand éclat. II en conçut trop d'orgueil , lorfque croiant mériter le Gouvernement d'une Place qu'il avoit fauvée, & n'aiant pullobtenir, il quitta le Parti du Duc de Savoie. sUge èi . Ceci Te pafla (ur la fin du mois de gniû*pat Juillet. Au commencement d'Ofto- fcs conf^'' bre le Général Catinat reçut une fc- *^**^ ' conde mortification par la perte de Carmagnole. La prife nç lui avoit coûté qn^ deux jours delranchéc: k repnfe en coûta davantage aux Enucmii. 1-c Prince Eugène vint 1 fom le Règne de Uuis XI F. 41 1 llnveftir le 17. de Septembre avec itfpi quinze cents Chevaux , & le z8. toute r Armée arriva devant laPlace. Le }. d'Oftobre la Tranchée fut ouverte, Se on fit trois Attaaues, commandées par trois Nations oifFé- rentcs : la première par les Alle- mands, la {econdé par les Piémon- tois, Se la troifîéme par les E(pa<- fnols. Le Gouverneur de la Place (i), attu de tous cotez par la miiltitude ài^ Afliégeans , par leurs Bombes Se par leur Canon, en foutint la fiiric jufc^u'au (eptiême (ju'il fut obligé de capituler, Se il fortit de la Place avec fa Gamifon, à qui on accorda tou- tes les marques d'honneur : mais les Articles de la Capitulation furent mal obfervez. On en fît des plain- tes au Prince Eugène, qui répon- dit, „ Qu'on n'avoit pu empêcher 9^ ces repreiailles à des gens qui (e 9% plaignoicnt eux - mêmes , que les j, François avoient violé les premiers ^ la Capitulation du mois de Juin (z): ,, qu'ainfî aiant donné le premier 5, excmpk, ils n'étoient pas rcçeva- ^ blés a.lç plaindre qu'on leur eût 9, rcnda là pareille.,. Tant il im^ S t porte CO Dëft^BtUiém. M Urt été ffmétr SUf^ N / } m 41 z Htfioire de France^ 16 pi, porte de n'autorifer pas la mâuvaife ' toi des autres par la ficnne. • Pendant que ces choies fe paC- foicnt j Catinat , pour fe venger de ce double échec . œéditoit une en» treprife de plus grande importance, qui rpndît à fa réputation & aux Ar- ines de 1^ France toute leur gbirc. Il attendoit à Pignerol les ordres dç là Cour pour le Siège de Mantmé- Ikn, Punique Forterefle qui reftoit au Duc de Savoie dans ce Puché , dpnt Saint ÎRuth avoit pris Tannée précédente toutes les autres Places. - Montméliaqi étpit pour lui un mori- ceau de trop dure dîgeftiop ; 1? prifc ^, eu étoit rélçrvçe à un plus digne Çér néral. sii$t àê - Il parut dievant la Place le 16. de Montro^ Novembre avec toutes les Troppes commandées pour le Siège, qui fut formé dès ce jpurrlà, & la Tranchée ouverte le lendemain. Il y avoit deux Attaques ? la première & là ^principale du côté du Fort de Bar- iTiux, & l'autre du côté de la Ville * brulée,commeonnommoitceQuar» tier-là : & VQt\ fit des Lignes de Com- munication de Tune à l'autre entre . lç% deux Quartier? ^ fi près dç la Ci» fius le Règne de Louis XIV. 4f } t adclle qa*on pou voit s*cntendre par- i (ÎP r • 1er les uns les autres. Ces Travaux ne fe faifoient pas (ans danger, 8f Ton y étôit plus cxpofé que dans là Tranchée. lut% Afîïégez fairoient Un lî grand feu fur les Travailleurs, que la nuit du 18. ail ip. ils furent obligez par trois fois de difcontinncr ^ leur Ouvrage. Les Officiers qui les commandoient furent tous tuez ou mis hors de Combat, & il y eut plus de cent Hommes morts , ou dange- reulêment bleflez. Je ne raporterai point les Exploits qui fe firent depuis, pendant tout le Siège qui dura trente-- trois jours, la Citadelle ne s'ctapt rendue que le xi . de Décembre. On n'avx>it point encore vu dans les Etats du Duc dç Savoie de Place fi vigoi^? reufement attaquée , ni fi bien dé- fendue. Tout y fut emploie de part fc d'autre. Bombes, Mines & Four- neaux : 6c fi le Général François fit voir par tout fa valeur & fon habile- té, le Marquis de Bagnafque, Goo- verncur de la Fortereflc , n'en té-- tnoigna pas moins de fon côté. . Ud coup du hazard fit plus que tout le courage & toute Pardeur des uns SC des autres. Tant il t& vi*ai que les S ; plus 1 4^4 IBftoire i$ France j l6çj. plus grands Evéneinens font (buvent les CTCts des plus petites caulès. Une Bombe des Aflîégeans tomba le io.de Décembre à l'endroit de la Contre- inihe, que faifoient les Affiégez pour rencontrer la Mine des Ennemis, & Itt fauter une partie du Ëaflion atta- qué , 8c qui avoit déjà coûté bien du • monde. Le Général aiant vu ce fra- cas , détacha fix cents Grenadiers pour en aller reconnoître Pétat, Se ils s'y logèrent, (ans trouver perfbnne qui IcÈ en empêchât. Le raport lui en aiant été fait , il voulut aller lui*» même pafler la nuit dans la Tran- chée, dans la réfblution de donner le matin un Afiàut général « fi le Gouverneur s*opiniâcroit encore à défendre la Place: mais dès huit heu- XC$ de matin il fît battre la Chama- a^daôion de* La Capitulation fc fît aufîî avan- ^^^ tageule qu'elle pouvoit être pour un Gouverneur & pour des Troupes , qui avoient témoigné tant de réfolu- tion & tant de valeur , & de la part d'îm Vainqueur qui n*avoit pas moins de modération & de généroiîté après fês Conquêtes , . que de (kgefle a les entreprendre, 2c de hardieflè pour ça venir à bout. Il ne refuiâ rien aux fotis le Règne de Louis XI f^. 41 f aux Vaincus j de ce qui pouvpii; rcn- KfSFi. dre leur difgrace, & fa vij9:oirc tout enfemble honorable. Ainfî finirent, cette année les Vie* toires de la France 9 & les Exploits de fon Général en Piémont & en Sa- voie. Il faut dire quelque chofe des fecours qui étoient venus au Duc y depuis qu'il étoit entré dans le Parti des Confédérez, (ans quoi il ne lui eût pas été poffible de lutter, com- me il fit , avec une puiflance auifî fupérieure à la fîenne , que rétoiç celle du Roi Très- Chrétien. Il attendit long-tems ce (ecours, que. la lenteur Allemande difFérdit tous les jours à lui envoler. Le Roi QuiHaume de fon côté étoit occupé des afikires d'Irlande ScdesP^ïs-Bas, 2c ne pouvoit pas faire des Détache-* mens pour Tltalie y aiant befoin de fes Troupes dans la Grande Bretagne contre les Mal-intentionncz , & au de là de la Mer en Flandre contre les François. Chacun pourtant des Con* Lef (ectiis fédérez, voiant de quelle conféquence 2!onf|î^. il leur étoit de ne pas abandonner k <« en- Duc de Savoie j le mit en mouve^^ DuTdVs^r ment pour le fecourir. Ce fut vers ^wc, le mois d'Août que toutes ces Puif- S 4 . fa»^ à 41 5 JfSfioire de France ^ î4i>i. (ânces fe mirent en Ca!npftfi;ne, £c tràveriànt les Mers , les Rivières , les Alpes , & les divers Pais par où il leur fallut pailêr , arrivèrent enfin filr les Terres qui apartenoient en- core au Duc de Savoie , à qui le Gé-^ néral François en avoit déjà enlevé M meilleure partie : le fecours vint à . pik>pos pour fâuver le refte. Dîfpofftiou ' On en fàifbit une- Armée de qua« ^^^cucAx- rante-Tept à quarante - huit mille Hommes, en y comprenant lesTrou- pesilù Due, oc on la divifoit en trois Corps. Le premier étoit compofé de vingt imlle Allemands, comman- dez par le Duc de Bavière, qui avoit SajSe les Alpes au commencement ^Août, & avoit fait fon Eiïtrée à Tu- m le ip. de ce mois- là : le (econd étoit compofé d'Efpagnols , dç Pié* niontois & de Suides, fous les ordres du Duc de Savoie : & le troifiêmé^ de Vaudois , de François Réfugiez 9 & de queloues autres Troupes, fous le Comte de Schomberg. Toutes ces Troupes s'étant jointes au commencement de Septembre , on tint divers Confeils , ou d*abord les voix furent partagées. Les uns vouloient qu'on divifôt les Troupes, - . • & foas h Règne de Louis XIV. 4XJ & qu'une partie marchât en Savoie, i(îpi. pour couvrir MontméUan : les au-* très, qu'elles demcuraflcnt unies, & que toute l'Armée s'emploiât à pur- ^ ger le Piémont de François, &cher-. chat à leur donner Bataille. Cet avis l'emporta , 8t le 14. de Septembre l'Armée décampa de Carignan^ aiant pris des Vivres pour dix jours , & s'avança vers Ville-Franche; Le Gé- néral François , craignant que les Ennemis n'en voulufTent à Saluées^ vint fe pofter fous le Canon de la Pla-' et , évitant le Combat félon les or- dres qu'il en avoit reçus de la Cour, & parce qu'il étoit beaucoup plus foible ique lés Ennemis, mais fî bien campé qu'ils n'oférent entreprendre de le forcer dans (ts Retrancncmens. Pour ne pofnt perdre le fruit de leur marche , ils vinrent faire le Siège de Carmagnole , & la reprirent , com- ité je^ rai dit , fans qu'il fut poffiblc de la fecourà*. Le Général François atîendoît à L'Armée Pîgnerol les ordres de la Cour pour dêîr^^ feird le Siégcde Môntmélian, dont ««Qum- j'ai faportcle (licccs. Il prit pour f^^'^- cela habilement \ç tems, que l'armée ^ des^ Coofédérez avoit fini la Cam- S S pagne. il 1 4t8 tSftêire de Franct^ t(5p I • pagne , & s*étoît féparée. Les E(pa« gilols étoient retournez dans leMila*^ nez prendre leurs Quartiers d'Hiver : les Piémontois étotent reliez chez eux avec quelques Allemands : le ref^ te des Troupes Impériales avoit été hiverner dans le Montferrat, le Manr touan, le Modénois, & fur les Ter- res des autres Etats Feudataires de l'Empire 9 qui , comme le remarque TAnnalifte , (e fuflent bien pafTez de tels Hôtes. Le judicieux Catinat lie , pouvoît trouver une conjonâure {>lus favorable^ fie il n'eut garde de a manquer. Nous verrons Tannée fuîvante les Brulemens du Duc de Savoie en Dau- phiné , & la vengeance qu'en prit en 1693. Catinat, alors Maréchal de France, fur les Palais du Duc aux portes de (a Capitale. Je paiTe aux Expéditions des François en Flandre ( i ) , dont j V vois remis ta narration après celle de la Guerre de Piémont. La Cam- pagne s^ouvrit par le Siège de Môns. Tout le monde en ftit (lirpris : ' & quoi qu'on vît de grands préparatifs de T< il) Vtkt kt Pt^ âtUias U OfÉad» ks fous le Repie de Louis XlV. /^X^ de Guerre 9 on ayoit de la peine à rtfpjC croire, en France même, qu'on fût en état d'agir oftciifivcment contre Un auiE grand nombre d'Ennemis qu'ctoicnt les Confédércz , 8c d'atta- quer une Place fi forte & fi bieû pourvue, dans une Saifon fi peu avancée , & fi mal propre à faire un Siège de cette importance. Mais on sî^ge ^ n'en douta point, lorfque dès le 14* ^^^ de Mars on aprit de la propre bou- che du Roi , que Mons étoit invefii par le Marquis de Bouflers, & qu'il avoit réfolu de partir lui-même avec le Dauphin , les Princes & les Sei- gneurs de la Cour, pour aller com- mander en perfonne au Siège de cet- te Place. Il partit efieûivemcnt d» le 17. après avoir nommé les Maré- chaux de Luxembourg, de Duras & de la Feuillade pour fervir fous fes ordres y pendant que k Maréchal d'Humiéres commandcroit un Corps (eparé , pour obferver la contenance des Confédérez. Je ne parle point des Licutcnans-GénérauK, entre lef- auels étoient Bouflers & Rofe ,. x]ui firent &îts Maréchaux de Francç dons k fiiite (i), ni des Maréchaux S tf . 4t 4^o Hiftoire de France ^ t69i. de Carfip & des autres principaux Officiers. ' te Roi ex- Lc Roi arrîvà au Camp le 2 1 . de fonnlT' Mars/Ôc prit Ton Quartier à PAbbaïc tous les de Bcthlehem. Des qu'il fut arrivé |artgcr$ » £1 g^ le tour de la Place, accompagné' . du Dauphin, du Ûuc d'Orléans & du Duc de Chartres (i). Le li. il vifira les Poftes , & s'expofe fi fort que le Cheval d'un Officier (2) fut tué tout près de lui. Il ne laifla pas' de continuer les jours fuivans à vifi-^ ter les endroits les phis confident- blés, & en même teins les plus dan- gereux , ÔcTlcs pafiâger par lefquek on pouvoît tenter le tecotirs. Je fais- ces remarques après rAnnaliffe (}), qui donne la Relation du Siège, pour détruire les bruits' que faifoient courir fes Ennemis , qui en parloient com- me d'un faux brave. Enfin le foir du z 3 . au 24. la Tranchée fut ouverte en fà préfence. Les Ennemis n'avoient 1?oint encor« paru j mais on fiit que eurs Troupes fe rcndoient de toutes parts en Flandre , aiant leur Rendez- vous général à Hall , entre Mons & Bruxelles, avec une Armée fi nom- • *- - breufe '' -fi) D^ms Dite iPOrléÀHs & T^em du I^mmhm* iz) sAide mjais elle gagnsf une des ^lus importantes Places qu'enflent les Efpagnob dans lesf Païs-Bas. ' Pendant que le Roi Très -Chré- tien répandoit fur fa route la joie d'un fi grand fùccês, & qu'il entroit trionmhant dans fon Roiaume, le Roi Guillaume^ mortifié d'un fi triftc' Evénement 5 prenoit foin d'en empê- Chtv les fuites , & comme la Saifon ne permettoit pas encore de tenir la Campagne, il diftribua fes Troupes^ en divers Quartiers , jufqu'à ce qu'il y eût du Fourage pour la Cavalerie^ Une partie fut envoiée en Garnifon à Binixclïes , une autre à Ath , à Charleroi , à Namur , foit pour for^ tifier CCS Places, foit pour y faire fubfifter l'Armée : le fefte fut ren- voie à Màlines , àGand, à Louvain, & dïiils les autres Villes de Flandre. La préfence du Roi Guillaume n'étant plus néceflaire dans ce Païs- là, 8c les affaires de la Grande Bre* tagnc l'y rapellant ^ il pafla la Mer pour s'y rendre avec la même dili-^ gence qu'il en était parti. Il n'v fit pas uii long féjour , puis-qu'y étant - ' ' anrivé: fous le Règne de Louis XIF^ 4if arrivé le 2 1 . d'Avril , on le vît de ré- i(Jpi. tour à la Haye le 1 3 . de Mai , pour son retow fe mettre derechef à la tête des ^iaHayc Troupes Confédérées , & venger s'il pouvoit Taffront de la prife de Mons. Il trouva r Armée Françoife en Cam- pagne. La Saîfon propre pour camper ne Marche de fut pas plutôt arrivée, qu'elle fe mit j^Sç^^ en marche (bus le Commandement du Maréchal de Luxembourg , pen- dant que le Marquis de Bouflers, avec un Camp de quinze à feize mille Hommes, alloit & venoit pour obfer- ver les Ennemis. Le Duc deLuxem- On lui bourg s'aprocha de Hall, & le Corn- hS,*'*** te de Thian , qui en étoit Gouver- neur, ne jugeant pas la Place en état de défênfe , en fbrtit & la lui aban- donna , fàifânt partir la Gamifbn avec tant de précipitation , qu'elle laiflâ une partie de Ion Bagage , n'aiant pas eu le tems de l'emporter. Cologne & Liège, quoi que mieux si^ge se fortifiées, craignirent le même fort. ^^^^^ La dernière (iir tout étoit dans de' l'î^gct grandes alarmes , & elle fut efFefti- vement attaquée par le Marquis de Bouffers. Il parut le i. de Jum près de b Hauteur de la Chartreufe avec un A 4ttf Hiftoire it France ^ i6s>l. un grand attirail , & tout le bruit avec IcQuel il avoit coutume d'an- noncer les Expéditions. 11 étoit à la tête de foixante Efcadrons , & de vingt Bataillons, & menoitun grand nombre de Chariots chargez de Bom- bes y & qitatre cents autres chargez de toutes fortes de Munitions de Guerre & de Bouche. Dès qu'il fut arrivé , il fit drefler une Batterie de quatre pièces de Canon , qui (è firent entendre le lendemain matin. Qua- tre autres pièces y furent ajoutées le jour fuivant , qui firent une Brèche de quarante pas, & le troifiême jour les François gagnèrent la Chartreu-^ fe, dont le Comte de Tfcrclas fit re- tirer rinfimterie qui Tavoit défendue !>endant deux jours , & la logea dans e Fauxbourg. De nouvelles Batte- ries furent drefilees le quatrième, pour< jetter des Bombes, que douze Mor- tiers droient incefiàmment. Ce ter- rible feu ne ceflk point , & fut ac- compagné de vives attaques de tous cotez : mais de tous cotez les Fran- çois trouvèrent une vigoureufe réfif- tance , & les Poftes occupez par de bonnes Troupes qui firent ferme par tout. Le y. ils tournèrent leur fu- reur fins le Règne de Louis XIV. 417 reur contre la Ville, où avec leurs itfpi. Mortiers ils firent pleuvoir pendant dix-huit heures . des Boulets rouges ^ pour embrafer toutes les mailonSf Enfin le 6. le Marquis de Bouflers penià à lever le Siège, fur Tavis qu'il eut du fecours qui s'avancoit. Il étoiip conduit par le Comte de la Lippe, & venoit à grande journées. Il fal* ^^^ 4» lut. donc fc retirer, & le/^lçMar- ^^^^^^ auis de Bouflers décampa, en bon or- re , four aller , difoi t-il , régaler Huy^ cemme il avoitfait Liège. Cependant on (ut qu'il s*étoit re- tiré du côté de Luxembourg , d'où il avoit été camper à trois heures dç Namur , après avoir fait un Déta- chement pour la grande Armée , que commandoit le A^réchal de Luxem- bourg. On dit. que le defîein des François n'étoit pas. de (è rendre maîtres de Liège, mais de la châtier de Ton infidélité , ou de celle de fbn Prince , qui avoit pris le Par(i des Alliez, au préjudice de la parole qu'il avoit donnée de garder la Neutralii- té : qu'ainfi le Muquis de Bouflers avoit pleinement exécuté fon deflêin» au celui de la Cour. Je i:eyiens au Maréchal de Luxem- bourg. t^S' Hijloîre de France 5 l<îpi . bourg. Il s'ctoit y oomme je Taî dîf ^ MoiiTc- faifi de Hall t mais aiadt apils que le ïiïïîhw ^^'^ Guillaume étoit arrive à KArméé des deux des Confédérct , & que cette Armée^ ^^^^ qui groflîflbit tous les jours 9 fcroit bientôt , à ce qu'on dHbit , plus nom* breufè que la henné, il alla fc poftet avantageufement près d'Enguyen, où il fc retrancha. Il faut voir les moir- vemcns des dettx Camps , ëc des deux Généraux qui les conduifbient. - Chacun fongcoit à fc pofter fi avantageufcment , qu'il ne pût être forcé dans le lieu qu'il occupoit , 8c penfoit en même tems à furprendrc Ion Ennemi , pour lui donner Barail» le, s*il trouvoit le teitls & ic lieu fa- vorable pour l*attaquér. " Le Roi Guillaume fc rendit le 2. de Juin' à l'Armée , qu'il trouva campée à deux milles au defiùs de Bruxelles, quatre jours avant que le Maréchal de Luxembourg eût entre- pris de s'emparer de Hall , d'où il alla camper près d'Enguyen. Le Rot Guillaume s'avança de ion côté îul^ qu'à Anderjech , où il fe retrancna : oc les deux Armées demeurèrent ainfi plufieurs jours dans leur Camp vis-à- Vis Tune de T^utre uns en venir aux mainsy fom le Règne de Loiiis XI F. 4,19 mains 9 que par (jpelques Ëfcarmou- itfpf^ ches , & par des rencontres jdes difFé- rcns Partis , qui battoient la Cam- pagne. Les Fourages commençant, à manquer à TArmée Françoife , le Duc de Luxembourg décampa d'En- guyen , pour aller camper à Braine- le-Comtc près de Nivelle, $ç lé Roi Guillaume, ^ittant auffi fon Camp^^ d*Anderlech,vint fe pofter à Dieghcm de Tautrc côte de Bruxelles. Il s'a- vança enfuite du coté de Namur , fans quç le Maréchal de Luxembourg, gui l'obfervoit, |)ût pénétrer Ton def-^ icin. Qud qu*il pût être, il trouva i propos de venir camper à Bois Sei- gneur Ifaac, lieu fameux par divers Campemcns des deux Armées, pen- dant que la Guerre a duré entre la France & les Confédércz , non feu- lement julqu'au Traité de Ryfvi^y ck , mais encore jufqu'à celui d'Utrccht. On crut alors que le mois dcjuillet ne fc paflfcrbit point , qu'il n'y eût quelque grande Aélion, où les Enne- mis tâcheroient de réparer les pertes dés mpis précédens , oc où la France voudroit maintenir fes avantages. On (e troQipa dans fes conjeétûres. |) ne le pafi"^ riea dç co^îfidçnible , n^ ce l 430 / Hifiâire de France j 16 pi. çc mois-là, ni tout le reftéde la Cam- pagne 5 jufqu'au 18.. de Septembre, que (e donna le Combat de Leufè , ûont je parlerai bientôt. Tant que les deux fameux Géné- raux furent à la tête des deux Ar- mées, ils femblércnt moins fe défier, 3ue fe refpeéler^ réciproquement ; elbrte qu'il étoit difficile de favoir s'il fc fuioient , ou s'ils fe pourfui- voient l'un l'autre , chacun campant & décampant félon ce qu'il voioit faire à fon Ennemi , toujours prêts d'en venir aux mains , oC retenant toujours leur impatience & leur ar- deur, pouf ne point expofcr leur for- tune , ou celle de leur Parti par un coup de décifion. Ami^edct On n'avoit vu de long-tems de jg^ * plus belles Troupes dans les Païs- Bas. Celles des Confédérez étoient divifées en trois Corps, dont le plus conddérable , commandé par le Rot Guillaume, étoit de . cinquante - fîx , mille Hommes: le fécond de quator- ze à quinze mille marchoit tous le Commandement du Général Flcm- tning : 8c le troifiéme de fept à huit mille avbit à ia tête le Marquis de Callanaga. Ce dernier Corps , qui • çam- fom h Règne de Louis XIV. 451 campoit à une heure de Bruxelles, itfpi. n'étoit pofté là proprement, que pour empêcher les François de jetter de fortes Garnirons dans les Places qu'on voudroit attaquer. Ainfî il ne faut compter que fur les deux premiers , qui compofoient la grande Armée for- te de foixante & dix mille Hommes. L'Armée de France, que corn* Ann/edc mandoit le Duc de Luxembourg , ^""*^ fi'étoit pas moins nombreufe ni moms lefte , & il y avoit une égale envie de combattre dans Tune & dans l'autre. Celle des Ennemis aiant demeuré trois femaines à Gcmblours près de Namur , où elle aflembla un grand nombre de Bombes, de Feux a'arti- fice, & d'Inftrumens pour remuer la terre , dans le deflein dHm Siège , (ans qu'on pût deviner de quelle Pla- ce , aufll ne s'en fit-ii aucun , décam- pa le ip. de Juillet , pafla la Sambre fur des Ponts, & alla camper à Ger- pines. Le Duc de Luxembourg aver- ti de cette marche paflc la Rivière le même jour ^ & vient camper entre Valcourt & Florcnnes. Lc7.d'Août le 'Roi Guillaume fait avancer Ton Armée jufqu'à une lieuc près de Beaumont , 8c le Dup de Luxem- bourg, 4J ^ ISfinire de France^ i(Jp ï . bourg 9 apréhendant pour Maubeuge ou pour Mons, vient le lo.fe poftcr proche des Ennemis. Ce fut alors Su'on ne douta point qu*il n'y, eût ataille. Il y avoit toujours les mê- mes raifbns pour la faire fouhaiter aux deux Partis, & les mêmes pour la leur faire craindre. On fe contenta donc de fe cânonner de part & d'au- tre, & après avoir été vingt-quatre heures fous les Armes , on fe lépam fans en venir aux mains. l^^^^ Le Roi Guillaume décampa le Guillaume . o- ^ r ' \ quitterAx- Premier, oc fit iauter en partant les »««• Fortifications de Bcaumont, fans que le Duc de Luxembourg fe re- muât. Il attendoit le moment favo* rable pour faire fbn coup : & il crut ravoir trouvé dans le départ du Chef des Gonfédérez, fàifant autant de mouvemens (^'il lui en Voioit faire. L*aiant vu enfin quitter PArmée le 17. de Septembre à Lcufe , dont il laiflà la conduite au Prince de Wal* deck , il crut que tout étoit de bon augure pour donner la Bataille, Se Xe Me de qu'aiant afiaire au même Général bSwg^pro- ^^ ^^^^^ \mxM à Fleurus, il en fite de Ion remporteroit le même avantage à ^P*^ I^eufc. Il ne fe trompa pas* -* n fius le Règne de Louis XIK 43 5 Il y arriva le i-S. de Septembre fur itfpi • le midi, au moment que IcJ^rince de Waldeck achevoit de faire paflcr un ^ RuifTeau (i) à une partie de fon Ar- mée, dans le deflcin d'éviter le Com- bat) & d*a11er camper à Cambron^ Un brouillard fort épais empêcha de voir r Armée Françoife qui fui voit, jufqu'à ce qu'elle fiât fi près qu'il n'y .t avoit pas moien de continuer à mar- cher, ians abandonner l'autre partie des Troupes qui étoient encore de l'autre côté du Ruifleau. Le Comte dt TilW , oui commandoit cette Ar- TiérC'-Garûc compofée de quatre Efcadrons, de deux Régimens de Dragons &: de deux Batainons d' In- fanterie, rangea ct% Troupes le plus promptement qu'il lui fut pofiîble , Î>endant que celles qui avoient pafTé e Ruifleau fe hâtoient de le repaflèr pour les (butenir. Le Combat de*- iittuane vint alors général, & fut rude & J^^ede ianglant , auinc xluré jufcju'à ce que waiaedc \ la Cavalerie ennemie pliât, comme ^*^ elle avoit fait à Fleurus , laiflant l'In- fanterie à .k merci des François. jCcttc dernière âuffi foutint, comb- ine à Fleurus, le feu de l'Armée ^ome V. T Fnin- 4H Hiftûire de France^ l vrir le paiTage. Ces difHcultez re» tardant la Marche de T Armée, le Viceroi de Catalogne (i) eut le tems d'aifembler (es Troupes : & comme le Duc de Noailles crut que (on dcf- fein étoit d'entrer dans la Cerdagne, & d'attaquer le Pofte de Belver , ce-t la robligça d'y demeurer quelques jours, pour conferver la communir cation avec Mont-Louïs , dont il ti^^ roit des Vivres & des Munitioqs.' Le Général . Efpagnol , qui étoit campé à Vicb, avoit cru que les François abandonneroienf Belver dès qu'ils l'en yerioient ^procher : mais voiant qu'ils s'y étoiept retranchez, il n'ofa entreprendre de les y forcer, Çc retourna' dans (on ancieQ Poite, iâns pçnfcr à fecourir UrgeL ifyu ^ 4^ miné fiims CÇv. fms le Reffte de Louis X I F. 4J7 . Cependant le Canon arriva devant itfp f . la Place, où -le Duc de Noailtes siëgcc^j^ s'étant rendu , on commença à y **^- faire Brèche, & après huit jours de Tranchée ouverte les Travaux fe trouvèrent fi avancez, que le Gou- verneur (i) demandai capituler. On UxièMBi reFufà de l'écouter, & de lui accor- "®^ der d'autres conditions que d'être fait Prifonnier de Guerre avec toute la Garnifon, qui étoit de neuf cents Hommes de Troupes réglées , tirées des meilleurs Régimem d'Ëfpagne. II y avoir outre cela iîx cents Hom* mes de Milices qui furent renvoiez chez eux. On ne dit point quelle fut la perte des Aifiégeans ni des Af- fiégez : mais il eft certain qœ la * Conquête étoit d'importance, ou« vrant le chemin pour entrer dans l'Arragon. C'cft pourquoi le Duc de Noailles mit dans k Place une forte Garnifon, qui pût faire des Cour* fes dans ce Roiaume qui confine a la Catalogne. Enfuite de cette Expédition, & de la prife d'une Abbaïe confidénd>le, où les Ennemis euflènt pu fe loger , il divifii fon Armée en deux Camps, T i dobt (0 Dm J»f^ Jf^ApàUtÊ, à 4î' Mftàire de France ^ le la Monarchie entière, & on s'arrêta a deux principalee : La première fut , * de ne point voir le Roi à la tête de &s Armées : la féconde , de n'y voir pas même fa Noblefle, qui s'étoic laiflc corrompre par la mofeflc & par la- ikinéantife, oc qui ptéiféroit les plaifirs de Madrid aux fatigues de la Campagne. Deibrte que toute PEf^ pagne languiflbit dans roifiveté, pendant que fà Rivale profitant de cette fbiblefTe pouflbit avec rapidité les progrès de fès Armes* Le mal ainfi <:onnu il falloir y apliquer le xtmede. Il n'y en avoit point de plus fous le Règne de Louh XIV. 4 jp plus efficace, difoit-on) qae k ][5pl préfcnce du Roi dans fes Camps & dam fes Armées : Que c'étoit le moien de relever le courage à&% Sol- dats ^ d'obliger tous les Officiers à faire leur devoir , & de retii'cr tons ks Grands de la parefle & de la vo* ]upté, où ils s'endormoient à Ma* drid , pour les faire courir à là gloire . des Armes , où leur naiffiince les en* gageoit : Qu'il n^y eu auroit aucutt qui o(ât refter chez lui, pendant qut * Sa Majefié expofcroit fa perfonne pour la défenfc de fes Etats. Ccft ainfî^ajoûtoit-on, gue les Armées de France, qui ont leur Roi à leur té'* te, font toujours viârorieufes. Cet avis fut fort apuié :' & le Duc d'Oflbne, qui Tembrafla avec chaleur, protefta , que plutôt de ne point fuivre le Roi, il fe feroit fîropk Pi- quier. Mais d'autres repréfentérenr. Que la raauvaifc fanté du Roi & la délicatelîe de fa complexion rcrt-^ doicnt l'avis impratiquable : Qu'on îic pouvoit expofcr fa perfonne à des Campagnes & à des Expéditions qui • demandoient un corps plus robulte, fens rifquer uhe vie plus précicufe à l'Efpagne , que la confervation de T 4 plu^ 44^ Hijioiri de France^ 1691. plufleurs Provinces, & dont la perte lui itnportoir infiniment plus que la Catalogne^ & même que la moitié de tous les Roiaumes d'Efpagne. Le remcdc Ces réflexions remportèrent, & T^pottcx. ^^ ouvrit un autre avis , qui ne devoit pas produire de moindres effets : Ce riit, de réveiller fi bien le courage ide la NoblefTe abâtardie par les dé- lices de la Cour, qu'aiant honte de b. molcfie y elle fe fouvint de fa véri- * table profefiion, qui confilloit dans le glorieux métier de la Guerre , 6c dans rhonneur de répandre fon fang dans les Batailles pour le (alut de la Patrie & la grandeur de TEtat. Ce fut là*deflus qu*on fit valoir la poli- tique du Roi de France, qui lavoit exciter le zélé des Seigneurs & des Gentilshommes de fon Roiaume y & les obliger à fignakr leur valeur dans les Combats : Que ce n'étoit pas à Verfailles qu'on faifoit (à Cour au Roi Très- Chrétien, Se en ie tenant auprès de lui, quand pn n'y étoit pas apellé par le devoir de fa Char- ge, mais en Flandre, en Catalogne, en Allemagne , & par tout où mar- choit l'Armée ; Que c'étoit-la, que t?out abfent qu'on étoit, on étoit plus fùiit h Reg^ âe Louis XIV. 441 préfent à ce Prince, que fî on eût xCtyi^ été devant fes yeux: Qu'ilfanoitimi- tcr cet exemple: Queie Roi Catho- lique fît mauVaife mine à tous tomber dans ce défaut, gouvernée comme elle étoit par un Roi trop vigilant & trop apliqué, & dont les ordres étoient aufli ponâuellement exécutez que promptement donnez. Le Comte d'Eftrées les fit fentir aux BomlMii4«» autres Places de la Méditerranée qui "«"cs'vîi* apartcnoient à rE(pagne,& fes Villes i« d»Ef. Maritimes ne furent pas plus à cou- ^^^^^ ^, vert des Armes de la France que les autres. T 6 II 444 Hijloire de Frêf$cej itfpt. Il n'y avoit qu'en Irlande où cïïeç Seat de n'étoient pas heureufes (i) : c'étoît WUandc. toujours Tcndroit fatal. Le Parti du Roi Jaques s'y foutenoit encore de* puis le départ de ce Prince ^ & mê- me depuis que le Comte de Lauzutt étoit retourné en France fuivi da Comte de Tyrconel. Auffi les Ja- cobites pofiedoient • ils encofe les meillçures Places , Athlone dans la Connacie , Se Limmerick dans la Mommonie , & plufieurs autres. Le Comte de Tyrconel y étoit arrive de France, où il fembloit n'étro venu que; pour y conférer avec le Roi (on Maître des afikires de ce Roiaume d'Outre- Mer, & pour implorer le re ffconis £bcours du Roi Très - Chrétien. Il f aller le ne lui manqua pas , Scie 1 8*. de Mai joi Très- St. Roth y pafla , pour y comman* ^ "*^ der en qualité de Lieutenant - Géné- ral, menant avec lui un Aide de Camp, deux Brigadiers- Généraux^ l'un de Cavalerie, 8c l'autre d'Infism- terie , Se cent autres Officiers : ou- tre les .Gentilshommes Anglois Se Ecofibis, qui l'accompagnèrent au nombre de plus de trois cents. Trois mil- (l) Vmez. Us ¥âfits 4$ Lnfs hGrémd» ht Miftwint ^.Am- Sltfrrt, Ptiijioirt 4ê GmUâtfpH m, It Mm^Bi^ \ fùus le Règne de Louis XIV. 44f mille iSoldats s^eAibarquérent fur les itfpïj Vaiflcaux de la Flotte : & afin que " • rien ne manquât non feulement à ces Troupes, mais encore à celles qui ^ étoient en Irlande, foit pour leur fubfiftance, foit pour les Combats & pour les Sièges , il y avoit vingt- quatre Chirurgiens, cent quatre- vingts Maçons , vîngt-fix Charpen- tiers, deux Bombardiers, dix -huit Canonniers , & trois Ingénfeurs» Quarante Bâtimens fuiyoient, char- gez de toute forte de Provifions de Guerre & de Bouche, & de deux mille Chevaux. On avoitpourvi(§ jufqu'aux Equipages des Chevaux & des Hommes, ôc on avoit em- barqué douze mille Fers de Cheval, fix mille Selles, & autant de Brides, & des Souliers pour vingt - fix mille Hommes. On h'avoit pas oublié le -*. Canon, dont il y avoit oix-neuf piè- ces qu'on devoit débarquer. Ce i-e Débâr- Convoî étoit efcoité par douze Vaif- 22?? u«! féaux de Guerre , fous la conduite du "^^ùk. Chevalier de Nefmond, qui dcba*r- 3iia le i8. de Mai, comme je viens e dire , à Limmerick , où il tut reçu avec des acclamations de triomphe de la Bottrgeoifîe, & de la Garni- T 7 ^ fon. 1 445 HSfioire de , France ^ itfpi .. ion. Mais tine chofç- manquoit à oa fi beau fëcours pour triompher : c'é- toit la fortune du Rôî qui l'cnvoioit, toujours obflinée à ne point fuivre » Tes Ëtendarts^ en Irlande, entrainéç par celle du Roi Jaques qui yenoi( toujours tout gâter : comme nous Talions voir. Le Roi Guillaume en partant d'Ir- lande avoit laifle de bons ordres, de bonnes Troupes, & d'habiles Offi- ciers, dont le Général Ginkel avoit le principal Commandement. Il ne s'étonna point du Débarquement dc$ JFrançois , ni des Provifions arrivées à jLimmerick, & ne laifla pas d'en rc- foudre le Siège : mais il voulut faire auparavant celui d'Athlonc. C'eft une Place dans la Connacie, dans le Comté de Rofcomen , fituée fur le Shanon qui pafle au milieu de la Vil- le , dont il fait comme deux parties : Tune qui eft à l'Orient de la Rivière^ fe nomme yltbJone jîngJoife^ Se l'au- tre qui eft à l'Occident, jitblone Ir^ landoife. Le Général Ginkel , après avoir pris Baltimore, qu'il trouvoit (iir fon chemin, vint mettre le Sié- ^i%t ge devant Athlone. Il n'eut pas d-AiWoiie. beaucoup dç peine à réduire r Ath- lone L I fom le Regfie ât LoUis XI F. 447 lone Angloife, qiii n'étant que foi* 1691 • blement tortifiée fit peu de réfiftance^ fie fe rendit le zp. de ^in. L'Ath- lone Irlandoife fe défendit mieux ^ parce qu'elle avoit un aflfez bon Châ- teau & une Garniibn (uffifante. Les Affiégez ne tinrent pourtant que quel-- 3ues jours. Les Batteries aiant été* reflces le z. de Juillet, on bombar- da le Château, & on battit la Ville avec tant de furie , que le 7. tout fe trouva, difpofé pour l'Aflàut. Deux Sorties des Ennemis le retardèrent , fie obligèrent même le Général An-» glois à chercher un gué pour faire paflèr le Shanon à fes Troupes, afin de donner T AfTaut , après avoir paffé la Rivière par le gué Se à la nage, > n'aiant pu la paflcr fur le^ Pont que les Ennemis ^voient ruiné par leurs Sorties. «Cela iê fit le i o. à quatre heures après midi. Les Grenadiers entrèrent les pommiers dans Peau qu'ils avoient jufque fous les aifiel-^ les, fie quoi qu'obligez de porter leurs Mouiquets & leurs Grenades fur la tète, ils gagnèrent courageu« fement l'autre Bord. Comme les Bombes fie les Canons avoient fidt la Brèche, ils s'y avancèrent, fie jet^ térenc 1691. Hédttftion 4e la Place. Si^ge de Ximme- lick» 44.9 lÛftoire de FroMCff térent de là leursr Grenades, dont les Irlandois furent fi épouvantez qu'ils abandoiAérent leur Pofte. Ils portèrent la fraieur Se la confufion par tout : en moins d'une heure la Place fut emportée : on pafià au fil de TEpée tous ceux qui nrent quel- que refifi:ance : plus de mille perdi- rent la vie, & trois cents furent faits Prifonnicrs. Cette Conquête méri- ta à Ginkel le titre de Comte d^Atb'» Une , dont il fut honoré par le Roi Guillaume. Le Général viâorieux ne s'arrêta pas en fi beau chemin : fon but étoit la prife de Limmerick. Il y marcha le 20. aiant fait pafier le Shanon à fon Armée fur le Pont qu'on avoit réparé, & vint camper à cinq mil- les au de là d'Athlone : le lendemain il continua fa marche, & s'avança jufqu'à la Rivière du Suc , prenant (on chemin à la gayche de Balinaflb. C*efl où l'attendoit St. Rutb, pofté à trois milles de là très avantagea* fement , dans la réfolution de lui dii^ puter le paflàge. Son Armée avoit devant elle deux Marais : Tlnfan* terie occupoit à la gauche les ruines d'un Château, £c à k droite elle CtOftW fius le Règne de Louis X IF. 445 étoit fortifiée par divers Retranche- 169Ù mens. Son Général , réfolu de vain- cre pu de mourir , la rangea en Bataille i l'aprocbe des Ennemis 5 £c l'ex- hortant à la même réfblution, il fit ^ confefier les Soldats, leur déclarant qu'il n'y avoît de falut que dans le ^n de la Bataille, & que pour leur oter les moiens de le chercher dans la fuite , il avoit fait rompre les Ponts Îfils avoient derrière eux. Une rmée fi bienpoftée^ 6c plu& forte de huit mille Hommes que l' Angloi- (è , commandée d'ailleurs par un Gé* néral François, qui n'étoit pas moins brave que cruel, aififté de Sarsfield^ Général Irlandois, qui n'avoit pas moins de valeur , fembloit devoir efpérer un plus heureux (uccès qu'el- le n'en eut.. Mais le courage des Soldats n'égala pas celui de leurs Généraux, entre lefquels d'ailleurs il y avoit une mefintelligence , que l'antipaiiiie des deux Nations ne manquoit guère d'exciter. Ib laiflerent pa(!èr la Rivière du combae Suc aux Anglois, qui 3'avancérent vers ^^^ eux en bon ordre , 6c alors la Batail-. le fe donna le & i . du mois. ht% Anglais aiant pafie les Marais, attaquèrent avec ^fo fSftoire de Franèe , itfpi. avec vigueur les Irlandois dans leurs RetrancJbcmens, & ccs( derniprs s'y défendirent couragcufemcnt pendant deux heures : mais 1* Infanterie aiant plié la première, & la Cavalerie Taiant fuivie bientôt après , tous prirent la fuite, laiflant quatre cents Prifon-. niers, trente deux Drapeaux, &. douze Etendarts , avec toutes les Provi fions, les Tentes, le Canon, & un iiombre prodigieux d'Armes, 8c d'U ftenfilcs propres à remuer la terrc^ pour faire des Sièges , & les Retran- cfaemens de leur Camp : deforte que ce fut une Viétoire complète pour ifort àt le Géiiér^l Ginkel. On dit qu'il en VMith. f^. principalement redevable à la mort de St. Ruth , emporté d'un ' Boulet de Canon, comme Tavoit cté, dit-on, le Vicomte de Turenne, fur lé point qu'il fe préparoit à bat- tre les Allemands au de là du Rhin. Mais s'il y a quelque conformité dans là mort de ces deux Généraux, ils ne fe reflcmWent guère dans te rcfte, & le dernier laiiîa en mourant une auiR belle réputation, que l'autre en laîiFa une odieufe par -fes cruautcz,. Quelque importante que fut celte Vi^oirc, k plus difficile reftoit en- core' fous U Règne de Louis xi F. 4fi core à foire. Cétoit la rédu&ion de i-tfpit Limmerick , qui fembloit être le Donjon de toute l'Irlande Jacobite. Le Comte de Tyrconel y étoît mort Moit de le 14. d'Août de chagrin du mauvais ^^*^^ état où il voioit (on Parti, & toutes les afïàircs du Roi fon Maître ; mai^ le Lieutenant - Général ' d'Uflbnc François en avoit pris la Place, St ne témoigna pas moins de réfblution dans la defenfe, que le Général An- Çlois dans l'attaque d'une Ville qui fài- K)it toute l'attention des deux Partis. .Elle fut affiégée le 4. de Scptem- te sî^gc bre, après que Gallowai ôc Slego,^*^'"**"*** qui fe trouvéreilt fur le chemin, , curent été emportées, & fe furent rendues au Vainqueur. La Tranchée fut ouverte le f • & le p. les Batteries aiant été achevées, on commença à bombarder la Ville & à la canonner. Le 19. il y eut une Brèche fi confî- dérable à la Muraille de la partie qu'on nommoit Limmerick jlngloit^ cette Ville comme celle d'Athlonc étant divifée en deux , que cent .Mommei y pou voient paflçr de front* Mais on fiic que les Ennemis avoieric fait des Retranchemens au dedans de la Place , qui feroient fort meurtriers, • • 4f* mftoire de France i 16 fil. fi on cntrcprenoît de les forcer; c*cft ce qui obligea le Généi-al Ginkel à ufer d'un ftratagéme qui lui réiiflir. Il feignit le zf . de Septembre de le- ver le Siège, & remua cfFc£kivcment Ton Camp : mais c'étoit pour pafler le » Shanon , afin d'aller charger la Ca- valerie Irlandoife, qui étoit campée dans le Comté de Clare, Se ferrer Limmerick de ce côte-là. Les Af- fiégez, qui crurent qu'il fe retiroit tout de bon , en jettcrent des cris d'allégrefie : mais ils furent bien éton- nez, quand ils aperçurent le lende- main l'Armée en Bataille, à un mille de la ^ille de l'autre côté du Sha- non , qu'elle- avoit pàflc fur un Pont de Batteaux qu'on avoit drefle toute la nuit. Le Brigadier ClIiFort , qm commandoit quatre Régimens de Dragons, voulut s'opofer au paflâge des Anglois : mais tes Dragons lâchè- rent bientôt le pied, & d'autres Troupes poilées un peu plus haut^ prirent aufii la fuite aans les Monu- gnes. Sarsfield , qui s'y étoit retiré avec quatre mille Chevaux, ne s'y crut pas non plus en fureté, & s'en- fuit a Limmerick avec ceux qui le ^ purent fuivre. Les Anglois les pour- fui- fws h Repie de Louis XIV. 4f 5 foivircnt , 8c d'Uflbne, craignant liîgi; qu'ils a'entraflent pêlc^nvêlc avec les Fuiards , fit fermer la Porte : il n'y /eut que Sarsfield & quelques OfH- ! ciers, à qui il fit ouvrir le guichet, 1 qui purent entrer. Six cents demeu- rèrent fur la Place , & on fit quatre- vingts Officiers Prifonniers. Les Affiégez, qui du haut de leurs çapîtuit- ^ Murailles voioicnt tout ce carnage , umm(^ i icn furent fî conftcrncz qu'ils ne pen- "«k» ' (erent plus qu'à fe rendre , quoi que )a Garnifbn fût de quinze mille Hom- mes. Le 5 . d'Oétobre ils demandè- rent une Cefiàtion d* Armes, qui leur fut accordée jufqu'au lendemain, 6c - prolongée encore pour trois jours , afin de pouvoir conférer de la Capi- tulation avec le Colonel Schelton, Si J'y f^irc comprendre avec fes Trou- pes, qu'il commandoit dans un lieu un peu éloigné de Limmerick. On travailla cependant aux Articles du Traité, qui ne purent être arrêtez plutQt que le 1 3 . d'Oârobre , &: le 14. la Ville fut livrée aux Anglois. ^ Aînfî finit la Guerre d'Irlande , dont le Comte de Château-Renaud rame* 9a fur les VaifTeaux de France tous }p$ François ^ avtç les <}uiazc mille 4f4 Hiftoire de France^ i(^pi. Irlandors de la Garnifon de Limme- rick , en faiâxit exécuter la Capitu- lation (i). . Les Articles en font finguliers ; & il femble qu'on lit moins les condi* . tions accordées à une Ville qui fe rend , que celles qu'elle fe prcfcrit elle-même, & qu'elle force le Vain- queur d'accepter : moins les grâces qu'on fait à des Ënnenns^vaincus, que les dépouilles dont fe chargent ces fiers Ennemis qui ne fe retirent d'un Païs , qu'après en avoir enlevé tout ce qu'ils peuvent emporter avec eux, & à qui on fait un Pont d'or pour eu fortir. Avant que d'en donner le détail, il faut favoir que cette Ville flipu- ioit l'accord non feulement pour el^ le, mais encore pour toute l'Irlande , qui avoit mis les débris de (a malbeu- reufe fortune entre les mains de la France , & que c'étoit elle propre- ment qui en avoit tiégocié le Traité , par l'entremife de fon Lieutenant- Général d'UfTone, & qui lé fit exé- cuter, difent fes Annales (i) , parle Comte de Château-Renaud. ^ L % l) StUn Ui-¥ûfiês 4t Ut0i U Grânim .«) Ymn, Ut féfiu ai Uia$ U Gmà^ fom /p Règne de Louis XIV. 4f f I. ,, Il étoit permis à toute forte i(îpi* 5) de perfonit^s, de quelque qualité Airiciesde „ & condition qu'elles fuflent, qui jâu^îj"*' ,, voudroientlbrtirduRoiaumed'Ir- ,) lande, de (e retirer en France ou 9, dans les autres lieux quUls fouhai- ), teroient avec leurs Familles, Meu- 9, blés, Argent, Vaiflelle d'argent, „ leurs Joiaux Se leurs Papiers.,, II. „ Que les Officiers Généraux , „ Colonels , Se généralement tous „ Ibs Officiers tant de Cavalerie que „ d'Infanterie 8c de Dragons, . Gar- ,, des du Corps, Cavaliers, Dragons „ Se Soldats quels qu'ils puiflentr 9, être. Se en quelque lieu qu'ils fuC-» „ (ènt en Garnifon , Se même les „ Raperies, qui voudroient pafler 9, en France , auroient la liberté de „ s'embarquer dans les lieux où fe- 9, ront les Vaifleaux pour les tranC- 9, porter 9 fans qu'il leur foit donné 9, aucun empêchement ni direâe* .9, ment ni Jndirc&cment. „ III. 9, Que la même permiffion 9, .(era accordée à Cous les Officiers 9, François 9 Se* à tous les Ëtranigers 99 qui font en Irlande , foit dans le .99 Commerce , (bitvdaos les Troupes , !0 pour pouvoir »*etfnbarqucr avec 9) tous 4f (J Hiftoire de France^ i-tfpl. ,, tous leurs Chevaux , Equipages, „ Argent, Vaifclle d'argent, & tous „ leurs Eflfèts.,, I V. „ Que pour faciliter TEmbar- 5, qucment,le Général Ginkel four- 5, nira cinquante Vaifleaux du port 5, de deux cents Tonneaux chacun, „ qui feront pourvus de tous les Vi- „ vres néceflaires pour être conduits „ en Fi-ance, & débarquer , foit à „ Breft , ou à Nantes , ou ailleurs 5, fur les Côtes de Bretagne.,, V. „ Que toutes les Troupes Tr- „ landoifes , qui font en Garnifon „ dans quelques lieux d'Irlande que 5, ce foit, en fortiront avec leurs „ Armes , Bagage, Baie en bouche, „ Mèche allumée par les deux „ bouts. Tambour battant, Enfei- „ gnes deploiécs , & les Munitions ., de Guerre & de Bouche qui feront 5, dans les Places qu'ils abandonne- „ ront.,, V I. „ Qu*on aura la liberté d'em- 5, barquer jufqu'à neuf cents Che- „ veaux pour les Gardes , & trois ^, cents pour les Officiers tant de Ca- „ Valérie que d'Infanterie.,, VII. „ Qu'on auia foin de fout- ît, nir au^Malades Se aux Qteflez^obli- \ fias le Règne de Louis XI F. 4f / \ ^ gez de refler, les médicatrïens & ï<7pt« ), lés fecours dont ils auront befoin I, jufqu'à Icur-guérifori , enfuite de 5, laquelle on leur donnera des Vaifr ,, feaûx & des Vivres pour les tranf* „ porter en France. ,, V I II. „ Que ceux qui voudront ,^ paiTer en France , n'en pourront ,, être empêchez pour dettes ^ tH 9, leurs Equipages faifis. ,, . IX. „ En confidération du pré- ^, fent Traité , les deux Villes de 55 Lîmraerick feront femifes au Gé- 5, néral Ginkel , & la Gamifon en 55 fortira avec les mêmes marques 5, d'honneur 5 accordées ci-defTus à 55 celle des autres Villes , quiiêronc 55 pareillement rendues aux An«/ ,5 glois.55 Je ne parle point dcà autres Arti- cles ib'pulez pour robfervation & la iureté du Traité 5 tant à Tégard de révacuatipn des Places5 que du trans- port des. Troupes hors au Roiaume. Je ne croi pas qu'on ait jamais ouï parler d'une telle Capitulation 5 & la France qui l'avoit négociée avoit rai- fon de s'en aplaudir ; mais l'Angle- ^ terre n'en avoit pas moins 5 de fevoir par là exempte de tenir des Armées Tome F, . Y par à %rie t6il}0tifô prêt â it^dev^r âam Ces ^orts & dans fe$ Villes, les Troi^pes ^ue leRdi JftqotSyaidé de \t,ftmc€i, Y feroit pi^r , & qui y tniuveroieac des Hommes & 4es Pkcés pour les t«ccvoîr. Cdft trdp let%^téms ^'«rlér dt iGueite. Je cl^m^é k Mitàtioa n*en foit enriuieufe , « n'tàt ^lus taîr de me, ddnt jevîiis doniïcfr tatcUtion, l'tfpt^. • pour achtver Tannée i Spi . Je Commencerai $vlv là dîfpute qti'avdit la France (î ) ^tc le Pape Innocent X 1 1. en reprenant la nar* ratkrn que j'en aiiînie à la mctt d*A^ lexandît VÏII (2). Elle larriva, comme je Tai dit , te ! . de Février, & le 50. de Janvier il fit apeller let douze Cardfnaux de la Congrégation , établie pour régler les dîfïfrens de la Com: deRome avec la Cour dcFran* ce 5 iBc s*étant rendus a\iprcs de Sa ^intdté, îl fit lire la Bulle qui avoît ëtë drefTée dès le 4- du mois d^Août paâ*é,qui cafle les Propoiîtions avan- cées par les Prélats <ïe f'rance cfti 1682. comme injurieufes au St. Sié« ge; avec tout ce qui avôit été fait en conféqaence, » Il flu'avoit ;pu voir , Bidie avoit toujours {bupiré après un 59 heureux accommoaement de ces ,^ difputes^ & qu*il n'avoit rien nc- 99 gligé de tout ce qui 4 toit en Ton ,y pouvoir, pour terminer \ine aflâire , ^, de cette importance : Qu'enfin 55 après une pleine connoiflance^Sc ^ ua mur examen 5 de ion propre 55, mouvement il caflbit & annulloit 5jt toutes ces Propôfîtions » avec tout ,3^ ce qui s'en étoit enfuivi & poavoit 5, s'en enfuivre à l'avenir : Qu'afin ^y que le préfent Bref fût mieux ob- ,5. (ervéjOC eût plus de force, il déro- jy gepit à tous Droits, Immunités & ,j Privilèges contraires &c. jy La leaure de la Bulle aiant été faîte y il déclai-a , que s'il ne l'avoît pas fait .publier des ce tems - là, c'é- toit parce qu'il avoit toujours elpc- ré de trouver quelque moien de ter- miner tous les différens , & de faire . entendre raifon au Roi Très - Chré- cieiQ. C'ctoit parler en Maître ; niai$ fous le Règne de Louis XI F* • 4^1 il avoit affaire à un Roi qui ne recon- i op l . noiflbit pas cette fupériorité, & qui favoit maintenir la fienne dans TEtat & dans TEglife , . dont il préténdoit foutenir les Libertés. ' ' On voit par la Bulle 8c par le dîf- W»«îin des mttcrâts de ^ ^ k. France dans le Conclave où en Pape fut. élu s * & s'il y étok rcûé de* ' . P^ y ^ a'^toit ni Ion incencioo^ fur celle de la Cour qu^il y reliât plus .]0Sg<€m$>, lors qu'on vit les chica< nés dont on éludait la demande des Bulles pour les Evéques François. Son rapel fut réiblu tout de bont 4^près la Bulle du 4. d'Août ^ dont .j^ viens de pnrlier , qui ne fat pas ignorée à Paris , quelc|ue fbiit Ïi*en prît à Rome de la cacaer. Jlet oi voiant alors que tous ies nioftens d -accommodement propofez. étaient inutiles 9 & que tout fe diTporoie à la wpture avec le &. S^ge, ae voxtkit fias être prévenir,. Scrapdla. fi» Am- Sailàdeur» avaiit que la fiuUe eût été publiée:: mats lanmttdu Porpc^ qui arriva btetftot api:è&^ & âtr ttrlier il Rome pour veiller à Fékâion du Succei&ttr. Le Roi avoit fait dire au Nonce d'An fôus le RegtH i$ IfOkù XIV. 465 d* Aleijandf c Vm. par Ip Mai^jaî^ itfftt.. d^Ooi/îî, SpcreÇawd'Etl^t^ qWCrA « menace «K^^^ lç8 Féttt 4ç P%ies , U rjéta-. Piagmâti- ttiiroit >. Ppagraa^igwe Sapâiofi^ SoL^**^ abolie pv le Çoneowfat paffécptiîe I^cjon X. & François X Qd^ q» po^voit. faire de menace plii^ eap4r- We cl'intîï^idcr U Pape , n'y ai^ jj©int de çipllpur reoiçart cofii^re k; çntrepxifes de Ja Cour de Rome: 4e Ton (dit avec quelle répugnafieê If? Çaricraent de Paris acouiefça à kVé^ ùfication du Concordat. Mais foit qu'Alexandre VIII. fût bien fô^ qp9 la mcnsure ne feroit poi,nt cxé- çitféc., pp mi*il votulûjt mcmtrer f^ fierté ^ il te contenta de furpco» 'drc \% Bglle pendant fix mois., §ç fie voulut pas mourir livaiit qu'çllif fût publiée. On iè âatoit çependin^t en France taFriiaee 4^ voir le rétabliffèmeot de 1^ Pr^, îe i^ïïbnA* ffiaticyie : Qc on y étoit , difi^t - on, fmeai. d'autant mieiix fondé, qu'elir eft tottr €c puifée daos les piécrets d)u Con^ cile dt Baflç : Conicile à la véritç peu (igréable aux Papes, dont il réprima les entrcprilis , mais p v la mêi»ç . raifon fort rcfpcfté en France , dpnt V 4 l'Hif-- 1, 4^4 Hijfoiré de France ^ i<5pr. PHiftoricn (i) traite de Sainte j PAf- • iêmblée des Pères qui le compo- foient. Il eft vrai qu'il n'y eut ja- mais de parfaite intcUîgence entre eux & lé Pape Eugène IV. parce que, dit le même Hiftorien, les Pè- res fbutenoîent fortement cette an- cienne Règle, ^e le Concile eft au ief^ fus Je s Papes : & c*eft auffi Tôpinion confiante de TEglife' Gallicane , & la Décifion formelle de TAflcmblée de i68z. On continuoit de s'aplau- dir en France là-deflus. Si le Roi , difoit-on,cft une foisforti à fon hon- neur des grandes affaires qu'il a pré- fentement fur les bras, & que le Pa- J)c s'obftine à refufer les Bulles qu'on lui demande, on verra caflcr le Con- cordat , & toutes fcs fuites , & éta- blir en France des Règles toutes contraires f par lèfquelles les meilleu- res fources, d'où le St. Siège tire des fommes fi confidérables de l'argent de France, , liront entièrement bou- chées. C'étoit des raifonnemens en l'air : la France eft trop attachée au siège de Rome, pour en venir à une rupture ouverte, & les Papes favent trop bien ce qui leur en couteroit , fi (i) Umtrai^ fous Je Règne de Loats XIV, 4(îf fi cette Couronne prenoit une telle' nSpl. réfolution , pour n'ufer pas de com- pkifance dans l'extrémité. Les deux Cours continuèrent donc après la mort d'Alexandre VIII. leurs Né- gociations & leurs intrigues. Il y eut cinq mois 2c demi de iiyiieun Vacance , tant il y eut de brigues |i™ 4'*',^ Jans le Conclave. Je ne parlerai que p*. ■de celles de la France pour l'éleftion d'un Pape , qui fe montrât bien in- tentionné au fujet des Bulles :• & , ' ■ ' ' c'eft ce qui fut ménagé par le Duc de Chaulnes, mais fans fuccès. Les Cardinaux François cependant , fie " cet Ambaflàdeur s'cxpliquérenthau- tement dans le Conclave du mois d'Avril , fe croîant afiurez de plus - du tiers .des voix. Ils demandèrent ^ue le Sacré Collège, avant que d'é- iire uti Pape , fit raifon ^u Roi de tous les fujets de plainte qu'il pou- voit former très-juftement contre les deux derniers Pontifes.' Le Sacré Collège en fut étourdi : mais il re- vint de fon étonnement , & chacun , alla à fon but. Dans la fuite, com- me ils virent que les (ùffragcs tour- noient du côte du Cardinal Pîgna- ieUi , ils lui firent la propoUtlon à ■Vf lui. l^t. kiî-^mlaie : Biais il g^da te fiteace ^ ce qa'Us pjFÎreiit jpoar un ire&fr. 11^ feviiurcn^ de ce feoiiineQt:^ tretnfesi par k Cabale k éUte ce Caidioak Ils ne croioteiif; pQurtaM , pas qu'on aSÂc fi vke à 'fec^ exaltar tioiv EJle (e fit clài le lendemain de la CçofcFWce qu'ils, avoîcitt eue aTfctr iir& PartifaQS , finis qvMU j^siflèat la &ire difFéser feuktf^mf upî$ joun^ qu'jjs deimnidirent pour le ^éfetmt* «leftîas Der. Aioâ le ii«. 46 JNl^^ Plsmr 4M.IMKCIII icHi fi« élu Pîffîe , wloftcewPecr- pie, & putsflîe par ks déchargés M • Canpa ^ Cbiteter Saîfiit Angi$ » & par le io«k éss Clocbea. l\ |^it: )e nom àllnmcm X//. eo nwweife d'iQiKKc^ X I. quft Fnvoît elèré « Cardinalat. Nous verroiA iom fe» Pontificat ksdifier<îns de$ deiix-Coors ^ ser]niqeii{i)9 à la fa^i^ai^îon de ee)^ ' Je de Rofliic^ |)»educo^p plus ^*ià IV vantage de cette ^ Fraitcev Nous avons vu au cotmoertccineiit de Varniée r<$S9. H Création dk? fi^îxante & dix ( a > Qi^valicni de rOrdre : te Roi donna ati eolnmdi^ fement de c^e*ci k CQrd9&^Iciraii m ' £) n» tIH; , Maréchal d'HtimiércsXOjW Comte l6^i^ 4c Maulev:rkir Colbert ^ au Comte de Contai ^ & au Marquis de Char zeraa. La Ccmr éioit toujours partagée carnavti entre les aflEikos $c les pJaifirs , & £^3^' on nMtoit jpas toilement occupe des feîrn de laGuerre, qu'on oubliât le» galanteries Se les divertiilême&s. Le Théâtre donnoh tcHis les jours ouel*- 1^ Pièce nouv^dle, Sc^on «epréieiitii une Comédie qui aaroit pcmr titre ^ h Câm&fMÎ de Fewrfè. Oo v toumok mn ndiode rentreirûe qui le fit là en B & <|t« peut a^JT été Uiffoqué par la graifle, fans que m «oi^: s'^ nîflfe. Q»ot qrt'U on «>ît^ H tnôuru? â»^ de ciwjuamé & w^ iir Iaî^ .miv flrtrsiviA nombre àe MUeB^ Cà^£M» d»iic^«â^iiBmeiifei des fins le Reffiê fy Lomi XI F. 471 4es Enfila qMÎ âViVoicf» p«»fe$ tsh xfyii^ km. ÀiMfi «'y eut-il ^yoe le feçofté^ fcmnijifQ^s^ 1^ nom étBartefieuKj qui te fuccéda à la Cb«^ de Secraakit d'Eue ^ dom U avok obtcim k Sus^ Yh'^hne^» Sds préJMdicct^au Roà. A ne re^ sa bon^Ks grder qqêfon a^e>îl n'^ a janKibeQ Î'JS"^^. ^niflre plua dévoué : maia s'il lît^ fatf4*aiiil€Ur de toutea les Guerres dv Roiaiisfte, ComifK on Ven sccufe^ il fie fiH. pa^ moins j^ernicieùx : âr il 9'étfidia moin$ à proeuror k gloire de fou Miiître> qu'à en flatiter Tanv* ^iût>a» polir fàtîs^tre en même ton» è k ftmne & i (on propre iiitérte. Il 6lt à k vérité laboncox ^ f nfatîga^ blc, tQU^ aptî<|qé aux grandes cncre- frifea r m^s n'étant paa.tou^ours Ja^ tes y elks lui oxa attiré motni d^éicK gfra> ati& de haine & de blâmé de k l^art de (a Natioft & (fet EcrsuDgirfà* AuiG 47* Hijioire de France , i5pi. Auflî ne nïénagcoit-il perfonnc, fier au:^plus grands, dur à tout le mon* de, oC qui youloit que tout pliât fous (e^ ordres , comme fous ceux de fon Maître : D*une ame d'ailleurs peu ile^ vie y dit TAuteur qui en donne le portrait (i), mais tyratmique^ quoi au'il eût des talens peu propres à^ foutenir le poids des af&ires. Un Miniftrc de ce earaâère ne ' pou voit pas être fort regrété , tii du Peuple qui lui imputoit fa mifére, caufée par les Guerres au'il prenoit foin d'entre- tenir, ni de laNoblefle qu'il fouloit^ pour ainfi dire, aux pieds , ni des . gens de Guerre qu'il traitoit avec 4ine hauteur qui l'en faifoit plus haïr fmfmi ^ fous le Règne de Louis XI F. 475 delà Guerre de Piémont, & d'avoir i6pi . empêché un Seigneur Piémontoîs de parler au Roi , à qui il venoic offrir la carte blanche. Auffi le Roi be fit paroi tre aucun chagrin de fa mort, & on ne s'en aperçut ni dansleCon- feil, ni dans les Armée». Tout alla fon train dans la fuite comme aupara- ▼unt , & Tombre du Favori aiant dif* paru 9 les vertus du Roi parurent dans tout leur jour. On vit mieux' que jamais, que s'ilavoît befoinde Miniftres pour le foulager, iln'en avoit pas befoin pour le conduire: qu'il fkvoit gouverner par lui-même, & qu'il avoit ^ plus de part à tout ce qui fe faifoit fous fon Règne , qu'au- cun de fes Minières. C'ciVce qu'il fit voir peu de jours Beau diF- ; après, dans le grand Confeil qui fe ^oUan^^ tint à Verfeilles le rf . de Juillet. Il J?.a coa- y fit un long Difcours fur l'état de pMiknV'aB (es Finances, fur les affaires de la' Da»p^in, Marine , Se fur les Négociations Etrangères. Il entra fur tous ces points dans un détail qui Rt connoîtrc la fuffifance, 8c qu'il n'ignoroi t rien du dedans ni du dehors defonRoiaume. Le Dauphin fe trouva ckns cette Af- fcmblée , & s'adreffant a lui , il lui dit, . 474 lCfiwêi^Fra9ifiey x6pi. dit, yi Qu'un PrinGe oc; ppwroît ja^ \y mm acquérir de gloire 9 jh rien ,^ feîrc de grand 9 s^il Vkwmt une ^ cpnnQifïànce exa/3:e de touAcs les, ,, aSûirc$ de fcsi Etats : Q^ c'étpit . w P^^r Ten inftruirc qu-il vojulpiiD^ 99 Qil^il Çei troiiv |t dans tous )e& Cqq* ,, {eil$9. & ^u'il potirroû: arriver <^ 9, dans la fiut;e il auroit; bjcToîn de k>i^ ' 91 (eçQurSy.pour^e ioulagé dam ^ ^ coaduitié de KbnRoiaume.,, Oa. n^avoit pji^iôt enccH'e eni;endu parler le, filoi jufqu^alors au Dauphia en ces ter* mes* On crut qu'il fal toit l'imputer à la jaloufîe du Marquis de Louvoîs , £ç ' ûue daos la crainte w*il avoit eue M ^autorité du jeune rrince,^ ii IVc^ rendue (ufpeâe au Roi hit-4x^cR^. JJ^j*« Je remarquerai en jpaflant €^ le rem et ^.^^^ ^^ pfcmijcr Mipiurc 9 qiue cpielr qi^es-uns d^nnent.au Marquis de JUou-v \qIs^ ne fe trouve point parm eW9 dont il fut lionoré, & que ce t;iire zm^ bitieux mourut avec h Cardin^ Mai^ zarin^ depuis lequel il nV a point e^ de PremieD^Minil^ d'Ëtat.. Mail Ij^ Vqjigaire non)niiis ajnfi celui qu'il voit çu'c le plus ^créditC9 & avoi*? k pluÀ de part à 1^ fàv^ou: 5k i lacon» fide«bce du i?riacek U tiail. La mort du Ma^qiw dq Louvoii y6s,t. fut fuivic bicmôt j^près de ccllo de Mort d» Fwçois d'Aubuflon , Duc de b ^l'^Jlll^ FeuHIade^âct)ief(Atpas,9ipim{>r<3m &fôa^P^s^ te yàftax]ué d'apoplexie à <|uau;c heu*»* rc$ de inatiii;(i)3 après s'être aoucbé en bonne fanté.Il étoit âgé de foixan» te* treize ans , qi»'ilnvoit paflezdftng la ^eur du Roi avec écUt , xsws avec pk» de hi^/c que de fageffe^^comr me le témoignent lesaâiions que y es ai raportéeS', qui alloient q^elq9i9fo10 jutqu'à l'extravs^ancje (z)^ &; q«ii firent tort aux belles qiwUt.ez. de te(r 5 rit & du courage , qu'il pofledQil 'ailleurs éminemment ayec une n^f- iânce des plus illuftres du Roiaume, Suifque, s'il en faut croire THiftoire 'un de fes ProdéceâEèars^ Grand Mai- tre de Rhodes (5) » la Famille d*Au- bufibn étoit célèbre en France dès le tenis de Charlemagne. Ceki dont je raporte le décès rat Pair & Maré- chal de France , Colonel des Gardes Françoifes^Sc Gouverneur de la Pro- vince de Dauphme. Il mérita fcs Emplois poi* fa bravoure aufli bien que (l) u 19. it St^emkrê. (i) Vê'm. k$ Mimvru é^ M, D. L. F. & Us Umtitrs ti- àrffuu ' (1) Pi'fm tFjjàtimJfm. L'Hifiêiu ifeours anx Etats Gipéranx^ C la Lettre du Jioi qu*il leur ^rtfenfe. 3. Avignon, fa^ Xvtrfis Jois far ta ^rdoa^ ^.rendff ;mifuitê. 243, BAIie. Ci|^ atnfiqnê^les Siamois nomment la tdih gue de hûrj Savans. I99. Etle ajks ngks cf fis infiexiens commo caUas Je VEurt^fe » c^ ils içrivfin émfflrde^a gassche à la droite, 199. ^nkCk » Petite. ViUe de ^iam , ok ht TiMfMiJî^ent éÊUgeKt avft knfGMféi. 237. 'Lntriravoure Jkfi ^ dffem. DES MATIERES. , trléi^Oitné lâtrttmnrmr ^n Vranu, I37. BlsctiiÔlfe : Bmmhuriemtnt àk attê Plà^ê* /^i. 2t de flmfkmrs autres VilUs iEfpMgnê^ 443, Bavière (^€leBi»r de) foSichi Centrer dans un$ hroîH AlUéuttê étvfc U TrMtKB , à ^iuU$ cmdîtion & dâms fiéelUs t^?i.54.'lacades Viâlûsres, :(04. Cérémonies ,qu*Qn y ohfenue ojont dans l eues* xo^. Mort de ca Maréchal,^ ,ts^ fin par trait. 47$. Feuquiéccs: {Le Marquis de) fis Ex f kits in Pié' mont. 398. Fleurui ( La .Bataille.de) ^^U par la Franct. ^1%, Valeur de flnfant^r^e iUdlande^ dans eau Sa- taitk. 341. ... iFlottes ij^gleterr^ ^sf^MM^B^JOkia. katttëitper .cette is ^ance. 3(5.5. ^ , Pontange; (MademoifiUe da) nivelle Maître fi du Roi. jzp. Sa mort. izi. Francp C^^) fis .noitveUes frÀtmtipss^fr^f la Paix de jkim^sii. %i* Les plaintes ^pn a^n fiùt. 17.. & 19.. ,Ce qu'slle y répond, 99^ ëCMXx Mlle fi plaint à /on tour des mauv4dfis-iptetitions4eiaÇl*rM Vien^ ni. I ri. Tout eft ligué jcontre èlk^t X^ ^^ ^triom^ phe xde tfiut. 1^6. , Afais fis^ triomphes ïffuifint , ^ ia font gémira X%6. & %%'j^ Sis//ucùt fi^r la Af#- felie o'^ur le Rhin. J ip, - Franchifcs des Quartiers à Rome; ee que.cafi. jlis- Lear origine. 2,id.' jittmnies faites ^ et VrM par divers Papes,. X ij^. Innocent XI. fi-^aut abolir, x 1 8. Le Nonce du Pape tache en tf^in d!y fixité te^nfintir Louis XIV. zîc^. ..fién réponfi quiLen rtfoit* î-io. Ses Bulles pour les abolir avec Bxconwm^ic^atiffnyiux Co^trevcnàns quels qi*^s fujfim. Zio. & 211. Pro- DE S. MA T ÏE R E S. FroiMqac : (U C»mti dt) Sa Valeur k àê fendre Ont- Uty ok H s* huit jet té apr\ta:o(nr rendu Nice. 403. Furftcmberg mis en liberté, 5. La reconnoiffanee tpéil en tém^nê i -fim Libérateur: 6, Son Frère fair CarMnai à U reoommartâaHen du Roi, Z07. Ce . derniep^ 4fmi£ pat la^JBMnce pour être élu Coadjmeur . . ^ Sl^rjckeveehé dr Cologne. ^14^..^ 2r7>/ VAhbaie de U* Gert/Hii» lui efi donnée fat le Rfi. yx6, GEnes komtardépsf, la TUtti de Trdnce, 151: & . * 157. B^ four, .^el Jkfee, 15*, & faiv. Cen- ^ Jtnution o! gànie dé cette République, 154. Çéaois (les.) ^jjfrtnt de fe foumettre à LotûsXJJ. 154. . Belle réponfe quH fait aux Députez, qu'ils lui * en- '.. voient: à $e fujet. ibid. Ils obtiennent de Louis JCiy. la Paix à de dures, conditions.. 1 68. Germain (VAbbaïe de St.) donnée au Cardinal de Furflemèerg.. 3 16. Ginkel ( Le Général) ajftége Athlone. 446. cr le prend. :.449; ,E»^cohfiqmence de^ quoi H eft honoré par le Rot , Guillaume 4u.Mtre de^ Comte d* Athlone. ibid. .Ma- . Jai^o donné» entre ce Généra v $t. Rutk. 449. Gtaftoû : ( i«5 X^ua de^y Sa Mort au fiége de Limme- rick. 3 44. Grana:; {Le, Marqttis^de) Sa r^éponfe aux propofitmns que^ U Maréchal d'&lumiéres lUifaitdeUpart'duRoi. 134. . . fiuel en fut le Juccts. 1.3 5, L'ordre, qu'il a de U Cour d*Efpagne d'opofer la violence à la violence, 1 36. .'&fI37. Ses, Lettres Cîr cuivres aux Commandant' E/pagnols^ oùr il; fc plaint hautement de U Pranee. 1.37. & fuiv. Son Pla^art violant centre la Frvtnte^ 143' & X44* Egée que ce Platartpredttifit AT égard de la Sranu^ 145. & Aliv. cr à l' égar d'odes Etats. Généraux, ibid. & 146^' . '\- A X 3, 'Grand Tr A B L'E Crasd , Sumcm donné à plnfiêurs GwândiTi^fitâtmi » RqÎ4^ Empereurs k^c, 15» Jugement ^u on tn fâh. ibid. Çrirooald» Vm d§ Bineveni t conU quenjn fatt, 2.8* Çuillaume III. décUn U Guerre à Uuïs XiV. 29p. Xt bruit f» rifand en fronce ^tdH éreh mort à Ise BataHie de in Boine^ 378. La jese qu^on en a dune JParis cr dans ks Provîntes* 379. L^-PurUment dO- range fat mime obligé d'afftftir au Xe-Deum qui y fut chanté on aftion de grâce pour cette nouvelie, '^Sou Entrée du Roi Guillaume à Dublin après cette Bu^ tmUe» ibid. 54 clémence qui lui gagne les eœurs ens- core plus que la Bataille. 'j!&i,' ConfpirAtu^s cim.ttm fa vie. 384. Ne pettt feceurir Mems uffiégé far U France, 4x4. Il pajfe en Angleterre f o^en revient bientôt en Hollande, ibid. Se rend à £ Armée. 4x8. Viffirens Pofics tst Campement des diUxAftmées.'i^xi^ fc 419. Il quitte V Armée 431. ••• H. HArcourt {Le Prince de) remet Ut ^he d^Sffa^ gne entre les mains du Murait )tlAflet^a , qfti l'étoit venu quérir au nem du Rei fe» Mettre, lO» ,Çe quiis fe dirent l'un À l* autre en exéeufatet hup Commiffton. Ibid. Hérétiques: Détefiable Maxime qu'en fteieur doit point . garde'r la foi ^ réfutée. 'h^^. èc ikço. ^ titytielbexg contraint de reeevdr Qarnifen IPrançotfe. 177. ^ • ■ Hollande; Sa Déclaration de Guerre contre la franco y. tries raifims dont elle l'apuie. 318. Se 319. Hotttl (i'^) de Vilie de Paris traite le Roi kdinef. lii^ Le Rei ne veut. point d'autre Garde que- celle des Bour- geois , ni être fervi par d autres Officias que ceux dee UAgtfirfUs de la Ville, 11 3. DES MATIERES. Hunningoe ( U Urt de) hiti far ta IBranf micâtH têMte Us Sut fis. 32. C( que (on Ambaffaàtur Iswt rtfrifiuti Ik-tUffus four Us rajfunr. 33. On en ton* tinuë Us FortificMiuns 9 qui Uur donnent di neuvêl" Jes inquiétudes, ztu On mt Uiji fas d$ Us schi^ vir, XIX. JAqaes 1 1. Rei dÂngUiern ; fin \èU peur U R*B- pên Rêttsaintf crfa haine contre la Riligîon An^ gUcanOy font frondre aux AngUis la rifilntion dapolUr U Prineg d^ Orange à leur ficours. 1^6. Sa Lettre au Prince & À la Princeffe d Orange amfufet in Teft, c Uur réfenfi à cette Lettre. 160. Pre^ elamS Reifans aucune epefitien. x6l. il arme ^ ù introduit quantité dT Etrangers Papifies^ de Prêtres ^ de ReBgiettx^ ist fur tout de Jéfiates dans U Reiâw eue. 163. Se Uùffe gouverner par U Père Petters. ibid. jyenne um Collège aux Jéfiiites dams tendres. 164; Ordonne aun Unhfeefiux, de recevoir dans leurs Cerjê des Sujets CatheUques KomMUs, entre UfqueU U y aveit un Jéfuiie. ibid. Bief oie un Sence du Pape , C* Ud donne Audience. 265. Tédê emprifonner br Evéqttesp e^ nemme des Commiffaifes pour Uur faire Uur Procès, ibid. Mais ib furent ahfouspar tes Cem^ miffaires, %66. Defokérfatue de feu Armée, ibid. Mésmeire de fm Awiaffademr aux Etats Ginirastnam Sujee des Armemems qmfe faifoient «s Hollande. 167* Socendé par idm de tAmbaJaé^r de Jranee. x6& PreéUfftêfiem dé ce Prhsce four fegngner tafiOiomiè fm Peuple f t^ au fmjot de la Defcento fdil trai^ gnoiK ^â^. jaques tU tsr fa FamiiU fi rtftrml m PratHêi »h té kei Uur donne afyU^ ts^ Us legie à et, Oétmaln, i^/%, U mau^aife c9ndmtt. 193. A pajfo tri Ëup ^ eU Une gagne rien. i^f. raii X4 TABLE l^êfitnH in Irlande 9 ^ il eft mieux reçu. £95. S( 296. Sa mauvaife fditiqtu refreidit V^Riefk que hs Irlandois avoient four lui, 19^. A'vÀnt que la Bataille de la Bciue fut terminée ^ il fe fauve à IHê^ • hlin tout difolé.f i^va s embarquer four France à JVaterford dans un Vaijfeau qui Vattendoit, 377. Sol cruauté dans fa fuite, 381, • Jean d'Autriche , ( Dom ) Tils Ka:urel de Philippe 1 T. fa mort fon éloge ^ fes exploits es^ fes avantures, ii« .kcius, Port de Mer, d^ok Céfar paffa des Gaules dans la Grande^ Bretaine, 37. Comment en ï^afîUe au-- jourd^huly ibid. Infanterie. - r4/tfMr de celle de HeUande^ dont la Ba- taille de Ileurus, 341* Innocent Xh fe hreuille avec la Brance au fujet de U- JBranchife des §ljfartiers. il 8. Ses Bulles pour en aho~ lir le JDr4iu 120. Veiez, aufft Franchife des Quar- tiers , Louïs X I V. & Lavardin.. U Parlement de Paris déclare fes> BuUes akufives ^ fTen apelle ose fie» tur Concile, 140. Son Nonce demande Audience ', on la lui refufi ts^ on lui donne des Gardes, 141 «. Ac^ cufé de partialité pour £! Empereur. ^^^, a^ d^ avoir favorifé l'invajion du Prince S Orange en Angleterre, ibid. & 174. Ses démélex, avec la France pendant fon Pontificat. 319.. Sa mort KSt fon éloge, ibid. & 3ZO. Innocent XII. Son Ele&iûn au Pontificat. 466. .Irlande, {Etat d^) 444. Secâurs quy fait pajfer^ U Fr^ance^ ibid.. Ou s en fait le Bébart^emient. 445- Julien; Sa hraveure mal récompenfée dans la défenfe 4e Coni qu'il fauva^ lui fait quitter le Pani du Duc de Savm» 410* Kcy«- K D-E S MA T 1 E* E ^. K. • I Eyftrftrttt (LdVilU A) pHfi pdr nUOiMr dé Brûndehoufg. 313. JdidaiUê ffaféê m €g fm^ liu ibid. LAvardiOv ( 2> Uâripds ir ) AnAafûiM^ dsirwict:* , M Rgmt 4» ^iit deU IrsmeJ^fi dês Qfiéurûân, XX l . r imtrt C9mm€ em triûmf^n xsr ffotd fcjfkjmm dis * Sigtéurtiers. 113. JLfmt dtmûndtr Audiimu au Pé^^, (jm la- rtfmfu 1Z4>< Û £^ê» fhÙMt^ cr rtfréimu Us mauvidfês fmtss qme fûmarnt mjûir es rsfms, iUd. 1» Pâft interdit tEglife deSt.Zùms, om utAmbs^ dêmr avûit affis avtc P^mft d» Service Vhnm, xx^.. Ses pretefiatîêns ecntr» m te inserdl£fi^m ^ er eemtre Us 'BuÙes du Pafe^ 239. Arrhdu ParUmemt de Parisi qui déclare Us BuUes ahsfives , cr erdanuê temregjfirt^ meut de V.A3e dApel mu futur CendU. 240. ËauzQB C I^ Cemte de-) psffe em Anj^/gterre, m queldà/^ feiumXçy, Se retire avecTyrcouel d^ IrUudeeuFr/snce upres U BstuilU de U Beiue, 377. Jls Uigkut est y* retirémt. tt. cemduite des Tretsfes tus Duc de. Ben- [ imck. 383.. • ; Libertcz de TEglife GalUcAue* 7r» Liège ésjfi^é tgr bnnhérdé pér le Mur^s de Beuftêrs* 425* Siigelevi. 427. Ligues de divet4 Princes centre U frunce* X14. 283; & fiiiT..289^ Limmerick aftexé par Ut Angleis » ^ U SUgé U- vé. 382k Ajftigi um ficonde feis (r prit^ 4SI* D^t tail KT ArticUs de U Cêpiiulétieu. 454, & ittiv. Locufta> fatueufe pour U fiihiUti de fis péifins, 26. Londonderri agigi pér ^4|MII /A 197. le Stige UojL- 29SV X f LoN TABLE Lorraine (L& Duc de) pne U £>;>//« de Katîshonne dH frtndré foin de fes intérêts, ii6. Contribué au fu^ ùs die U Viâioire remportée fur les Turcs éu^- Siège d^ Vienne. 13 (• Sa mort o' fon éloge, 3S7. ' Ses avanm tmres est fes exploits, 388. 6c fuiv. Avant que dé rendre t offrît il écrit à V Empereur pour lui reçom» mander fa Famille. 391. Et à la Reine fon Epouft four la confoler de leur féparation, ibid. Vaine à» fes Héritiers a été rétabli dans fes Etats par la Paix dt Ryswyckj tst par fon Mariage Avee'sme des EUie$ ' du Due d Orléans 391? Los Balbafé» ( Le Marquis de) vient à Paris en qiea-- ' liti dAmbaffadeur Extraordinaire dEfpagne , ^- mander pour le Roi fon Maitre en Matiage la l^îUê ainée de Moniiettr. 7. Lotiïs XI L Éen mot de ce Roi aux Genots^ q^td lui affrètent de fe foumeitre à lui. 154. LouXs XIV. Son contentement atefuj^ deia Paix dt Utmegtte. 2. La manière dont il en écrit- aux Etats Oénéramx. J. Le ZHfcours flatteur que lui firent kurs Ambaffaâeurs à la première Audience quil leur donna là'dejfus,. 4. Médaille frapée par tôt Het- lande À fon ^nneur, f, dc 14. lait folliciter les Etats Généraux d entrer avec lui dans une Alliance ' défenpvcy %^ k quelUs conditions. 23:. Lefurnûf^ de Grand lui fut donna pour la première fois en i6%o,. ce quil prit k hn auguH* 24. Èaifonnement quotk fait i tette^ pccafion. 2f. Sa Déclaration contre lies Empoifonneurs^ O* ks Dttvins, 29^ Son Votage pour- vifiter les Pontiires de fon Roiaume. 36.. JL vient à Dunkerque , o$f il eft compUmenté detn part dn^ Roi t Angleterre, 3B. On lui fait voir un des plus beaux YaiJfeatêX qu*il y eât dans fes. Ponts. 39^ Ses Lihé- raUttx,' dans ce veiage, 41^ Magnifique réceptiom qu'en kd fmt à Ipreu ibi de querelle qu'il a avec le Pape, 2 1 5. & fuiv. Suites de cette affmre def^uis la page 238. jufqu*à la 243*. Voieai auffi Innocent X I. v Lavardin; jîccufe r# Papi de partialité contre lui en faveur de t Empereur^ fp' d^avoir par là rallumé la Guerre eu Europe, 272». Son Manifefte fur ce qui l'oblige à reprendre les Jir^ mes* 174* Reproches. qu*bn lui fait là'dejfus, ibid. 8z l'T^, Ses Armées fur les Bords dte: Rhin.^x'jô.. €ê qie elles exécutent aprh ravoir pajfé. 277. & fuin Ses Conquêtes U ruinentà^ x^ font gémir fes Sujette x86. c?* 287;. Réflexione fur fis fautes v fitr fit/ maUnurj, ^ KJt à qui en en attribué Us principales X. 6 MM^ TABLE iaufeu 188. Bc fuiv. Su» ambition hUmiê. %ço\. Après que GuillàHmê III, lui. eut déclaré la Guerre ^ it la lui déclare à fin tour. 301. Termes de fin Ma- nîfefte, ibid. Ce quon dit de tune a* de r autre J>é~ datation f en propofint V exemple eT Alexandre cr da . Darius 9 de Çéfir CT* de Pompée » de Ptolomée C7 dt jyimétrius, 301. Réponfi du Roi au Marquis dt- Lûuxtois fur la levée du Siège de ConL 409. il ne regrette pas la mort de ce Miniftre% 471. 5^» ^'£'^" tifntnt fir la conduite du Pape Alexandre V ll'i. qui fins de belles aparences tavoit long tems trompé*. 461. fie 4i5r. Le menace de rétablir la Pragmati- que Sanction.. 463. Le beau Difieurs du Roi dans fin Confia^ en parlant au Dauphin. 474. Louvois. Ambition de ce Tavort, 1 1 . A quoi, il engage- * le Roi aprh la Paix de Simegue, ri • & 5 1. Ses> Hégoctatîont pour réduire Strasbourg à Vobeiffance. dtec Jtoi. 64, Sar Lettre au. Due de Noailles pour pouffer les' Riformez, m toute rigueur. 193^. Inconfilable de- Ut levée du Siège de Coni , refoit du Roi une riponfar qui lui reproche fin peu. dé fermeté dans les difgrA- ces, 409; Sa- mort.. 470. Ses bonpes c?* fis mau^ ^aifes quaUtex^ 47 1. N*eJI regretté de-perfônne^ p^f même du Roif qui^ lut impute les cruautez, exercées- * dans le Pakitinatcr ailleurs. 471. fie 473e 'Luxembourg » pourquoi bloqué. 86. Injufiice de ce Blocus. %%. Ordre dt le lever donné au Maréchal de Créqui, 89. cr notifié à VAmbaJfadeur d'Efpa- ' i^' 90* Raifonnement. quon fait tÀ-dèJfus, ibid. fie 9 1 . On aime mieux tout rifquer que de le céder m la France. 1^6, 140, Se 141. Cette Place efi bombardée, 1 47. Afftégée xjr prife. i {^9 . 1 60. fici 6 1 . Luxembourg (£r Duc di) profite du départ du Roi CuiUaume qui avoit quitté, l* Armée dés Confidi- ' fez,. 43 3> Il attaque^ t^ Bat le Prince de Waldeck. ibid. Séparation des deux Armées > four entrer en: \hr £Mver, 43^5^ Madc- EX E s , M. AT PEIR E Si M.. MAdemoif^le, FilU ainiê d& Monfienr, .marUt AH Roi éTEfiagm, 7.. . Peu. de . contentement, de ce Mariage, 8. §lj4fUes en funtnt' les fuiies,. 9. Ce quon ait de fa mort, ibid. Magodie ^ ( Z> ?di% de) Conté quon en/ait, 28. Maintenon :. (Madame- de) fin élévation, I2£). Elle- profite de la difgrace de- Madame, de- Monteff an ^ fon habileté, l il . & 1 2 2« Ennemie des .Ré/ormiz, ibtd. Marie , {La Reine) Epoufi de Guillaume l 11, Bruit^qui fi répand en Angleterre d*une Confpiration contre eUe, 3^4- Marlborough. (/# Comte dey/fis Exploi$s en Irlande.* 3^3. & 384. Blaience reçoit Garnifin Iranfoifi^ 177..' Prifi far les Confédérée, 311, Médaille que la UoUandi fait fn A TABLE N. NAntes. ( Edit di ) JUfilution de ît rivo^Her. rS^-^ jiéiutllif»0nf révoqué. 194. C'efi um taché J^ . ta gUin du Roi. 185. & 186. Les jufiês plaîntos quon font Us Proteftans.. ibkL La jttftîcê du Roi furfriji on atu occafion. 189. Réfutation de Voditufê Maxime f qu^on ne doit point garder la Foi aux Hév rétiques, far des autorisez, non fn/peâies. 189. 8c Z9S. Examen de tEdit qui révoque celui de Nantes^ hqtset Henri en t accordant avoh lui-même décFari ferfétuel V irrévocable. 190. & 191. Enregiffre-^ ment de l'Edit do Révocation précipité ^^ ct* pour-- quoi. 194. Ce qu^on fait dfre au Chancelier en U- fiellant, ibid.. Ce qtse Afezerai ob/erve^^ en parlant de la Vérification de lEdit de Nantes , mérite d'être remarqué. 194. & 195.. Petit nombre de ceux à qui on accorde la^ Liberté de for tir du- Roiasune: apfH Ht te Révoeatiûn. rçs- & I9^* Neubourg {Le Duc de) hérite deVEleHorat Palatin^ 171. Les. démêlez qulileut avec la Etante aufujet, de Cette Succeffton. 171. Mouvement qu.en Je donne t, tgF raifins qn^on aUegue de part ^ d'autre là* deffnut 171. éc fuiv. Mice eenqmlfi par la Enance-. }99. Vigottreufement dé'- fendue par la Gouverneur qui obtient une Capitsilor tion hêmosnable, 40 1». Nimegue;itf Patx qm j fut faite en 1^7,8. i. Conten-^ Hment réciproque du Roi de France , cr dts EtatsGéf-^ nératt» au fujet de cette Paix, l. La: lettre que le. Rot ete écrivit aux Etats, ibid. & 3. Difcours qua lettsi fit fin Ambaffadeur à fa premiére^ Audience. 3*. ' & 4.. I# Difcours flatteur de leur^ Amhajfadeurs ose Stf?r4. 8c ^ Médaille que la Hollande fait fraper àt ïïhonneur dsà Pnnce , qut j. ofi qualifié de Louïs lei- ,. Pacificateur dk L'Univers, ^ Plan dé Un Mtua^ D E s M A T I E R E s. JhMatîcri, eh là Paix de. Nimeluè avoh mis Uutw Noaillcs: {Le Duydâ)/et ExfbUs tnC^alopit. 43^5^ Nouveaux Cbnvert»; Diclarathn 4^^ Roi four Us def^ éurmtn 308, \^/Nelie conqmje par la franco 403^.^ i)pi:i - Petchcratchas » Chef de Parti ponr ufmpew la Couronne de Siam* ^19. Sa dijfsmulation e7 fos^ intrigues pour y reùjfir. 130. & fuiv. iLy parvient enfin par fin habileté , v par la mort de tous, ceux fui aùroienr pu sy^ opofer, 1 3*4; fi^fuÎT. li tache dk faire périr les François ^uil tenoi^ a$égett,» V^ôy Leun courage les fauve, Z37. & 138. ^ Orange: {La Principauté d*) 0» y perfécute- les Réfir^ me:::,. 8 J. Ce qu-an fait pour autorifer mte perfécuf- tlon, 84. Orange ( Le Prinee d^ ) fin expédition en Angleterre y C^ quel en fut le fucc^es, 270* éc fuir. Rie^eu des An^ glois commû leur Lihérates^r, 171. & içjv Ses Let^ très Circulairet pouss la Convocation dpt^i Parlementer X7I. & 194. Ordonnanjces pour la Marine. 181.. A qitet depré dt' perfeHim elle efi parvenue on Prance\. ^ fur qneéi modèle, i8i^ . Ottoboni {Le Cardinaty élevé au Pontificat fous k nom d'Alexandre Y i II. ^i^ Voiex. Alexandre V tU^ F ix r (fc) effortt tnutiks qtdonfitiï petit %parv^ nir^ lQ7« âc fui?. i .. X A: B L ;,E , Palatin .{JJ Eleveur) ^ati^nijarléii Frafice at^fujet dèr* ' Ktmtbns. 5 1; Va mort de tBUfîmr Charhs^fiut^ nii à là Fr^p^e Aè »otiViU^s,fritemtom>' Vjo* . t l^'dXztin^ty. {ïê) R^avi^ês 0u*y fait la Fra»e^^ 179. Palatine (La Prîncejfe) fametî/e intriguante fjojmorf^ i^J^ Pape ,~ {Le^ fi Itrouillé avec la France au Jujet de /«' Régale, 71. & fuiv. Votez, Breâ da Pape v Ré— gale. Son autorité réduite à de jufies bornes. 77.. Parlement. Celui de Paris déclare les- Bulles du Pafm Innocent X h àhsftyes, t^ itn ap'elte au psturCen^' die. I40i Celui de Bordeaux ^ui avoir été transférée à €ondùm , rétabli en fin lieU. 333". Celui' de Rèn- ' ms\ qui^avoit été'tramfiré à Vannes f f efi aujp. rétablù ibiA FavihoiM V Amiral dTEffaghe baijit le pii)îllon devante cdui dé France, 1-44* Ferfécation (la) commence tout ai -bon contre lis Ré- /hrmex» J^t Le Clergé ^ en eft- le principal Promo^ ienr. 2'ù, ^ fuir*. ♦ ' - ExtmfWs de ferficutia»., Sx. 83 . , 84.149.15:0.191.193.. Betcheratcha^» Wfi Oprâ: ,l^h\\\showg fris fàr le 2>auphin, XJJ. & r7R PignateUi {Le Cardinal) étù'Pàfe , prend le. nom' i'ià^ nocent Xill 466. Poitou. On y perjfécute Us Réformez, Sf.. ' Pologne ^Leàn dejfdit'kvèrle ^ïége de Vienne, r3<>-. F^onX-^^^^ttïQÂfL fait Contrélleur^ Général. 316. Font -Major {La Bataille de) ou de Pont deMédigal' ' eH Catalogne entre lé Maréchal de Bellrfond e^ l^' Due ds-Bournonvilki ïfS, Si T^g. Sortions Congrues, xoi. Ce que c'eft^ ^ leur origine^ ^ X03* Le Roi les fixe par.^itn Edit, ibid.- Erapiév qtà eut beauconp de part à la Révolution dà- Siam„ 219. .g^î il étoii, ibidv Sis vues. V fis Jivau^ UtresAlii, t3t enfin mafficré, rjjf^ , • DE S MATIERES, Proteftans {Les) ofritnez in Trance, 79. ils nlmfu- uni îttti ofttffum qu'au Clergé. 8r. & 187. Les diffef entes votes qu'on emploie four les /aire changer de Religion, ibid. & fuiv. Méfitres qt^on prend pouK les détruire» 1 84; AffembUe du Clergé fur ce fujèt. 1 85 . Cette manière de convertir repréfentée avec horreur par divers Auteurs même Catholiques Romains, par Oforio ^ Evêqt^ de Sylva. 80. Paroles remarquables d*un autre fur le mime Jujet. 81. & z84. 194. 8c 195. Q UAcc: I>efunté qu*y fi^t its Anglois. '38 J* RAtisbanne: {La Diètte de) fonManifefiê centre la France, 315. L'Empereur y donne fin aproba» tiûn, 316; Les proprer termes qu'il emploie, 3x7» Jugement qu'on eh fait, ibid; Ravaux, ConfeilUr au Parlement di Metz. 46. C'efl fur U plan de fis Mémoires qu'on èrig^ les deux Chambres Souveraines dès Kfùnîons, 47* Régale : {Le Droit dé la^ Ct que c'eft. 71. Devient un- fujet de hromlUrie entre le Pape CT* le Roi, ibid. Rai-- fins du Roi pour maintenir fin Droite 7 r. âc fuiv. Il fait affembkr lès Prélats de fon Roiaume fur lit matière', 73.* l$ur jugement ^ t^ hs fmUs- qu'il eut, 74. 8c fuir. Reinw. ( L'Archevêque- de} Bon mot de Pa/^uin k fon fujet, 7 s. Reine {La y de Trance ; fa maladie f fit morr^fa pompe funèbre. 1 1 8. 8c M 9. Les regrets: du Roi fur la perte ' d^une fi digne Epoufe, ibid. & iio. Rennes ( Le rétablijfement dû Parlement dey qui avoir itè transféré à^ Vannas. 333i R(fu. TABLE Réunions qut la l^rantê priund faire de àiverfes Vif- les 9 Terres cr Seigneuries à fa Couronne , o* les tnoiens quon emfhie four en faire reûj/ir le projeta 45. . & fuiv. juliqu'à. 57. Rbingrave: {Le) comment il en ufe avec la France au^ fujet des Réunions, jz^ Robert, un des liis de rEkHtur Palatin r R^i de Bù- kéme; fa mort^ fin éloge, fon âge, fis emplois y &c. ip8. & 99. I^ofes : {Le Lieutenant ^ Générât) Il quitte le fervice du Roi Jaques , qui avoit mêprifé un bon confeil qu'il lui donnoit , v* retourpe en I ronce. 36p. Ruth {St.) entre en Saveie, 361» ^ajfe en Irla»4ê*M^ Sa mort. 4^0. S &2X ' LoxCis , fortifié par Louïs XJV., qui en fait une Ville confidérable^^Ie Siège du Pré^iaLyi. Saluées v {Le Marquîfat de) Sujet de difpute entre la France p' Ht Dnc de Savoie, 360. Savoie • Divers Mariages de cette Aiaifin avec celle de France v d'Efpagne^ 151. Celui dm Duc ifapré^ fent avec la Princejfe d* Orléans., ibid. L'ainée de fer Filles a époufé le Duc dp Bourgogne, ist la féconder Philippe V. Roi SEfpagne. 1 5î. , Savoie {Le Duc de) devenu fufpeâl à laFranu tf3^ pettr^ qtêei. 343. Demandes que lui. fait le Rpi. ^45* Sa: Lettre fort fissmife au Roi. 347., Ce que le Roi lui répend. 348. iZ impkm lefeceurs de Gtdllaume HT. 363. S,es pertes en Piémont f^ en Savoie. 398. & fiii y. Mouvemens des Confédirex^pour le fecourir. 4 1 f ^ Leur Armée v la fienne jointes , tiennent confeil fjr- prennent Carmagnole. ^ï6. ^,4I.J, Saxe ( L'Eleveur de ) contribue au gain de la Bataillé centre les Turcs devant. Vienne, I3X,. SchOBlr DES MATIERE! Scliofiiberg (Le Bm dt) autnffis Sisrichaî de TranCf » dont il renvûia h BÀto» éUàffith qu*îl iu$ fris Parti four le Prîncê £Orango , quil mccompagna dans lu Defeonte en AngltUrh, y^x. Ce Prime le féàt pAffa en Irlande aiftc des TtostpeSf feur V ope fer à àeites dtà Moi paquet, qui y avottune Armh eenfidirahU, 303* Le Dtic de Schomberg déharqtu dans la Baye de Ban» §er, ibi(L Cenf^ration furférvie» 204. Sa mert i la Ba faille de la Boine. 375. Ségnelai ( A/r. de) chargi dû fein de f^ Armement de. ta Flotte difiinée ^ centre Gènes, 155. Le Sénat députe . 'Verr Uei poser fiUre Jes exemfes qu^il rejette* J ^6. Rê^ gale le Rù dumt fa iaUem^èn deSeaux* 17S. Magn^ * ficence dnjrepas, i8iO;-dc^ iSi. Sa mort c^fen éiege* 385. Ses Charges données i d autres Minifheu 3 &7« Siam ( I» Rûi de) reeketthi Vim\tli de Lesiis XI K éf lui envoie des Amhaffadettrs y qui eoneluent têé Trait f de Commeree. 166. Se 167.' lis fuplient auffile Roi denvoier un Ambaffadeur à leur Maître, ibid. Le Chevalier de Chaumont- y fut envotê en cette qsêéditê.. 167. Et en ramena avec lui trois Ambajfadeurs, 1 68% ^Ijti essrent leur Audience, 190. Ce qjden St de ces trois Ambajfadeurs 9 ^ les effétane»* fn*en fonisit fur leur Ambaffede. 200» Rivolmms^ qui arrive^ dans ce Roiaume les fait évanouir. iz6. Qc fuiv. Dif-- férentes perfosenet CT* ^jférens Partis cauférent cette Révolution. 228. <& fuir.' Pltsfièurs y périrent. 2.34» -'& 235. - L^fuepateéàr -eteiwilleiraûffi aux François^, C^ k' leutf Gihérul.'i^6^ "J^aif ils fe fattvérenP far • cleur vaihsr , c^ retinrent entrante. 2 57. 8t 238^ Slamoiç, hur Langui^ heurs SeUnees^ leur Religion ^c^ les cinq principaux Articles de leur Morak. 198. SofFa ( honneurs du ) accordez à l* Ambajfadeur de France. 98. SoîiTons» ( La Cemtejfe de) décrétée en prife de eorpp four empoifonnement ^ fe fauve en Plandre^ 3^0. §oth ^ î TABLE Sorders & Watip<àR)Tintxxnifih$U§$s t^ Emfnfim mensf qml jugMênt on- 1» dùif fim$f cr yiuU Pais en am hé infaâÙK. 26. & fin?«' S^fbxdci La. BMtéUUê de) 352! » Starembetg',. Geuvnmeur de VUnne, £« mémUre dent il défend teiu Plate, eemtw eu 7u$m. xi8. Sçn élo^ ' ge 133.. Staremberg , . Trêve: {LayiU^^^dey Va franuAen empare. 27^ . X^êve fur Hemranf^ fisefefte^par la.PrJaice. 914.. Di- -•^«r^ fintimins^foHK.fsr ^èfpre..jl\AÎ*\' eaméfiatkns* l^T'dejfis tiuiJ^aeer^hântxJ^.i^.Hri^^., \^fi$reTr&ve' •peur vingt éUfSMU^'é tmi^ laBraOte-v^tB^i^fi,; acceptée aufi par^ l* Efttfereur. %64, • TripoUnS réprimez, paf le Marquis: Dif Quefne, 60, &R 6 1 . CaraHéres de cette Nation , c^ fis pira teries. i bi d, . Ils fi fiumHuru.^ \i^. Ambaffiedi ftUmmUei qullè. envfiiefit. AU BjtL i^-^^ . , ; ..m v-. *. . Turc DES MAT I B RE S. » Turcs : X ^«^ ) Leurs frifAratifs contre la Hongrie* 85, ■Leur marche ct* Uur fr^odigieufi Armée four Je Siège de Vienne, 1x7. & 128. Le jour qu*iis y ouvpfut la Tranchée. 1 19. La Bataille quils perdent » c^ quL les obligent d^e» Mver U Siégé. 131. La perte qu*ils "y font, 131. Tyrconel reçoit le Roi jaques en Irlande^ & le fert en .tout cejquiLpeut. 295. écXuiY. :Se refirsxn Crante, 377. Samori. 4S\' • .. VÂcher^ (Le) Conful Franpis à Alger ; tragique mort que Imfont fiuffrir les Algériens. 106. Valcourti Echec que k Maréchal d>Huméres y >^- foit. 309. Vaudois {les) rltahUs fat h J^fécJe Savoie, 358. Ser- vice qu* ils dus rendent. 359. Veillane affségée & prifi far U Maréchal de Catinat. 405. Veldeos {Le Comte de) cité far la France ^ aufujet de fin Cemtéf n*en feut'emfécher U^^Réunien. 52. "Vermandois tX^ ^^^ ^^) ^*^ naturel de Louis XIK fa mort. 141. , * Verfailles ( Le Palais de) achevL 125. Vieilne affiégée far les Turcs : la Tranchée ouverte* J29. Secoterué far te Roi de Pologne » qm en fait lever le Siège, 130. Befcriftion de la Sataitte quife donna 'en cette occafion entre fin Armée er celle des Turcs. ibid. Ces derniers font défiât s c fi retirent h la fa- veur de la nuit » abandonnant léser Camp avec toute leur Artillerie c de grandes richeffes. 13X.& 132. Vigoarenfe « {La) 0^ la Voifin brMées toute vives comme Emfoifinmufes o* Sorcières. 30. yiUp* Franche f tenquifi par la framt. 3oo« "^ '■"' •" " Viffam \ TABLE DES MATIERES. Tiflan m* Eïïen , Pfrt dt Mtr d»nt la Mtinchil 37. ■ Vivirtis: {U) Lu tr*uhUs qm y arrivirtnt ,ct te^n'i fanèrent Us Rifinafx.. 149. & 150. • Urgct. Siég,iié (itt$ Ptsft, ts-Jk riiullhn. 437. W. WAldeck ( U Prlnet dt ) ftrd U SaiailU dt TUm- rus i ffxiM iJ U fiùt Mhtttr bUn chtr aux Ma- réchal di Ltuctmèeurg, 34t. Battu e»Mrttnufût fâr U mtmt. 433.